Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian)
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(#) Sujet: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Jeu 23 Juil - 23:10
Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down
Non, j'ai braqué personne, planté personne, tué personne, mais je suis un voyou, c'est comme ça qu'on dit, tout simplement.
L'été était la période de l'année que Nathan préférait le plus. En dehors du fait que, pour une fois, il ne se gelait pas les fesses avec des températures avoisinant les zéro degré, il pouvait s'adonner à son passe-temps favoris. La plage. N'allez pas croire qu'il était ce genre de gars efféminés à adorer lézarder au soleil, loin de là. Il était plutôt le genre de gars à avoir des jumelles autour du cou afin de guetter si par chance, une jolie blonde -et de préférence à forte poitrine- déciderait de retirer son haut de maillot de bains pour parfaire son bronzage. Bon, il acceptait aussi les brunes à petite poitrine. Tout lui convenant à partir du moment où la poitrine en question était nue. Il en avait la gaule par avance. Et en excellent choppeur qu'il était, comme le dirait si bien son amie Elsa, il ne pouvait pas passer à côté de son étonnante technique de drague. C'est donc armé d'un débardeur, d'un short de bain, d'une misérable paire de tongs qu'il avait volé à la supérette du coin et de son indispensable paire de jumelle qu'il s'en alla en direction de la plage. Les lunettes sur le nez, la serviette de plage sur les épaules, il avançait fièrement vers le lac, faisant quelques clins d’œil par-ci, par-là à des minettes en chaleur. Il aimait se sentir désirer. Il aimait faire tomber toutes les filles sous son charme. En fait, il aimait être lui.
Une fois sur place, il s'installa dans un coin stratégique à l’abri des regards, mais en première loge en cas d'alerte aux seins nus. Un petit coup d’œil à travers ses meilleures amies, enfin, ses deuxièmes meilleures amies, les premières se situant un petit peu plus bas, sous son caleçon, lui fit comprendre que c'était pour le moment, le calme plat. Bien. Passons au plan drague. Il retira son débardeur avant de laisser apparaître ses magnifiques muscles. Muscles évidemment inexistant, mais il préférait croire le contraire, et parti à la recherche d'une proie. Il exhibait sa musculature d'asperge dès qu'il croisait une demoiselle susceptible de lui plaire, mais, il flasha sur une rouquine installée sur un transat un peu plus loin. Miam. Après avoir traversé le sable bouillant d'une démarche parfaitement ridicule, il se pointa devant la jeune femme.
« - Salut beau... »
Il n'eut le temps de finir sa phrase que se fut le choque. C'était elle. Merde. Soit il était maudit, soit il s'agissait d'un signe du destin. Pour l'avoir au fond de son lit, hein. Enlevez de votre esprit toute potentielle amourette. Il soupira avec rage et croisa les bras sur son torse.
« - Putain ! Encore toi ! Sérieusement, poil de carotte, je vais finir par croire que je t'attire comme un aimant. »
Dernière édition par Nathan Wheeler le Jeu 30 Juil - 22:30, édité 3 fois
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(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Mer 29 Juil - 23:38
Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down
L’été s’était particulièrement fait attendre cette année et après huit mois de froid intense, Gillian n’avait qu’une hâte : trouver un transat au soleil et y rester jusqu’à la fin du Summer Break. C’est donc à peine les premières chaleurs annoncées qu’elle avait fourré serviette de plage, crème solaire, Ipod et livre dans son grand sac à main en paille tressée et avait prit la direction du Primrose Lake où se déroulait l’événement. Sur le chemin en direction de sa voiture garée en face de l’immeuble, Gillian croisa une mère de famille et ses trois jeunes enfants. Ils riaient bruyamment et se bousculaient dans les escaliers. La rouquine soupira d’un air excédé en se plaquant contre le mur et ainsi éviter de se faire écraser les pieds. La tranquillité du lac ne serait vraiment pas de trop, les allers et venues de ses voisins tous plus bruyants les uns que les autres commençaient sérieusement à lui taper sur le système nerveux. Le vieil homme qui ne prit pas la peine de la remercier lorsqu’elle lui tint la porte d’entrée ouverte fut la cerise sur le gâteau de son agacement. « Ne me dîtes pas merci surtout, vous risqueriez de tomber malade… grommela-t-elle alors que le vieillard s’éloignait sans se retourner. » Gillian rabaissa ses lunettes de soleil sur son nez avant de sortir de l’immeuble à son tour en pestant contre le caractère exécrable des personnes âgées.
C'est donc avec un grand soupir de soulagement que la jeune fille s'allongea sur un des transats disposés tout atour du Primrose Lake. Elle avait choisi le plus éloigné de la foule attroupée au niveau des panneaux d'affichage énumérant les différentes activités du Summer Break. Aucun voisin à moins de deux transats d'elle. Plus elle était seule et tranquillement installée avec sa musique et son bouquin, mieux elle se portait. Gillian enleva sa chemise et son short en jean, révélant son maillot de bain bleu à pois, et s'allongea confortablement avec un petit soupir d'aise avant de prendre son livre et de se plonger dans sa lecture.
Une voix familière la tira soudain de son roman. Gillian retira ses écouteurs de ses oreilles et leva les yeux vers l'intrus qui osait perturber sa tranquillité. Malheureusement, elle le reconnu tout de suite. Nathan, le type le plus en chien et le plus lourd de toute l'histoire de l'humanité. « Putain ! Encore toi ! Sérieusement, poil de carotte, je vais finir par croire que je t'attire comme un aimant. » Gillian leva un sourcil derrière ses lunettes de soleil. Il était sérieux là ? C'était lui qui venait l'aborder avec sa dégaine de pervers aux abois et c'était lui qui se plaignait ? Ses insultes glissaient sur elle comme l'eau sur les plumes d'un canard, mais là il abusait. Rien ni personne n'avait le droit de perturber son moment de solitude bien mérité et surtout pas un gros lourd avec son cerveau dans son slip. Gillian détourna le regard de Nathan et replongea dans son livre. « Dégage Nathan, tu me fais de l’ombre et je ne veux pas de marque en forme de coton-tige sur mon bronzage. » Elle n'était pas du genre à attaquer les gens sur leur physique, mais là c'était beaucoup trop tentant et ne venait-il pas de faire exactement la même chose ? C'était donnant-donnant et avec un peu de chance, ça le ferait redescendre du piédestal sur lequel il était monté de son propre chef. Mais cela revenait à croire au Père Noël.
Dernière édition par Gillian Connors le Jeu 30 Juil - 23:25, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Jeu 30 Juil - 22:55
Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down
Non, j'ai braqué personne, planté personne, tué personne, mais je suis un voyou, c'est comme ça qu'on dit, tout simplement.
Qu'est-ce qu'il détestait cette nana. Nathan l'avait rencontré un soir en rentrant chez lui après s'être bourré la gueule en solo. Il avait croisé la jeune fille au détour d'une rue en tentant tant bien que mal de retrouver son chemin entre les quelques grammes d'alcool qu'il avait dans le sang. Évidemment, il n'avait pas pu s'empêcher de l’accoster et de la draguer dans l'espoir de tomber sur quelqu'un de frêle et qui tomberait rapidement sous son charme. Manque de bol, ça ne se passa pas comme il l'avait prévu. C'est qu'elle avait de la répartie la petite rouquine. Toutefois, par, il ne savait quel grand miracle, il avait réussit à lui filer son numéro sans qu'elle le jette dans la minute qui suivi. Certes, il n'était même pas sûr de lui avoir donné le bon et il n'était pas plus sûr qu'elle l'ait gardé après l'avoir quitté. Quoi qu'il en soit, Gillian avait hanté ses nuits. Cette fille le rendait dingue. Il avait donc tout fait pour la revoir et dés qu'il l'a voyait, il ne pouvait s'empêcher de l'emmerder et de lui jouer de sales coups. Sa couleur de cheveux et son prénom étaient là pour parfaire le tout. Et il aimait l'agacer. C'était un réel plaisir. Une obsession. S'il la sentait énervée, qu'il réussissait à la faire réagir, sa journée était une journée réussie. Mais au fond, ce n'était pas de la méchanté, il commençait même à bien l’apprécier -enfin, c'est quand même un grand mot.- avec son caractère d'intouchable, mais ça, très peu de monde le savait.
