une famille loufoqueLorsqu’on est enfant, on est souvent contraint de recevoir des moqueries de la part des autres enfants. Ils sont souvent cruels l’un envers l’autre, et cela ne va pas s’améliorer. On peut parfois se demander de quel côté on pouvait mettre Tamie. Elle était plutôt franche, et ce dès son enfance. Il faut avouer que la situation, dans laquelle elle se trouve, l’a beaucoup aidé à se forger un sacré caractère. Tamie ne se laisse pas marcher sur les pieds, et c’est plutôt une bonne chose, parce que dans la vie, il y a beaucoup de personnes qui cherchent à vous déstabiliser.
« Faut pas trainer avec Tamara, c’est une fille bizarre. Elle a trois parents. » Du haut de ses dix ans, Tamie n’hésitait pas une seule seconde à répondre à ses moqueries dont elle était victime. Et si parfois il fallait en venir à taper la personne qui a eu le malheur de lui dire quelque chose, elle n’a aucun remord à le faire.
« Je préfère avoir trois parents, plutôt que deux gros cons comme les tiens. » On a cherché à la déstabiliser, en critiquant sa situation de famille, mais Tamie sait bien où elle peut taper à son tour, pour pouvoir la déstabiliser en retour. Elle est très observatrice, et curieuse aussi. Les personnes parlent, et il arrive parfois qu’elle ait pu laisser trainer ses oreilles un peu partout.
« Qu’est-ce que tu dis ? » « Moi, au moins, mes trois parents sont présents pour moi. Il est où ton père à toi ? J’suis pas sûre que ta mère te dise la vérité sur ce point. Enfin… j’dis ça, j’dis rien hein. » Un grand sourire au bout des lèvres, Tamie était fière de sa répartie. Cette petite peste ne s’était tout de même pas arrêtée là, et elle était allée se plaindre à leur institutrice. Une réunion avait été planifiée entre ses trois parents et l’institutrice de Tamie. Le soir, en rentrant, on ne peut pas dire que l’ambiance fut présente à la maison. Tamie avait l’impression que ses parents n’arrivaient pas à comprendre ce qu’elle pouvait vivre à l’école.
« Mais ils se moquent tous de moi. » « Ce n’est pas une raison pour répondre ma puce. Laisse les parler, c’est plus simple ainsi. » « Mais… » Sa mère ne lui laissa pas parler, qu’elle lui coupa la parole, ne voulant plus parler de ce qui s’était passé quelques heures plus tôt à l’école où sa fille va.
« Tamie, non. La discussion est close. » Tamie pestait contre elle-même. Elle avait vraiment cette impression que ses parents n’arrivaient pas à la comprendre, mais après, elle n’a que dix ans et on commence à se rebeller contre ses parents à cette époque. C’est vrai que ce n’est pas évident de vivre dans une famille avec trois parents. Pour la petite histoire, son père s’est rendu compte qu’il était attiré par les hommes lorsqu’il était à l’université. Sa famille l’a plutôt mal vécu et ils ont décidés de couper les ponts avec lui. Ce n’est que six ans plus tard qu’il a rencontré celui qui partage sa vie désormais. Au bout de quelques années de vie commune, ils ont décidés d’avoir un enfant. Ils ont pensés à l’adoption, mais les démarches restent tout de même très longues. C’est à ce moment là que la meilleure amie est arrivée dans le tableau. Elle n’arrivait pas à trouver l’homme de sa vie, et elle se rendait aussi compte qu’elle vieillissait et qu’elle voulait un enfant. Elle avait même pensé à procéder à une insémination artificielle, parce que son désir d’enfanter était de plus en plus présent. A tous les trois, ils ont réussi à trouver un compromis. Ils auront essayés plusieurs fois de concevoir un bébé, et au bout de trois mois, la bonne nouvelle arriva. Elle était enceinte. Il a été convenu qu’ils seront tous les trois ses parents, et qu’ils vivront sous le même toit, pour ne pas perturber trop l’éducation de la petite Tamie. Ils étaient tous les trois proches donc c’est plutôt pratique. Tamie n’a aucun reproche à leur dire par rapport à leur éducation. Ils ont toujours tout fait pour elle, et lui rendre la vie plus belle. Tamie ne pourrait pas les remercier assez pour tout ce qu’ils ont pu faire pour elle. Elle aime ses trois parents, et bien qu’elle ne vive plus avec eux aujourd’hui, elle est restée tout de même très proche d’eux. Elle n’a rien à envier aux autres familles. La sienne est exceptionnelle.
le premier amour« Dis, tu viens à la soirée chez les Coleman ce soir ? » Elle fit cette remarque tout en sautant sur le lit de Tamie.
