~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?

Ma vie au lycée ? Disons que les potes, les clubs, les filles, les sorties... Tout ça c'était le pied. Vraiment. Les cours et les profs, beaucoup moins. Non pas que je n'y mettais pas de bonne volonté, hein ! Bon ok, j'avoue que parfois, je préférais rester sous la couette plutôt que de me pointer au bahut. Mais même quand je parvenais à me traîner en classe, c'était pas la joie. C'était pas une question de résultats non, j'étais même plutôt bon, mais d'attitude. Ouais, je suis hyperactif et je n'arrive pas à me concentrer sur un truc plus de trois secondes sinon je m'énerve. Invivable, hein ? Inutile d'ajouter que la salle de colle, je la connais comme le fond de ma poche et que les profs me voyaient comme le trublion de service. Bref, c'était pas toujours simple.
Heureusement, mon groupe de potes était toujours là pour faire les quatre-cents coups avec moi. Qu'est-ce qu'on en a fait des conneries ensemble... Le bon vieux temps ! En fait, j'étais plutôt populaire au lycée, le mec cool du bahut en somme. Et j'avoue que je profitais un peu de cette situation pour faire ce que je voulais. Pas toujours des trucs cool.
D'ailleurs, cette manie d'attirer les ennuis ne plaisait pas vraiment à mes parents. Du tout. Mes parents, c'est un peu le style conventionnel et traditionaliste du chrétien australien de base, tu vois l'genre ? Pas du tout en cohérence avec mon style de gai-luron à moi finalement. Du coup ce qui devait arriver arriva, et pour éviter les conflits, j'ai pris mon baluchon et je suis parti du foyer familial dés la majorité révolue. J'avais d'autres projets bien plus importants en tête.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Ah bah tiens, justement quand j'allais parler de mes hobbies ! Que de synchronisation, n'est-ce-pas ? On devrait se marier.
Allez, trêve de mondanités.
Depuis mon plus jeune âge, je suis fan de musique. Enfin, depuis mes 8 ans exactement, quand mes parents m'ont offert ma première guitare. J'ai ensuite économisé pour pouvoir m'acheter une batterie (c'est que c'est cher ces bêtes-là !). Et là, ce fut le coup de foudre. Mais non pas pour une nana, faut suivre un peu ! Pour la musique et les percussions en particulier. Jouer me permettait de me défouler, de développer ma créativité et, ô miracle, de me concentrer. Je jouais donc toute la journée, avant de partir à l'école et dés que je revenais, mon sac balancé à travers la chambre, c'était reparti. J'ai même essayé de convaincre mes potes de former un groupe, en vain. Tss, 'savent pas apprécier les bonnes choses... Mais j'étais content, j'avais même pu jouer au bal de fin d'année du lycée ainsi qu'à deux ou trois spectacles par-ci par-là.  
Du coup, ma vie a très vite commencé à ne tourner qu'autours de la musique. Je voulais devenir musicien et rien d'autre. Et ce n'était pas les rêves d'avocat de mes parents qui allaient me faire changer d'avis.
Maintenant que je suis adulte et indépendant financièrement (plus ou moins), j'essaye de percer. Je me produis occasionnellement dans quelques bars et cafés du coin, mais ça ne me permet pas de vivre (encore...). C'est pourquoi je travaille de petits boulots. C'est pas trépidant tous les jours, c'est sûr, m'enfin... Je me raccroche à mon rêve. Je sais qu'un jour, mon heure de gloire sera venue.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Dans 10 ans ? Je vivrai des recettes et des droits d'auteurs confortables que m'aura apporté ma prodigieuse carrière de musicien. Une retraite à 30 ans, le rêve non ?
Entre-temps, j'aimerais profiter de la vie à fond, faire tout un tas d'expériences pour ne rien regretter par la suite. On est jeune qu'une fois, pas vrai ? Ensuite, j'aimerais me poser, fonder une sympathique famille avec une fille charmante, drôle et avec du caractère, et retourner vivre au soleil en Australie, la terre natale que j'ai quitté à 8 ans avec mes parents. On aurait 3 chiens, une piscine et une grande maison... (soupir). Mais ne me parlez pas de gosses, ça me fait tourner de l’œil rien que d'en parler !
Ah oui ! Et j'aimerais garder contact avec tous mes amis d'enfance, avec qui j'aurais passé pleins de moments extraordinaires. L'amitié est une valeur très importante pour moi, tu sais. C'est la famille qu'on s'est choisi, non ?

