(#) Sujet: nothing lasts forever (anaë) Mar 23 Juin - 20:32
For a while we pretended that we never had to end it but we knew we'd have to say goodbye. You were crying at the airport. When they finally closed the plane door, I could barely hold it all inside. But now we've grown up, and our story is over. Maybe it's time to move on because we know that nothing lasts forever.
La musique tournait en boucle sur son Ipod depuis qu’il avais finit son service au Haven Coffee. Ashton Walker rentrait chez lui, mains dans les poches et écouteurs dans les oreilles, en essayant de ralentir au maximum son pas naturellement rapide. Il fallait dire qu’avec ses grandes godiches, un pas normal équivalait à deux ou trois chez une personne de taille normale. Ashton n’était pas pressé de rentrer. Il savait ce qui l’attendait et il le redoutait : il allait s’avachir dans son canapé, allumer la télé et zapper sur un téléfilm débile ou un épisode de Family Guy, il allait éventuellement ranger un peu son appartement, se faire à manger, surfer sur Twitter et se perdre dans les méandres de Youtube jusqu’à ce qu’il aille enfin se coucher. La routine d’un soir de semaine. Qu’est-ce qu’il la détestait. Elle lui donnait l’impression d’être son père, quinquagénaire et coincé entre les quatre murs de ses principes. Alors Ashton traînait des pieds sur le chemin. Il avait même décidé de faire un détour par le parc pour gagner encore quelques minutes et espérer qu’un événement imprévu vienne bousculer son train-train quotidien. Mais malheureusement, rien de bien intéressant à l’horizon : à cette heure-ci, les gens rentraient chez eux, les traits plus ou moins fatigués par leur journée de travail. Ashton poussa un long soupir et changea de musique.
Finalement, sa balade dans le parc n’eût pas l’effet escompté, son seul divertissement ayant été le sauvetage d’une peluche abandonnée par un enfant sur un banc. Sa bonne action de la journée. Ashton pouvait apercevoir le grand portail en fer forgé qui annonçait la sortie (ou l’entrée, c’est selon) du domaine. Est-ce que refaire un tour serait totalement ridicule ? Oui Ash, c’est complètement débile, rentre chez-toi. Pour une fois, l’Australien choisi d’écouter sa conscience et obtempéra en grommelant pour lui-même. Mais soudain, alors qu’il se résignait peu à peu à finir sa journée avec un plateau-télé, il repéra un visage au loin qui lui semblait vaguement familier. Ashton plissa les yeux et se concentra du mieux qu’il put pour le discerner. La lumière déclinante brouillait un peu ses traits, mais sa silhouette restait identifiable et il l’aurait reconnu entre mille. Sauf que voilà, son ancienne petite-copine habitait à Sydney, pas à White Oak Station. Alors à moins que la jeune fille qui se trouvait à quelques mètres de lui ne soit qu’un parfait sosie, on avait affaire à une déchirure dans l'espace temporel. Rien que ça ! Le voilà son événement imprévu ! En tout cas, ce mystère méritait d’être percé à jour. Sa légendaire bonne humeur retrouvée, Ashton se dirigea vers « Anaë » d’un pas dynamique. Or plus il s’approchait et plus ses traits se définissaient, et plus la ressemblance avec son ex devenait troublante. Mince, et si ça s’trouve, c’est vraiment elle… Non, impossible. Que viendrait-elle faire dans cette petite ville de l’autre côté de la planète ? Et dans la ville où il se trouvait lui par-dessus le marché ! Coïncidence ? Peut-être après tout. Ashton imaginait mal le fait qu’Anaë ait fait tout se chemin rien que pour lui. Cela faisait belle lurette qu’ils n’étaient plus ensemble. Baaah, on verra bien ! songea le blond en secouant la tête.
