Maxym & Louys

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C’est, un peu, un problème pour Maxym. Elle n’est pas vraiment très ordonnée et bien évidemment, quand elle cherche quelque chose et qu’elle est pressée, elle ne le trouve pas. Là, par exemple, c’est son portable qu’elle est en train de chercher. Elle l’avait tout à l’heure puisqu’elle était au téléphone avec sa meilleure amie, Scarlett, qui vit à Londres. Quand la conversation entre les deux amies s’est terminée, elle a dû le poser à un endroit et elle est incapable de savoir où est-ce qu’il se trouve. Louys va surement lui faire une remarque comme quoi elle est encore en retard, mais elle s’en fiche pas mal. Maxym ne peut pas sortir sans avoir son téléphone sur elle. Il suffit qu’elle reçoit un message important et qu’elle le loupe, ce serait tout de même pas top. La brune était donc en train de se mettre en situation et de faire tous les gestes qu’elle a pu faire depuis qu’elle est rentrée dans son appartement, pour savoir où se trouve ce fichu téléphone. Mais c’est un peu comme un trou noir. Elle se voit raccrocher le téléphone parce qu’elle a des petites choses à faire avant de retrouver son frère, et après elle se voit directement dans sa chambre en train de se changer. Oui, parce que bon, Maxym se change pour aller voir son frère. Rien de bien dramatique en soi, et non pas qu’elle était habillée comme n’importe quoi, mais c’est au cas où Julian, son colocataire, sera présent. Il faut tout de même être un minimum présentable. En tout cas, il n’y avait plus rien à faire, elle n’arrivait pas à mettre la main sur son téléphone. Maxym tourna la tête vers sa montre et se rendit compte qu’elle était vraiment en retard et que son frère allait pester. Bien évidemment, elle lui expliquera la situation, comme quoi elle a perdue son téléphone, encore, et il l’a prendra encore plus pour une folle. Des fois, on se demande vraiment s’ils sont de la même famille, parce qu’ils peuvent être différents sur certains points. Tant pis pour son téléphone, elle le cherchera quand elle rentrera chez elle, plus tard. Maxym enfila ses chaussures et récupéra son sac à main avant de sortir de l’appartement.

C’est quand elle était en train de fermer sa porte à clé qu’elle entendit une sonnerie dans son appartement. Son téléphone. Elle ouvrit la porte rapidement et couru dans tous les sens pour le retrouver rapidement, avant qu’il n’arrête de sonner. Et c’est ainsi que Maxym le retrouva… dans la poubelle. Elle a dû le jeter en même temps qu’elle a mit à la poubelle sa bouteille d’eau vide. Quel boulet, celle-là. Maxym s’empara de son téléphone et soupira en voyant que c’était son frère qui était en train de l’appeler. Elle décrocha et prit vite la parole, pour ne pas qu’il puisse en placer une. « Désolée. J’ai du retard, oui, mais je t’expliquerais, tu vas rire. Je pars de chez moi, j’suis là dans une dizaine de minutes. » Et elle raccrocha, comme ça elle était sûre que Louys ne dira rien. La brune prit tout de même le soin de mettre son téléphone dans une des poches de son sac à main, pour ne pas l’oublier une nouvelle fois. Après, rien ne prouve que lorsqu’elle sera rentrée chez elle, elle se rappelle de quelle poche contient son téléphone. Une vraie tête en l’air cette Maxym. Au bout d’un quart d’heure, elle était tout de même devant la porte de l’appartement de son frère et frappa deux coups, avant qu’il ne vienne lui ouvrir la porte. « J’te dis même pas la galère, j’arrivais plus à retrouver mon portable. Je l’avais foutu à la poubelle, quoi. » Elle soupira avant d’esquisser un sourire, contente de retrouver son retrouver. « Oh, pardon. Salut. » Maxym déposa un bisou sur la joue de son frère avant de rentrer dans l’appartement, et de balayer la pièce du regard, au cas où Julian serait là. Elle se faisait force pour ne pas lui poser la question, ce serait tout de même louche. La brune posa son sac et sa veste sur le canapé avant de se tourner vers son frère. « Alors, c’est quoi la bonne nouvelle ? T’as retrouvé ton cerveau ? » Un grand sourire s’afficha sur le visage de Maxym. « Oui, j’ai eu Scarlett au téléphone. Elle te passe pas le bonjour d’ailleurs. » L’entente entre son frère et sa meilleure amie n’était pas au beau fixe, mais elle s’amusait un peu de la situation parfois.