Il s'installa sur une chaise longue à côté, tentant même en silence de la rapprocher discrètement de celle de sa voisine. Mais la chaise fut d'un autre avis et se mit à grincer comme pas possible. Lui et sa chance légendaire. En revanche, il était tout de même suffisamment près pour jeter un œil sur le livre qu'elle lisait. Un thriller qu'il avait déjà lu il y a quelques années de ça. Il croisa les bras derrière sa nuque et ferma les yeux, cherchant une repartie cinglante à lui jeter lorsqu'une idée germa peu à peu dans son cerveau de gros con. Elle n'allait pas aimer. Oh non, elle n'allait pas aimer du tout. Il lâcha un petit rire et sourit.
« - Très bon roman dans l'ensemble, mais la fin laisse un peu à désirer, lâcha-t-il sans lui adresser le moindre regard. En revanche, je n'ai pas tellement aimé la fin. Trop prévisible à mon goût. Susan meurt assassinée dans son sommeil et le tueur n'est d'autre que John, tu sais, son amant dont elle parle à la page 146. »
Il tourna la tête dans sa direction et prit un air innocent, tandis qu'elle lui jetait un regard de tueur.
« - J'espère que tu ne m'en voudras pas trop de t'avoir spoiler. Mais, il faut avouer que c'était vachement tentant. »
Il se leva de son transat, prêt à partir avant que la tempête Gillian ne se réveille.
(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Mar 4 Aoû - 15:06
Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down
N’entendant aucune réponse de Nathan, Gillian supposa qu’il avait prit la sage décision de la laisser tranquille et qu’il s’en était allé draguer d’autres minettes innocentes. Elle ne prit donc pas la peine de lever les yeux de son livre pour vérifier et continua sa lecture. Cependant, l’intervention de Nathan avait perturbé sa concentration et elle dût relire dix fois le premier paragraphe avant que celui-ci ne s’imprime dans son cerveau. En effet, la présence du grand frisé n’avait pas disparue et elle pouvait toujours sentir ses yeux la reluquer de haut en bas alors qu’elle refusait de le regarder pour confirmer. Quel pervers dégoutant. Gillian soupira d’agacement (soupir qui ressemblait davantage à un feulement de lion en colère soit-dit-en-passant) lorsque le transat voisin émit un grincement sonore. Ce débile venait de s’y asseoir et était en train de se rapprocher d’elle. Gillian serra les dents et ravala la remarque cinglante qu’elle avait sur le bout des lèvres. Elle refusait de rentrer dans son jeu, c’était tout ce qu’il attendait. Depuis qu’elle l’avait rencontré, ce soir où il l’avait accosté ivre alors qu’elle rentrait chez elle à pied (ce n’était pas dans ses habitudes, mais sa voiture était en réparation ce jour-là), Nathan n’avait pas arrêter de la coller. À croire qu’il la suivait ! Elle faisait pourtant de son mieux pour l’ignorer dans l’espoir qu’un jour il se lasse. Mais ce jour n’avait pas l’air prêt d’arriver, Nathan la retrouvait où qu’elle aille et cela la mettait en rogne.
La voix de Nathan brisa le silence pesant qui s’était installé entre eux. Avec son petit air innocent, il lui raconta la fin de son roman avec moult détails, tant est si bien qu’en continuer la lecture n’avait plus aucun intérêt. Gillian ferma les yeux quelques secondes en se retenant de toutes ses forces pour ne pas lui sauter à la gorge et effacer ce sourire goguenard de son visage. Elle détestait se faire spoiler. Le dernier qui lui avait spoilé un épisode d’une de ses séries incluant la mort d’un de ses personnages favoris l’avait amèrement regretté. Alors quand il s’agissait d’un roman passionnant qui la tenait en haleine depuis le début de la semaine, elle était tout simplement furieuse. Mais encore une fois, Gillian se retint de faire un massacre. Surtout ne pas rentrer dans son jeu, se répétait-elle. C’est donc avec lenteur qu’elle ferma son livre (sans prendre la peine de marquer la page) et retira ses lunettes de soleil pour fusiller Nathan du regard. Il était clairement en train de jouer avec elle et même s’il faisait mine de s’éloigner, elle pourrait mettre sa main au feu qu’il attendait qu’elle lui gueule dessus. Dommage pour lui, ce n’était pas son objectif. « Ta vie doit être bien ennuyante pour que tu prennes autant de plaisir à me gâcher l’après-midi. Je te plains, vraiment. » La rouquine poussa un léger soupir résigné avant de ranger son livre dans son sac de plage à côté d’elle. C’est quand son regard se posa sur la couverture que cela lui traversa l’esprit. Nathan avait lu ce bouquin. Cette espèce d’attardé perverse avait lu un roman de plus de trois-cents pages et en avait même retenu quelques pages. Gillian avait beaucoup de mal à y croire, mais la preuve était là, sous son nez. Peut-être que Nathan n’était pas aussi débile qu’il le laissait croire après tout… Non non, impossible. Lire un bouquin ne fait pas de vous un homme cultivé. Il essayait juste de faire son intéressant, comme d’habitude, et avait dû lire un résumé sur Internet. « Et j’espère pour toi que tu as vraiment lu ce livre jusqu’à la fin, sinon ton cas est vraiment désespéré. » Gil plissa les yeux et croisa les bras sur sa poitrine en attendant une réponse.
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(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Mar 4 Aoû - 22:05
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Non, j'ai braqué personne, planté personne, tué personne, mais je suis un voyou, c'est comme ça qu'on dit, tout simplement.
C'est d'un haussement de sourcils que le jeune homme se mit à réfléchir, sur si oui ou non, sa vie était ennuyante. A vrai dire, elle ne l'était pas tant que ça. Il vivait -et avec beaucoup de plaisir- chaque journée qui s'offrait à lui. Tous les matins, il se réveillait avec une fille différente à côté de lui, de quoi bien démarrer la journée et il finissait tous les soirs en boite de nuit d'où il revenait complètement défoncé et avec un max de blé histoire de bien terminer ce qui avait commencé plusieurs heures auparavant. Et quand la vie le lui permettait, il passait le reste de son temps à embêter cette chère Gillian. Non, franchement, sa vie était loin d'être ennuyante. En revanche, il était et resterait un imbécile. C'était même indéniablement à cause de ça qu'ennuyer la rouquine était devenue un de ces passe-temps favoris. Oui, c'était la seule et unique raison. Et le premier, enfin le deuxième puisque son ami Ashton est en vérité le premier, à oser dire qu'il en pince pour la jolie rousse connaîtra un triste sort. Comment pouvait-il, ne serait-ce qu'un seul instant, tomber amoureux de ça ? Primo, elle est rousse. Et tout le monde sait ce qu'on raconte sur les poils de carotte. Deuzio, elle est plate comme une planche à pain. Et il préfère largement les femmes avec une poitrine voluptueuse. Tertio, on est en train de parler de Gillian, cette fille qui l'énerve et qui a le don de le faire sortir de ses gonds. C'est physiquement et moralement incompatible.
