But I'm only human
and I bleed when I fall down.
  On n'est pas celui que l'on voit dans le miroir.
On est celui qui brille dans le regard d'autrui.

2007 ; Great Smoky Mountains« Théo ! Aller, Théo, debout ! Le soleil est levé depuis trois heures ! » Je grommelle, ma tête enfuie dans mon sac de couchage. En même temps, quand le soleil se lève avant six heures, pas étonnant qu’il soit déjà levé depuis longtemps ! « Théodore Matthews, maintenant, tu te lèves ! » Rien qu’à l’entendre prononcer mon nom en entier, ça me donne des frissons. Maman Matthews sait être très impressionnante quand elle veut. Je lève les yeux au ciel alors que mes paupières sont toujours fermées. Je finis par me redresser dans un grognement. J’ouvre les yeux mais il fait toujours nuit. La faute à mon masque de nuit. Je ne dors plus dès qu’il y a de la lumière, j’avais eu raison de l’emmener, ce n’était pas comme si la toile de la tente faisait autant d’effet que les rideaux de mon appartement. À quatre pattes, je dézippe la tirette de ce qui sert de porte et fais face à toute ma famille qui déjeune autour du feu de camp de la veille. « Je comprends vraiment pas pourquoi vous tenez tant à ces soit-disant traditions de vacances familiales. » Ok, c’était chouette quand nous étions petits, mais maintenant, Jack, Callen et moi étions adultes, il n’y avait plus que Rosie qui était encore au lycée.  « C’est pour ça que ça s’appelle une tradition, malin, pour qu’on la tienne ! » voilà que Callen se moquait déjà. Je ne sais pas vraiment si on peut appeler ça une tradition en fait. Pour moi, c’est plus une habitude. Famille nombreuse et surtout ne roulant pas sur l’or, les vacances de campement dans la montagne et autres réserves naturelles était le moyen le plus abordable de partir tous ensemble en vacances. Les hôtels, le all-in, tout ça, je n’ai jamais connu. Toujours à la dure comme papa disait. De vrais hommes face à leurs pensées et un bon moyen de renouer. Je n’avais jamais été contre, il est vrai que ça a toujours été un bon moyen de se retrouver tous ensemble, et c’était toujours une période à laquelle mon père militaire faisait attention à être présent. En vingt-deux ans, il n’avait manqué que deux ou trois rendez-vous, pas plus. Alors si même lui pouvait être au rendez-vous, pourquoi pas moi ? C’est d’ailleurs pour cette même raison que j’ai accepté d’être présent cette année, et pourtant, ce n’était pas comme si je n’avais rien d’autre à faire. En cinquième année de médecine, j’avais d’autres chats à fouettes, des révisions à faire et un stage à entretenir. Certes, nous n’étions pas des animaux qui se tuent à la tâche, bien que … mais c’est important pour moi. Je n’ai encore rien raté jusqu’ici et je ne compte pas m’arrêter sur ma lancée. Si je fais la fierté de la famille, je brille aussi par mon absence lors des retrouvailles familiales, à Noël, Pâques et autres évènements comme des anniversaires. Alors oui, j’avais choisi d’être là, pour leur faire plaisir. Mais bon dieu, c’était les vacances, non ?! Pourquoi me réveiller si tôt ? « Mange et prépare-toi, on va marcher jusqu’au lac, ça va nous prendre la journée. » Je regardai mon père interloqué. Je n’avais pourtant pas posé la question à voix haute. Je soufflai légèrement avant de m’exécuter. Ce n’était que pour une semaine, aucune raison de passer sept jours à broyer du noir.