maxym & louys

Ma journée a débuté de la même façon que les autres jours, quelques heures à l'université pour ensuite filer au café pour travailler. Rien de bien inhabituel quoi. Mais cette routine me plait, j'ai l'impression de pouvoir être indépendant, de pouvoir gérer ma vie comme je l'entends. Il n'y a rien d'extraordinaire dans mes activités, mais ce n'est pas ce que je cherche en ce moment. En fait, je ne cherche plus grand-chose depuis plusieurs mois maintenant, je vis ma vie comme si j'étais en pilotage automatique, j'additionne mes gestes sans vraiment m'en rendre compte. Mais tout ça, tout mon rythme quotidien a été chamboulé quand j'ai croisé Juliette, une ancienne petite amie. On s'est rencontré à New York. Je faisais un stage en ville et le feeling entre nous a été bon. Cependant, j'étais loin de m'imaginer qu'un jour je la verrais à White Oak Station. A l'époque, elle était amoureuse de New York et elle ne se voyait pas quitter sa ville. Alors autant vous dire, qu'en la voyant ici, je fus très surpris. Elle m’explique qu’elle est ici pour ses études de journalisme, je ne sais pas que WOS est réputé pour son école, mais à vrai dire, je ne le mentionne pas. Après tout, j’ai très bien pu passer à côté de ça. La conversation entre nous se fait et elle m’explique alors qu’elle a besoin d’aide chez elle, elle n’a pas fini d’emménager et n’arrive pas à déplacer les choses lourdes et encombrantes. Comme on s’est quitté en bon terme et que je vois dans son regard qu’elle a vraiment besoin d’aide, je me propose pour le faire. Sans plus attendre, nous prenons le chemin de son logement. Mais en arrivant là-bas, la surprise est grande. Son appartement est parfaitement rangé, rien ne traine. Elle s’absente quelques minutes et revient ensuite avec un enfant dans les bras. Timéo, mon enfant. Je déconnecte un peu. Comment est-ce possible ? Mais surtout, pourquoi elle me l’annonce comme ça ?

La nouvelle m'a chamboulé, je quitte rapidement son logement et me dirige vers le mien. Julian doit y être et quand il verra ma tête, il va prendre peur. Sur le chemin, je prends mon téléphone et envoie un message à ma soeur. « Passe chez moi, j'ai un truc important à te dire. » J'ai besoin de lui dire, je ne peux pas lui cacher et puis, de toute façon, elle ne tardera pas à comprendre que quelque chose cloche. Finalement, en poussant la porte de mon appartement, je me rends compte que mon colocataire n'est pas là et ce n'est peut-être pas plus mal. Vu la nouvelle que je vais annoncer à Maxym, ça risque de crier un peu. Les minutes passent et je ne la vois pas arriver. Elle est toujours en retard, donc je ne suis pas trop inquiet, mais je préfère quand même lui passer un coup de téléphone pour être sûr qu'il n'y a rien de grave. « Désolée. J'ai du retard, oui, mais je t'expliquerais, tu vas rire. Je pars de chez moi, j'suis là dans une dizaine de minutes. » Je n'ai même pas le temps de sortir un mot qu'elle a déjà raccroché. « Maxym ! Je te déteste ! » Oui, il m'arrive parfois de m'énerver sur elle, mais jamais quand elle est en face de moi, ou alors très rarement. Je devrais lui tirer les oreilles un peu d'être toujours en retard, c'est elle la plus vieille de nous deux, mais j'ai parfois l'impression d'être l'ainé. Après les quinze minutes annoncées, on cogne à la porte, je viens ouvrir et c’est bien elle.  « Il est temps. »  « J’te dis même pas la galère, j’arrivais plus à retrouver mon portable. Je l’avais foutu à la poubelle, quoi. » C'est du Maxym tout craché quoi. Un léger sourire se dessine sur mon visage, elle a le don de me faire rire. « Oh, pardon. Salut. » Elle vient déposer un baiser sur ma joue et entre ensuite dans l’appartement. « Alors, c’est quoi la bonne nouvelle ? T’as retrouvé ton cerveau ? Oui, j’ai eu Scarlett au téléphone. Elle ne te passe pas le bonjour d’ailleurs. » Je lève les yeux au ciel, elle a toujours eu le don de me chercher elle. « Je vois qu’elle a toujours un humour de merde, ça fait plaisir de voir qu’elle ne change pas. » Oh Scarlett. Enfin bref, elle est très loin de la vérité et je ne me vois pas lui balancer la nouvelle comme ça, elle vient juste d’arriver, ce n’est pas humain. « Tu veux boire quelque chose ? »

