there's this tune i found
that makes me think of you somehow
and i play it on repeat
until i fall asleep
† † †

Il s'engouffre dans sa voiture, et cherche son ami, perdu il ne sait-où en ville. Petit service qui se transforme en escapade. Ça lui met du baume au cœur, de voir quelqu'un qu'il apprécie, de se changer les idées, de manger une pizza quatre fromages. Finalement, ils décident de s'installer quelque part, de rejoindre d'autres connaissances. Manning Place. C'est beau. La verdure. C'est vert, bleu et jaune. C'est des palettes à n'en plus savoir où donner la tète. Ils s'échouent sur l'herbe, clope au bec, canette à la main. Petite après-midi tranquille, destinée aux éclats de rire et à l'histoire du monde, comme si le temps s'était arrêté sous le ciel orangé. Sauf que le temps semble reprendre le court de sa route, il vérifie son portable, et c'est bientôt l'heure. Alors ce serait bien qu'il ne tarde pas. Quelques minutes et il se lève, check les mains d'ses nouveaux potes des jardins, et prend le chemin de la sortie. Il passe dans un café, achète deux trois friandises avant de rejoindre son véhicule. Posée sur la banquette, allongée avec précaution, sa guitare n'attend que de faire retentir son chant. Enfermé dans la housse, il l'attrape, le balance sur son épaule, et reprend sa marche. Il grimpe sur un muret, s’assoit confortablement, les bras baillant et les pieds dans l'vide. Il pose l'instrument sur le côté, puis il attend. Il attend comme un fantôme Keith, qui erre à la recherche de la belle. Il attend qu'l'oiseau passe pour l’attraper avant qu'il ne s'envole. Un nouveau coup d’œil à son portable lui indique qu'il est pile à l'heure, elle devrait bientôt arriver, passer par là, comme elle le fait chaque jour. Il pourrait presque entendre sa voix, là tout près de lui. Ses tonalités aiguës, et ce grave lorsqu'elle baisse le ton. C'est comme si elle était là, avec ce rire, ce rire qu'il pourrait parfaitement identifier de faux, de nerveux, d'hypocrite. Mais elle est là, Keith, elle est là. Il relève la tète et l’aperçoit, au coin du chemin.  Elle est entourée, protégée par une ronde de vautour. Mais Keith, il ne les apprécie pas vraiment ses amis, ces gens de la haute. Peut-être parce qu'ils font partis d'un monde qu'il ne connaît pas, un monde où il n'est qu'étranger. Alors quand elle passe tout prêt, sous le muret, il attrape une pomme de pain et lui lance, pour lui signifier sa présence. Il prend tout de même soin de viser sa chevelure pas son visage, parce qu'il ne veut pas lui faire du mal Keith, du moins pas pour l'instant, pas physiquement.  Et quand elle relève sa tète vers lui, il attrape le sachet de friandises, le brandit fièrement et le secoue, un sourire aux lèvres. Il sait qu'elle viendra, qu'elle abandonnera ses amis pour le rejoindre sur ce muret, simplement parce que ses yeux lui demandent.

you're the light, you're the night
you're the color of my blood
you're the cure, you're the pain
you're the only thing I wanna touch
† † †

