❝ crazy little thing called love ❞
NOLAN & ROSE.

Ce qui est intéressant lorsqu'on travaille en tant qu'infirmière dans un hôpital, c'est que les journées sont toujours pleines de surprises et toutes différentes. On ne sait jamais à quoi s'attendre et c'est ce qui rend ce métier d'autant plus difficile et éprouvant. Les pires cas sont ceux où l'ont s'éprend d'affection pour certains patients qui du jour au lendemain nous quittent en une fraction de seconde sans que nous ne puissions faire quelque chose. Évidemment, chaque perte est importante et je n'ai jamais autant pleuré qu'en exerçant cet emploi. Une jeune femme aussi sensible que moi ne devrait pas se trouver dans de telles situations et pourtant c'est la voie que j'ai choisie malgré tout. Car si l'on retire les instants douloureux, il reste tout de même et fort heureusement des moments de joie. La sensation de sauver un patient est pour moi le meilleur sentiment au monde et c'est ce que je m'efforce d'éprouver chaque jour depuis quatre ans. C'est pour cette raison que ce matin-là et comme tous les matins, je me levais avec le sourire aux lèvres en partant du bon pied. Aujourd'hui est une merveilleuse journée pour sauver des vies.

Une fois arrivée sur mon lieu de travail, je saluais mon équipe comme à mon habitude et partis prendre un café dans la salle de repos afin de faire le point sur la journée qui nous attendait. Plusieurs patients avaient fait leur entrée à l'hôpital entre cette nuit et ce matin, il était donc temps de vérifier que tout ce petit monde se porte bien. Après avoir jeté ma tasse en plastique à la poubelle, je me lavais les mains et me saisis du registre de mes patients. Une liste de prénoms plutôt longue que je me contentais de survoler pour le moment et commence par entrer dans la chambre de mon premier patient. Un homme assez âgé qui semblait être en pleine forme ! Décidément, cette journée démarrée plutôt bien et c'est après avoir fait quelques vérifications que je quittais sa chambre après lui avoir souhaité une agréable matinée.

Je passais ensuite sereinement de chambres en chambres avant d'entendre la cloche d'appel non loin de moi. Étant déjà tout près, je partis en courant vers la chambre en question et entrai précipitamment avant de poser mon regard sur le patient concerné. C'est alors que mon élan se stoppa net pendant une seconde. Nolan. Mon Nolan. Mes yeux verts rivés sur son visage, j'entrouvris les lèvres mais aucun son ne voulus en sortir. La gorge serrée, je me ressaisis bien vite en me disant que je n'avais pas de temps à perdre si je voulais le sauver. Apeurée, je me jetais rapidement sur la machine à oxygène et augmentai le niveau d'air afin qu'il puisse de nouveau respirer normalement. Tout en voyant qu'il semblait se calmer, je m'asseyais sur le bord du lit et prit sa main afin de vérifier son pouls. C'était si bizarre de me retrouver dans une telle position avec lui après tant d'années. Les larmes aux yeux suite à l'angoisse que je venais de ressentir, je me mis aussi, pour couronner le tout, à repenser au fait que je l'avais lâchement abandonné durant tout ce temps. Quelle idiote. Je n'osais même pas le regarder dans les yeux et pourtant dieu sait que j'aurais voulu le rassurer, le prendre dans mes bras, l'embrasser.. lui dire que j'étais là maintenant et que tout irait bien. Seulement, comment pourrais-je dire une chose pareille après l'avoir laissé derrière moi il y a sept ans ? J'avais pire que honte et pourtant je n'arrivais pas à relâcher sa main tandis qu'une larme se mit à rouler sur ma joue. « Nolan.. Si tu savais à quel point je suis désolé. » Balbutiais-je tout en gardant mon regard posé sur nos deux mains que je venais finalement serrer tendrement.

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