Lorsque la distance entre eux lui parut raisonnable, Ashton se pencha vers la jeune fille, un sourire incertain sur les lèvres. « Hum hum, toussota-t-il. » La jeune fille leva les yeux de son carnet à dessin et son regard rencontra le sien. « Euuuh, Anaë ? Anaë Cobbes ? » Le doute n’était plus permis. D’aussi prêt, le visage de son ex petite-amie était parfaitement reconnaissable malgré les années passées. « Je ne sais pas si tu me reconnais, mais c’est moi, Ashton. » Il vallait mieux préciser, on ne savait jamais. Lorsqu’Anaë eût l’air de le reconnaître, Ash reprit la parole beaucoup plus détendu. « C’est dingue de te revoir ici ! Qu’est-ce que tu fais à White Oak Station ? Il fallait m’envoyer une carte postale si je te manquais à ce point ! » L’Australien plaisantait bien sûr, mais l’humour était une façon pour lui de mettre les gens plus à l’aise.
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(#) Sujet: Re: nothing lasts forever (anaë) Jeu 25 Juin - 13:55
NOTHING LASTS FOREVER
le parc de jeux. la journée, des enfants qui s’y amusent, se balancent sur les balançoires, descendent le petit toboggan comme si c’était l’attraction de l’année, tandis que les parents assis sur les bancs et discutent entre eux, des ragots du quartier, de leurs problèmes avec leurs rejetons. mais à la tombée de la nuit les rires d’enfants disparaissaient, les bancs se vidaient peu à peu, et d’un coup, le silence, la solitude alors que toi tu prends place sur la balançoire. tu viens là, souvent, quand t’as envie de réfléchir, d’être un peu seule. t’es de nature extravertie d’habitude, mais tout le monde a besoin de son moment de solitude. tout le monde a besoin de se retrouver avec soi-même pour penser, réfléchir… et dans ton cas dessiner, faire des croquis et imaginer de futurs œuvres. puis t’es pas vraiment tranquille dans ton appartement, avec agnès et abigail, tes deux colocataires, il t’est presque impossible de te retrouver seule. t’adore tes colocataires, t’aimes beaucoup passer du temps avec elle et t’es contente qu’elles soient là. tu pourrais pas habiter toute seule, non, toi t’as besoin qu’il y ait de l’ambiance dans l’appartement, qu’il y ait de la vie entre ces quatre murs. mais le parc c’était l’endroit parfait, pour prendre de la distance et apprécier le silence qui t’entourait. puis, ça te rappelait ton enfance, à Sidney. quand tu dévalais le toboggan avec ton frère qui te suivait de près pour pouvoir te faire chuter à la fin. ton frère…. tu secouas la tête pour faire s’évaporer ce souvenir de tes pensées. depuis qu’il n’était plus là, tu ne t’autorisais pas à penser à lui, tu refusais le moindre souvenir, dont il faisait parti, de t’effleurer l’esprit. et c’était très bien comme ça. t’oubliais comme tu pouvais, d’ailleurs t’avais ta bouteille de whisky à tes pieds, encore une fois. tu prenais quelques gorgées de temps en temps, par pour être bourrée, non, d’ailleurs tu supportais plutôt bien l’alcool, mais surtout pour oublier. tu ne voulais pas perdre le contrôle de ton corps mais tu voulais simplement effacer ton esprit, faire le vide, ne penser à rien. et la peinture ça t’aidait aussi. sauf que là, t’avais pas ton chevalet sur toi alors tu dessinais sur ton petit carnet de croquis. tu dessinais tout et rien, ce qui te passait par la tête. des courbes féminines, la férocité dans les traits d’un félin, le toboggan qui était juste devant tes yeux pourquoi pas ? et tu te balançais légèrement sur ta balançoire, tu te sentais bien, oui, tu te sentais libre. comme s’il y avait une fracture dans l’espace temps et tu étais comme dans un univers parallèle. mais soudain, des bruits de pas vinrent rompre le silence qui s’était installé. c’était sûrement quelqu’un qui comme toi venait se retrouver seul dans cet endroit si paisible, ou bien quelqu’un qui rentrait simplement chez lui après une journée de travail, ou encore une âme perdue qui aimait se promener alors que la nuit était tombée. les pas se rapprochaient de plus en plus de toi alors que tu entendais quelqu’un toussoter près de toi. tu levas les yeux lorsque l’homme, désormais en face de toi, balança ton prénom ainsi que ton nom mettant définitivement fin au silence qui t’entourait. tu croisais alors son regard, il