~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
à des sourires forcés, à de l'indifférence, à des méchancetés. Elle ne l'a jamais montré, mais Rosie, elle souffrait pendant cette période. Sa mère, elle était, et est, malade. Un truc grave. Et son père, il a rien fait. Il n'est pas parti, mais il est pas resté non plus. C'est comme s'il était plus là, comme si une partie de lui était partie alors Rosie elle a pris les choses en mains. Elle a joué à la mère, forte et fragile, dès qu'elle était à la maison. Alors à l'internat, oui elle était dans un internat, elle jouait au rôle de l'adolescente. Quand elle n'était pas morte d'inquiétude, enfermée dans son mutisme (incessant, inlassable). Une adolescente qui lançait des piques et regardait de haut, qui passait en revue les tenues des autres. Oui, Rosie, c'était une de ces filles au lycée. Elle l'est toujours un peu, d'ailleurs. C'était forcé quand elle était plus jeune, elle a certes toujours été quelque peu snob, mais maintenant c'est naturel. Elle a un bon fond, pourtant. Mais son apparente froideur l'emporte. 

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?

c'est mitigé. Elle n'est pas triste, on ne peut pas dire cela, mais elle n'est pas heureuse pour autant. Elle a toujours ce poids sur les épaules, un poids bien trop lourd. Ce gros nuage noir qui peut éclater à tout moment ; la maladie de sa mère, on en revient toujours à cela. Bien sûr, Rosie, elle n'est pas définie par la condition de sa mère, mais ça la touche. Ça influe sur sa vie, son humeur, son bonheur. Alors, elle ne sera jamais complètement heureuse, Rosie. Malheureusement. Peut-être quand tout sera terminé, oui. Quand elle pourra respirer plus facilement. Hollis a des moments de bonheur, elle est plus heureuse momentanément que tout le temps. Ou présentement. De toute façon, elle sait qu'être heureux, ça va et ça vient.


   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
dans dix ans, bonne question. Rosie, dans dix ans, elle sait pas où elle sera. Ce qu'elle sera, plus précisément. Parce que, White Oak Station, c'est sa maison. Elle s'y sent bien et quand elle se sent à l'aise quelque part, elle a du mal à le quitter. Alors, dans dix ans elle sera là. Rosie elle ne sait pas qui elle sera, qui le sait, d'ailleurs ? Ce qu'elle fera est tout aussi flou. Mais parfois, elle se prend à rêver de sa propre petite boutique. À sa propre marque. Et, quand c'est le cas, elle est sur un petit nuage. Depuis qu'elle est petite, les robes Disney l'inspirent. La fascine, tellement que cela n'en était pas sain à un moment. Rose, elle veut voir les yeux des gens briller comme les siens brillaient devant ses films d'animation préférés. Mais, Rosie, elle veut aussi que sa mère aille mieux. Que ce cauchemar finisse enfin. Que le nuage noir qui ne cesse de suivre les Hollis s'en aille. Alors, elle se dit qu'elle devrait peut-être devenir médecin. Pour aider encore un peu plus sa mère. Et une partie d'elle veut le devenir.
La brune hésite, du coup. Elle se dit qu'elle a encore du temps, mais ce n'est pas le sien qui compte vraiment.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: léa. ÂGE: vingt-ans. PAYS: france. PRÉSENCE: 4/7j, 3/7j minimum. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? je ne sais plus vraiment, probablement bazzart  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? bande d'amies de Nina. AUTRE CHOSE À AJOUTER?    .