« J’peux pas Jamie. » La blonde était installée à son bureau, et notait quelques idées sur un bout de papier alors que sa meilleure amie était en train de s’adresser à elle depuis plusieurs minutes maintenant. Cherchant aussi à la motiver pour aller à cette soirée où elles étaient invitées toutes les deux ce soir. Jamie adorait les soirées, et elle avait envie que sa meilleure amie l’accompagne ce soir. Si elle arrivait à la faire bouger de son bureau.
« T’es bien trop sérieuse. » « Il le faut si j’veux obtenir une bourse pour l’université. » « T’es pas drôle. » Jamie se mit à soupirer, avant de se laisser tomber sur le lit de sa meilleure amie. Jamie se contenta d’observer le plafond de la chambre de sa meilleure amie, sifflant quelques fois comme pour perturber un peu Tamie. Et puis, au bout de quelques minutes sans réussir à motiver sa meilleure amie, Jamie se leva du lit de son amie blonde, avant d’aller fouiller dans son armoire.
« J’peux savoir ce que tu fais ? » Tamie avait posé son stylo, et se leva de son bureau avant de se rapprocher de Jamie, qui était en pleine séance d’essayage dans l’armoire de Tamie.
« Je nous cherche deux superbes tenues pour ce soir. » Tamie avait capitulé. Elle irait à cette fête avec sa meilleure amie. Et au final, la blonde pouvait remercier son amie de l’avoir poussé à venir avec elle à cette soirée, parce que c’est durant cette soirée que Tamie a rencontré Ben. Elle pourrait décrire cette soirée en détaillant absolument tout, un peu comme si elle s’était produite la veille alors que celle-ci date tout de même de quelques années. Tamie cherchait sa meilleure amie mais elle était introuvable. Elle avait donc pris un verre et elle s’était réfugiée dans une des nombreuses chambres de la maison. Tamie s’était posait sur le lit, avant de commencer à chantonner quelques mots.
« T’as une belle voix. » Tamie s’était arrêtée de chanter, surprise qu’il y ait une autre personne dans cette chambre.
« Pardon. Je… je pensais être seule. » C’était évident en même temps parce que sinon elle ne se serait pas permise de chanter.
« Je voulais pas te faire peur. » C’était facile de se rendre compte qu’elle avait flippée. Elle se sentait mal à l’aise, et elle s’était levée rapidement du lit, tout en remettant ses mèches de cheveux blonds derrière ses oreilles. Il esquissa alors un sourire avant de se rapprocher d’elle, s’installant à son tour sur le lit. Tamie ne tarda pas à s’asseoir de nouveau.
« Tu t’ennuyais à cette soirée ? » Tamie haussa alors les épaules, avant de prendre la parole.
« Un peu, oui. Ma meilleure amie m’a laissé en plan. Elle m’a forcée à venir à cette soirée, et elle me laisse tomber. J’me sens pas trop à ma place dans ce genre de maison, c’est un peu bourge pour moi. » « J’comprends. Ce n’est pas la meilleure fête que j’ai organisé. » Elle fut d’autant plus surprise face à ces paroles.
« Oh, merde. J’suis vraiment désolée pour ce que j’ai dis… » Elle ne s’attendait pas vraiment à tomber sur la personne qui vivait ici et celle qui avait organisé cette soirée. Elle s’en voulait, ne savait plus où se mettre. Ben ne put s’empêcher de sourire, avant de prendre de nouveau la parole, pour la rassurer un peu.
« Et si on allait faire un tour ? » Ben se leva de son lit et tendit sa main vers Tamie.
« Mais… et ta soirée ? » « Ils se débrouillent très bien sans moi. Et puis… j’préfère passer le reste de ma soirée en bonne compagnie. » Tamie se sentir rougir, mais elle avait tout de même accepter de faire un tour avec lui. Ils ont marchés dans la ville pendant plusieurs heures avant qu’il ne la ramène chez elle. Rien ne s’est passé entre eux durant cette soirée-là, ils ont simplement parlés. Et puis, ils se sont revus quelques temps après, se rendant compte qu’ils fréquentaient la même école. Et à partir de ce moment-là, ils ne se sont plus quittés. Du moins, c’était ce qui était prévu.
un départ pour l'inconnu« I just want to see you, when you’re all alone. I just want to catch you if I can. I just want to be there, when the morning light explodes. On your face, it radiates. I can’t espace… » Ben était en train de chanter une des chansons que Tamie préférait, et il ne s’était pas rendu compte qu’elle venait de se réveiller à ses côtés.