c’est fou ce qu’il passe lentement, le temps. c’est fou, comme quand tu attends quelque chose, les secondes semblent être des heures. pourtant, tu ne t’ennuie pas, non, même pas. parce que tu es avec ces gens, ces gens qui comme toi, on de beaux habits, de belles voitures et font des études prometteuses. alors, non, non tu ne t’ennuies pas, t’es avec eux, tu ris et tu souris quand il le faut, tu te tiens droite, sans une seule tâche sur les mains, sans une seule tâche sur ta jupe. et eux, eux, ils attendent, comme toi, que le temps passe, parlant de leurs escapades familiales, de toutes ces choses que vous vivez tous, tout les jours et qui t’énervent, qui ne te suffisent plus. tu ne cesse de regarder l’heure, comme si tu ne voulais pas rater quelque chose. un avion, un train, un rendez-vous ? qui sait. de toute façon, tu ne le diras à personne, ça c’est ton secret.
enfin, tes amis, les gens comme toi, ils se lèvent. ils en ont assez d’être là, tant mieux, parce que toi aussi. tu commençais à étouffer, dans ce petit jardin aménagé, dans ce petit jardin parfait, où tout est taillé au centimètre près. et encore, quand vous décollez, tu regarde ton portable. il ne reste que quelques minutes, que tu te dis. plus que quelques minutes avant de profiter d’un instant rien qu’à toi.
rien qu’à vous.
pour profiter de ton secret. tu marches et tu ris, avec ces gens qui au fond, comme toi, n’ont pas une vie si trépidante, où tout est servit sur un plateau d’argent.
tu lisses sans cesse le moindre pris sur ta jupe, tu joues les parfaites, comme on t’a toujours dis de faire. et tandis que le plus grand te raconte comment il va épouser cette demoiselle, celle que ses parents lui on choisit, ton cœur se serre. comme si tu avais envie d’épouser un de ces gens, qui comme toi, n’ont plus besoin de rien. comme si tu avais envie d’épouser un porte-monnaie. et c’est une pomme de pin qui te tire de ces horribles pensées. tu tourne la tête, par réflexe, et tu le vois. assis sur le muret, sa guitare posée près de lui et ce sachet de sucreries qu’il te montre tout fier. un sourire éclaire ton visage, et tu t’arrêtes. mais tes amis, eux, ne s’arrêtent pas. ils remarquent quand même que tu ne les suis pas, et tu leur dis, toujours avec ce joli sourire que tu les rejoindras plus tard et qu’au pire des cas, vous vous reverrez le lendemain. tu n’attends pas de réponse, tu t’en fiche de toute façon. et tu le rejoins. tu le rejoins keith.
keith et sa guitare.
keith et son sourire.
keith et son sachet de friandises. « pile à l’heure ! » que tu lui lance en te hissant sur le muret. ton sourire s’étire, encore.

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that makes me think of you somehow
and i play it on repeat
until i fall asleep
† † †

Il la regarde et l'observe s'envoler, s'évader de son monde à paillettes, celui dont on lui interdit l’accès. Elle leur sourit, leur baragouine quelques phrases qu'il ne parvient pas à entendre de son muret. Mais c'est pas grave, c'est pas grave parce que c'est vers lui qu'elle s'approche. C'est pour lui qu'elle les abandonne. Son sourire s'agrandit lorsqu'elle grimpe sur le muret, et qu'elle lui lance un de ses regards couleur tendresse-caramel. Pas trop peur de salir ta robe ?, il parle et glisse ses yeux vers le tissu aux bordures pèches, trop parfaite, trop belle, trop propre. Cette robe qui lui donne des allures de princesse, juste à l'image de ses amis qui s'éloignent. Ils partent sans un regard pour elle et ne forment plus que des tâches dans le paysage. Alors ils restent seuls, assis sur le muret. Ce n'est pas un toit, ni un square, mais c'est suffisant pour apercevoir les étoiles un peu plus tard. J'ai tenu ma promesse, pas de retard cette fois-ci. Mais... je ne te dérange pas, j’espère ?, ses prunelles toujours tournées vers les ombres de ses amis, il les pointe du doigts. Puis, il feint une mine pré-occupée, perturbée, comme s'il s'inquiétait de sa réponse. Parce qu'au fond, il n'en a que faire, Keith, de déranger, de s'imposer dans sa vie et son quotidien. Elle, elle s'impose déjà dans sa tète sans prévenir, ni avertir de sa présence. Elle a ce don, la belle, ce don de renverser son monde, de bouleverser ses convictions. Et ça le perturbe un peu trop, Keith. Alors, il préfère chasser ses sombres pensées, secouer sa tète de droite à gauche pour se concentrer sur elle, et la bulle qui se crée autour d'eux. Bon, j’espère que t'as faim parce que j'ai des sodas. Et... des donuts. Tu sais, ceux qui sont multicolores. J'ai pensé à toi quand je les ai vu., il rit et d'une main il ouvre le sachet pour le placer sous le nez de la brune. Qu'elle puisse admirer ses efforts et sa gentillesse. Keith, il aurait pu arriver sans rien, débarquer les mains dans les poches avec sa gueule d'ange en guise de présent. Mais il voulait lui faire plaisir, même un peu. Voir ses yeux briller et son sourire étinceler. Il se doute bien, qu'elle peut déjà avoir tout ce qu'elle veut dans sa maison dorée, du caviar au homard en passant par le champagne, elle n'a qu'à demander et les serveurs-serviteurs rappliquent au pas. Alors ce n'est peut-être pas avec de simples donuts qu'il marquera des points, mais Keith, il espère en tout cas, prie même de toutes ses forces.