Il soupira et se rassit sur le transat. Bah quoi ? Il allait devoir lui expliquer que oui, il n'était pas illettré, que oui, il avait eu son bac, que oui, il savait lire et que oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, il aimait lire. Enfin non, ça, il ne le dirait pas. Elle pourrait nuire à sa réputation en apprenant le littéraire qu'il était. Il faut bien l'avouer, un gars qui aime Orgueil et Préjugés, Roméo et Juliette, Jane Eyre ou encore Les hauts de Hurle-Vent, ça fait vachement moins crédible qu'une personne qui n'en a rien à faire des études et qui n'a même pas obtenu son bac. Oui, oui. A part deux ou trois amis proches, personne ne savait réellement le véritable parcours scolaire de Nathan. Ce qui l'arrangeait bien.
« - Tu n'as qu'à l'ouvrir à la page 350 et ensuite à la page 438. fit-il en haussant les épaules. Je l'ai lu trois fois et c'est inutile de me dévisager de la sorte, c'était uniquement dans le cadre scolaire ! Ouais, c'était purement scolaire.»
Dans le cadre scolaire. Bah voyons. A part en s'étant retapé trois fois la même classe, pourquoi aurait-il prit la peine de relire trois fois le même livre s'il n'aimait pas lire ? Bravo à lui, il était toujours aussi doué pour les mensonges. Il était en train de perdre tous ses moyens. Devant une fille. Devant cette fille. Argh.
« - Ouais, bon, ok. J'ai fait des études littéraires au lycée. Et il se pourrait bien que ce bouquin, dit-il en le montrant du doigt, fasse parti de mes préférés. Mais c'était il y a très longtemps.»
Il se tût et jeta un coup d’œil en coin vers la rouquine. Il le savait. Soit elle allait se moquer de lui et elle prendrait un malin plaisir à se venger, soit elle ne le croirait pas. Ou alors, un mélange des deux. Elle allait se moquer de lui et ensuite lui annoncer qu'elle ne croyait pas un mot de ce qu'il venait de raconter. Comme d'hab, quoi.
(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Dim 9 Aoû - 13:21
Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down
Là, Gillian fut surprise. Choquée même. Si Nathan était capable de lui réciter avec autant de précision le numéro de page où se déroulait telle ou telle action, alors il n’y avait plus de doute sur la véracité de ses propos : il avait bien lu ce livre –et certainement plusieurs fois comme il le lui fit remarquer. Il ne pouvait pas faire semblant, pas avec autant d’aplomb dans la voix. Surtout que cet aveu ne correspondait pas vraiment avec l’image de bad boy macho qu’il cherchait à véhiculer. Gillian avait bien remarqué son petit air gêné lorsqu’il avait brièvement baissé les yeux. De toute évidence, Nathan ne voulait pas qu’on sache qu’il était moins con que ce qu’on pouvait croire. Ce qui, paradoxalement, le rendait encore plus con aux yeux de la rouquine. Franchement, qui cherchait volontairement à se faire passer pour l’abruti pervers de service ? Non, elle ne comprenait vraiment pas. Pendant un instant, Gillian fut tentée de reprendre le bouquin et de l’ouvrir aux pages indiquées, juste histoire de vérifier que Nathan ne lui racontait pas encore des bobards. Ce n’était pas comme si c’était dans ses habitudes après tout ! Finalement, elle se laissa convaincre par l’air sincèrement mal-à-l’aise de Nathan. Soit il avait réellement fait des études (rien que ça déjà…) littéraires comme il le prétendait, soit il était très bon comédien digne de recevoir un Oscar. Elle préféra la première option, aussi invraisemblable soit-elle. Après lui avoir jeter un dernier regard suspicieux, Gillian poussa un long soupir et capitula, au risque de passer pour la fille naïve qui gobait tout ce que ce beau parleur pouvait lui raconter. « Ok, je te crois. Tu as fais des études et tu as de bons goûts littéraires. Soit ! » Même elle n’arrivait pas à croire à ses propres paroles. C’était tellement énorme.
Elle avait toujours (enfin, depuis qu’elle le connaissait quoi) imaginé que Nathan avait arrêté l’école à seize ans et faisait parti de ces gosses qui se croient adultes avec des tas de responsabilités alors qu’ils pouvaient à peine lire une feuille d’impôts. Ce genre de gamin insupportable qui se la raconte auprès de sa bande de copains parce qu’il a réussi à voler un bonbon sur l’étalage d’un pauvre commerçant. Pathétique. Après avoir abandonné ses études, Nathan serait donc naturellement tombé dans l’alcool et le trafic de drogues. Peut-être même que c’était pour cela qu’il se serait fait expulser de son patelin anglais avant de débarquer à White Oak Station et de devenir ce pervers dépravé et illettré tel qu’elle l’avait imaginé jusque là. De toute évidence, Gillian s’était trompée. Peut-être pas sur toute la ligne, après tout elle ne connaissait Nathan que depuis quelques semaines, mais elle savait à présent que son cas n’était pas totalement désespéré. Une seule chose lui échappait encore. La pièce manquante du puzzle Nathan Wheeler. « Pourquoi t’as arrêté tes études ? T’as l’air d’aimer lire, et de bons livres en plus. Alors pourquoi ? À moins que tu ne sois trop lâche pour continuer et assumer une vie d’étudiant. Et que tu ne préfères gagner de l’argent facile, évidemment. Pas de devoirs à rendre, pas de pression. C’est sûr, vendre de la drogue et se bourrer la gueule toute la journée c’est beaucoup plus simple que d’envisager un avenir décent. » Gillian décroisa les bras et haussa les épaules. « Au fond ça ne m’étonne pas de toi, tu privilégies la solution de facilité. » La rouquine était franche et même si ces mots étaient durs, elle les pensait vraiment. Elle pouvait faire un effort sur le "Nathan pas si con", mais le "Nathan lâche et feignant" était beaucoup moins facile à effacer de son esprit.
Gillian ne s’attendait pas spécialement à une réponse, encore moins à une réponse sincère et sérieuse, elle savait Nathan bien trop fier pour cela. Il s’éloignerait probablement et éviterait ses questions provocantes. Ce serait bien son style : battre en retraite quand l’ennemi se montre plus coriace que prévu. Mais avec un peu de chance, ses questions le feront réfléchir sur lui-même et il aura du mal à s’endormir cette nuit-là. C’était tout ce que Gillian lui souhaitait. Il lui avait bien gâché l’après-midi, elle ne ferait que lui rendre la pareil !
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(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Dim 9 Aoû - 19:39
Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down
Non, j'ai braqué personne, planté personne, tué personne, mais je suis un voyou, c'est comme ça qu'on dit, tout simplement.
Le jeune homme ne pût s'empêcher de sourire. Il venait de marquer un point face à la rouquine et il s'en réjouissait. Non pas qu'il tienne un tableau avec un score dans son salon, -bien qu'il ait déjà songé à l'idée-, mais il était rare qu'il réussisse à semer le doute chez elle. Et là, il pouvait clairement lire dans ses yeux qu'elle était déstabilisée. Il pouvait même facilement deviner qu'elle mourrait d'envie d'ouvrir son bouquin aux pages qu'il avait cité un peu plus tôt. D'ailleurs, aurait-il bien fait de lui révéler la fin ? Lui aussi, il détestait les spoiler et il n'aurait pas hésité à rager pendant toute une soirée si on lui avait fait un coup pareil. Peut-être éprouvait-il une pointe de remord ? Non, en fait, il s'en fichait éperdument. Enfin bref. Voilà comment il avait réussi à l'épater, avec un simple bouquin, enfin un très bon bouquin et des études. S'il avait cru qu'un jour cela lui servirait, surtout auprès d'une fille, il aurait commencé ses phrases de drague par un CV bien fournis. M'enfin. Gillian était un peu bizarre sur les bords, et encore, avec des bords extra-large.