Maxym & Louys

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Autant le dire tout de suite, quand elle a pris connaissance du sms que son frère lui avait envoyé sur son portable, la brune s’est tout de suite mise à stresser, voir même à paniquer un peu. Certes, parfois, ils ont des choses à se dire tous les deux, mais il lui a tout de même précisé que là, c’était très important. « Passe chez moi, j’ai un truc important à te dire. » Est-ce que c’est utile de préciser que ce genre de demande n’annonce rien de bon ? Et pourtant, la brune espérait que son frère allait tout de même lui annoncer une bonne nouvelle. Bon, à part retrouver son cerveau, on se demande bien ce que peut être cette chose dont il doit absolument lui parler quand elle sera disponible. Il a tout de même de la chance que sa sœur puisse accourir très vite chez lui. Bon, par contre pour le « très vite » il faudra revenir, car elle a tout de même pris le temps de passer chez elle, pour pouvoir poser ses affaires de cours, ainsi que de se changer, au cas où Julian serait présent à l’appartement. Ce n’est pas comme si elle cherchait à lui plaire. Bon d’accord, peut-être un peu. En attendant, elle allait être encore une fois en retard chez son frère, comme à son habitude. Elle ne tarda pas à recevoir un appel de la part de Louys, ce qui n’était pas étonnant. La brune en profita alors pour ne pas le laisser placer un mot, lui disant qu’elle était au courant de son retard mais qu’elle allait arriver, il ne faut pas qu’il s’inquiète. Quand elle frappa enfin à la porte d’entrée de son frère, elle devait avoir au moins une demi-heure de retard. La faute à son stupide téléphone qui a fini, on ne sait trop comment, dans la poubelle de son appartement. Louys ne tarda pas à  lui ouvrir. « Il est temps. » Oui, bon il avait l’habitude. Il ne doit plus être étonné de la voir arriver en retard. « Promis. Un jour, je serais à l’heure, et tu seras étonné par mon exploit. » Ouais, enfin, elle devrait pas trop parler trop vite, parce que la connaissant, c’est bien loin d’arriver.

La brune entra alors dans l’appartement de son frère, sans même attendre qu’il lui donne la permission d’entrer. En même temps, elle se demande s’il pourrait lui refuser d’entrer chez lui, un jour, parce qu’ils sont tellement proches tous les deux. Un lien unique les unit tous les deux, et ce n’est pas forcément évident de se retrouver entre eux deux. Les anciens petits-amis de Maxym, tout comme les anciennes petites-amies de Louys, en ont fait les frais, bien des fois. En tout cas, elle mourrait d’envie d’avoir une conversation avec son frère, pour qu’il lui annonce ce dont il doit lui parler. Louys ne l’a pas fait venir pour rien. C’est que ça doit être tout de même très important. Elle esquissa tout de même un sourire par rapport à sa réponse, sur Scarlett. La meilleure amie de Maxym, qui vit à Londres. Elle n’apprécie pas trop Louys et elle le fait bien comprendre. Les situations étaient plutôt drôles quand ils pouvaient se retrouver l’un en face de l’autre d’ailleurs. « Tu veux boire quelque chose ? » Oh, oui. Pourquoi pas, tiens. Enfin, c’était surement une tactique pour mettre du temps à lui dire ce qu’il doit lui dire. « Il est peut-être tôt pour une bière, donc va pour un thé glacé. » Ouais, ce serait quand même mieux qu’une bière en début d’après-midi. Elle attendit que son frère aille lui chercher son verre, avant qu’il ne revienne vers elle. A ce moment, elle reprit la parole, puisqu’un blanc s’était tout de même un peu installé entre eux deux. « Et sinon, tu comptes attendre le déluge pour m’annoncer ce que tu as d’important à me dire, ou on le fait en devinette ? » Elle est très douée pour deviner, alors s’il ne veut pas lui annoncer comme ça, cash, il peut le faire ainsi. Bien que ce soit tout de même moins drôle. Surtout qu’elle est très impatiente.

maxym & louys

Depuis mon retour du travail et de chez Juliette, je fais les cent pas dans l'appartement. Je suis encore sous le choc de sa révélation, c'est donc très compliqué pour moi de réfléchir, de trouver une possible solution à tout ça. Comment cela a pu arriver ? Je ne demande pas comment fait-on pour faire des enfants, je ne suis pas con, mais pourquoi ça tombe sur moi. Mes parents ont toujours voulu nous enseigner comment nous protéger, c'est vrai qu'avec Maxym on prenait généralement la fuite quand ils avaient cette idée en tête, car on a toujours su ce qu'il fallait faire. Mais quand même ! Je me pose sur l'une des chaises du bar de la cuisine, le temps de respirer un grand coup et de voir si je réfléchis mieux assis. Mais non, loin de là. Tout est tellement confus. « Tu es idiot Louys, tu es idiot. » Heureusement pour moi, mon colocataire n'est pas là, sinon il serait déjà en train de se foutre de moi et il y a de quoi, je commence à parler tout seul. En plus de ça, le retard de ma sœur commence légèrement à me rendre tétanisé. Garder le silence devient compliqué, surtout avec elle et là, elle met beaucoup trop de temps. Comme à son habitude pour être honnête. Heureusement pour moi, après quinze minutes d’attente et un coup de fil de rappel, ma grande sœur débarque enfin chez moi. Je respire un grand coup avant d’aller lui ouvrir. « Promis. Un jour, je serais à l’heure, et tu seras étonné par mon exploit. » Tu parles, tu parles. C’est une promesse en l’air ça. Elle n’arrivera jamais à être à l’heure un jour, ce principe ne coule pas dans ses veines.

