Et si on avait un chez nous ?

Six mois, c'est à la fois terriblement court mais en même temps plutot long. Serais-je devenu philosophe en six mois ? Non non, aucun risque, ne vous inquiétez pas pour ça, ce n'est pas près d'arriver ! J'ai juste réalisé pendant ces six derniers mois qu'il pouvait se passer des choses extraordinaires, des moments tellement puissants qu'on les vit bien trop vite. Six mois c'est le temps que j'ai passé avec une fille extraordinaire, merveilleuse, celle qui me faut. Vous savez, LA fille. Celle qui dort dans la chambre à coté pendant des mois alors que sa place devrait être dans votre lit. Hm, ouais je vous l'accorde, dit comme ça on dirait que je fantasme sur ma soeur mais ce n'est pas le cas, je le jure ! Au pire, je n'ai pas de soeurs... Je parlais donc bien évidemment de Mila, ma colocataire, celle à qui j'ai enfin réussi à révéler mes sentiments, merci la vodka. Et depuis, c'est comme si tout était une évidence, je suis heureux. Certes, on se dispute tous les jours, ou à la limite tous les deux jours les semaines de fête mais pas plus, ça nous manquerait sinon. Nos boudages sont intempestifs, ils ne cessent jamais mais ne durent pas plus d'une demi heure en cas de groooos problèmes. Comme des enfants, comme des gamins fous amoureux à qui les adultes disent que ça leur passera alors qu'eux savent pertinemment que c'est plus fort que ça.

Tellement fort et tellement important que j'aimerai bien passer la seconde. Enfin la troisième, ou la quatrième, tout dépend de comment vous comptez les étapes. Parce que les étapes ne sont pas rangées dans le même ordre pour tous e puis nous n'avons d'ailleurs peut-être pas tous les mêmes étapes et.. Lucas, les faits, reviens aux faits. Donc mon étape du moment est d'emménager avec elle.Oui je sais nous vivons déjà ensemble mais je veux dire juste avec elle. Autrement dit je veux pouvoir poser vraiment mes affaires dans notre chambre, je ne veux plus traverser le couloir pour aller dans la sienne, je ne veux plus devoir faire doucement parce que tu comprends Apolline elle est toute seule ce soir et puis Franciis et Daphné ils se sont disputé alors on est discret hein ! Enfin vous voyez... Je veux notre chez nous, je veux manger H24 des fondants au chocolat et des pizzas surgelés parce que sans Apolline c'est les seules choses qu'on serait capable de se faire. Je veux me faire engueuler parce que j'aurais pas rangé mes chaussettes et que je ne pourrais plus dire qu'elles sont à Francis. Je veux vivre avec elle, avoir notre chez nous. Mais je sais d'avance qu'il va falloir négocier et pas qu'un peu... J'arrive donc ce matin là dans la chambre de la blondinette, ou brunette suivant le reflet du soleil en fait, avec un plateau de petit déjeuner tout beau tout prêt pour nous deux et le pose sur le lit en m'asseyant à coté d'elle :

" Hé ma marmotte, y'a du chocolat à déballer du papier alu ce matin... On se lève ! Aller, on ouvre les yeux sinon c'est moi qui mange touuuut "

Je lui parle avec une voix douce, en passant mes doigts dans ses cheveux doucement. Même le matin elle est belle. Je suis aveugle ou amoureux ? Ou alors je sors avec Miss Monde. Ouais ça doit être ça, Miss Mila Monde !

Et si on avait un chez nous ?

