Highway to Hell

Lieu: commissariat ft Katia

Depuis mon arrivée au Canada rien n'allait plus, non c'est faux... Tout à déconné bien avant pour moi, mais ce changement était celui de trop. Je partageais à nouveau un appartement avec Adysson qui me rendait dingue, avec ses réflexions à la con et son mec imbuvable.

J'avais aussi galéré à trouver un petit job parce que ici apparemment si on a un casier on peut pas faire des boulots simples comme serveur ou vendeur, en tout cas faut ramer avant de trouver. Au final je me suis dégoté un pti job dans un bar nommé "the eagle and Child" plutôt sympa bien qu'il n'ait rien à voir avec ceux que je fréquentais à Manchester.

Ajourd'hui tout est parti en couilles a une vitesse incroyable, ça se passait bien, j'avais fini mon service vers 2h du mat et je rentrait tranquillement. Là j'arrive et je tombe sur les deux autres abrutis en train de niquer, ça me saoule, et je me saoule pour oublier que je n'ai pas dormi et que ma vie est vraiment nulle à chier (surtout depuis que j'ai mis les pieds ici). Je sors puisqu'à la maison je ne trouve pas vraiment ma place dans des conditions aussi merdiques.

Après une heure à rouler en voiture juste pour me détendre je me pose au bord d'une forêt et je m'endors dans la caisse. Je me réveille, il est déjà 13heures ... Et merde ! Je me dirigeais vers le coffre et récupérais mon arme, je tirais sur deux trois arbres pour passer le temps. l'avantage c'est que si près des états unis et avec autant de bestioles dans le coin on pouvait s'acheter un tas de munitions pas chères. Comme à chaque fois que je finissais une session de tir, je me dirigeais vers un bar pour fêter ça.

A peine 15 heures et j'étais complètement refait. Je retournais à la maison et fort heureusement je m'y retrouvais seul. Je pris une douche rapide et me mettais au lit. Quelques heures plus tard une fois réveillé je me préparais un sandwich car j'avais la flemme, et surtout un manque de talent certain pour me cuisiner quoi que ce soit d'autre. Une fois terminé je sortis en ville, là bas tout le monde me regardait constamment de travers, je détestais vraiment ce pays.

Une fois la nuit tombée je rentrais me préparer pour aller prendre mon service au bar, je faisais les nuits car je pouvais aussi faire la sécurité. Pendant la soirée j'ai dû virer un mec qui s'en prenait à sa nana au milieu du bar. Et malheureusement cet enfoiré m'a attendu à la sortie pour me refaire le portrait... Le soucis ? Bah cette journée m'avait déjà foutue à bout, et j'étais au bord de la crise de nerfs. Alors quand j'ai vu ce type prêt à me cogner j'ai perdu le contrôle, et au final c'est moi qui lui ai fait une petite chirurgie esthétique gratos.

C'est là que les gros problèmes ont commencé, sa salope de femme a appelé les flics, et ils sont venu me chercher à l'appart pendant que je pionçais. Je suis donc arrivé au poste et depuis ils me font poireauter. J'ai dis que c'était de la légitime défense mais ils ne voulaient rien entendre, alors là j'attends mon avocat commis d'office. Un sale bureaucrate qui se fait bien attendre. J'ai droit aux menottes et à la salle d'interrogatoire a vitre sans teint. On se croirait dans un mauvais film. C'est au bout d'environ trois quart d'heures que la porte s'ouvrit.

Là j'étais sur le cul, c'était pas un vieux con, mais une petite nana jeune et sexy qui entrait dans la salle. Et là je me retins de justesse de lui faire une blague vraiment douteuse du genre "les travailleuses du dimanche se font interroger dans la salle d'à coté, t'as du te tromper" Je la regardais l'air épuisé et la bouche entre ouverte. Franchement qu'est ce que je foutais là...

Highway to Hell

Lieu: commissariat ft Katia

L'avocate sortait tout un tas de papiers de sa sacoche, et ça parcequ'elle avait déjà posé une pile énorme de paperasse sur la table au préalable. Elle n'avait pas l'air d'une avocate, et plus ça allait plus j'avais peur de finir mes jours en prison par sa faute. Yo ! Je suis désolée je heu... Enfin bonjour plutôt... me dit-elle là je ne savais pas si je devait rire où m'énerver. Je levais donc un sourcil et la regardais légèrement de haut.