Nathan n'avait pas eu la chance de se voir conter des histoires par des parents aimants. Même dans ses familles d'accueil, il n'avait aucun souvenir de quiconque lui racontant une histoire ou lui proposant un livre imagé, rien. Il s'était donc rattrapé plus tard, en découvrant le livre Gatsby le magnifique dans la bibliothèque de ses parents adoptifs. Il avait ensuite craqué pour Voyage au centre de la Terre puis pour une grande partie des romans d'Agatha Christie. Ses amis disaient que lire, c'était pour les faibles, pour les mauviettes et les rêveurs. Il avait donc toujours lu en cachette, sous ses draps le soir, à l'aide d'une lampe torche. Ses livres restaient cachés dans un coffre sous son lit ou sous ses oreilles, à l’abri de n'importe quel œil un peu trop curieux. Peut-être que ses vieux avaient fini par le découvrir, mais ils n'avaient jamais rien dit à ce sujet. Quand il avait commencé ses études littéraires, il avait tout simplement prétexté souhaiter s'améliorer en langue et contestait toujours lorsque les gens autour de lui parlaient d'un amour pour les lettres. Ses escapades à la bibliothèque pour emprunter des livres se faisaient de moins en moins nombreuses jusqu'à s'arrêter totalement. Il avait fini par investir dans une liseuse, bien plus pratique pour acheter et cacher. La plupart trouveront ce comportement stupide, mais Nath avait besoin de se sentir apprécier des autres et si la seule façon de le faire était de passer pour un abruti et mentir sur ses passions de mauviettes, il le ferait.
Le jeune homme croisa les bras sur sa poitrine lorsque la jeune fille lui posa la question la plus exaspérante du monde, en profitant pour lui remonter les bretelles par la même occasion et leva les yeux au ciel. Il n'avait pas arrêté ses études. Enfin, pas tout à fait. Il soupira d'agacement. Si elle continuait à se prendre pour sa mère, il allait redevenir le connard de tout à l'heure et il se doutait qu'elle préférait avoir une réponse afin d'apaiser sa curiosité, plutôt que de continuer à se torturer l'esprit. Quoi que. Elle en avait peut-être strictement rien à foutre de sa vie et elle posait la question par...politesse ? Non, ce ne serait pas son style. Surtout par avec lui. Il passa une main dans ses cheveux, laissant de côté ses stupides questions sans intérêt et plongea son regard dans celui de Gil.
« - Je n'ai pas arrêté mes études. Enfin, si. Mais pas après le lycée, comme tu dois certainement le penser. J'ai 22 ans, tu crois sincèrement que les vieux qui me servent de parents m'auraient laissé glander à la maison pendant presque quatre ans ? Je suis allé à l'université d'Oxford. J'ai fait une licence littérature anglaise et que j'ai obtenu. »
Le jeune homme avait énormément bossé pendant ses trois années d'études, même s'il ne l'avouerait jamais haut et fort et préférait rappeler combien de fois il avait fait la fête et avait séché les cours après une soirée un peu trop arrosée. Il le voulait son diplôme. Peut-être plus pour qu'enfin ses parents lui lâche la grappe que pour être indépendant financièrement et se trouver un métier. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il souhaitait faire de sa vie et ça ne l’inquiétait pas plus que ça. Il parlait trois langues -voir quatre- différentes et adorait la littérature, il n'avait donc pas cherché plus loin et s'était inscrit. Une fois le diplôme obtenu, il avait reprit ses bonnes vieilles habitudes de délinquant, au plus grand désarrois de ses parents qui, quelques mois plus tard, l'ont mit à la porte. Enfin, certes, il ne vivait plus chez eux, mais ils étaient à l'origine de son bien être quotidien. Son appartement était relativement confortable et fonctionnel, il n'était pas du tout à plaindre.
« - Je n'ai juste pas la moindre idée de ce que je veux faire. Tu peux continuer à dire que j'ai choisi la solution de facilité, grand bien te fasse, mais pour le moment, la vie que j'ai me convient et le jour où j'estimerais vouloir rentrer dans le monde des adultes, payer mes impôts et tout le tralala, je viendrais te le faire savoir. »
Et dans un élan de bonté ou de on ne sait trop quoi, les mots furent plus rapide que sa pensée.
« - Tu veux une glace ? Je connais un super bon glacier et tu pourras continuer de me remonter les brettelles devant deux boules. »
Il se frappa mentalement, jurant dans sa barbe de ne pas tourner sept fois sa langue dans sa bouche. Pourquoi venait-il de faire ça ? Il avait aucune envie d'offrir une glace et à deux boules en plus -tout esprit pervers effacé- à cette fille. Ou peut-être que si, il en avait envie. Mais juste pour augmenter ses chances de l'avoir un jour dans son lit.
(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Ven 14 Aoû - 11:31
Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down
Malgré sa volonté de rester stoïque, Gillian ouvrit des yeux ronds lorsque Nathan lui avoua, un peu contre son gré mais on pouvait tout de même déceler une pointe de fierté dans sa voix, qu’il avait fait des études. De vraies études. Oxford, rien que ça. La réputation grandiose de l’université anglaise dépassait les frontières, c’était l’une des meilleures au monde… Et c’était aussi pour cette exacte raison que Gillian ne savait sil elle devait croire Nathan. Lui, grand type au regard sans cesse moqueur et à la chevelure frisée et indomptable, lui qui adoptait un look négligé, une cigarette toujours au coin des lèvres, lui enfin qui dealait et sautait sur à peu près tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une fille… Lui avait étudié à Oxford ? Non seulement il n’en avait pas le look –la classe à l’anglaise était bien loin- mais il ne paraissait pas si intelligent que ça. Ou alors il cachait vraiment bien son jeu, comme il le disait. Gillian secoua la tête en poussant un long soupir. Ce type était complètement illogique, elle ne le comprenait pas. Sans compter qu’une pointe de colère venait de naître au creux de son ventre. Le fait que Nathan ait pu bénéficier d’études prestigieuses pour ensuite foutre son avenir en l’air l’agaçait au plus haut point. Elle avait dû travailler comme une forcenée pour obtenir la licence qu’elle voulait, et encore aujourd’hui elle se donnait les moyens de réussir sa vie. C’était tout bonnement du gâchis et elle ne comprendrait sûrement jamais les motivations de Nathan. Ils étaient complètement à l’opposer l’un de l’autre.
Vaincue, Gillian haussa finalement les épaules. « C’est ta vie après tout, tu en fais ce que tu veux. Mais sache que le jour où tu seras décidé à te comporter en homme, les employeurs te verront toujours comme un petit délinquant. Un CV ça se traîne toute sa vie, je suppose que tu le sais. On apprend ce genre de choses à Oxford, non ? » Elle en avait assez d’essayer de comprendre la logique (si logique il y avait) de Nathan, alors elle préférait laisser tomber. Sans compter que ce n’était pas son genre de se mêler des affaires des autres, alors merde, qu’il fasse ce qui lui fait plaisir avec sa vie ! Ce n’était pas son problème et ça ne le serait jamais.
