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Épuisée après une journée à étudier? La flemme d'aller travailler ce soir?
Non. Et savez-vous pourquoi? Parce que j'aime ce que je fais.

La douce brise caressait ma chevelure caramel, virevoltant sous sa symphonie. C'était l'heure. L'heure d'aller bosser au The Aurora. Après cette longue journée à étudier toutes sortes de techniques de 3D, j'étais rentrée à mon appartement. Le temps d'une pause, je m'étais changée, optant pour une chemise en jean, un leggins imprimé et des bottines noires (aperçu de la tenue). Un maquillage tout en légèreté, très soft.

Sur le chemin, je croisais une belle colombe qui se laissait planer au gré du vent. Qu'est-ce que j'aimerais voler un jour, comme elle, elle était si gracieuse. Je finissais ma cigarette en traversant les ruelles éclairées par la faible lumière de grands lampadaires. Écouteurs dans les oreilles, je m'accordais quelques mouvements de danse sur les passages spécifiques qui me faisaient vibrer (tu veux écouter?).

J'étais arrivée.
J'écrasais ma clope, enlevais mes écouteurs et entendis un bourdonnement sourd devant The Aurora. Le DJ s'échauffait déjà sur les platines et faisait profiter les malheureux voisins qui logeaient non loin de là. À vrai dire, j'adore cet endroit, mais je ne pourrais pas y vivre je pense, je plains les personnes qui subissent cette forte musique tous les soirs, ils ont bien du courage.

J’entrais dans la boîte de nuit, montrant mon badge de barmaid à la sécurité, même si cela faisait maintenant plus de deux semaines que j'avais été embauchée, question de principe. Pénétrant dans la salle, je saluais tout le personnel déjà présent, une fois de plus pour mieux m'intégrer à cette ville.

« Salut les chatons, prêts pour ce soir? On fait tout péter! »

Dès lors, je me positionnais à mon post, derrière le bar, pour concocter les premiers cocktails. Mojito, Daïquiri, Blue Lagoon... Un instant de repos avant la foule de ce soir. La boîte n'ouvrait que dans une heure mais, nous, on s'ambiançait déjà au rythme du son. Je me déhanchais tout en préparant les futures boissons.

L'ouverture était annoncée, les jeunes débarquaient peu à peu, quelques cocktails sans alcool en début de soirée pour les personnes les plus prévoyantes, des shooters de vodka pour les plus aventureux. Je servais tout ce beau monde, récoltant leurs billets, mais surtout leur sourire. Seulement les regarder et les voir heureux.

La soirée s'annonçait excellente.

Derrière le comptoir du The Aurora, à 00h30.
« Tu peux laisser ton sourire changer les gens,
mais ne laisse pas les gens changer ton sourire. »

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Oui. Évidemment. Évidemment que je ne pourrais pas vivre sans la musique, ou difficilement en tout cas. Je ne sais pas, la mélodie est quelque chose d'unique, elle peut retranscrire tout et n'importe quoi. Aucun sentiment n'est caché, tout peut être dit par une simple symphonie. Et c'est ça, qui est beau, vous ne trouvez pas?

La soirée commençait à s'animer doucement, la salle se remplissait de nouvelles têtes -laissées entrer par les agents de sécurité- étaient présentes. Quelques danseurs étaient déjà bien entamés, quelques danseuses aussi. Certains s'accordaient des pas de danse qui me laissent encore perplexes maintenant, d'autres balançaient leur corps au gré des variances de son, mais tout le monde dansait. J'avais déjà vendu plus de cinq cents verres d'alcool ou de simples boissons énergisantes. Le DJ avait les mains qui brûlaient, il mettait le feu sur la piste de danse, et par la même occasion, ses basses faisaient vibrer sourdement mon comptoir, j'aime quand ça vibre. Le son transcendait mon corps frêle, et affichant toujours un grand sourire, je continuais mon service.

Une de mes chansons préférées passait, j'étais obligée de danser, impossible de rester impassible à l'écoute de ce son. Combien de fois j'avais pu écouter cette musique, mais je l'aimais toujours autant et elle me procurait le même effet malgré le nombre d'écoute. Alors, en même temps que je servais mes cocktails, je dansais. Et en un rien de temps, un arc-en-ciel de couleurs s'étalait sur la longueur du comptoir, dégradé de shooters pour ceux qui le souhaitaient.

Rien d'anormal à l'horizon. Ah si, à part ce mec.
Un jeune homme s'égarait dans la foule, il se démarquait peut-être car c'était le seul qui ne se déhanchait pas, ni un pied qui tape ni un simple hochement de tête répétitif, rien. J'avais l'impression qu'il cherchait quelqu'un avec son profond regard, il dévisageait toutes les personnes qui se trouvaient sur la piste sans pour autant s'arrêtait de chercher. C'était peut-être qu'une impression puisqu'au final il s'avançait vers le bar, comme tous les autres. Néanmoins, lui, ne parlait pas.

C'était un beau blond, habillé d'une manière plutôt classe. On ne pouvait pas dire qu'il était mal foutu, ce serait mentir. De beaux muscles saillants formés son corps au travers de ses vêtements. Il s'asseyait devant moi, sur un des rares tabourets encore disponibles devant le comptoir, et il me fixait. Il me fixait en souriant, comme s'il attendait que quelque chose se passe. Et, son sourire, était magnifique.

« Hey toi là! Je te sers quelque chose à boire? »

Et d'un sourire je lui répondis.

La musique, c'est quelque chose de tellement imprévisible vous savez, elle peut rapprocher deux personnes inconnues, comme elle peut en séparer deux proches.