te connaissait. et tu le connaissais aussi, t’étais sûre de toi. mais oui… ces petites bouclettes sur son crâne et ces yeux en amandes, tu les aurais reconnus entre mille. c’était lui. c’était ashton. ton ex petit ami. celui que tu avais rencontré alors que tu vivais encore à Sidney. il avait habité la bas lui aussi. et il était revenu durant l’été, il y a de ça quelques années. toi tu l’avais vu dans un bar, sa guitare à la main et c’est là que tout avait commencé. malheureusement la fin de l’été avait signé votre rupture. tu ne l’avais pas revu depuis et maintenant il se dressait, là, devant toi. comment pourrais-je ne pas te reconnaître ? t’as pas changé. un sourire se dessina sur ton visage. c’était inattendu, mais ça te faisait néanmoins plaisir de le revoir ici. tu avais complètement oublié qu’il y habitait. c’est dingue de te revoir ici ! qu’est-ce que tu fais à white oak station ? il fallait m’envoyer une carte postale si je te manquais à ce point ! décidément, ashton n’avait pas perdu son sens de l’humour. il te faisait toujours autant rire. une carte postale c’est trop impersonnel j’me suis dit que te poursuivre ici, c’était mieux. et sur un ton humoristique, tu lâchas cette simple phrase avant de reprendre ton sérieux. non, plus sérieusement j’habite ici maintenant. il y fait carrément froid mais c’est sympa comme endroit. c’est vrai que l’hiver avait été rude ici, par rapport à la douce chaleur de ton australie natale.
For a while we pretended that we never had to end it but we knew we'd have to say goodbye. You were crying at the airport. When they finally closed the plane door, I could barely hold it all inside. But now we've grown up, and our story is over. Maybe it's time to move on because we know that nothing lasts forever.
Ashton éclata de rire à la répartie d’Anaë. Elle non plus n’avait pas changée. Maintenant qu’il avait la confirmation qu’elle était bien qui il pensait qu’elle était (vous avez suivi, c’est bon ?), l’Australien était à présent totalement à l’aise. Sans vraiment penser à ce qu’il faisait, Ash prit place sur la balançoire adjacente à la sienne et commença à se balancer doucement d’avant en arrière. Ça lui faisait réellement plaisir de retrouver un morceau de son ancienne vie ici, à l’autre bout du monde, et il avait des milliards de questions à lui poser : Faisait-il toujours beau au pays ? Bondi Beach était-elle toujours aussi noire de monde malgré l’hiver ? Leur glacier de la plage était-il toujours ouvert ? Et quant était-il de leur rocher préféré ? Une tonne de questions qui paraissait tout à fait dérisoire, mais qui avait tout de même son importance. Il fallait bien se tenir aux nouvelles. Mais Ashton se retint de bombarder Anaë pour le moment, ils auraient tout le temps d’aborder ces sujets plus tard.
La jeune fille lui expliqua qu’elle habitait à White Oak Station dorénavant. Ashton ouvrit de grands yeux en secouant la tête. Quelle était la probabilité de retrouver une ex-petite-amie sydneysider dans cette si petite ville du Canada deux ans plus tard ? Ashton n’en avait aucune idée, mais songea distraitement que c’était une question pour Nina. À quoi servaient les études de mathématiques si ce n’était pour élucider ce genre de cas ? « Il y fait carrément froid mais c’est sympa comme endroit, continua Anaë. » Ashton approuva de bon cœur. « Ah ça c’est clair ! Même après deux ans je me pèle toujours autant. Impossible de sortir l’hiver sans au moins vingt couches de vêtements, une horreur. » Il rit à ce souvenir puis reprit la parole, toujours en souriant. « Mais il neige ici –il neige beaucoup en fait-, et ça c’est vraiment classe. Je ne sais pas pour toi, mais c’était la première fois que j’en voyais quand je suis arrivé au Canada. » Il fallait avouer qu’il avait l’air bien con lorsqu’arrivait l’hiver. Dés les premiers flocons (soit dés le mois d’octobre quasiment), Ash enfilait trois pulls et son bonnet enfoncé jusqu’aux oreilles pour aller dehors, les yeux pétillants. Un vrai gamin le jour de Noël. Tiens d’ailleurs, Noël aussi était bien différent : en Australie, on fêtait le vingt-quatre décembre en maillot de bain sur la plage. Pas de bonhommes de neige ni de feu de cheminée lorsqu’il faisait 40°C à l’ombre.