Soudain et contre toute attente, Nathan lui proposa une glace. Gillian leva les yeux au ciel à l’allusion des deux boules. Et revoilà le pervers en action. Sûrement une nouvelle technique de drague. « C’est fin tiens, ça ne m’étonne pas de toi… » La rouquine soupira. Il était irrécupérable. Néanmoins, l’invitation la tentait bien, elle avait vraiment envie d’une glace. Le soleil tapait très fort à cette heure-ci et malgré l’ombre des parasols, Gillian mourrait de chaud. Un rafraichissement serait donc bienvenu. Bon, le packaging comprenait aussi la compagnie du pervers le plus lourd de tout White Oak Station ce qui était beaucoup moins séduisant, certes… Mais sans savoir pourquoi, Gil se sentait d’humeur joueuse aujourd’hui. Ce pourrait être drôle d’assister aux tentatives désespérées de Nathan pour la draguer. Et en plus elle n’avait rien d’autre à faire maintenant que son livre lui avait été si généreusement spoilé. « Allez, pourquoi pas. Allons déguster ces deux boules, répondit-elle avec un clin d’œil malicieux. » Gillian se leva de son transat, s’étira le dos en tendant les bras au ciel, tout à fait consciente de mettre ainsi son corps mince en valeur, puis rangea toutes ses affaires de plage dans son grand sac de paille. Après avoir noué un paréo turquoise autour de ses hanches, elle se planta devant Nathan d’un air impatient. « Bon on y va ? Et j’espère que tu m’invites, je n’ai pas d’argent sur moi. » C’était faux bien sûr, Gil ne sortait jamais sans son portefeuille, mais elle était curieuse de voir la réaction du jeune homme.
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(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Sam 15 Aoû - 17:04
Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down
Non, j'ai braqué personne, planté personne, tué personne, mais je suis un voyou, c'est comme ça qu'on dit, tout simplement.
Nathan souffla d'exaspération. Qu'est-ce qu'elle l'énervait à toujours vouloir tout savoir. Elle attendait peut-être qu'elle lui raconte comment il avait été conçus aussi ?! Il était persuadé que c'était tout aussi intéressant que de savoir ce qu'il allait bien pouvoir faire dans dix ans. Sans blague, il savait très bien comment fonctionnait un CV, il n'était pas le dernier des abrutis sur Terre non plus. Il haussa les yeux au ciel. Qu'est-ce que ses employeurs en sauraient de son passé de délinquant ? Déjà, il n'avait pas de casier judiciaire et faisait tout pour ne pas en avoir, donc pas de soucis de ce côté-là. Ensuite, il savait très bien que le jour où il aurait décidé quoi faire de sa vie, ses parents prendraient un immense plaisir à le pistonner. Ils étaient plutôt doués dans le domaine. C'est d'ailleurs comme ça qu'il avait trouvé un stage rémunéré pendant ses études et qu'il avait ainsi remplit son CV. Mais ce qui l'énervait le plus, c'était le ton que la rouquine avait employé afin de parler d'Oxford. Oui, il y est allé, oui, il a obtenu son diplôme là-bas et alors ? Serait-elle en train de lui sortir la carte de la jalousie parce qu'il n'avait pas étudié dans un trou perdu tel que WOS comme elle ? Cette nana était vraiment...horripilante ! Il allait ouvrir la bouche pour lui répondre, mais laissa couler. Au pire, elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait, il en avait strictement rien à foutre.
Le jeune homme tourna vivement la tête de droite à gauche et mit ses deux mains en avant, comme pour la stopper de ses idées perverses. Il n'avait jamais souhaité que sa proposition soit prit de la sorte. C'était plus une habitude des jeux de mots pourris qu'une volonté. Il avait bien l'air malin maintenant. Pour une fois qu'il essayait d'être sympathique, avec certes, une idée en tête, son manque de tact le faisait tout perdre.
« - Ce n'est pas ce que je voulais dire… Enfin si, mais non ! Enfin tu vois ? Non, bien sûr que non, tu ne vois pas… Je ne voulais pas dire deux boules. Quoi que si, mais ça peut aussi être une ou trois… Ou même une glace italienne si tu préfères ! »
Mais quel idiot. Contre tout attente, Gillian accepta. Ah ? Grande surprise de la journée. Mentalement, Nath fit une petite chorégraphie de la joie, se retenant de crier victoire sur toute la plage. Il était sans doute plus heureux que lorsque Napoléon a gagné la bataille de Waterloo. A moins qu'il ne l'est pas gagné… Bon. Il était aussi heureux que lorsque Jules César a vaincu Vercingétorix. C'est d'ailleurs à ce moment-là très précis que la jeune fille décida de s'étirer de tout son long, laissant Nathan perplexe. Ok, elle n'avait pas une énorme poitrine, mais bon dieu, elle était plutôt bien foutue. Peut-être même trop. Il en vint même à avaler sa salive de travers et à être prit d'une énorme quinte de toux, jusqu'à ce que la rousse se pointe devant lui.
« - Euh… Ouais, bien sûr. Pour les deux… »
Il fourra ses mains dans les poches de son short de bain, se demandant encore une nouvelle fois pourquoi il venait d'accepter de lui payer sa glace ? Bon, ce n'est pas comme ci l'argent lui manquait, mais quand même !
Nathan la conduit jusqu'au glacier de la plage et s'installa à une table de deux. Il avait hésité à lui tirer la chaise comme un parfait gentleman, mais c'était un peu trop pour lui. Déjà l'invitation c'était un pas énorme, fallait pas abuser. Il lui tendit la carte, l'incitant ainsi à choisir que prendre. Tout ce qu'il espérait, c'est qu'elle ne prenne pas une coupe de glace à sept euros et des brouettes. Il vendait mal en ce moment et niveau argent, il commençait à manquer et ce même avec ce que ses parents lui envoyaient tous les mois.