2011 ; Fort Benning Je règle le chauffeur et relève le regard et mes yeux parcourent l’inscription `Département de l’armée des Etats-Unis d’Amérique´ pas de doute, je suis au bon endroit. Je prends une grande inspiraton et pose mon pied en dehors du taxi. C’est le cœur lourd et meurtri que je m’avance vers la grille pour entrer dans l’enceinte et filer tout droit aux admissions. Je viens tout juste de passer mon examen en médecine chirurgicale et en suis ressorti avec mention. Peu d’erreurs, pour ne pas dire aucune. J’ai choisi la pédiatrie, c’était pour moi comme une évidence depuis le début. Discipline, rigueur et acharnement ont été les maîtres mots qui m’ont guidés tout au long de mon internat. J’ai eu de nombreuses propositions d’embauche et pourtant, me voilà ici, prêt à entrer dans l’armée. Pourquoi ce virement de cap ? Par honneur. Pour son honneur. Celui de mon père, décédé il y a quelques semaines à peine. C’est serein et désireux de suivre ses pas que je décide de m’engager. Personne ne m’a forcé, je dirais même qu’on m’en a dissuadé. Nombreux sont ceux qui me demandent pourquoi gâcher mes talents de médecin pour aller me battre. Ce qu’ils ignorent, c’est que l’on ne fait pas que se battre. Dans l’armée, il y a des blessés, même des morts. Il faut des bras et des mains pour les soigner. Si quelqu’un avait été là pour mon père, peut-être qu’il aurait survécu. « C’est pas vrai, Jo’, qu’est-ce que tu fais là ?! » lui lançais-je sur un ton totalement désapprobateur. En découvrant qu’il se tenant sur le porche, devant moi. « Où tu iras j’irai, pas vrai ? » Je souffle. Nous avions quoi ? Cinq ans quand nous avions lancé cette promesse. À quoi bon me la ressortir aujourd’hui ? J’ai envie de rétorquer, de l’engueuler même, mais je me retiens. Je sais que tout comme moi, Jordan est quelqu’un de déterminé et que jamais je ne pourrais le dissuader de ma suivre. À vrai dire, j’aurais fait pareil que lui dans le cas inverse. Je ne pouvais pas lui en vouloir. « Et puis il faut bien quelqu’un pour assurer tes arrières, non ? » Voilà qu’il me taquinait déjà. Je finis par sourire, non mécontent de trouver un alié dans cette histoire. « Fais pas trop le malin, tu riras moins quand tu pleureras comme une fillette parce qu’une balle t’aura égratigné et que je devrai panser tes blessures. » Bras-dessous bras-dessus, on pénétra dans le bâtiment comme deux potes liés à jamais, envers et contre tout. Il donnerait sa vie pour moi, et je donnerais la mienne pour lui. Il y a des choses comme ça que l’on n’avait pas besoin de se dire, des choses évidentes mais tues.

2013 ; White Oak Station Parfois, la vie est une chienne. Tout simplement. Un jour elle se réveille et vous nargue, vous montre que vous n’être rien. Rien qu’un vulgaire morceau de sable perdu dans l’univers. Elle vous montre que c’est elle la maitresse de maison. Que c’est elle qui gère et qui, si elle le décide, vous anéantira. Cette putain de vie, elle s’attaque aux gens, s’empare de leur humanité et ne laisse derrière elle qu’un vulgaire déchet de comporte sans âme. Elle entre en vous et vous arrache les tripes,vous lacère le cœur et vous tranche les bronches. La haine, la tristesse et la vengeance peuvent être dévastateurs et vous emmener au fond du gouffre.

Et puis, parfois, il vous suffit de plonger votre regard dans celui d’un nouveau né pour que la vie vous montre le revers de la médaille. À travers les yeux d’un enfant, tout peut paraître si calme, si simple, si paisible. À travers eux, c’est comme si les misères du monde n’existaient pas. Ils arrivent même à vous faire oublier vos propres soucis. Avec eux, on se sent vite devenir un héros, par la simple façon dont ils nous regardent, parce qu’on a l’impression de faire quelque chose d’énorme, de sauver un avenir et de donner de l’espoir. Les enfants n’ont pas leur langue dans la poche, alors quand ils vous disent ces choses si importantes pour votre estime, vous savez qu’ils sont francs et le pensent vraiment. Je n’ai jamais douté de la voie que j’avais choisie, même si elle est d’autant dévastatrice lorsque vous n’arrivez pas à vos fins, mais je n’oublierai jamais le sourire d’un enfant. Je sais que j’ai pas la tête de l’emploi, vraiment pas, surtout quand je porte ma barbe de trois jours, et je dois parfois faire peur aux jeunes mères enceintes qui me sont confiées. Mais la plupart d’entre elles n’ont pas été mises entre mes mains pour rien. Si j’en suis là aujourd’hui, ce n’est pas pour rien. L’expérience, je l’ai, le talent de chirurgien aussi. La seule chose qui pourrait encore assombrir le ciel, c’est ce qui s’est passé. Ce que j’ai vécu … là-bas.