« I love you ‘till the end. » La blonde avait commencé à chanter à son tour, mêlant sa voix à celle de son petit-ami. Ben posa sa guitare sur le sol, avant de prendre Tamie dans ses bras.
« J’suis désolé ma puce. J’voulais pas te réveiller. Tu m’connais, impossible de m’empêcher de jouer. » Tamie esquissa un sourire avant de poser ses lèvres sur celles de Ben, pendant quelques secondes.
« J’adore t’entendre la jouer. » Une chose est sûre, tout se passe bien dans leur couple. C’est un peu comme si Ben et Tamie s’aimaient comme au premier jour de leur relation. Tamie se retrouvait désormais à l’université et elle suivait des études de lettres. Elle brillait dans ses études, s’imaginant déjà travailler pour le journal local. Elle n’a entendu que du bien sur ce métier, et elle reste persuadée que journaliste pourrait être celui qui lui convient. Tout semblait parfait, Tamie avait tout ce dont elle désirait. Ses parents étaient autant présents pour elle, ses pères ainsi que sa mère. Jamie suivait des études dans la même université qu’elle, bien qu’elle se soit dirigée vers un autre cursus que les lettres. Et puis, elle avait Ben. Leurs sentiments se renforçaient au fur et à mesure des années qui passaient. Tamie ne pouvait pas confirmer que Ben était l’amour de sa vie, celui avec qui elle terminerait sa vie, mais elle pouvait se permettre du croire. Pour l’instant, ils étaient ensembles tous les deux, et tout se passait pour le mieux. Du moins, c’était avant qu’une nouvelle vienne perturber son quotidien. C’était un soir, alors qu’elle rentrait dans le petit studio que Ben louait. Il n’était pas allé à l’université, profiter un peu pour faire une pause, et avait pris un petit boulot dans une boutique de musique.
« Il faut qu’on parle, Tamie. » En général, ce genre de remarque n’annonçait rien de bon. Tamie n’était pas certaine de vouloir entendre la suite, mais il le fallait.
« Je suis malade. » Ben semblait si sérieux que Tamie ne pouvait que le croire. Elle vient s’asseoir à ses côtés, et Ben ne tarda pas à prendre sa main dans la sienne.
« J’ai un cancer. » C’est comme si le monde de Tamie s’écroulait.
« Tu dois te faire opérer quand ? » Oui, maintenant certains cancers pouvaient être guéris si on procédait à une opération. En voyant le regard de Ben, Tamie connaissait sa réponse. Elle le connaissait si bien qu’elle n’a pas eu besoin de l’écouter lorsqu’il fit sa dernière remarque.
« On ne peut pas m’opérer. » Ce soir-là, Tamie n’avait pas réussi à dormir. Elle tentait de trouver une solution. Elle ne pouvait le perdre, elle ne voulait pas. Il comptait bien trop pour elle et elle ne se voyait pas continuer sans lui. En plein milieu de la nuit, Tamie se mit à secouer doucement Ben, pour pouvoir le réveiller.
« Qu’est-ce qui se passe ? » Tamie se blottie dans ses bras après qu’il ait ouvert les yeux, prenant une profonde inspiration, avant de prendre la parole.
« Et si… et si on partait ? » « Partir où ? » « Où tu voudras. Tu m’as bien dit que tu voulais faire le tour du monde, non ? On a qu’à le faire. On laisse tout tomber, toi ton boulot, moi mes études de lettres, et on part, tous les deux. » « C’est insensé. On ne peut pas faire ça, Tamie. Surtout toi. C’est comme si tu faisais une liste avec toutes les choses à faire dans ta vie, classé par ordre chronologique. Tu perturberais tout en partant faire le tour du monde. » Tamie desserra l’étreinte et se redressa.
« Je suis sérieuse Ben. Qu’est-ce qui nous en empêche ? » Et puis, ce fut au tour de Ben de capituler. Tamie esquissa un grand sourire, avant de se pencher pour récupérer la guitare de Ben, qui était sur le sol à ses côtés.
« Tu me la joues ? » Ben se mit à sourire à son tour, avant d’attraper la guitare.
« Seulement si tu chantes. » Son petit-ami commença à jouer le morceau, et Tamie se mit à chanter.