you're the light, you're the night
you're the color of my blood
you're the cure, you're the pain
you're the only thing I wanna touch
† † †

« pas trop peur de salir ta robe ? » tu hoches négativement la tête. absolument pas. ce serait même mieux si t’arrivais à la salir, cette satanée robe. tu le regarde keith, qui détaille ta robe, et puis il tourne la tête, pour regarder tes amis.
ces gens comme toi.
t’as envie de le bousculer un peu, t’as envie qu’il te regarde toi, pas eux. même si ces gens au fond, ils te ressemblent, eux, ils sont content de leur situation. mais pas toi. t’as pas envie qu’on te le vole, t’as pas envie que te le prennes, ce petit morceau d’espoir qu’il est devenu. « j’ai tenu ma promesse, pas de retard cette fois-ci. mais… je ne te dérange pas, j’espère ? » et cet air malicieux qui se poste sur tes lèvres, qui bouge tes joues et fais rire tes yeux.
cet air malicieux qui se glisse sur ton visage, qui lui montre à quel point il ne te dérange pas, et qu’au contraire, il te sauve, comme à chaque fois. « bien sûr que si. »  en remarquant l’expression sur le visage de keith, tu le pousse, du bout des doigts. t’effleures son bras, comme si tu avais peur de te faire mordre, te faire brûler. « sois pas idiot, tu ne me dérange jamais keith. »
keith. qu’est-ce que t’aimais dire ça. dire ce prénom, le prénom de ton sauveur. tu t’le répétais devant ton miroir, dans les moments d’ennui mortel, tu t’le répétais avant et après chaque événement de ta journée.
keith. et puis sa mine perturbée s’efface comme par magie et le voilà, à brandir un donut multicolore sous ton nez.  « bon, j’espère que t'as faim parce que j'ai des sodas. et... des donuts. tu sais, ceux qui sont multicolores. j'ai pensé à toi quand je les ai vu. »  un large sourire, encore un, emprisonne tes lèvres. t’as envie de lui sauter dessus, de lui dire à quel point tu l’adores, lui et sa spontanéité, lui et ses donuts, lui et ses sodas.
t’attrape celui qu’il te tend, dans un petit « merci » soufflé tout bas. et puis tu te demande pourquoi il a pensé à toi en voyant ces donuts colorés. tu croques dans le gâteau, laissant tes papilles se régaler de cette quantité absurde de sucre. et dire que tes parents refusent tout le temps de te laisser manger ce genre de choses. « tu as passé une bonne journée ? » la politesse, ce joli défaut. c’est fou, t’as l’impression que même quand tu te fais marcher sur les pieds, tu te dois de dire merci. mais bon, par politesse tu demande à keith ce qu’il a fait. parce que toi, toi nevaeh, tu t’es pas franchement éclatée. t’es restée là, entourée d’ces gens trop beaux, assise sur une chaise.
t’es restée avec les gens de la haute, ces gens qui t’étouffent, t’agacent. ces gens que tu ne veux plus voir. ou alors qu’un jour sur deux. tu croque encore un morceau de ton gâteau, et la bouche parsemée de ces petites pépites colorées, tu le regarde, keith. tu le regarde et tu souris. « ché chuper bon ! » ouais, la bouche pleine en plus. oui tu t’en fiche. et c’est comme ça.