2015 ; White Oak Station « Comment vous sentez-vous aujourd’hui, Docteur Matthews ? » « Vous savez, vous le dites vous-même, je suis docteur, ce qui veut dire que j’ai du travail, BEAUCOUP de travail ! » Je la regardai, menaçant. Combien de temps allait-elle encore me retenir dans ce bureau ? Deux ans déjà que je suivais la thérapie. Elle pouvit bien lâcher un peu de leste et me laisser cette fois-ci, non ? Ces rendez-vous mensuels étaient plus devenus une formalité que je devais suivre si je ne voulais pas perdre mon poste, mais ils n’étaient en rien constructifs et ne m’avaient rien apportés jusqu’ici. La psychologue face à moi me regardait intensément, ne disant mot. Le propre des psys, quoi. Ils veulent toujours que les choses viennent de nous. J’ai jamais compris ce principe. « Bon, je vais y aller. » Je l’entendais déjà me dire que j’avais des formalités à suivre et que je devais rester. Pourtant, j’avais déjà la main posée sur la poignée et elle ne me retenait pas. Je me retournai, l’air surpris. Elle ne me retenait pas, vraiment pas. J’ouvris la porte, fis un pas en dehors du bureau, puis me ravisai, entrai de nouveau en claquant la porte derrière moi. J’arrivai près d’elle et tapai du poing sur l’accoudoir de son fauteuil typique psy. « Vous savez quoi ?! Non, je ne vais pas bien ! Et vous n’aidez pas, vraiment pas ! A quoi ça sert, tout ça, cette mascarade, ces rendez-vous imposés ? Vous croyez vraiment que je pourrai un jour oublier, ou bien passer à autre chose ? Vous n’étiez pas là ! Aucun de vous n’étiez là, pourquoi vous en inquiéter ?! ça m’est arrivé à moi, pas à vous, et jamais je n’ai laissé mon jugement en être altéré. J’ai toujours agis en tant que médecin, ici, au White Oak General Hospital. Pourquoi est-ce que vous ne me lâchez pas la grappe ?! » La tension était montée d’un coup et n’était pas prête de redescendre. Le cœur à vif à cause de tous ces souvenirs, je fulminais. « Nous y voilà enfin … » Elle était calme et sereine. Pour la première fois depuis deux ans, elle avait l’air attentive et avait relevé le nez de son cahier de notes. « `Nous y voilà enfin´ ?! Vous vous fichez de moi là ? ça fait deux ans que je viens ici et en une quarantaine de rendez-vous, vous avez dû me poser quoi ? Cinq ou six questions ?! Alors qu’est-ce que vous voulez au fond, qu’est-ce que vous attendez de moi ?! » Emporté, j’envoyai valser la poubelle d’un coup de pied. J’étais loin d’être calme et serein comme elle pouvait l’être. Je continuai sur ma lancée, lâchant ce que j’avais sur le cœur. « Vous voulez que je commence par quoi ? Par les soldats ensanglantés qui arrivaient au campement ? De ceux que l’on marquait au feutre rouge en les triant ? De dire en un coup d’œil à peine qui doit vivre et qui doit mourir ? D’amputer un homme à vif d’une jambe ou d’un bras ? De voir ces corps qui nous revenaient parfois déchiquetés ? » La liste était longue et loin d’être finie. Je continuai un long moment avant d’en arriver au plus important. Ou plutôt à ce qui me faisait le plus de mal. « Ou bien vous voulez peut-être que je vous parle de mon meilleur ami ? De son corps brûlé d’une part et de ses membres déchiquetés de l’autre ? Du choix que j’ai du faire en le voyant arriver, en devant le trier comme les autres et en refusant de le laisser partir ? Vous voulez peut-être que je vous parle des derniers mots qu’il a prononcés dans son dernier souffle dans mes bras ? Vous voulez quoi, bon sang ?! » Les larmes de colère et de tristesse avaient surmonté le reste. Bien que je n’avais rien avoué, juste énuméré, je me sentais plus léger. C’est à ce moment-là que je compris que les deux années que j’avais passées à taire mon mal-être n’avaient été que du gâchis et que tout ne commençait que maintenant.