« - Et toi, tu fais quoi, au juste ? Comme études, je veux dire. Tu vis encore avec tes parents ? »
(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Dim 11 Oct - 17:13
Gillian hocha la tête d'un air appréciateur quand Nathan accepta de lui payer sa glace. Au moins il n'était pas totalement dénué de bonnes manières. Bien. S'il continuait sur cette lancée, peut-être que sa compagnie deviendrait presque supportable. Presque. « Parfait ! Allons-y. » Gillian réajusta la bretelle de son sac de plage sur son épaule dénudée et se laissa conduire jusqu'au glacier. Celui-ci était déjà plein de monde, ce qui était normal vu la chaleur inhabituelle de cette après-midi, mais heureusement Nathan parvint à leur trouver une table de libre juste à côté d'un grand parasol bleu. Ils s'installèrent en face l'un de l'autre puis Gillian se mit à parcourir la carte que lui tendit Nathan. Pendant un instant, elle fut tentée de prendre le truc le plus cher, juste pour l'embêter, mais elle se ravisa. Même si c'était quand même très tentant. De toute façon, elle n'avait pas assez faim pour avaler trois boules de glace, de la chantilly et deux biscuits sablés comme le proposait le menu à huit dollars cinquante. Le sorbet au citron ferait très bien l'affaire. Après quelques minutes, Gillian ferma donc la carte et la posa sur la table, signifiant qu'elle avait fait son choix. S'ensuivit un silence assez gênant, que Nathan brisa finalement, et Gil l'en remercia mentalement vu qu'elle n'avait pas l'intention d'engager la conversation. Après tout, c'était lui qui l'avait invité non ? Ce n'était pas à elle de faire un quelconque effort. « Et toi, tu fais quoi, au juste ? Comme études, je veux dire. Tu vis encore avec tes parents ? » La rousse plissa les yeux avec méfiance. Il n'avait mis aucune blague lourde, aucun sous-entendu déplacé dans sa question, elle était agréablement surprise. Bon ok, peut-être devrait-elle arrêter de le prendre de haut et de le rabaisser autant, mais elle n'y pouvait rien, c'était comme ça qu'elle fonctionnait depuis des années. Une carapace de méfiance plus épaisse qu'un mur en béton armé. Gillian se redressa sur sa chaise et croisa ses longues jambes fines. « Je vais commencer ma deuxième année de licence de droit. » N'était-ce pas ironique quand on y pensait : un délinquant et une future avocate qui discutaient autour d'une glace -qui ne tarderait pas à arriver. Haha. « Le droit pénal. C'est vers là que j'aimerais me diriger. Coincer les petits criminels dans ton genre, tout ça. » ajouta-t-elle avec un petit air malicieux. En fait, il y avait une véritable raison derrière son choix de carrière et celle-ci remontait à bien des années en arrière, lorsque sa mère avait été tuée dans un accident de voiture par un chauffard ivre au volant. Celui-ci avait réussi à s'en tirer sans passer par la case prison grâce à un avocat particulièrement compétant, mais Gillian et son père avaient eu beau crier à l'injustice, ils n'avaient rien pu obtenir de plus. Depuis, la rousse s'était fait la promesse de rendre justice à sa mère et à toutes les innocentes victimes de connards inconscients et égoïstes. Evidemment, elle se garda bien de révéler tout ça à Nathan. Gillian ne parlait jamais de son passé. Jamais. Pas même à ses quelques amis proches. Elle ne pouvait tout simplement pas et doutait qu'elle en soit jamais capable. « Et non, je ne vis pas avec mon père. » Merde, pourquoi avait-elle précisé ça ? Quelle conne, maintenant Nathan allait lui poser des questions auxquelles elle n'avait pas du tout envie de répondre. Gillian enchaîna rapidement, espérant de toutes ses forces qu'il ne relèverait pas. « Je vis seule, comme une grande fille. J'ai un appartement dans le centre-ville. Pas très loin d'où tu m'as abordée la première fois en fait. » Des images de Nathan complètement saoul et titubant pour la rattraper cette nuit-là remontèrent à sa mémoire et la firent sourire. Qui aurait cru qu'elle serait ici aujourd'hui, à bavarder tranquillement, avec ce même type ? Sûrement pas elle.
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(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Sam 24 Oct - 21:11
Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down
Non, j'ai braqué personne, planté personne, tué personne, mais je suis un voyou, c'est comme ça qu'on dit, tout simplement.
Nathan prenait toujours la même chose et ne prit pas la peine de regarder ce qu'il pouvait proposer d'autre. La glace à la pistache était ce qu'il préférait le plus au monde et le mélange chocolat/pistache était la deuxième chose qu'il préférait le plus au monde. Il attendit donc dans le plus grand des silences que Gil fasse son choix et profita qu'elle ait le nez plongé dans la carte pour la regarder le plus attentivement. Lorsqu'elle reposa le menu, le jeune homme se redressa, appela un serveur afin de prendre commande, détournant légèrement les yeux et mit fin à ce grand silence en posant une question. La question la plus banale qui puisse exister et qui, généralement, ne fait pas partie de son vocabulaire. Et visiblement, il n'était pas le seul à être choqué. Néanmoins, elle prit la peine de lui répondre et il soupira de soulagement. Il ne s'était pas prit un vent. Il l'écouta attentivement. En droit, rien que ça. La situation en devenait presque comique. Il s'apprêtait à ouvrir la bouche afin de sortir une réplique bien sarcastique, mais elle reprit la parole et la suite de sa phrase était loin de faire plaisir à Nath. Ses poings se resserrèrent et pour éviter, une fois de plus, de faire le con, il les planqua sous la table, tout en poussant un long soupir. Soupir étant là pour l'apaiser et éviter de lui cracher à la figure une multitude d'insulte. Il resterait calme. Il ne déclencherait pas de troisième guerre mondiale. Non, non. Il refusait de se donner en spectacle et encore moins de foutre en l'air le peu de chance qu'il avait avec la rouquine. Hors de question. Toutefois, une fois qu'elle eût finit de répondre à sa question, il ne put s'empêcher de lui répondre.
« - On ne doit pas avoir la même notion du mot ''criminel'', fit-il à mi-chemin entre le ton froid et le ton blessé. Je pense que ceux que tu devrais mettre derrière les barreaux font beaucoup plus grave que de voler une paire de tong au super marché, de fumer deux ou trois joints dans la journée ou d'en vendre pour arrondir ses fins de mois. Il y a des malades qui s'amusent à tuer des innocents juste pour le plaisir, ou des pères qui battent leur femme et leurs enfants parce que l'alcool ou leur manque d'humanismes les font péter des plombs. Tu vois, je pense être vachement loin de tout ça, quand même. Je suis peut-être à tes yeux un gros nigaud et une ordure, et sincèrement, ça m'est égal de savoir que tu penses du mal sur moi, si ça peut te faire plaisir, grand bien te fasses. Tu peux même aller dire à la terre entière que tu me détestes et que je suis qu'un imbécile, je m'en fiche, mais je ne crois pas mériter cette qualification. Je ne suis pas un criminel. Ou alors, j'en suis vraiment un très mauvais et j'aurais presque pitié de moi. »
Il planta ses yeux dans ceux de la jeune fille, loin de se rendre compte du speech qu'il venait de sortir et encore moins qu'il prenne son vécu, son passé, comme exemple. Il détourna le regard, mal à l'aise, et ça, c'était bien une première avant de passer une main dans ses cheveux et de soupirer. Il savait pertinemment ce qu'il devait faire, mais sa fierté -bien plus grande qu'une maison- n'avait absolument pas envie qu'il prononce ce simple et petit mot de rien du tout. Juste le fait de songer à le dire, sa fierté en prenait un coup. C'était mauvais. Très mauvais. Cette fille était une reine de la perturbation. Elle était maléfique, il ne voyait pas d'autre explication.
« - Désolé. »
Voilà. Il l'avait dit. Il avait prononcé le mot qu'il s'était retenu de dire pendant plus de dix ans. Et il venait de le dire à une fille. Celle qui le rendait dingue. Toujours la même. Il était à deux doigts d'inventer une excuse bidon pour lui foutre un lapin et rentrer chez lui afin de se vider le pack de bière, mais le serveur décida d'arriver au même moment. Trop tard. Il était prit au piège. Il remercia le serveur tout en lui payant et plongea ses yeux dans sa glace chocolat/pistache. Ça aussi, c'était bien une grande première. Jamais il s'était senti aussi mal en compagnie d'une fille et encore moins au point de ne plus savoir quoi dire.
(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Mer 28 Oct - 20:51
Gillian resta interdite pendant quelques secondes. Elle ne s'était pas attendue à ce que Nathan réagisse aussi vivement à sa petite pique. Criminel. Evidemment qu'elle savait ce qu'était un vrai criminel, elle le savait très bien. Et même avec ses airs de délinquant, Nathan n'en était sûrement pas un. Il n'avait pas cette méchante lueur dans les yeux, ce regard où l'on ne trouvait aucune trace de remords ou de pitié. Le grand frisé n'était pas si horrible, il voulait simplement se donner un genre. Un simple délinquant comme on en trouvait des dizaines dans le coin. Pas méchants, juste un peu cons. Gillian savait tout cela, c'est pourquoi elle avait utilisé ce mot. Elle pensait que Nathan allait s'en vanter à grands renforts de moqueries, où encore mieux, n'allait même pas relever. Ce n'était qu'une autre pique de sa part, rien de méchant finalement. Or la réaction de Nathan avait été tout autre. Le fait qu'elle le qualifie de criminel l'avait franchement blessé, ça se voyait à son air soudain distant et froid. Mais pourquoi ? Gillian ne comprenait pas. À un moment, Nathan se moquait de tout et se fichait totalement de ce que les gens pouvaient penser de lui, et trois minutes plus tard il prennait la mouche à cause d'un petit mot de rien du tout. Mot qui n'était même pas vraiment une insulte en plus. Criminel. Cela résonnait dans sa tête comme un écho. Nathan aurait-il quelque chose à cacher ? à se reprocher ? Beaucoup trop de questions, trop peu de réponses.