Ndijeojderi. Non, vraiment. Neojdizkee ! Ça résume bien mon état d'esprit, je pense. Mon état d'esprit de là, de suite, et de cette année, aussi. Coucou 2015 ! Après avoir dansé et chanté de nombreuses chansons toutes plus nulles les unes que les autres, et après avoir perdu moult parties de Monopoly, on a décidé de faire un récapitulatif de l'année qui venait de s'achever, en ce premier janvier, avant d'aller se coucher. Un peu comme un Thanksgiving, oui. Apolline était heureuse de tout l'amour qu'on lui porte et qu'on se porte, de cette colocation, des études qui se passent bien et de sa famille qui va bien et elle souhaitait que ça dure encore. Francis était d'accord avec elle et n'a pas rajouté grand chose, peut-être encore plus de moments de bonheur si c'était possible. Lucas, mon beau et à moi Lucas, a tenu à dire que 2014 l'avait comblé en amour et qu'il espérait que 2015 en ferait autant, et ce en m'appuyant un regard et j'ai ri. Pas parce que je ne comptais pas ne plus l'aimer en 2015, mais parce que ça m'était clairement destiné et c'était nerveux, en fait. Moi, j'ai remercié 2014 de nombreuses choses : les amis d'être toujours là et d'être eux, la réussite scolaire et aucun problème d'argent, mais aussi et surtout l'amour et Lucas. Avec qui je sors depuis six mois maintenant, et c'est juste... Jioadijizojoizef. Incroyable. Et donc pour 2015 je souhaite que toutes ces choses perdurent, que je puisse toujours avoir le temps de peindre lorsque je commencerai – enfin ! – à donner des cours d'histoires à des adolescents fatigants. En bref, 2014 a été superbe et j'y repense avec euphorie, et je ne souhaite qu'une belle continuité de cette année pour la suivante. Comme tout le monde, en fait.

Et donc, nuygtderdttg aussi parce qu'après m'être couchée tôt ou tard ? je suis ultra fatiguée... Et pourtant on essaie de me réveiller. C'est cruel, d'accord ? Un premier janvier, la loi devrait faire qu'on n'a pas le droit de se lever avant au moins quinze heures du matin, c'était la petite référence musicale !. Mais mon petit-ami, futur avocat, ne connaît que les lois qui existent, et pas celles qui DEVRAIENT exister. Et donc il vient me réveiller et, et, et... Ugh. « Hé ma marmotte, y'a du chocolat à déballer du papier alu ce matin... On se lève ! Aller, on ouvre les yeux sinon c'est moi qui mange touuuut. » Alors, même s'il a des bons arguments, qu'il est gentil parce qu'il a fait le petit déjeuner et qu'il me parle doucement en me caressant les cheveux joizjiejqis point faible coucou pour ne pas m'agresser et qu'il doit certainement sentir bon aucun rapport mais j'avais envie je proteste. Ouais, je suis vile et je proteste ! « Maiiiiiiiiiiis, non ! » Dis-je en ouvrant tout de même les yeux pour pouvoir le regarder d'un air accusateur. Pff. Il est vraiment trop mignon, en plus, c'est difficile de lui en vouloir. « Pourquoi ne dors-tu pas ? » Tu es en train d'enfreindre la loi définie par moi-même et pour ça... Tu devrais être puni ! Oui, tout à fait absolument ! Il devrait être dans mon lit et on devrait être en train de dormir mais au lieu de ça... Hum, on est dans et sur mon lit, en train de se réveiller / discuter / bouder / pas dormir en tout cas. Il n'y aurait pas le plateau repas rempli que j'oserai l'attaquer avec l'un de mes oreillers mais bon. Je l'aime et j'apprécie ses efforts, donc je finis par soupirer, me redresser dans mon lit pour pouvoir aller me coller contre lui et prendre place dans ses bras. Gnnn, câlin. Et j'avais raison, il sent bon ! « Cinq minutes, j'me réveille. » je marmonne en refermant les yeux. Oui, je vous jure, je me réveille ! Lentement... Mais sûrement. Ahem. Chut, je compte me rendormir en fait mais c'est entre moi et moi !

Et si on avait un chez nous ?