Elle s'avance dans mon logement, je ferme la porte et commence à la suivre. En bon hôte de maison et pour reculer le moment fatidique je lui propose de boire un coup. « Il est peut-être tôt pour une bière, donc va pour un thé glacé. » Je lui lance un sourire. « D'accord, assieds-toi, je vais te chercher ça. » Elle s'exécute alors que je vais chercher dans le frigo sa boisson et une pour moi. En moins d'une minute, je suis de retour devant elle. « Tiens. » Je pose la boisson sur la table basse qui se trouve devant elle et je m'assois à ses côtés. Je suis pour le moment très silencieux, d'ailleurs, j'ouvre ma canette et je commence déjà à boire. Ça me fera une excuse pour ne pas pouvoir parler. « Et sinon, tu comptes attendre le déluge pour m'annoncer ce que tu as d'important à me dire, ou on le fait en devinette ? » Je grimace légèrement. Je regrette déjà de l'avoir fait venir pour lui dire que je suis père. Elle va me couper la tête et j'en suis bien conscient. « Je pense qu'il faut que tu t'accroches bien avant ça ... » Maxym est un peu la femme de ma vie et j'écouterais toujours attentivement ce qu'elle a à me dire, mais j'ai bien peur que là, elle ne soit pas très enthousiasme de la situation dans laquelle je suis. Elle va me faire la morale et je serais bien obligé de l'écouter, je ne pourrais pas prendre la fuite. « J'ai peur qu'en devinettes tu ne trouves pas. On m'aurait annoncé ça ce matin, j'aurais rigolé, donc. » Un léger sourire se dessine sur mon visage. Il ne faut pas que je plombe l'ambiance avant même que d'ouvrir la bouche et il ne faut pas que je lui fasse peur, après tout, je ne suis pas malade, ni mourant, j'ai juste un enfant à vingt-et-un ans. « Promets-moi que tu ne vas pas t'énerver, crier, ou me taper. » Je préfère lui dire ça, cela peut lui permettre d’analyser un peu la chose. Ainsi, elle va pouvoir comprendre que c’est quelque chose de grave et quelque chose qui ne va pas lui plaire. Sinon, je ne lui demanderais pas de ne pas faire tout ça.

Spoiler:

Maxym & Louys

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Louys avait contacté sa sœur pour qu’elle puisse venir le voir dès qu’elle sera disponible. Elle prenait un peu peur, parce qu’il semblait tout de même stressé mais il allait devoir patienter un peu parce qu’il faut qu’elle prenne un sandwich avant de se pointer chez son frère. En fait, même si elle voulait être en avance, Maxym n’arrivait jamais à l’heure. Il fallait tout le temps qu’il y ait quelque chose qui faisait qu’elle était en retard. Ici, par exemple, c’était son téléphone portable qu’elle n’arrivait pas à retrouver. Il a fallu que Louys l’appelle pour qu’elle se rende compte qu’elle l’a mis, sans faire exprès, dans la poubelle quand elle a jeté l’emballage de son sandwich et sa bouteille d’eau. Ce qu’elle peut être tête en l’air quand elle le veut. Maxym avait donc couru un peu après avoir récupéré son téléphone pour arriver plus rapidement à l’appartement de son frère. Quand elle arriva chez son frère, ce dernier ne put s’empêcher de lui faire une remarque sur son retard. Il est habitué maintenant. Maxym ne put s’empêcher de lui dire qu’elle sera à l’heure, au moins une fois dans sa vie et qu’il sera très étonné par son exploit quand ce sera le cas. Elle allait tout faire pour tenir cette promesse. D’un côté, parce que ce n’est pas forcément une bonne chose lorsqu’elle arrive assez souvent en retard, en cours. Et aussi, parce qu’elle a envie d’en foutre plein la vue à son frère et qu’il soit épaté. Maxym se doutait bien que Louys n’en croyait pas un mot et qu’elle serait, tout le temps, en retard. Il verra, la brune reste persuadée que ce jour finira par arriver et qu’elle pourra en épater plus d’un. En attendant, Maxym rentra dans l’appartement de son frère et elle remarqua bien assez vite que Julian, le charmant colocataire de Louys n’était pas là. Dommage. Elle aurait bien aimé le voir. Son frère lui demanda ce qu’elle voulait boire, et Maxym ne put s’empêcher de plaisanter en lui disant que c’était peut-être un peu tôt pur une bière et qu’elle prendra simplement un verre de thé glacé. « D’accord, assieds-toi, je vais te chercher ça. » Maxym alla s’asseoir sur le canapé pendant que Louys était dans la cuisine et elle esquissa un sourire lorsqu’il revient vers elle, peu de temps après, pour lui donner sa boisson. « Merci. »