✩ and the world keeps spinning. Yeah, the world keeps spinning around. ses yeux étaient grands ouverts, tout ronds. Rosie, elle n'en croyait pas ses yeux. C'était magnifique, c'était immense. C'était parfait. Tout ce dont elle rêvait. Aujourd'hui, ce n'était qu'une visite, mais dans un an, elle y serait. Une petite année et elle ferait partie de ces filles. Ces filles de l'internat. Elle serait comme sa soeur. Daisy, son aînée. Elle avait encore son innocence Rosie, celle qui fait croire que tout va bien dans le meilleur des mondes parce qu'en réalité, ça l'était. Son monde était parfait, les Hollis encore plus. C'était quelques mois avant l’événement. La maladie de sa mère. Tout allait bien, le soleil brillait, les oiseaux chantaient. Rosie marchait sur un petit nuage, Rosie souriait franchement. Rosie allait bien. Tout le monde allait bien. Les Hollis allaient bien. C'était quelques mois avant qu'elle ne se dise, non promette, de ne pas faire comme sa soeur. Qu'on ne lui fasse subir la même chose, qu'on ne lui réserve pas le même sort. Elle n'avait pas compris, sur le moment, Rosie. Elle voyait le monde en rose à cette époque. Trois mois auparavant seulement et pourtant cela lui semblait faire au moins une décennie. Ça l'avait frappé, comme ça, sans raison. Daisy était la tête de Turc de l'internat. Et Rosie, elle revoyait ces images, qu'elle croyait, anodines en boucle. Encore et toujours. Le regard triste de son aînée, surtout. Ils n'avaient pas compris, les trois autres Hollis, pourtant c'était évident. Peut-être ses parents se mentaient-ils à eux-même, peut-être. Rien n'était moins sûr. Ils l'avait cependant envoyée, Daisy, à l'internat pour qu'elle ait la meilleure expérience possible et il était clair que ce n'était pas le cas ... Alors, oui, peut-être se voilaient-ils la face. C'était ce que Rosie se disait, du moins. Et elle ne voulait qu'ils fassent de même pour elle, qu'ils ne s'inquiètent non plus. Alors elle a changé, est devenue malencontreusement et (en partie) inconsciemment comme ces filles-là. Pour que maman ne souffre pas davantage, voilà ce qu'elle s'était dit au début. Pour justifier ses actions, se justifier. Comme si elle savait que ce n'était pas la bonne façon d'y faire face. Oui, au début, parce qu'après ce n'était plus la peine. Elle avait trop nourri le mauvais loup, celui de l'histoire, alors c'était trop tard. Sans qu'elle s'en rende compte. Sans qu'elle ne s'en soit rendu compte.  

✩ who says we have cold hearts ? Acting out our old parts, let's perform our favorite little scene.