Alors que ce dernier finissait sa tirade, Gillian soutint son regard quelques secondes avant qu'il ne détourne les yeux. Il était mal-à-l'aise tout à coup, et cela ne faisait qu'attiser la curiosité de la rouquine. Elle avait bien envie de continuer sur sa lancée en le questionnant sur sa réaction bizarre (et aussi pour l'engueuler un peu : personne n'haussait le ton avec elle sans repartir avec un coquard, non mais !), mais soudain, Nathan brisa le silence tendu qui s'était installé avec un simple mot : « Désolé. » Gillian capta son regard à ce moment précis et toute idée de réplique sarcastique s'évanouit. Elle pensait que Nathan et elle avait au moins un point commun, soit une fierté énorme, alors s'excuser comme il venait de le faire, cela l'a prenait au dépourvu. Jamais elle n'oserait se mettre ainsi à nu, et encore moins devant quelqu'un qu'elle ne connaissait quasiment pas. Cela avait dû beaucoup lui coûter, et elle ne pouvait lui en vouloir. Pour la première fois depuis longtemps, Gillian Connors ne savait plus quoi dire. « Euuh... Ouais. Pas grave, c'est bon... » marmonna-t-elle après quelques secondes. Merde, c'était à son tour d'être mal-à-l'aise maintenant. Le comportement de Nathan ne cessait de la prendre au dépourvu et elle n'aimait pas ça. Elle détestait les surprises. Cet air sincèrement blessé puis contrit ne lui ressemblait pas et par conséquent, elle ne savait comment y faire face. Pour être tout-à-fait franche, Gillian commençait même à regretter ses mots. Elle était consciente d'avoir touché un point particulièrement sensible pour Nathan, et ça n'avait pas été son but. Il ne lui avait rien fait de mal après tout, elle n'avait aucune raison de l'attaquer ainsi. Merde, depuis quand tu fais gaffe à ce que tu racontes Gil ? C'est mauvais, très mauvais. Heureusement, le serveur arriva à point nommé avec leur commandes, ce qui lui donna un bref répit. Gillian plongea dans son sorbet au citron, tandis que Nathan faisait de même avec sa glace. Après deux cuillerées qui lui redonnèrent un peu de contenance, la rouquine décida qu'il fallait qu'elle dise quelque chose. Elle s'agita sur son siège en tentant de rassembler ses idées. « Humm... Je ne pensais pas... Je ne pensais pas ce que j'ai dit tout à l'heure. Je n'aurais pas dû te comparer à un criminel. » lâcha-t-elle en relevant les yeux vers Nathan. « D-dés... » Gillian ne put finir et poussa un soupir en grimaçant d'un air contrit. Elle avait bien faillit le dire cette fois, et ce n'était pas bon signe du tout. Pour changer de sujet, la rouquine se redressa sur sa chaise et croisa les jambes sous la table. « Hrrm, okay. Je peux te poser une question ? Tu n'es pas obligé de me répondre bien sûr. Pourquoi... D'où te vient cette horreur du mot "criminel" ? Je veux dire, ce n'est pas comme si tu étais le citoyen le plus intègre de cette ville... »
(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Ven 30 Oct - 22:27
Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down
Non, j'ai braqué personne, planté personne, tué personne, mais je suis un voyou, c'est comme ça qu'on dit, tout simplement.
Nathan n'écoutait plus, trop perdu dans ses lointains souvenirs. Il se revoyait petit garçon, planqué dans les escaliers, incapable de réagir face à la violence de son père envers sa mère, ou lorsqu'il passait de longues heures caché sous son bureau, recroquevillé sur lui-même pour tenter d'échapper à la colère et aux engueulades de ses parents. Lui aussi, il en avait prit des coups, mais il avait préféré occulter de sa mémoire le moindre souvenir de ces moments douloureux qui pouvait lui rester. Tout ce qui lui restait de cette vieille époques, c'est de nombreuses cicatrices dans le dos et sur le torse. C'est d'ailleurs comme ça qu'il avait réussi à retrouver un sommeil plus calme et que ses nuits se passaient en toute sérénité. A moins que la drogue y soit pour beaucoup. Ou l'alcool. Depuis combien de temps n'avait-il pas passer une nuit sans se droguer ou boire ? Beaucoup trop. Peut-être que finalement, ses souvenirs finiraient par le rattraper un jour. Il secoua la tête, chassant toutes mauvaises pensées de son esprit et reporta son attention sur Gillian qui se dandinait nerveusement sur sa chaise. Est-ce qu'il avait raté quelque chose d'important ? Finalement non. Le plus important faisait seulement son apparition avec la question qu'elle venait de lui poser. Question dont il se serait sincèrement bien passé. Mis à part Lila, personne n'était au courant de son passé, pas même Ashton, son meilleur ami.
« - Euh… Bah… C'est que… »
Bravo Morray, tes explications sont merveilleusement claires et compréhensibles. Le jeune homme replongea son regard dans sa glace et prit une cuillère. Franchement, il n'allait quand même pas déballé sa vie à cette fille ! Nan, c'était bien au-dessus de ses capacités. Il ne pouvait pas. C'était trop. Il était hors de question qu'elle remarque ses points faibles. Il en avait déjà trop dit en réagissant de la sorte face à sa pique, il était hors de question qu'il lui explique pourquoi il avait horreur de ce mot. Il reposa sa cuillère dans sa coupe de glace et passa une main dans ses cheveux.
« - Ça n'a pas d'importance. Pas la moindre… C'est du passé. On s'en fout. »
Il fallait vraiment qu'il change de sujet. Il était entré dans un terrain glissant et il avait franchement hâte de le quitter au plus vite. Il se concentra donc ce nouveau sur sa glace, puisque c'était bien la seule chose qu'il était encore capable de faire et réfléchit à ce qu'il pourrait bien dire pour détendre de nouveau l'atmosphère. Les livres. Une valeur sûre. C'était peut-être le bon moment pour s'excuser de lui avoir magnifiquement bien spoiler la fin, mais il s'était déjà un peu trop excusé à son goût, il laissa donc tomber l'idée.
« - Tu devrais essayer de lire Ne le dis à personne d'Harlan Coben. Je l'ai chez moi…euh, si tu veux. Je ne dis pas que tu dois passer chez moi après, hein. C'est juste que je peux te le prêter, parce que… Enfin bref. Si tu ne l'as pas lu, il est bien mieux que celui que tu lisais. »
Il fallait vraiment, mais alors vraiment, qu'il apprenne à se contrôler. Tout ce qu'il était susceptible de dire pouvait porter à confusion et il n'avait pas spécialement envie qu'elle continue de le voir comme le parfait couillon qu'il était. Même si il prétendait le contraire.
