~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Je ne peux pas dire que je garde un excellent souvenir de l’époque du lycée. J’étais rejetée par les autres à cause de mes origines différentes et de ma famille qui n’était pas tout à fait normal selon les normes. On se moquait de moi et on me hurlait des trucs, ce qui était loin d’être agréable pour mon estime personnelle. Je me sentais bien seule mais en même temps, j’essayais de ne pas trop m’apitoyer sur mon sort. Je me concentrais sur mes études afin de bien réussir et avoir de bons résultats et je demeurais proche de mes parents, les deux personnes de qui j’étais la plus proche en ce temps. Je ne dis pas que je n’avais pas d’amis, mais ils étaient peu nombreux. Petit à petit, j’ai apprit à ne plus me préoccuper des racontars. Tous ces jeunes n’en valaient pas la peine de toute façon et je me disais que le temps venu, je ne les reverrais jamais plus.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Aujourd’hui, je suis parfaitement heureuse et épanouie. J’ai apprit à faire la paix avec mon passé et ma vie me convient très bien. Je vais à l’université dans le but de devenir pédiatre, je travaille trois soirs par semaine comme barmaid dans le but de payer mes études et entre ça, je fais du bénévolat et quelques levées de fonds pour des causes qui me tiennent à cœur telles les enfants malades. Je suis encore très proche de mes parents même si je ne demeure plus avec eux et j’ai gardée contact avec quelques bons copains de l’époque du lycée. J’estime avoir une vie bien remplit et être sur le bon chemin afin de réaliser mes rêves. Bref, s’il n’y a qu’une seule chose que je devrais nommer qui me manque en ce moment, je dirais une relation de couple. Avoir quelqu’un avec qui partager ma vie serait fort plaisant.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
C’est sûr et certain que dans dix ans je serai pédiatre. J’aurai mon propre cabinet et ma clientèle fidèle avec laquelle je serai habituée. Je serai sans doute mariée avec un ou deux enfants. Si ma carrière est quelque chose de vitale pour moi, je tiens également à avoir une vie de famille bien remplit. J’envisage également d’acheter une maison, à WOS où ailleurs. C’est sûr que j’ai grandit dans cette petite ville et que j’aimerais y demeurer toute ma vie, mais qui sait où le vent me portera ?? Évidement, j’aimerais garder le contact avec mes parents et mes vieux amis. Ce sont les personnes qui ont comptés le plus dans ma vie et j’ose espérer que ce sera toujours ainsi. Bref, j’aspire à être heureuse et en santé. C’est tout ce qui compte.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Chouquette. ÂGE: J'ai 23 printemps. PAYS: Canada. PRÉSENCE: 4/7. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? J'ai déjà été ici, mais ça fait VRAIMENT longtemps. PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? PI. AUTRE CHOSE À AJOUTER? I love you.

Avant toute chose, je tiens à vous dire que ma vie n’a rien de commun. J’ai toujours menée une existence assez marginale et je m’en suis très bien accommodée. C’est à Venise en Italie que j’ai vue le jour. J’aimerais bien vous dire que ma mère était une très belle femme au tempérament doux, tendre et protecteur, mais malheureusement, je ne le peux pas puisque je ne l’ai jamais connue. Elle m’a mise en adoption dès ma naissance puisqu’elle ne pouvait pas prendre correctement soin de moi, ce que je prends pour un réel geste d’amour au bout du compte. C’est donc à White Oak Station au Canada que j’ai grandit. J’ai été adopté par un couple gay qui, étant ensemble depuis déjà quelques années, souhaitait plus que tout avoir un enfant. Mon premier père s’appelait Francis. Il s’agissait d’un jeune artiste peintre qui aspirait à un monde hippie remplit d’amour et de paix. Le deuxième se prénommait Athonio, alias Tatianna. Il s’agissait d’un afro-américain qui était drag queen quelques soirs par semaine dans une boîte du coin. Vous devez vous dire qu’en tant que fille j’ai dû avoir une enfance bien malheureuse, mais en vérité il s’agissait du meilleur couple de parent que j’aurais pu rêvée d’avoir. Non, nous n’étions pas une famille typique et nous ne roulions pas sur l’or, mais nous nous aimions sincèrement tout les trois et c’est tout ce qui comptait. Mes deux pères m’ont toujours encouragés à réaliser mes rêves et m’ont toujours assurés que tout m’était possible. Mon enfance a été heureuse. Peut-être même beaucoup plus que la vôtre.

C’est à l’adolescence que les choses se sont corsées. En effet, si j’avais toujours jugée qu’avoir pour parents un couple d’homosexuels était une chose tout à fait naturelle, on a vite fait de me rappelés que ce n’était pas du tout le cas lorsque je suis entrée au lycée. On s’amusait à me charrier au sujet de mon adoption et sur ma famille atypique, on se moquait de moi, on saccageait mon casier, … Ma vie était devenue un véritable enfer et bien que je ne puisse me résoudre à avoir honte de ce que j’étais, je ne pouvais m’empêcher de constater que j’étais bel et bien différente des autres. Je n’étais pas riche comme la plupart des membres de la clique la plus populaire du lycée, je n’avais pas une maman ni un tempérament typique de ce pays. Je me sentais étrangère à eux et petit à petit, je me suis repliée sur moi-même. Je me contentais de travailler d’arrache-pied afin d’avoir les meilleurs résultats possibles. Bien qu’on me rabaisse toujours, j’avais tout de même mes rêves et mes ambitions. Je souhaitais devenir pédiatre afin de venir en aide aux enfants malades et aux familles qui en avaient le plus besoins. Du coup, je bossais comme une forcenée, oubliant petit à petit les moqueries des autres. À la longue, elles sont même devenues insignifiantes à mes yeux. Je commençais peu à peu à prendre mes intimidateurs en pitié, me disant qu’ils devaient avoir une bien misérable vie pour la gaspiller à faire du mal aux autres. Je suis enfin parvenue à me faire quelques amis sincères et j’ai oubliée les autres. Comme je l’ai dit, ils n’avaient aucune importance.

Les années ont passées et j’ai enfin pue sortir de l’enfer du lycée. Je suis entrée en médecine à l’université dans le but de réaliser mon rêve et j’ai enfin pu laisser cette bande de crétins imbus de leurs personnes derrière moi pour ne garder à mes côtés que mes véritables amis. J’aurais pu quitter White Oak Station afin d’aller étudier à l’extérieure et découvrir de nouveaux horizons, mais il faut croire que je ne me sens toujours pas prête. De plus, je ne me sentirais pas capable de quitter ma famille. Mes deux pères sont tout ce que j’ai de plus cher au monde et je ne compte pas les abandonner. Il y a un an, je suis enfin partie en appartement. Je me suis décrochée un boulot en tant que barmaid et depuis, je me débrouille comme je peux. Je sais que je ne roulerai pas sur l’or tant que je n’aurai pas terminée mes études et que je ne serai pas pédiatre, mais j’ai confiance. Mon tour viendra. En attendant, je tente de profiter de la vie sans brûler la mèche par les deux bouts. Je ne suis pas une grande rebelle. Je ne sors pas trop souvent, je ne fume pas et je ne me drogue pas. Je suis pour beaucoup la petite fille sage idéale. Comme on dit, il faut faire des sacrifices pour arriver à ses fins, et si ça signifie gâcher un peu plus ma vie sociale et bien d’accord.