chaden ona hind
you know my brother once told me that nothing someone says before the word « but » really counts

prénom(s) et nom › chaden ona hind surnoms › chada âge › 21 ans nationalité › américaine et mexicaine orientation sexuelle › straight statut civil › célibataire emploi/études › étudiante en cinéma et employée au Cherry Blossom situation financière › moyen avatar › giza lagarce crédit › nineties

~ question une
à quoi ressemblait ta vie au lycée?
au lycée, j'étais la fille jolie mais discrète, qui ne parle pas trop aux gens et reste avec son groupe d'amis. on me disait souvent que j'étais impressionnante parce que je ne parlais pas trop et qu'il était difficile de savoir ce que je pensais des gens, et si je me plaisais en cours ou non, et que lorsque je parlais j'étais assez directe et parfois cassante. j'avais à l'inverse l'impression d'être douce et conciliante, mais mon incapacité à me sentir à l'aise en présence de beaucoup de monde à cette époque de ma vie, me rendait assez brutale et autoritaire dans mes paroles, alors que je voulais simplement faire ma place sans heurter personne. ma personnalité était souvent mal comprise. c'est au lycée que j'ai comme beaucoup de personnes expérimenté ce qu'il y a à expérimenter lorsqu'on est jeune, mais mes notes ne suivaient pas beaucoup à côté. je n'avais souvent pas le temps de faire mes devoirs car j'étais très occupée à la maison à m'occuper de mes trois petits frères et soeurs en bas âge, ma mère travaillant et ne pouvant donc pas le faire. il m'est également arrivé nombre de fois de rater des journées de cours, ce qui ne m'empêchait pas de valider mes années de justesse, mon lycée n'étant pas très regardant sur la présence scolaire. à l'inverse des personnes que j'ai pu côtoyer par la suite, je n'ai pas fait mes années adolescentes dans un lycée privé coté. j'ai quitté l'école dès mon bac obtenu, avant de travailler comme femme de chambre dans un grand hôtel, toujours au Mexique.

~ question deux
es-tu heureux présentement?
j'ai vécu la fin du lycée comme une délivrance. c'est une fois ces années terminées et que je suis devenue une adulte, que j'ai pris confiance en moi et que j'ai affirmé ma personnalité, mes goûts, mes envies. je n'ai plus de mal à affirmer ce que je pense et j'hésite moins à me lancer, quitte à faire des erreurs, cependant je reste toujours relativement mal à l'aise en présence de trop de monde. je crois qu'aujourd'hui je suis heureuse. depuis que j'ai quitté le Mexique pour rejoindre le Canada, j'ai conquis une nouvelle liberté. je me sens bien, chanceuse, et même si ma famille me manque je suis contente de vivre seule et de ne plus être avec eux. j'ai de nombreux doutes quant à mon futur, et à mes relations avec les autres, mais je crois que je me sens bien. ouais, ici je suis bien. je suis moi en mieux, plus sûre d'elle, plus affirmée. mais je reste la Chaden sauvage et solitaire que les gens connaissent. ou plutôt connaissaient. car peu de personnes me connaissent vraiment ici. je n'ai gardé presqu'aucun lien avec mes anciens amis, je crois que j'en avais vraiment besoin pour repartir sur de bonnes bases, ici. deux ans que je suis ici, et je ne me suis jamais sentie aussi heureuse qu'à white oak station.

~ question trois
où te vois-tu dans dix ans?
j'ignore où je serai dans dix ans, et j'ignore également si je souhaite le savoir. ma mère était une grande adepte des voyantes, elle m'emmenait en voir une au moins une fois par an, pour découvrir si le futur me réservait de bonnes choses. une façon pour elle de se rassurer, sans doute, car jamais notre voyante ne nous a prédit de gros malheurs. pas même le départ de mon père, ou le gros accident de vélo de ma petite soeur Carmen. je crois que j'ai l'infime conviction que je réussirai ma vie, que malgré les obstacles j'arriverai à me faire ma petite place, comme je l'espère depuis mes jeunes années. j'ai souvent eu du mal à me positionner par rapport au reste du monde, mais je crois que le futur présage de jolies choses. je n'ai cependant pas envie de savoir quoi. j'aime l'imprévu, le hasard et les décisions spontanées. je crois au contraire de ma mère que rien n'est écrit, et qu'il faut s'amuser à défaire les chemins tracés par le destin, afin de mener la vie qui nous fait rêver. pas celle que l'on a prévu pour nous. pas celle que la société nous dit qu'il faut atteindre: une maison, deux enfants, un jardin, une piscine et un chien ; c'est joli mais est-il possible de plus mourir d'ennui ?