Un silence s’installe entre le frère et la sœur. C’est un peu comme si Louys est tendu et qu’il n’arrive pas à se lancer. Il l’a tout de même fait venir pour lui annoncer quelque chose d’important donc qu’il crache le morceau. Elle ne va pas attendre des heures non plus ici. Il se mit à boire et Maxym ne put s’empêcher de faire une remarque pour lui dire qu’elle attendait qu’il lui parle. « Je pense qu’il faut que tu t’accroches bien avant ça… » Elle arqua un sourcil, ne voyant pas trop pourquoi il lui disait ça. Elle était bien assise donc il pouvait lui dire ce qui le tracassait, avant qu’il ne se mette à la faire stresser à son tour. Maxym continua de croiser le regard de son frère, et il se fit de plus insistant. Il faut qu’il accouche et qu’il lui dise ce qu’il a à lui dire. « J’ai peur qu’en devinettes tu ne trouves pas. On m’aurait annoncé ça ce matin, j’aurais rigolé, donc. » Ok. Heureusement qu’il se mit à sourire parce que sinon elle aurait vraiment flippée. « Accouches. » Plus vite il lui dit pourquoi il l’a fait venir ici, plus vite elle pourra l’étriper. « Promets-moi que tu ne vas pas t’énerver, crier, ou me taper. » Si Louys avait un sourire au bout des lèvres, c’est que ça ne devait pas être si grave. En attendant, il ne lui disait plus rien. Il était silencieux. Il devait attendre qu’elle lui fasse cette promesse alors qu’elle en était incapable. « C’est pour ça que Julian est pas là ? C’est un truc de famille ? » Si vraiment il était malade, il n’aurait pas eu le sourire. Ou alors il garde le sourire pour ne pas lui faire peur. C’est aussi une façon détourné de savoir si Julian est dans sa chambre ou bien s’il est vraiment dehors. « J’peux pas te promettre de rester tranquille mais par pitié, dis-moi ce qui se passe, tu m’fais flippée. »

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« Merci. » Je viens de lui tendre la boisson qu'elle m'a demandée quelques minutes plus tôt. Je m'assois ensuite à côté d'elle, mon propre verre dans la main. Je bois, lentement et à plusieurs reprises, tout ça pour repousser le moment attendu. Avouez que vous feriez pareil dans ma situation ! Comment avouer à sa grande sœur qu'on est devenu père du jour au lendemain et surtout à vingt-et-un ans. J'imagine déjà son discours, comme quoi je suis irresponsable, que nos parents nous ont toujours dit de bien se protéger, que je viens de gâcher ma jeunesse, que je n'ai pas l'âge pour être un père responsable, que je n'ai pas la moindre idée de comment on s'occupe d'un enfant. Toutes ces phrases sont justes et je suis certain d'en oublier, mais maintenant c'est trop tard. Les choses sont faites. « Accouches. » Je serre les dents pour ne pas rigoler. Pas un rire amusé, non, un rire nerveux. Maxym est loin de s'imaginer qu'en disant ça, elle se trouve très proche de la réalité. J'essaye de repousser mes aveux, je fais du mieux que je peux, mais ma grande sœur est très insistance et ça devient compliqué de lui cacher un truc aussi énorme. « C'est pour ça que Julian est pas là ? C'est un truc de famille ? » Je fronce légèrement les sourcils, ne comprenant pas pourquoi Julian arrivait dans notre conversation. « Il n’était pas là quand je suis rentré. Donc je lui ai suggéré qu’il attende un peu. Le temps que la tempête Max soit passée. » Je suis conscient que mes paroles n’aident pas, plus je parle et plus je m’enfonce. Mais j’aimerais qu’elle me fasse cette promesse, qu’elle reste calme peu importe ce que je vais lui dire. « J’peux pas te promettre de rester tranquille mais par pitié, dis-moi ce qui se passe, tu m’fais flippée. » Je la regarde encore et encore. Les mots ne veulent plus sortir, j’ai peur de sa réaction. Je suis tétanisé.

