~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Ce n'est pas encore fini...puis honnêtement, je crois bien que je vais y rester pour l'infini. Tout le monde me parle lentement, très très lentement, un peu comme s'ils avaient remplacés leurs langues par un centaines d'escargots. Une fille, belle comme un coeur m'a un jour confié qu'ils me pensaient tous très "con" et qu'ils ne voulaient pas s'emmerder à répéter trois fois. Je crois qu'ils me pensent plus bête que je le suis vraiment. Je fais en dix jours ce qu'ils font en deux mais je sais ce que c'est que d'avoir les larmes aux yeux, le coeur brisé et des papillons plein le bide. Quand on me bouscule, je sais que ce sont eux, les "cons" et lorsqu'il embrasse ma joue, l'amoureux, c'est lui.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Je crois que je suis heureux seulement quand mon amoureux me fait des bisous de grand. J'ai très très très chaud, puis j'ai les joues toute rouge et je m'en fou de ne pas pouvoir respirer. Alors que lorsqu'il n'est pas là, je regrette même ça, de respirer le même air que les gens intelligent. Et...je m'en veux tout le temps, je m'en veux pour ma maman qui fait semblant d'être courageuse alors qu'elle se retient de pleurer en me regardant. Je m'en veux pour mon papa qui a honte de parler de moi. Puis je m'en veux aussi pour mon amoureux de ne jamais, jamais, jamais être assez bien pour lui. C'est pour ça que je fais semblant d'être content tout le temps. Si je dois pleurer, je préfère le faire en secret et me cacher. Ce n'est pas grave si je suis blessé, je suis qu'un crétin de toute façon, en quoi c'est important ?

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
J'espère que je serais encore avec Zenon...je crois bien que oui, parce que même s'il ne veut plus de moi je serais incapable de m'éloigner de lui. Déjà, je me vois loin de papa et maman. Je les aiment fort fort fort mais je veux pas qu'ils aient à s'occuper d'un crétin éternellement. Puis je crois que ça ferait plaisir à papa que je sois plus là. J'espère que dans dix ans, je serais quelque part à faire de jolie livres de dessins pour les enfants. Parce que je crois que personne ne peut les comprendre autant que moi. Puis je veux faire des livres spécialement pour les enfants "crétins", comme ça, ils sauront qu'ils ont quelque part un vrai copain et que même si je ne les voient jamais, moi je sais, je sais ce que ça fait que de grandir avec un bout d'adulte en moins.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: sarah, javanaise. ÂGE: 21 ans. PAYS: france. PRÉSENCE: 7/7 en présence réduite le weekend   . COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? je le connais depuis longtemps déjà.  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? je sais qu'oscar est super jeune et tout ça, mais si quelqu'un veut être son ami...   .

Maman m'a un jour expliquée que j'étais né à l'envers et que le docteur m'a secoué si fort qu'un bout d'adulte c'est brisé contre le sol. En mille morceaux, comme la grosse tasse à fraises que j'ai cassé la semaine dernière. C'est pourquoi, m'a t-elle murmuré, que jamais, au grand jamais, je ne saurais ce que c'est que d'avoir mal comme un grand. Que je ne me soucierais ni d'hier ni de demain. Que je n'aurais que faire des crédits, des tromperies, des calcules d'imposition, de la physique cantique et du sens de la vie.
Et lorsque je lui demande ce qu'il me reste, maman me confie, tendit qu'elle embrasse mon front que tout ce que je pourrais faire désormais, c'est d'apprendre à être grand à ma façon.
Et...
Je crois que je commence tout doucement à mettre des mots sur ce qu'elle a voulu me faire comprendre ce jour-là.
Le monde est incroyablement étrange, si bien que je suis incapable dire qui sont les imbéciles dans cette histoire.
Eux ou moi ?
moi ou lui ?
Eux, lui, puis maman un peu aussi.
Parce que j'ai peur de ce que demain signifie. Est-ce que le garçon assis derrière moi va encore passer toute l'heure de mathématique à enfoncer son stylo dans mon dos ? et pendant la récré, vais-je devoir rester tout seul dans mon coin ou quelqu'un va se décider à venir me parler ? Comme la jolie fille qui me caresse les cheveux ? et ceux qui m'invitent parfois à boire de la "vodka" quand le soleil ne brille pas ?
Et puis...
Si je ne me contrôle pas ?
Si j'ai l'air trop "con" ?
Si je ris trop fort ?
Si je pleure ?
Demain devrait disparaître.
Définitivement.
S'il n'existait plus, alors je n'aurais plus peur de me réveiller le matin. Mais maman dit que Demain ne se gomme pas. Même pas à l'effaceur, que c'est un truc qu'on supporte, qu'on regarde et qu'on affronte.

Comme l'absence de ses yeux sur moi lorsqu'on est dans la même pièce tout les deux.
Il n'aime pas trop montrer que l'on se connait lorsqu'on se frôle près des casiers. En cachette, mon amoureux me prie de ne jamais rien dire et de faire comme si de rien n'était. Il appelle ça un jeu et confie que c'est pour notre bien à tout les deux.
Son sourire et la façon dont il souffle ça me brise le coeur et j'en pleure lorsqu'il ne me regarde pas.
Parce qu'il le pense aussi: que je ne qu'un crétin. Je le sais.
Il m'aime pour se rassurer.
Il embrasse ma joue parce qu'elle est aussi douce que le dit maman.
Il me prend dans ses bras parce qu'il n'arrive pas à se serrer tout seul.
Et que je le fais si bien, l'enlacer tendrement.

Je suis incapable de réciter correctement mes multiplications, je tousse lorsque je "fume" et je retarde tout le monde lorsqu'il faut écrire plus de trois phrases sur le cahier.

Mais je l'aime. je l'aime si fort que j'en oublie d'être assez bête pour le "quitter".

C'est ça, ma façon d'être grand: leurs sourire et supporter.

Après tout, je ne suis qu'un "con".