2015 ; White Oak Station Fatigué, mais surtout lessivé, je sortis de la salle d’opération. Une césarienne qui avait failli très mal tourner. Heureusement, avec mes collègues, nous avions réussi à récupérer le coup, à ce que l’enfant soit sauvé et sa mère dans un état stable. Je devais en être à ma trente-troisième heure de garde et je n’avais qu’une hâte : rentrer chez moi, m’écrouler sur mon lit et dormir, peu importe l’heure de la journée qu’il était. Une fois changé, je passai dans le couloir devant l’organisation des opérations pour supprimer la mienne. Je fus étonné d’y retrouver Sawyer, l’une des résidentes. « Chesterfield, que faites-vous encore là ? » Je semble l’avoir surprise puisqu’elle se tourne vers moi, un peu honteuse. « Je vous l’ai dit, vous vous surmenez et ce n’est pas bon pour le bébé. Rentrez chez vous pour terminer cette grossesse le plus sereinement possible. » Oui, elle devait rentrer chez elle et se reposer. Le septième mois était bel et bien entamé et ce n’était pas avec ce genre de métier qu’elle allait survivre. J’avais moi-même signé les papiers médicaux pour qu’elle n’ait plus à venir. Si elle continuait à ce rythme, ni elle ni le bébé ne s’en porteraient bien. Bien sûr, je lui exposais toujours mon avis de médecin en voyant le bien pour le bébé, mais on bien être personnel m’inquiétait également. Il faut dire que je n’avais pas été très tendre avec elle au début de sa grossesse. N’étant pas encore au courant qu’elle était enceinte et puisqu’elle s’était retrouvée dans mon service, j’avais cherché à la pousser, à ce qu’elle se surpasse, je l’avais limite même obligée à ne plus dormir. J’ai pu lui présenter mes plus plates excuses lorsque j’ai compris la situation. C’était bien le comble que ce soit le titulaire en chirurgie pédiatrique qui la surmène à ce point. « Promis, je termine ça, et je m’en vais, docteur Matthews. » Elle me servit l’un de ses sourires, de ceux auquel on ne peut pas résister. Je souris à mon tour avant de m’emparer du dossier qu’elle complétait dans ses mains. « Je m’en charge, allez-vous-en ou je demande à ce que votre badge d’accès soit désactivé. » lui dis-je sur un ton sympathique. Si j’avais été ne serais-ce qu’un peu plus intime avec elle, je lui aurais flanqué un coup de pied aux fesses pour qu’elle déguerpisse le plancher.

Salut toi Tu sais que t'es très beau

Encore une fois, merci de t'être intéressée à mon scénario, on formera un trop beau couple, c'est obligé. J'ai hâte de lire la suite de ta fiche, et puis si tu as des questions, n'hésite pas à bombarder mes boites mp (sawyer, magdalena ou maxym, en fonction de mes connexions)

avalanche de smileys:

Le pseudo est parfait, ne t'en fais pas
Craque, craque, c'est bien de craquer parfois, surtout pour prendre mon scénario

Félicitations, tu es officiellement validé(e) !
Je vais me répéter mais encore une fois, merci d'avoir choisi mon scénario.
Ton histoire est très bien écrite tu t'es bien imprégné dans le personnage de Théo. Franchement, rien à redire. J'ai hâte de rp avec toi  

   Selon le questionnaire, tu te retrouves dans le groupe seize the day.
   Tu peux désormais te rendre dans la catégorie Gestion du personnage pour faire les diverses demandes, tu peux aussi recenser ton personnage, ou bien rechercher des liens. Ensuite, tu peux aussi aller créer un ou plusieurs scénarios ou des bandes. 50 points t'ont été ajoutés pour ta validation, tu retrouveras d'ailleurs plus d'informations sur le système de points à cet endroit. Enfin, pour faciliter ton intégration, n'hésites pas à participer à la loterie des rps.

   Bref, tout le staff te souhaite la bienvenue sur Feels Like Tonight !