(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Ven 27 Nov - 16:20
A peine sa question posée, Gillian la regretta et se maudit intérieurement pour avoir perdu une occasion de se taire. Depuis quand elle s'intéressait à la vie de Nathan ? Elle était beaucoup trop curieuse et la vive réaction du grand frisé au mot criminel l'avait intrigué, certes, mais cette question était extrêmement déplacée et intrusive. Gil n'avait pas été éduquée de la sorte, ce n'était pas elle. Elle était franche Gillian, mais elle respectait la vie privée des autres, surtout lorsqu'elle-même portait un bagage si important... Elle devait songer tenir sa langue de temps en temps. La réaction de Nathan ne fut pas surprenante : il balaya sa question et changea bien vite de sujet, ne souhaitant probablement pas s'étaler. La rouquine baissa les yeux vers sa glace et en porta une cuillère à la bouche. Elle n'allait pas insister, chacun avait droit à ses secrets, elle la première. D'ailleurs, elle ne se sentait pas spécialement en confiance avec Nathan pour soudain devenir sa confidente privée. Non merci. Elle avait déjà assez de problème dans sa vie pour en rajouter avec ceux de Nathan.
Après quelques minutes de silence gêné, Nathan reprit encore la parole. Gillian devait bien lui accorder au moins ça : il savait tenir une conversation. Encore une fois, il l'étonna en lui conseillant de lire Ne le dis à personne d'Harlan Coben. Si un jour on lui avait dit que Nathan Wheeler converserait de manière tout à fait civile (bon, plus ou moins) avec elle à propos de romans policiers, Gillian aurait ris de bon coeur. Le paradoxe de la situation était presque incroyable. « Tu aimes Harlan Coben ? C'est l'un de mes auteurs préférés. Mais je ne crois pas avoir lu Ne le dis à personne... » Chassez le naturel et il revient au galop comme dirait l'autre. Nathan laissa échapper une légère bourde qu'il essaya de rattraper de son mieux, ce qui fit presque rire Gillian. Au moins, il faisait des efforts. « J'ai saisi l'idée, te casse pas la tête » lui sourit-elle. « Tu pourrais peut-être me le prêter ? Que je puisse juger de tes goûts littéraires. On apprend beaucoup sur les gens avec les bouquins qu'ils lisent » ajouta la rouquine avec un clin d'oeil. Cette facette sérieuse de Nathan était beaucoup plus agréable que son côté pervers et à l'humour douteux, pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas rester comme ça ? Gil se demandait combien de temps le type en face d'elle allait rester civilisé.
(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Sam 5 Déc - 0:18
Nathan hocha la tête. Bien sûr qu'il aimait Harlan Coben. Il ne pouvait pas le qualifier d'auteur préféré, mais ce n'était franchement pas loin. Bien que les deux auteurs ne soient pas comparables, il avait une grande préférence pour Stephen King, un des premiers auteurs qu'il avait lu. Il avait eu un véritable coup de cœur pour la plume de cet écrivain et si il n'avait pas encore lu tous ses romans, ce ne serait tarder. Il passa une main gênée dans ses cheveux, après s'être, pour la troisième ou quatrième fois en à peine une demi-heure, sentie totalement ridicule et avala sa salive de travers en voyant le petit sourire et le clin d’œil de la rouquine. Il se mit à tousser comme jamais, s'empêchant ainsi de mourir étouffé, tout en s'insultant intérieurement. S'il s'attendait à ça… Son sourire était… Il secoua la tête de droit à gauche et s'enfonça dans son siège. Nan, il ne dirait rien. Elle le rendait complètement dingue. Il détourna légèrement le regard et prit la parole. « Je n'habite pas loin d'ici. Une petite dizaine de minutes. Ça prendra seulement quelques minutes pour que je te le passe. » Jamais il n'aurait pu s'imaginer, ne serait-ce qu'une seule seconde, qu'il dirait cette phrase un jour, et encore moins à cette fille. Ils terminèrent leur glace dans un silence assez étrange, mais sans être pesant pour autant. Nath partit payer les glaces pendant que la jeune fille rassemblait ses affaires et il en profita pour remettre son débardeur et pleurer -dans sa tête- à cause du magnifique coup de soleil qu'il venait de se prendre sur le nez. Comment allait-il pouvoir être prit au sérieux en ressemblant à un clown ? Il rejoignit la jeune fille et l'invita donc à le suivre.
Comme il l'avait prédit, après dix minutes de marches, ils arrivèrent devant l'immeuble où le jeune homme vivait. Immeuble où, bien évidemment, il n'aurait pas pu payer le loyer si ''papa et maman'' ne s'en occupait pas. Comme il occupait un appartement au dernier étage, il avait la chance d'avoir une petite terrasse sur le toit. Terrasse qui lui aurait bien servit pour cultiver un peu de drogue, mais il avait bien vite oublié l'idée. Pas très discret. Il jeta un coup d’œil à Gillian, à deux doigts de lui imposer l'attente sur le trottoir, mais se ravisa. Certes, son appartement avait beau être un vrai capharnaüm, il se sentait obligé de lui demander son avis. « Tu veux monter ou tu m'attends ici… ? »
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(#) Sujet: Re: Let's play Titanic : you'll be iceberg and I'll go down (Ft. Gillian) Sam 2 Jan - 14:48
Gillian considéra la proposition quelques minutes en fronçant un peu les yeux, comme si elle allait ainsi arriver à percevoir les intentions de Nathan. Il fallait avouer que son changement d'attitude soudain avait réussi à la déstabiliser (et il en fallait pourtant beaucoup pour lui faire perdre ses moyens), et la jeune fille ne savait plus trop sur quel pied danser. Nathan venait de l'inviter chez lui, non pas pour coucher avec elle ou autre idée perverse, mais simplement pour lui prêter un livre. Le pire, c'était qu'il avait l'air sincère dans sa démarche : pas de lueur vicieuse dans son regard clair. Au contraire, le grand frisé détourna le regard d'un air mal-à-l'aise, une attitude à laquelle Gillian n'aurait jamais pensé assister venant de lui. Etrange. Après quelques secondes de réflexion pendant lesquelles la rouquine soupesa le pour et le contre, elle accepta de se rendre chez Nathan. Après tout, elle était bien assez grande pour se défendre si les choses tournaient au vinaigre, et de plus, rien ne l'obligeait à entrer dans son antre et à s'y enfermer à double tours. Il suffirait qu'elle reste dans l'entrée pendant que Nathan allait lui chercher son bouquin et terminé. Pas de quoi flipper.
Une fois leur glaces terminées, les deux jeunes gens se préparèrent à partir. Gillian enfila une chemise blanche légère et un short en jean par dessus son maillot de bain, puis elle attrapa son sac avant de suivre Nathan en direction de son appartement. Elle n'avait aucune idée à quoi s'attendre, alors elle passa le trajet à imaginer dans quelle sorte de logement pouvait bien habiter un type comme Nathan. Vivait-il dans un petit studio miteux dans une ruelle bien sombre et bien glauque ? Ça ne l'étonnerait pas tant que ça pour être honnête. Mais peut-être habitait-il au contraire dans un superbe appartement à Downtown Area, où elle-même logeait ? Pourquoi pas après tout, Nathan était plein de surprises, comme il lui prouvait depuis quelques heures. Lorsqu'ils arrivèrent devant son immeuble, Gillian put valider sa deuxième hypothèse. À sa grande surprise d'ailleurs. Mince alors, il était sympa ce quartier. « Sérieux, t'habites vraiment là ? Le deal de drogue paye vachement bien décidément. » constata Gillian sans lâcher la façade en brique rouge des yeux. « Je n'ai pas fait tout ce chemin pour rester poireauter sur le trottoir alors, tant qu'à faire, je vais monter voir à quoi ressemble ta tanière. » continua-t-elle en réponse à Nathan avec un sourire malicieux.