Son regard se fait de plus en plus insistant, je me décide alors à lâcher cette bombe. « Il se peut que je sois père. » C’est dit. Je me suis levé et j’ai pris de la distance avec Maxym. On ne sait jamais. Je ne lui ai jamais avoué de choses aussi importantes, alors je ne sais pas comment elle va réagir. Alors que j’étais dos à elle, je me retourne pour la regarder, pour voir si elle est toujours là, car elle est silencieuse depuis mon annonce. « Enfin, ce n’est pas il se peut. C’est sûr. Je l’ai vu. » Ma première phrase était moins directe que celle que je viens de dire. Mais je devais être honnête jusqu’au bout. J’avais vu cet enfant, le mien. « Je suis désolé. » Désolé n'est pas forcément le mot le plus approprié, mais c'est le seul qui m'est venu à l'esprit. Je pouvais voir dans son regard son désarroi et c'est tout à fait compréhensible, je ressens la même chose. Quand on était plus petits, on imaginait souvent ce qu'on ferait plus tard, avec qui on serait marié, où est ce que l'on allait habiter et jamais, je dis bien jamais, je n'avais parlé d'un enfant à vingt-et-un ans. Maxym ne voulait pas ça pour moi, je le savais, personne ne le voudrait. Mais c'est pourtant arrivé, je n'ai pas été assez prudent, malgré tous les rappels à l'ordre que j'avais eu quand j'étais adolescent. D'ailleurs, j'ai l'impression d'avoir rajeunit. De lui dire ça à haute voix, de comprendre réellement ce qui est en train de se passer, j'ai l'impression d'être un gamin, un gamin irresponsable. « Dis quelques choses, je t'en supplie ! » J'ai besoin d'elle, de son aide. Je ne sais même pas ce que je suis censé faire, je n'arrive plus à réfléchir ! Et même si je vais me faire engueuler -oui, j'en suis presque sûr-, je veux son avis. Je veux qu'elle m'indique ce que je dois faire, comme elle le fait toujours. Je ne pouvais plus faire marche arrière maintenant, l'enfant est né et il est bel et bien là, que je le veuille ou non.

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Elle s’est imaginée tellement de situations possibles dans sa tête, en l’espace de quelques instants. Louys lui a demandé de venir à son appartement, et ce, le plus rapidement possible. C’est bien pour une raison particulière non ? Il doit avoir quelque chose à lui annoncer, et quelque chose de plutôt sérieux pour qu’il tente de changer de conversation assez rapidement. Maxym est tout de même assez proche de son frère, et elle peut être rapidement inquiète pour lui. Ce n’est pas normal qu’il reste silencieux ou qu’il cherche à changer de sujet de conversation. La brune avait un mauvais pressentiment. Elle prit tout de même la peine de demander si c’était pour cette raison que son charmant colocataire n’était pas présent, histoire de savoir à la fois si ce qu’il allait lui annoncer était un truc de famille et en même temps de savoir si Julian était dans sa chambre et qu’il ne faisait pas de bruit ou bien s’il n’était pas à l’appartement. « Il n’était pas là quand je suis rentré. Donc je lui ai suggéré qu’il attende un peu. Le temps que la tempête Max soit passée. » « Oh, arrête. C’est pas comme si je m’emporte facilement quand même. » Bon, peut-être un peu tout de même. De ce fait, ce n’est pas vraiment étonnant que Louys essaye de lui faire promettre qu’elle restera calme, après qu’il lui ait annoncé la nouvelle pour laquelle il l’a fait venir chez lui. Plus le temps passe, plus un silence prend place entre le frère et la sœur, ce qui inquiète de plus en plus la brune. Elle voulait qu’il lui dise, maintenant. Elle ne pouvait plus attendre. Son regard se faisait de plus en plus insistant, un peu comme si elle espérait le faire craquer en continuant de le regarder ainsi. Si elle continue d’insister, peut-être que Louys en aura marre et il finira bien par cracher le morceau. Et puis, au bout de quelques instants de silence, et de regards échangés, Louys ouvrit la bouche pour parler. Elle voyait bien qu’il n’était pas très à l’aise et qu’il appréhendait sa remarque. « Il se peut que je sois père. » Elle n’est pas certaine d’avoir bien compris, et elle ne sait pas trop s’il lui fait une blague de mauvais goût. C’est tout à fait possible après tout, surtout venant de Louys. Maxym se rendit tout de même compte qu’il était sérieux lorsqu’il se leva et qu’il s’éloigna un peu de sa sœur, au cas où elle décide de lui jeter tout ce qu’elle trouve sur le coude, peut-être.