✩ and it's hard just to face this one alone. il la regardait, un sourcil arqué, de haut en bas. Rosie, elle savait qu'il la trouvait ridicule avec ses talons de quinze centimètres et sa robe bien trop courte (pour une fois), mais elle s'en fichait. Elle avait besoin d'aide. Il ne lui avait pas répondu, répondu à ses appels à l'aide tout du moins, l'idiot. Non, non, elle n'avait pas une envie soudaine de lui parler, ou de l'empêcher de faire son travail. Sa mère était tombée, évanouie, ou quelque chose dans le genre, Rosie elle ne savait pas, elle avait juste entendu un gros boum puis avait vu avec horreur sa mère sur le sol. Allongée, les yeux fermés. Et avec ses mains tremblantes, Rosie elle n'avait pu qu'appeler les secours. Elle n'aurait rien su faire d'autre de toute façon. Les leçons de premiers secours du pensionnat ; elle avait refusé d'y aller. L'idée l'avait révulsée. Devoir coller ses lèvres à celles d'un mannequin en plastique (un réel aurait changé la donne) ? Pas digne d'une Hollis. Rosie, s'était alors fait porter malade. Le tour était joué, rien de plus facile. À cet instant, elle avait honte. Oh que oui. Ses jambes avaient alors dû la transporter jusqu'à l'employé de son père, obligé. Le ô combien détestable employé de son père. Qu'aurait-elle pu faire d'autre ? Il avait fait la sourde oreille, il la prenait quelque peu pour une drama queen. Il s'agissait, cependant, d'une conversation pour un autre jour. Certes, une partie d'elle lui aurait bien répliqué un "vous êtes sourd ou quoi ?" avec cet air qu'elle prend toujours quand il fait mine de ne pas entendre ses dires. Un air supérieur, agacé aussi. Mais elle n'avait pas le temps de plaisanter, Rosie. Ma mère est tombée et j'ai, j'ai besoin d'aide. S'il vous plaît. Il comprenait enfin qu'elle ne jouait pas, son air inquiet et ses yeux embués trahissaient son état, impossible qu'elle fasse semblant. Pas aussi bien, pas quand son corps tout entier avait l'air de convulser. Il ne l'avait jamais vu ainsi, personne ne l'avait vu ainsi. Elle n'en parle que peu d'ailleurs, Rosie, de la maladie de sa mère. Bien sûr, lui, il le sait. Qu'elle est malade, "madame Hollis" comme il l'appelle. Ses amies, elles, ne le savent pas. Et elle veut pas qu'elles soient au courant. C'est étrange, elle le sait, mais elle ne peut s'y résoudre. Elle n'est pas prête, pas encore. Pourtant, elle en aurait bien besoin, de se confier. Et puis, elle s'effondrerait. Rosie, c'est la dernière chose qu'elle veut : pleurer devant ses amies, ou bien quiconque. Mais c'est ce qu'elle faisait à cet instant, elle ne contrôlait plus son corps et cela ne la préoccupait pas le moins du monde. Je ne connais pas les gestes de premier secours. Elle leva les yeux, il aurait souri en temps normal. D'un air amusé. De cet air amusé qui l'énervait tant. Peut-être même aurait-il pouffé. L'heure était trop grave pour cela, il l'appréciait beaucoup la mère Hollis. Tout reposait sur lui. Rosie, de son côté, s'effondra purement et simplement. Le plus vulnérablement possible. Ce n'était pas prévu, ah ça non, c'était trop. Elle avait eu l'impression de suffoquer. Et il s'appliquait à sa tâche, s'occupait de madame Hollis. Il ne se souciait pas d'elle et elle en était tout de même reconnaissante. Je lui ai pas dit au revoir. Ce n'était qu'un murmure, mais le jeune homme s'arrêta net quelques instants comme s'il voulait lui dire quelque chose. La rassurer. Mais il se concentra de nouveau sur la mère de la brune. Je ne suis pas prête, je-je lui ai pas dit au revoir. Rosie commençait sérieusement à avoir l'air folle. Comme si elle venait de disjoncter. Ses mains trituraient sans cesse ses cheveux et la canadienne alternait entre une position assise sur les marches et faire les cent pas. C'est trop tôt ! Elle le cria, pour personne en particulier, mais elle ne pouvait plus garder ses sentiments pour elle. Passant de la tristesse à la colère en un battement de cils. Et vice-versa. J'étais toute seule, ils n'étaient pas là ... comme d'habitude. On était que toutes les deux ... Et-et je ne connaissais même pas ces PUTAINS de premiers gestes de secours ! De nouvelles larmes coulèrent à grand flot et Rosie se recroquevilla en position foetale. À cheval sur une marche et le sol. C'est ma maman ... Elle glapit une dernière fois avant de devenir silencieuse. Et d'un seul coup, ils étaient tous là. Pompiers, son père, Daisy. L'employé de son père aussi, ses bras formaient un étau autour de son corps tremblant. Tout était confus. Elle se souvenait seulement qu'il l'avait passée à son père. Qu'elle avait niché son visage dans son épaule, comme quand elle était petite. Rosie s'était coupée de l'extérieur, elle avait arrêté de faire face à la situation. Tout cela avait été trop pour elle sans une présence familiale. Et ils le savaient, ils étaient là quand elle avait disjoncté. Quand la peur l'a remporté sur tout le reste. Parce qu'elle n'était pas morte, la mère Hollis, elle était trop résistante pour cela. C'était une battante. Et si Rosie avait réellement été présente, elle l'aurait su.

✩ i was desperate, i was weak. I could not put up a fight.


le reste tout à l'heure  .