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Wazabi. ÂGE: 18 ans. PAYS: France. PRÉSENCE: 6/7j. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? Google est mon ami.  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? Inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? J'aime le melon    

♫ Sydney, Australie. 6 ans.

« Monsieur et Madame Walker. Après avoir effectué des examens psychologiques et neuropsychologiques poussés, et d’après les études que j’ai pu faire sur le comportement de votre fils  à la maison et à l’école, je suis en mesure de vous annoncer qu’Ashton est atteint de TDAH. Trouble de l’attention avec hyperactivité. Ce n’est pas une pathologie grave, ne vous inquiétez pas Madame Walker. Elle est d’ailleurs assez fréquente chez les petits garçons de l’âge d’Ashton. Dans son cas, elle est légèrement plus importante. Voyez-vous, Ashton est un enfant agité et impulsif. Il a des difficultés à se concentrer, à être attentif aux consignes et à mener à terme des tâches le moindrement complexes. Cependant, il n’y a pas de lien entre le TDAH et l’intelligence de l’enfant. Les difficultés scolaires dont souffrent la plupart des enfants avec un TDAH sont le plus souvent liées aux troubles du comportement ou au déficit d’attention, mais pas à un manque d’intelligence. Au contraire, Ashton m’a tout l’air d’un petit garçon très éveillé pour son âge. Je vais juste lui prescrire quelques pilules d’Adderall et tout ira pour le mieux. (…) Ne vous en faites pas Madame Walker, cela ne l’empêchera pas d’avoir une vie épanouissante et tout ce qu’il y a de plus heureuse. »

~~~~~~

♫ Sydney, Australie. 8 ans.

« Ashton ! Bon sang, quand vas-tu grandir ? » La gifle partit sans qu’il ne l’ait vu venir. La douleur non plus il n’y était pas préparé. Après un instant d’hébétude, Ashton fusilla son père du regard, la joue cuisante. Bill Walker était furieux et faisait de grands gestes dans tous les sens. Les débris du vase en porcelaine bleue gisaient toujours sur le tapis du salon, preuve indiscutable de la culpabilité de l’enfant. Ashton n’avait pas fait exprès pourtant. Comme d’habitude. Il ne faisait jamais exprès de faire des bêtises. Il devait être vraiment malchanceux. Toujours était-il qu’il n’avait jamais vu son père aussi furieux. Il jurait et pestait contre son fils comme si celui-ci venait de commettre le pire des pêché. La deuxième gifle non plus il ne la vit pas venir. Plus puissante que la précédente, elle le projeta à terre, les yeux larmoyants. « Ça suffit. Je vais t’apprendre à te tenir tranquille moi, ça va pas tarder ! » Bill attrapa Ashton par le bras et le releva sans ménagement avant de le traîner jusque dans le placard sous l’escalier. Endroit sombre et exigu. Ashton fut jeté à l’intérieur et vit la porte se refermer brutalement sur lui. Le noir total. La nuit. Plus un son. Malgré ses pleurs et ses suppliques, personne ne vint lui ouvrir. Au secours... Au bout de ce qui lui sembla une heure, la fatigue se fit sentir et Ashton fut obligé de se recroqueviller afin de continuer à pleurer toutes les larmes de son corps. Il avait froid. Il avait peur. C’était la première fois qu’il était enfermé dans un endroit aussi obscur et exigu. Il aurait dit que les murs se rapprochaient de plus en plus pour finir par l’écraser tout entier. Il était terrifié, et l’angoisse, la panique gagnaient chaque fibre de son être.
On ne vint le délivrer que trois heures plus tard.