"Yo" mais elle se fout vraiment de ma gueule là. J'en peux plus de tous ces cons qui se foutent de moi parceque je leur rapelle que leur petit monde de merde n'est pas parfait. Je suis Mademoiselle, ou madame on s'en fiche Delage. c'est bon on l'a perdue là... Elle va vraiment me faire aller en taule, putain c'est vraiment tout ce qui me manquais. Là j'aurais vraiement l'air d'un cliché ambulant. Ah et ça va être drôle de voir sa tête à celle là quand elle va entendre mon accent. La moitié des gens d'ici ne pigent rien à l'anglais (le vrai).

Dwight, c’est ça ? Me demandait-elle tout en fouillant dans ses papiers, j'acquiecait de la tête et je soupirais. Je n'avais vraiment rien à foutre ici. Et moi qui croirait que le jour où je finirais par aller en taule ça serait pour une bonne raison, ou au moins un truc un peu classe. Putain, ça craint, comment est ce qu'on peut tout foirer à ce point ?

Bon, vous savez quoi, je vais vous ôter ces menottes, j'ai toujours eu horreur de parler à des gens menottés. Enfin elle disait un truc sensé. J'étais en train de désespérer au sujet de cette "comis d'office" mais là j'entrevoyais une lueur d'espoir, elle m'enlevais doucement les menottes.
Je levais les yeux vers elle et hochais la tête Merci soupirais-je alors.

J'étais complètement paumé, et je ne savais plus quoi faire. J'aurais jamais dû aider cette poufiasse d'ailleurs j'aurais jamais dû aider aucune d'entre elles... C'est toutes des conasses. Je commençais à stresser et a m'énerver, ma jambe n'arrêtait pas de trembler. Je me frottais les poignets légèrements endoloris à cause de la pression des menottes.

Dites moi ... Pourquoi est ce que je parlais ça ne servait a rien, tout allait contre moi et cette nana n'avait aucune raison de me faire une fleur en m'accordant quoi que ce soit. Tais toi, tais toi donc ! pensais-je mais les mots sortaient quand même Si on m'envoie en taule j'aurais droit à un appel ? C'est important. Bon après tout ça coute rien de demander. Je la regardais de bas en haut, et je voyais bien à son regard qu'elle avait jamais eu des mecs de la zone devant elle. En tout cas pas des comme moi.

Elle me regardait d'un air étonné, était elle surprise du fait que je sois résigné à devoir aller en taule, est ce qu'elle ne pigeait pas l'anglais elle non plus, ou était-ce une stagiaire apeurée ? Je ne savais foutrement rien mais j'avais de plus en plus envie de prendre mes jambes à mon cou quitte a finir en russie ou en corée du nord... Et vous ave un diplôme vous au moin, parce que vous ave pas l'air hyper à l'aise. Bah voilà si par hasard elle avait pas d'a priori sur moi là c'était raté, je venais de l'insulter gratuitement ... Génial, pourquoi je peux pas fermer ma gueule de temps en temps !

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Lieu: commissariat ft Katia

Lorsque je lui demandais si j'aurais droit à un appel, dans le cas où l'on m'enverrait au trou, elle me répondit sure d'elle : "Vous n'irez pas en taule, croyez moi." Dans l'état des choses j'avais du mal à la croire, mais l'assurance et la certitude que l'on pouvait déceler dans sa voix, me rassurèrent tout de même. Elle n'était peut être pas si nulle que ça finalement. Je passais les doigts de ma main droite sur ma bouche que je sentais devenir de plus en plus pâteuse. Et prenais une grande inspiration.

Je pensais qu'elle n'avait pas fait attention aux doutes que j'avais émis sur ses compétences jusqu'au moment où elle répondit également à ça - Oui, ne vous en fait pas, j'ai eu mon diplôme, haut la main d'ailleurs. Et si ça peut vous rassurer, c'est juste que le boss, enfin, la boss, aime mettre une pression pas possible au nouveaux venus. Je suis en quelques sortes... Nouvelle dans ce cabinet. Disait-elle sinècrement, presque trop sincère pour une avocate. J'avais eu l'habitude de me méfier de ces gens là, avocats, journalistes, policiers, pendant des années. Et j'étais franchement mal à l'aise de me retrouver ici. Elle se faisait bizuter la pauvre, et le pire dans tout ça ? C'est que c'était moi le cas social du siècle censé la faire plonger.

Elle devait avoir tout autant envie d'être là que moi... j'en venais presque à plaindre cette jeune avocate d'avoir à s'occuper de moi. Je détestais ça, avoir à dépendre ou compter sur quelqu'un, je voulais tellement être ailleurs, n'importe où du moment que j'aurais la paix. J'avais tellement envie d'aller voir la meuf de l'autre soir et de lui refaire la face comme je l'avais fait à son mec de mes deux. Pourquoi cette conne avait elle été raconter au flic que j'avais tabassé cet enfoiré. Je soupirais encore et le frottais le visage.