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until i fall asleep
† † †

Elle dit qu'il ne la dérange pas, et Keith, ça le fait sourire encore plus. Pas les sourires hypocrites dont il a l'habitude, mais un vrai, un sourire de dix mille watts. Elle fait même une blague, pas très drôle d'ailleurs, mais il ne soulève pas. Parce qu'elle est comme ça Nevaeh, à tout l'temps plaisanter. Pourtant ça le fait rire, Keith, ses petites plaisanteries, parce qu'elle a cet air d'ange et d’innocence qui toucherait même le plus grand des diables. Cette mine qu'il voudrait ne jamais oublier, et peut-être ne jamais effacer. Elle le pousse du bout des doigts pour accompagner sa blague, et Keith, il ne sait pas si c'est supposé être un coup, ou pas. Mais ce qu'il reconnaît c'est une caresse de papillon. Une décharge qu'il ne saurait expliquer, un frisson qui grimpe sur sa peau. Alors pour palier cette gène qu'il ne saisit pas, il brandit fièrement un donut comme s'il l'avait gagné à la sueur de son front. Pourtant, il a juste fait quelques pas, Keith, il a juste sorti son argent pour payer la vendeuse, mais la belle, elle voit juste l'attention. La volonté d'lui faire plaisir. Alors, il se dit qu'il a gagné, que c'est dans la poche, du moins pour la soirée. Puis elle croque dedans la brune, se fiche de la propreté d'ses mains, ou d'son régime équilibré. Et c'est à ce moment là qu'il voit une vraie personne Keith, pas l'ombre d'une princesse, ni la copie d'une lady. De rien. J'veux te faire grossir, un peu., il attrape son bras et légèrement, il pince sa peau. Il tente de garder son sérieux, parce qu'il vient d'inventer cette excuse, et se demande si elle va y croire. Enfin, il tourne son visage vers le sien, et la regarde dévorer le donut. Même en mangeant, elle brille. Même avec les lèvres arc-en-ciel, elle resplendit. Alors, il approche sa main Keith, et du bout des doigts il effleure sa bouche pour essuyer les pépites colorées. Horrible. J'ai attendu toute la journée pour te voir., un sourire malicieux aux lèvres, il lèche le sucre sur ses doigts. Non, ce serait méchant pour mes amis quand même. Disons, qu'elle était pas mal. J'ai rendu service à un pote qui est tombé en panne en plein milieu de la campagne. Ensuite on a mangé une pizza en guise de déjeuner, et finalement on a rejoint d'autres personnes ici. C'était plutôt cool d'ailleurs, et... euh, désolé je parle trop., il laisse échapper un rire et attrape une canette dans le sac. Enfin, le meilleur ça reste tout de même de te voir dévorer le donut comme une enfant de trois ans. Je peux goûter ?, et sans attendre confirmation Keith, il avance son visage pour croquer un bout du gâteau avant que ce-dernier ne disparaisse définitivement. Il pourrait bien goûter celui qui reste dans le sachet, mais Keith, il préfère la prendre par surprise. T'as raison, ché bon., il l'imite, lui montre qu'il approuve de parler la bouche pleine. Il sait qu'elle n'en a sûrement pas l'habitude, que dans sa prison, elle aurait sûrement écoper de regards noirs. Mais là devant lui, elle peut se le permettre. S'évader de sa cage dorée, juste quelques heures. Enfin, il avale, avant de continuer. Et toi, ta journée ?, il demande en ouvrant la canette.