Maxym restait silencieuse. Elle attendait que son frère lui en dise un peu plus, avant de pouvoir réagir, ou de pouvoir péter un câble, parce que c’est surement ce qui va se passer. « Enfin, ce n’est pas il se peut. C’est sûr. Je l’ai vu. » La brune arqua un sourcil. Une multitude de questions se posèrent dans sa tête. Quand est-ce qu’il a vu son enfant ? Qui est la mère ? Comment a-t-il pu être aussi insouciant ? C’est surtout ces questions qui reviennent dans sa tête, au bout de quelques secondes. « Je suis désolé. » Son regard toujours porté sur son frère, ce n’est pas pour autant que Maxym fit une remarque. Elle tentait de rester le plus calme possible. « Dis quelques choses, je t’en supplie ! » Face à cette nouvelle remarque de son frère, Maxym se leva à son tour. La brune passa une main dans ses cheveux, avant de soupirer et de poser une nouvelle fois son regard dans celui de son frère. « Comment t’as pu être aussi stupide ? » Elle aurait pu dire insouciant, imprudent, mais c’est plus le mot stupide qui est venu tout seul. « T’es quand même au courant qu’il existe des protections pour éviter que ça arrive. Qu’est-ce qui s’est passé ? T’as eu tellement envie que t’as oublié l’étape capote ou quoi ? » Elle n’arrivait vraiment pas à comprendre ce qui a pu se passer dans sa tête pour qu’il oublie de se protéger. Certes, ça aurait pu être pire, il aurait pu avoir une MST, c’est tout à fait possible aussi. Mais bon sang, son petit-frère a un bébé. « J’te préviens tout de suite, c’est ta connerie alors c’est toi qui l’annonce à maman. J’ai assez couvert tes conneries mais celle-là, tu l’assumes. » Maxym avait été une grande sœur très protectrice envers Louys. Quand il faisait des conneries pendant l’adolescence, Maxym prenait souvent la faute sur elle aux yeux de ses parents pour que son frère ne soit pas puni. « J’ose même pas imaginer à quel point tu vas la décevoir. Ah si. Parce que c’est ce que j’ressens aussi. »

maxym & louys

Je prends enfin mon courage à deux mains et je me lance. J’ouvre la bouche et je prononce ces quelques mots que je pensais encore imaginables il y a trois heures. Maxym reste silencieuse, j’attends une réaction de sa part, mais elle semble bloquée. Je continue alors de parler et j’ai l’impression de m’enfoncer un peu plus. Plus les secondes passent et plus je regrette d’avoir ouvert la bouche. Son silence me ronge, j’aimerais tellement qu’elle parle, qu’elle m’aide à trouver une solution. Je la supplie de dire quelques choses, n’importe quoi, juste quelques mots. « Comment t'as pu être aussi stupide ? » Les choses sont dites et je sais maintenant ce qu'elle pense vraiment. Je le pense aussi. Tout reste incompréhensible pour moi, je n'arrive pas à remettre les évènements dans l'ordre. Quand est-ce que j'avais pu faire cette erreur ? Lors de quelle soirée ? « T'es quand même au courant qu'il existe des protections pour éviter que ça arrive. Qu'est-ce qui s'est passé ? T'as eu tellement envie que t'as oublié l'étape capote ou quoi ? » Je serre les dents. Je n'ai aucune justification à lui donner. J'ai gaffé, je le sais et elle n'a pas besoin de me le dire. Je connaissais les risques et je n'ai pourtant rien fait pour les empêcher. Comme elle vient de le dire, nous étions sûrement dans le rythme de la soirée, emportés par les évènements et nous avons complètement oublié de nous protéger. Je n'imaginais pas avoir un enfant dans ces conditions-là, pas après avoir eu une relation de deux mois avec une femme qui habite désormais à plus de trois mille kilomètres de moi. Enfin qui habitait, car Juliet a emménagé ici pour me l'annoncer, pour que je puisse connaître ce petit garçon qui possède la moitié de mon génome.