D'autre questions ou nous pouvons commencer ? Je la regardais l'air de dire "t'es sérieuse tu veux que je te parle de la pluie et du beau temps ou quoi ? Accouche" Puis je lui fis un oui de la tête signifiant que j'étais prêt à démarrer les hostilités. Je voulais qu'on en finisse vite. Je détestais être enfermé et ces salles me rendaient légèrement clostro.

Je la regardais à nouveau et lui demandais d'un air incrédule Alors comme ça vous pensez que j'ai des chances d'sortir d'ici ?. Mes yeux se dirigeaient vers la table et j'ajoutaisParce que si vous avez mon dossier, vous devez savoir que c'est pas la première fois que je suis interrogé pour agression. Sauf que d'habitude on me lachait pour faute de preuves là si cette meuf témoignait contre moi j'étais foutu même si elle mentait. Le pire, c'est que plus ça allait moins je stressais et plus tout ça me paraissait débile.

Je savais bien que je finirais par mal tourner un jour, en plus si je sors d'ici les vieux vont me saouler... Le père d'Ady avait déjà remué ciel et terre pour me faire sortir de grande bretagne avec cette interdiction de voyager qu'on m'avais collé au cul. Et oui, plus ça allait, plus je me disais que la prison ne serait pas si mal que ça par rapport à ce qui m'attendait dehors. Je n'avais vraiment rien à perdre...

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Lieu: commissariat ft Katia

A ma grande surprise mon avocate avait l'air confiante sur cette affaire, et ça me rassurait en quelque sorte. Plus ça allait plus elle avait l'air compétente, donc tout n'était pas perdu. Ca ne se voyait pas au quotidien mais en vrai, je n'étais qu'un gamin paumé et terrorisé par un avenir qui semblait se dessiner en noir. Je ne voyais pas trop comment changer les choses pour que ça aille mieux. A cause d'Ady j'avais foutu en l'air toutes mes chances de rester au pays, le seul endroit où je me sentais bien. J'aurais probablement aimé au fond de moi être moins con, et une meilleure personne, le problème ? Bah, pour ça il n'y a aucun mode d'emploi.

Je ne regardais plus la jeune femme je me contentais de l'écouter tout en ruminant. Quand j'avais évoqué mon dossier elle n'avait pas eu l'air destabilisée au contraire, elle devait aimer les défis. Le problème c'est qu'on ne peut se fier a un accros aux jeux, et les avocats en sont tous à leur manière.
L'autre parti se servirait des conneries que j'avais commises par le passé contre moi, et je le savais, le soucis allait être de garder mon calme. Parceque pour le coup, si je voyais cette pétasse devant moi j'aurais méchament envie de l'attaquer à vue. Je savais que j'avais des problèmes de gestion de la colère ce genre de conneries, seulement chez moi j'étais un parmi tant d'autres, et tout le monde s'en foutait, ici à white oak ils étaient tous programmés pour être normaux...

Il va falloir que vous me disiez tout, que l'on se mette d'accord sur la vraie version des faits. Quand les plaignants viendrons, dans quelques minutes, je vais essayer d'obtenir un accord avec leur avocat, qui t'évitera de faire de la prison, ou de payer, que sais-je. On forme une équipe, juste pour aujourd’hui, d'accord ? Disait-elle calmement, j'en avais déjà marre de répéter toujours la même chose mais bon, pour le coup je manquais d'alternatives....

Alors j'ai commencé ma journée de travail normalement au bar, tout se passait relativement calmement, jusqu'à ce que ce con là, cogne sa femme au milieu du bar. Comme c'est moi qui fait la sécu, j'ai du le dégager vite fait, bien fait. Je pensais que je ne reverrais plus sa gueule d'enculé, mais il m'a attendu devant la sortie pour se battre, j'ai riposté c'est tout. Légitime défense quoi. J'étais blasé et ça s'entendait au son de ma voix, rien ne m'énervait plus que les hypocrites comme cette nana là. La meuf tu l'aide et après elle porte plainte contre toi parce que t'as tapé son mec... Je comprend vraiment rien aux humains, c'est pas possible autrement.