Ashton releva les yeux vers Anaë. « Et sinon, ça fait combien de temps que tu habites à WOS ? C’est dingue que je ne t’aie jamais croisé avant ! » Remarque, pas tant que ça finalement, ajouta-t-il pour lui-même, vu le minable niveau de ta mémoire des noms et des visages. Il aurait très bien pu passer à côté d’Anaë sans la remarquer s’il était occupé à autre chose. S’il l’avait vu aujourd’hui, assise seule sur sa balançoire, c’est qu’il cherchait quelque chose justement.
son rire cristallin éclata à travers le silence de la nuit. ce rire qui te faisait tant vibrer autre fois, que tu avais l’habitude d’entendre durant tout l’été, qui t’avait fais craquer la première fois que tu l’avais vu. mais c’était du passé tout cela, et tu étais d’ailleurs toujours étonnée de le retrouver, ici, à l’autre bout du monde. il avait sûrement dû te mentionner, à l’époque, qu’il habitait ici, mais t’avais sûrement dû oublier ce détail. t’étais contente de le revoir tout de même. ashton vint se rapprocher de toi, pour se poser sur la balançoire qui était juste à côté de la tienne, pour se balancer d’avant en arrière comme tu étais déjà en train de le faire. tu le suivais du regard, t’avais fermé ton carnet de croquis avant de le poser sur le sol afin de libérer tes mains, qui venaient empoigner la corde qui retenait la balançoire. tu n’étais visiblement pas la seule qui avait froid ici l’hiver, la remarque d’ash sur les multitudes de couches de vêtement qu’il devait porter l’hiver te faisait rire. toi aussi, t’avais du investir dans des manteaux, parce qu’en australie t’en avais jamais besoin mais ici, si tu ne mettais pas minimum un manteau et une doudoune impossible de mettre le pied dehors. oh oui la neige… quelle douce surprise quand je me suis réveillée un matin et que le sol était recouvert d’un manteau blanc. je devais sûrement avoir l’air d’une enfant tellement j’étais émerveillée, c’était la première fois que j’en voyais aussi. doux souvenir de cette première fois où tu avais vu ces petits flocons glacés, la première fois que tu avais pu lancer une boule de neige, ou même faire un bonhomme. t’avais l’impression que t’étais en train de rattraper toute ton enfance. t’avais plus une once de maturité à ce moment-là. ton regard c’était perdu dans le vide en face, pensive, tout en continuant à faire des allers et venus sur ta balançoire. un léger sourire se dessinait sur ton visage alors que tu repensais à ce moment. et sinon, ça fait combien de temps que tu habites à WOS ? c’est dingue que je ne t’aie jamais croisé avant ! lorsque le jeune homme reprit la parole, tes prunelles vinrent à nouveau se poser sur lui. ça fait presque un an à vrai dire. tu fis une pause, réfléchissant quelques instants. je suis arrivée à la fin du mois d’août de l’année dernière. c’est vrai que c’est fou qu’on ne se soit jamais croisés avant. enfin je veux dire, c’est pas une très grande ville non plus, peut-être qu’on ne fréquente pas les mêmes endroits puis j’ai pas encore eu l’occasion de découvrir tous les coins de white oak station. c’est vrai que tu ne t’étais pas encore vraiment donné la peine de visiter la ville entièrement, seulement les endroits qui t’intéressaient et au final tu finissais toujours par retourner dans ceux que tu préférais, comme celui où tu te trouvais ce soir : le parc de jeux. et toi ? tu deviens quoi depuis le temps ? raconte-moi. assez parlé de toi, anaë. tu voulais désormais en savoir un peu plus sur ton ex petit ami. tu mourrais d’envie de savoir ce qu’il s’était passé dans sa vie depuis la dernière fois que tu l’avais vu. avait-il beaucoup changé ? aimait-il toujours encore autant la musique ? était-il toujours le même ashton que celui que tu avais rencontré quelques années plus tôt à sydney ? tu pourrais le bombarder de questions mais tu t’étais retenue, tu ne voulais pas le brusquer, peut-être qu’il y répondra de lui même sans même que tu ais besoin de lui les poser.