« J'te préviens tout de suite, c'est ta connerie alors c'est toi qui l'annonce à maman. J'ai assez couvert tes conneries mais celle-là, tu l'assumes. » Quand on était plus petits, Maxym avait souvent pris la responsabilité de mes bêtises. Mais aujourd'hui, c'est différent. Nous avons tous les deux grandit et ma connerie est beaucoup plus grosse que d'habitude. Il faut que je prenne mes responsabilités et que j'assume tout.  « Je ne pourrais pas faire ça. Tu ne peux pas mettre une femme enceinte. » J'essaye de détendre l'atmosphère comme à mon habitude. Mais la situation est grave et ça ne semble pas marcher. Il faut dire que je ne viens pas de lui apprendre que j'ai fait tomber parterre le vase préféré de notre mère, non, je viens de lui faire un petit enfant. « Je lui dirais. » J'irais même la voir tout seul, ma sœur n'est pas obligée de m'accompagner et de subir sa réaction. Je pense même qu'elle ne désire pas venir, qu'elle veut m'oublier le temps de quelques jours. « J'ose même pas imaginer à quel point tu vas la décevoir. Ah si. Parce que c'est ce que j'ressens aussi. » A cet instant précis, mon cœur semble se briser en mille morceaux. Je savais que cette nouvelle serait dure à annoncer et à écouter, mais je n'imaginais pas que cela irait aussi loin. Je voulais décevoir personne et surtout pas elles. Pas Maxym. Pas maman. Je baisse la tête un court instant. Je prends de grandes respirations et j'essaye de réfléchir, de trouver une solution. Mais mon cerveau semble éteint depuis la révélation de Juliet, je relève alors les yeux vers ma sœur. « Je ne sais pas quoi faire. Qu'est-ce que je dois faire ? » J'aimerais qu'elle me réponde, qu'elle me dise ce qu'elle ferait si elle était à ma place. Je suis effrayé de devenir père, mais je ne peux pas laisser mon fils grandir sans moi.

maxym & louys

« Évite de trop tarder. Ce serait embêtant qu'elle l'apprenne par quelqu'un d'autre. » Je fronce légèrement les sourcils, ne comprenant pas où a sœur veut en venir. Qui d'autre pourrait lui dire ? Hormis Maxym ou moi ? « Elle pourrait l'apprendre de qui ? De toi ? Tu es la seule personne qui est au courant pour le moment et je n'imagine pas Juliet aller se venter auprès de maman en lui disant : vous savez, j'ai un enfant avec votre fils. » J'étais sûr et certain qu'elles ne diraient rien, que ce soit la brune ou la blonde. Je devais prendre mes responsabilités et je devais être la personne qui annoncerait la nouvelle à notre mère. J'espère au plus profond de moi que sa réaction ne sera pas celle que Maxym imagine. J'ai besoin de quelqu'un sur qui m'appuyer et comme ma grande-sœur ne semble pas capable de le faire, notre mère reste mon dernier espoir. Il pourrait y avoir Mia ou Isis encore, mais je viens de leur annoncer que mon père était décédé il y a sept mois, je pense que je dois maintenant attendre avant de leur annoncer une autre nouvelle, surtout vu le côté énorme de l'annonce. Je sais également que je peux compter sur mon colocataire, Julian, mais je pense que pour le moment, cela doit rester dans le cadre familial. Je suis jeune pour avoir un enfant, je le sais. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai voulu le dire très vite à Maxym, c'est pour ça que je cherche de l'aide auprès d'elle. Mais elle est encore sous le choc de la nouvelle et je pense que je vais devoir me débrouiller seul.

« Je… Je sais pas quoi te dire, Louys. » Bien sûr qu'elle ne sait pas. Comme moi, je n'ai pas su quoi dire à Juliet quand elle est venue me voir pour m'annoncer la nouvelle. « Je sais que tu attends beaucoup de moi, pour t’aider, pour t’épauler et te conseiller, comme pourrait le faire une grande sœur… mais là, franchement, j’peux pas… » Un silence s'installe entre nous, mais Maxym le brise pour rajouter une dernière phrase. « Je suis désolée. » Je comprends dans ses paroles et dans le son de sa voix qu'elle est déçue. J'ai réussi à décevoir la personne qui compte le plus pour moi, je n'en suis pas fier. Mais je suis également déçu de sa réaction, j'attendais un minimum d'aide de sa part, une petite orientation sur ce que je dois faire. « D'accord. » Je laisse mon regard se poser sur le sol et je sers la mâchoire. À quoi bon continuer cette conversation si nous n'avons plus rien à nous dire ? Elle n'arrive pas à m'aider et je ne cherche pas à me trouver des excuses pour qu'elle puisse le faire. Non, je comprends très bien sa réaction, mais de là à me laisser dans la merde, comme ça, je ne m'y attendais pas. Je finis par relever le visage et je plante mon regard dans le sien. C'est la première fois que je sens sa tristesse dans ses yeux, je viens de baisser dans son estime et ça me brise le cœur. « Je pense donc que tu peux partir alors. Je t'ai déçu et tu ne peux pas m'aider, je ne vais pas te forcer à rester ici. » Je sens bien que Maxym est perdue, mais je le suis tout autant et j'aurais tellement aimé qu'elle soit là pour moi. « Et ne t'en fais pas pour maman, je vais aller la voir très vite pour lui annoncer la magnifique nouvelle. » Magnifique nouvelle ? C'est un peu ironique je l'avoue. Mes sentiments envers cet enfant sont partagés. Je ne me sens pas près pour être père, mais je ne peux pas laisser ce petit garçon tout seul, surtout pas quand je vois l'état dans lequel je suis depuis la mort du notre.