« I just want to be there, when we’re caught in the rain, I just want to see you laugh not cry. I just want to feel you when the night puts on its cloak. I’m lost for words don’t tell me. All I can say, I love you ‘till the end. »le retour au bercail« Dernier appel pour le vol à destination de White Oak Station. Veuillez vous rendre immédiatement en porte A82 pour l’embarquement. » Tamie avait la tête baissée, observant son billet d’avion entre les mains. Elle se trouvait actuellement à l’aéroport JFK, à New York et son vol était pour rentrer dans sa ville natale. Elle semblait tellement hésitante et pourtant elle se rendit à la porte d’embarquement. Lorsqu’elle fut dans l’avion, elle avait vraiment l’impression que cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas posée les pieds à White Oak Station. Après tout, c’est un peu le cas, puisque depuis qu’elle a tout claquée, ses études comme ses amis, Tamie n’est pas revenue. Elle a tout de même gardé contact avec ses trois parents. Dès qu’elle visitait une nouvelle ville, elle écrivait une carte postale, et elle l’envoyait à ses parents. Tamie était au courant que le cancer de Ben ne pouvait pas être opérable et qu’il n’allait pas rester auprès d’elle toute sa vie, comme elle aurait aimé l’espérer. Faire ses voyages avec lui, c’était un moyen de lui montrer qu’elle l’aimait, et qu’elle voulait passer le reste de ses jours en sa présence. Comme il lui avait dit clairement lors de leur rencontre, elle s’en fichait des autres, il suffisait d’être en bonne compagnie. Et c’était le cas avec Ben. Ils auront voyagés pendant plusieurs années, rencontrés beaucoup de personnes extraordinaires avec qui Tamie a gardé des contacts. Ils travaillaient que lorsqu’ils en avaient besoin, trouvant des petits boulots à droite et à gauche pour pouvoir subvenir à leurs besoins, et puis c’est tout. Et puis, au bout de plusieurs mois, de nombreux mois d’aventures, Ben est décédé. Pendant un moment, Tamie fut inconsolable. Ce qui était tout de même normal puisqu’elle était amoureuse de lui, il fut son premier et son unique amour. Tamie marchait dans l’allée de l’avion qui la ramènerait chez elle, à la recherche de sa place.
« Excusez-moi. Ca vous dérangerait de changer votre place avec moi ? On m’a installé côté hublot, et j’ai un peu le vertige. » Elle adressa un sourire à son voisin d’avion, un charmant jeune homme, surement plus vieux qu’elle mais elle ne se permit pas de lui poser la question.
« Oh, oui. Bien sûr. » « Merci. » Ils échangèrent alors leurs places tous les deux, et ils ont même pu parler pendant les plusieurs heures de vol. Il était plutôt cool. Certes, il aurait pu être un psychopathe qui sort de prison, elle ne l’aurait même pas remarqué. Après les années qu’elle vient de passer un peu partout dans le monde, Tamie a un peu pris l’habitude de faire confiance sans se méfier. De toute évidence, elle sait se défendre, et elle est plutôt franche donc bon s’il y a quelque chose qui l’a chiffonne, elle le dira sans hésiter.
« Je peux vous demander pourquoi vous vous rendez à White Oak ? C’est une petite ville, peu de monde la connaisse. » « Je viens retrouver ma sœur. » Oh, intéressant. Elle doutait cependant qu’elle la connaisse puisque cela fait tout de même quelques années qu’elle est partie.
« Et vous ? » Qu’est-ce qu’elle pouvait répondre à cette question ? Elle vient pour enterrer son petit-ami, qui vient de mourir d’un cancer, puisqu’ils viennent tous les deux d’ici. Non. Tamie ne pouvait pas se permettre de faire ne remarque comme celle-ci.
« Je viens rendre visite à ma famille. » Oui, c’était bien mieux ainsi. Le feeling était tout de même bien passer entre eux et ils ont parlés d’un peu tout et rien durant les heures dans l’avion. Au moment où ils atterrirent à White Oak Station, Tamie récupéra son bagage à main qu’elle avait placée au dessus.
« Au fait. Je m’appelle Tamie. » Oui, elle peut au moins lui dire son prénom avant de partir.
« Enchanté Tamie. Moi, c’est Tobias. » Tamie esquissa de nouveau un sourire avant de quitter l’avion et d’attendre que ses affaires en soute arrivèrent, notamment le cercueil où reposait le corps de Ben. L’enterrement était prévu pour dans quelques jours. Tamie ne savait pas trop si elle allait rester après. Et puis au final, elle se retrouvait tellement seule que ça lui faisait plaisir de retrouver ses parents. Ils lui avaient tellement manqués tous les trois. Cela fait désormais un mois que Tamie est de retour à White Oak Station. La blonde n’a pas eu le courage de repartir. Elle a trouvé un poste de serveuse dans un café, ce qui lui permet de payer le loyer de son studio ainsi que ses factures. Elle aurait pu retourner chez ses parents, mais elle était tellement indépendante depuis ces quelques années qu’elle préférait continuer ainsi. Depuis la mort de Ben, Tamie avait décidé de vivre au jour le jour, profitant de chaque instant.