Je ne peux que sourire quand je vois ce petit bout de femme, mon petit bout de femme, ouvrir les yeux en gémissant tout son désespoir comme si elle portait la misère du monde sur ses épaules. Elle me fait rire, elle rend ma vie plus facile au quotidien, tout va mieux quand elle est là, je ne peux pas l'expliquer, c'est ainsi. Je ne pensais pas m'attacher un jour autant à quelqu'un. Oui je sais je suis un nounours rempli d'amour mais d'amour de la famille, d'amour pour mes amis mais l'amour avec un grand A, je n'ai jamais été un pro. La preuve dernièrement avec Azel. Derrière mon mètre quatre vingt dix et mes bouclettes, je suis gauche comme pas possible et je fonds devant les responsabilités. Un grand gamin, je le sais. Et pourtant avec elle, je me sens pousser des ailes.Non je ne me drogue pas au redbull. Oui je sais que vous y avez pensé aussi. Alors oui je me lève instinctivement avant elle, oui je lui prépare un petit déj au lit, oui je me vois emménager avec elle. Et non je ne peux toujours pas l'expliquer. " Parce que même la nuit, t'es une pile électrique ! Tu m'as encore martyrisé toute la nuit ! lançais je en prenant mon faux air de chien battu, ce petit air qui la fait totalement craqué, je le sais. Et puis avant qu'elle est eu le temps de répondre, je rétorque : " Et aussi peut-être, un peu... beaucoup parce que mon estomac m'a appelé plus fort que le sommeil ! Avouons le au moins. J'avais faim. Encore et toujours. Je peux vivre sans dormir, j'en suis sur. Mais sans manger ? IMPOSSIBLE ! Je souris donc à ma petite amie en lui donnant la vraie raison avant de la prendre dans mes bras, bras dans lesquels elle se hisse difficilement. Elle est tellement mignonne...

Voyant le mal qu'elle a à tenir contre moi, je pose le plateau au pied du lit et me glisse sous la couette à ses cotés, elle préfèrera surement ça et puis au pire je ne crois pas que le jus d'orange et les pains au chocolat vont refroidir non ? Et effectivement, elle préfère ça. Elle ne perd pas une seconde pour se blottir de nouveau contre moi, sa tête sur mon torse alors que ma main retrouve sa position fétiche : dans ses cheveux ! Je crois que c'est encore un de nos points communs. Elle pourrait passer des heures à jouer avec mes bouclettes, bouclettes que j'ai d'ailleurs laisser repousser depuis que l'on est ensemble. Elle aime tellement ça et j'aime tellement qu'elle joue avec. Et inversement, je pourrais passer des heures à glisser mes doigts dans les siens pour m'endormir. Je suis même prêt à parier que je le fais en dormant ! Il parait qu'on est mignon quand on fait ça... On doit avoir l'air de deux ados avec les yeux en coeur mais bon on est mignon. " T'arrives toujours à me faire craquer, tu triches j'suis sur ! Avoue tu m'as ensorcelé avec ces yeux de... tes yeux quoi ! " Impossible de décrire ce regard ou de l'assimiler à un autre. C'est son regard et ... waw. Je la regarde encore en caressant sa tête et réalise que je suis drolement bien, parfaitement bien, juste bien. Et ça suffit en fait. Mais vu que mon estomac est aussi développé que ma langue, je reprends assez vite la parole. Elle va râler je le sais, elle déteste que je parle le matin. Mais elle parle le soir quand je veux dormir ou quand on... enfin elle parle quoi ! Alors moi je parle le matin, et toc : " Fais moi un bisous ! Mais les yeux ouverts sinon ça compte pas ! Et... si tu résistes j'ai une technique infaillible pour te réveiller assez vite... finissais je avec un air malicieux en descendant mon autre main sur son ventre, glissant le bout de mes doigts sur son bas ventre doucement. Bref, vous voyez comment je veux la réveiller ma Mila. Non je ne compte pas la chatouiller si vous aviez un doute..