La prochaine fois je la laisserais crever dans sa merde, quoi que non .... Je me ferais arrêter pour non assistance de je sais pas quoi. Franchement, ils en ont pas marre de me prendre la tête pour rien, ils ont pas de pédophiles ou de meurtriers à arrêter ? Sérieusement vous y croyez vous ? C'est comme si vous me faisiez sortir d'ici et que je vous balançais pour vice de procédure, ou abus sexuel connerie du genre... J'ai juste fais mon taff putain... Je mettais mon visage au creux de mes paumes, j'étais partagé entre la haine et le dégout, je ne savais pas si je devais pleurer ou tout casser autour de moi. J'étais épuisé, et tout ce que j'aurais voulu à cet instant précis, et bien, c'était impossible.

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Lieu: commissariat ft Katia

Elle me disait qu'elle comprenait parfaitement ce que je disais. La pauvre elle aussi avait dû se faire avoir par des cons plus d'une fois. En plus elle n'avait pas trop l'air du genre de filles qui s'enflamme et règle le problème vite fait, comme moi. Non, elle avait l'air plus posée, du genre à prendre sur soi. Je me disais alors que je ferais bien d'apprendre à prendre sur moi, mais c'était trop dur. Je ne sais pas si ça relevait de l'instinct ou de la connerie mais quoi qu'il en soit j'avais un tempérament très sanguin, et beaucoup de mal à contenir mes réactions et émotions.

Nous étions enfin raccords sur nos versions des faits, et c'était surement grâce à sa patience à toute épreuve. On discutait brièvement du genre de questions qu'on risquait de me poser et des réponses que je devrais formuler dans un langage correct. Je sentais que ça n'allait pas être simple, car en plus de mon franc parler il y avait l'accent que les gens d'ici avaient du mal à saisir, mais bon j'allais faire des efforts pour ne pas passer ma vie au trou.

A ce moment quelqu'un toqua à la porte, le bruit sourd avait résonné dans la pièce vide, comme n'importe quelle chose qui bouge le lendemain d'une bonne cuite. Je levais donc les yeux vers miss Delage qui se dirigeait vers la porte elle se lisait la chemise avant d'ouvrir, ce qui me fis lisser ma veste comme un con, comme si ça changerait quoi que ce soit. Je me rendis alors compte que mes mains étaient toujours démenotées et que je n'étais probablement pas censé l'être, ce après quoi je passais mes deux mains derrière mondos avant de les tenir l'une dans l'autre.

Je n'avais pas envie de leur donner une raison de m'incarcérer en plus que celles qu'ils avaient en tête. Ce qui me surpris c'est que les plaignants se soient pointés, en angleterre en tout cas, ça ne se faisait pas. Là l'autre avocat pris la parole "Mes clients exigent un dédommagement. " avait il dit. Mon sang ne fit qu'un tour, j'avais envie de me lever et d'utiliser la chaise sur laquelle j'étais assis pour faire un massacre. Je m'enfonçais donc les ongles dans les mains, et les regardait d'un regard noir. Sans vraiment laisser le temps à mon avocate de réagir je dis : Vous êtes sérieux là ? On m'agresse et juste parce que je me suis pas fait démolir comme une merde je dois leur filer des thunes ?

Je n'en pouvais plus de cette journée je n'avais qu'une envie c'était d'aller me torcher la gueule et d'une bonne nuit de sommeil, éventuellement d'un ptit coup d'un soir pour détendre l'atmosphère ou que sais-je... L'homme avait eu envie de répondre mais son avocat l'en empêcha. La femme elle se planquait, j'avais tellement envie de la scalper et de lui arracher lentement le visage... Regardez les ils font leurs malins, a mentir pour me soutirer ma paie, mais vous savez quoi au bar on gagne que dalle, j'ai pas de thunes alors allez vous faire foutre, je vous donnerais rien du tout !

J'étais dans tout mes états, et quand je me retournais vers miss Delage je vis à sa tête que j'aurais mieux fait de la fermer, je me rasseyais et attendais tranquillement qu'elle calme la situation, j'avais les larmes aux yeux, comme un gamin qui vient de se faire gronder. mes mains qui saignaient un petit peu à cause de la précédente étreinte, tremblaient. Je tremblais a vrai dire, comme un junkie en manque. Ce qui me fis penser que si je sortais de là j'avais un peu de matos a consommer, ce qui me redonna un léger sourire. Je devais vraiment avoir l'air d'un schizo, a m'énerver quasiment chialer puis rigoler tout seul. M'enfin...

Je plaignais sincèrement mon avocate d'avoir à s'occuper d'un mec instable comme moi, mais si les gens comme elle n'existaient pas, je serais vraiment foutu.