you're the light, you're the night
you're the color of my blood
you're the cure, you're the pain
you're the only thing I wanna touch
† † †

« de rien je veux te faire grossir, un peu. » keith accompagne sa parole avec un geste, attrapant ton bras menu et pinçant légèrement ta peau, pour te faire comprendre que quelques kilos en plus ne seraient pas de trop. tu souris, de toutes tes dents, parce que c’est drôle. parce que t’aime bien ce genre de moment, parce que tu n’es pas une de ces divas qui se vexent à la moindre remarque sur leur corps presque parfait. puis keith il effleure tes lèvres pour les débarrasser de ces tâches multicolores et tu rougis. parce que t’es pas habituée à ce genre de contact. tu baisses les yeux, presque gênée, et puis ces trucs qui jouent au yoyo dans ton ventre … ! t’es pas habituée, vraiment pas.
puis c’est keith.
et comme c’est keith, ça ne peut te faire que rougir. « horrible, j’ai attendu toute la journée pour te voir. » il sourit et lèche le sucre sur ses doigts, le sucre qui était sur tes lèvres. et tu rougis de plus belle. tu te dis que tu vas finir comme une tomate si ça continue, qu’il va se moquer de toi et que pour seule défense, tu lui lanceras une vanne nulle, une vanne qui le fera rire et qui te permettra de rire avec lui, d’oublier cet instant gênant. « non, ce serait méchant pour mes amis quand même. disons qu’elle était pas mal. j’ai rendu service à un pote qui est tombé en panne en plein milieu de la campagne. ensuite on a mangé une pizza en guise de déjeuner, et finalement on a rejoint d’autres personnes ici. c’était plutôt cool d’ailleurs et … »
il s’excuse.
il s’excuse de trop parler, mais toi, tu t’en fiche. t’aimerais qu’il continue, qu’il te raconte chaque instant de sa journée, qu’il te fasse rêver, qu’il te montre que d’autres personnes vivent normalement, allant au gré de leurs envies, par-ci, par-là. t’aimerais qu’il continue de te faire rêver. parce que pendant qu’il parlait, tu t’imaginais à ses côtés, jouer les mécanos, les mains pleines de cambouis. puis manger une pizza bien grasse, t’en mettre plein les joues, rire et parler la bouche pleine, et rejoindre d’autres gens, tous différents. tu l’envie keith. « enfin, le meilleur ça reste tout de même de te voir dévorer le donut comme une enfant de trois ans. je peux goûter ? » tu souris, et t’as même pas le temps de le lui donner, qu’il approche son visage, croquant dans ton gâteau, puis il recule, te souris. et te réponds, la bouche pleine également, que ouais, c’est bon. et toi, tu reste là, muette, quelques secondes, une teinte rosée sur les joues.
y’a ton cœur qui joue les affolés et toi, toi tu le regarde, keith, keith et ses sourires, keith et sa vie que t’aimerais posséder.
t’aimerais, ne serait-ce qu’une journée, échanger ta place avec lui, aller à droite, puis à gauche, sans but précis. ou mieux : t’aimerais passer une journée entière avec lui. ta main dans la sienne, et puis courir et puis tomber. « et toi, ta journée ? » tu secoue la tête, sortant de tes contes de fées. « oh, heu, ma … ma journée. » et voilà que tu bégaie, comme une enfant. tu croque une fois encore dans ton gâteau, mâche et avale ta bouchée, réfléchissant. « chiante. à un point que tu n’imagine même pas. » tu souris, hausse les épaules. « sans vouloir être méchante avec mes … amis, j’ai vraiment attendu ce moment toute la journée. » tu regardes le bout de tes chaussures vernies, les balançant dans le vide, puis tu lève ton regard clair vers keith. « j’ai parlé de droit et d’astro-physique quasiment toute la journée, alors j’en ai marre. »
tu ris, de ta situation. tu ris, parce qu’il vaut mieux rire que pleurer. et tu ne voudrais pas pleurer. pas devant lui. tu le regarde, et avec toute l’innocence dont tu es capable, tu lui demande : « dis keith, tu me promets qu’un jour, tu m’emmèneras avec toi ? »