~~~~~~

♪ Edmonton, Canada. 15 ans.

« Hey Ash ! Allo la Lune ici la Terre, je te cause là. » Ashton papillonna des paupières en reprenant ses esprits. Son ami Dylan lui faisait de grands signes de main pour attirer son attention. « Hmm ? C’était quoi la question ? lui répondit-il en prenant son air le plus innocent.
- C’est ça ouais, fais ton malin, soupira Dylan avec exaspération. Je te parlais de elle. Qu’est-ce que t’en penses ? Canon, hein ? Je suis sûr que je lui plais. Regarde un peu comme elle me matte dés que j’ai le dos tourné. »
Ashton leva les yeux au ciel en reprenant une bouchée de spaghettis bolognaise. La fille en question était effectivement bien roulée, rousse avec des taches de rousseur et des… avantages très… avantageux. « Pas mal, je te l’accorde. Mais désolé de te décevoir mais ce n’est pas toi qu’elle regarde. Ou plutôt, c’est ton t-shirt retourné. Très avant-gardiste, ajouta-t-il avec un clin d’œil sarcastique.
- Merde ! jura Dylan en constatant les faits. Boarf, tant pis. Et arrête de rire. Stop j’ai dit. »
Mort de rire, Ashton esquiva la bourrade de son ami et se leva vivement pour débarrasser son plateau. Alors qu’il se dirigeait vers le comptoir de la cafétéria, Dylan sur ses talons, il sentit le poids d’un regard entre ses omoplates. Ashton se retourna et eût le temps d’apercevoir le charmant minois d’une rousse qui déguerpissait en compagnie de ses copines gloussantes. Un grand sourire victorieux fleurit sur son visage tandis qu’Ashton interpellait son ami. « Hey, j’crois que j’ai une touche.
- Ta gueule, Don Juan à bouclettes. »

~~~~~~

♪ White Oak Station, Canada. 19 ans.

« Walker ! Concentre-toi, on a des clients qui attendent leur commande ! Bouge ! » Plongé dans la contemplation des bulles qui remontaient à la surface de son verre de Coca, Ashton sursauta et faillit renverser ledit verre sur le carrelage. Ce qui n’aurait pas été pour arranger ses affaires, admettons-le. En effet, depuis cinq jours qu’il s’était fait engagé dans ce restaurant, il avait déjà reçu deux avertissements de la part du patron. S’il voulait garder son job, il allait devoir s’y mettre sérieusement. Ashton épousseta son tablier et réajusta son bandana rouge sur son front. « Ouais patron, je m’en occupe tout de suite ! » Le jeune homme attrapa son plateau et fila en cuisine.
(…)
« Hmmeugniheuh…
- Tu peux répéter en ouvrant la bouche, s’il-te-plaît ?
- 'Me suis fait viré…
- Encore !? Ash… T’es pas possible. Qu’est-ce que t’as fait encore ? »
Ashton poussa un long soupir et s’affaissa sur sa chaise et regardant son amie avec un air de chien battu. Celle-ci paraissait exaspérée, ses longs cheveux blonds tombant en cascade sur ses bras croisés. « Pas ma faute. J’ai glissé… » Ce qui était vrai. Non mais, qui avait l’idée de laisser traîner son sac à main en plein milieu de l’allée ? Lui et ses deux pieds gauches avaient fini étalés face contre terre, tout le contenu de son plateau renversé sur la cliente en question. La faute à pas d’chance.
Son amie soupira et le considéra avec un petit sourire en coin. « Tu sais quoi, Ash ? Ça ne m’étonne même pas. En fait, je m’était plutôt attendue à ce que tu joues de la batterie avec les couverts, les assiettes en guise de timbales.
- En fait, on dit cymbales. Il n’y a pas de timbales sur une batterie, rétorqua Ashton avec un clin d’œil malicieux. »