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† † †

Durant tout ce temps elle ne parle pas, elle l'écoute simplement, boit ses paroles, dévore ses mots!, Et Keith, il le sait, il le voit bien. Alors il pourrait enjoliver ses paroles, polir sa vie, la faire rêver. Mais il ne le fait pas, parce qu'il estime qu'il n'en a pas besoin, ou peut-être parce qu'au fond, il lui ment déjà assez bien. Il voit ses joues virer au rouge, après ses petites approches. Et ça le fait rire Keith, ça l'fait fondre peut-être un peu aussi. Mais il ne dit rien, ne remarque pas son estomac qui se tord, ne prête pas attention à son sourire qui ne s'efface plus. Oui, il ne soulève pas le rouge de son visage, Keith, parce qu'il se rend bien compte qu'il n'est pas mieux. Peut-être le fera-t-il plus tard, lorsque la situation s'y prêtera. Pour l'instant, il a juste l'impression de l'avoir ramenée à la réalité, de l'avoir arrachée de ses songeries. Sa journée ne semble pas été avoir si bien que la sienne. Elle bégaie, hésite sur le mot amis, et parle d'études. Keith, il boit une gorgée du soda, attend qu'elle ait terminé. Il se dit que d'après la façon dont elle l'a décrit, sa vie a l'air bien triste. Elle ferait presque tâche dans cet univers à paillette. Puis, elle lui demande, lui presse de promettre qu'un jour, il l’emmènera avec lui. Et Keith, pris par surprise, il manque de s'étouffer avec son soda. Il tousse quelques instants. Je crois que j'ai avalé de travers., il dit pour palier son attitude, pour camoufler sa surprise. Il ne veut pas qu'elle comprenne, qu'elle se doute de quelque chose. Comment lui dire ? Lui avouer qu'elle ne peut tout simplement pas s'introduire dans sa vie ? Personne ne la connait, et personne ne cautionnerait même le jeu que Keith construit avec elle, à son insu. Alors, il cherche les bons mots, les meilleures tournures de phrases. Tu sais... mes amis, ils sont... différents. 'Fin, ils rotent, ils pètent, et prétendent ne pas connaître les bonnes manières. Un peu comme moi, quoi. Ils ne sont pas vraiment comme tes amis à toi... alors, je ne sais pas, si tu les apprécierais., il regarde dans le vide, préfère ne pas relever son regard vers elle, au risque de se faire trahir. Puis, il prend une nouvelle gorgée et relève finalement son visage. Mais... je suis sûr que tu t'entendrais bien avec ma meilleure amie., et ça, c'est la vérité. Les deux jeunes filles se ressemblent un peu dans le fond, alors il est persuadé que Magda et Nevaeh pourraient facilement devenir amies. Pourtant, Keith il espère qu'elles ne se rencontreront jamais. Enfin, je te promets de t'emmener au moins une fois, que tu puisses juger par toi-même. Je sonnerai chez toi un jour, ou un soir, où tu ne t'y attendras pas., il lui sourit, s'imagine déjà le scénario d'un film à l'eau de rose. Se dit qu'il jouerai bien le preux chevalier, au moins le temps d'une soirée. J'espère simplement que tes parents ne me chasseront pas à coup de balais., se serait comique, pourtant. Il laisse échapper un rire, puis un rot. Il se moque alors de lui même, de ce rot qui casse l'ambiance. Et, une idée derrière la tète, il lève son regard vers elle pour lui tendre la canette. Tiens. J'te défie de faire mieux., une lueur dans les yeux, un sourire en coin, ses instincts de gamins reviennent au galop.