Tu avais juste eu le temps de prendre une douche, de changer de vêtements et tu avais filé au bar. Tu ne voulais pas éveillé de soupçon sur la réelle nature de ton absence. Tu avais prétexté auprès de tes employés, avoir un problème avec un de tes fournisseurs et qu’il était donc urgent que tu ailles régler quelques modalités puis tu souhaitais voir ta famille après ça. En réalité, tu avais été appelé à effectuer une mission pour la CIA et tu avais du quitter la ville pendant quelques temps. Tu venais juste de rentrer, tu n’avais eu que quelques heures de sommeil lors de ton retour en avion et tu avais une sale mine. Tu tentais donc de masquer cela du mieux que tu pouvais mais la fatigue se lisait sur ton visage. Sur le chemin du travail pour te détendre, tu t’étais fumé clopes sur clopes, te demandant si Magdalena allait te poser des questions. Elle était si curieuse et si.. étrange avec toi. Tu ne la comprenais pas vraiment. Un jour, elle te détestait et le jour d’après, elle frappait à ta porte pour du boulot. Elle était la petite sœur d’Anna et tu savais très bien que si tu ne lui avais pas donné ce travail, tu t’en serais voulu et ça n’aurait pas été correct de ta part. Tu redoutais un peu vos retrouvailles.
Le bar était déjà fréquenté par quelques personnes lorsque tu poussas la porte. Il n’était que dix-huit heures et les gens étaient déjà assis autour d’une bière et semblaient même déjà saouls. Tu avançais vers le comptoir et regardais Magdalena assez active. Tu ne regrettais pas de l’avoir embauchée, elle était devenue un peu comme un moteur indispensable dans ton bar et les gens l’appréciaient. Tu saluais quelques habitués et passas derrière le comptoir retirant ta veste. « Salut » Marmonnais-tu à la jeune femme tout en remontant tes manches laissant entrapercevoir un vieux tatouage que tu avais fait quand tu étais jeune et que tu regrettais déjà amèrement. Bien que vos rapports semblaient, selon toi, s’être apaisés, vous n’en étiez pas moins les meilleurs amis au monde. Elle ne montrait pas vraiment de signe qui montrait une quelconque sympathie à ton égard, elle était souvent sur le qui-vive ou méfiante. Alors tu la laissais s’approcher de toi, tu la laissais t’insulter, te reprocher un tas de trucs, après tout c’était ce que tu méritais non ? Tu n’avais pas souvent la force de riposter mais aujourd’hui tu étais tellement fatigué que si elle te cherchait, tu risquerais de prendre la mouche plus vite que d’habitude. « Tout s’est bien passé durant mon absence ? » Même si le bar était souvent calme et sans trop de conflits, on n’était jamais à l’abri d’un imprévu même si tu savais que si il y avait quelque chose de grave, elle t’aurait vite contacté. Tu ne regardais pas vraiment la jeune femme, tu préférais te concentrer sur autres choses et puis tu ne voulais pas que les expressions de ton visage te trahissent même si il y a bien longtemps maintenant que tu sais jouer de tes expressions.

Magdalena & Jordan

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Réveillée en sursaut, Magdalena soupirait un instant. Depuis plusieurs mois, elle avait des troubles du sommeil. Certaines personnes avaient d’ailleurs remarquées que la rousse n’était plus tout à fait la même qu’auparavant. Il n’est pas difficile de faire le lien entre ses changements chez Magdalena et la disparition de sa sœur ainée. Au moins, ce qui est pratique dans ce genre de situation, c’est que personnes n’osent venir l’embêter. La mort d’Anna est encore récente, et ils sont assez intelligents pour savoir qu’il faut laisser du temps à quelqu’un pour faire son deuil. Magdalena s’était tournée dans son lit pour observer l’heure, et se mit à soupirer de nouveau. Bon, et bien elle ira en cours le lendemain. Son dernier cours de la journée se terminait dans moins d’une heure. Magdalena aurait pu faire acte de présence, mais cela aurait été ridicule. Elle avait surement dû oublier de mettre son réveil en route en rentrant du bar. Magdalena, une fois sortie de son lit, alla dans la salle de bain pour se passer un peu d’eau sur le visage, avant de se préparer pour sortir. Quelques minutes plus tard, Magdalena courrait dans l’appartement, à la recherche de ses clés de voiture. Elle est tellement tête en l’air ces derniers temps qu’elle ne se souvient plus forcément où elle avait déposée certaines choses. De ce fait, elle passe un bon moment à les retrouver par la suite. Finalement, les quelques heures avant de reprendre son service au bar étaient tranquilles. Magdalena se baladait dans les rues de la ville, prenant quelques clichés exploitables pour un futur projet en cours de photographie. Même si elle ne faisait pas tout le temps acte de présence, Magdalena était tout de même très assidue concernant les devoirs à rendre. On lui avait retiré sa bourse d’études en début d’année, parce qu’elle avait complètement lâché ses études suite à l’accident de voiture d’Anna. Elle ne venait plus en cours, et ne travaillait plus non plus. C’est pour cette raison qu’elle repique son année. Alors si elle veut son diplôme à la fin de ses études, il faut tout de même qu’elle travaille sérieusement.

Magdalena était repassée par chez elle avant d’aller commencer son service au bar, pour la soirée. Elle ne voulait surtout pas prendre le risque qu’on abîme son matériel de photo, alors autant le laisser chez elle. Lorsqu’elle passa la porte de l’appartement, la rousse se rendit rapidement compte qu’elle était seule. Sa colocataire ne devait pas être présente. Magdalena prit le courrier, tira celui qui était pour elle, avant de le mettre dans son sac et de filer au bar. Elle arriva plus tôt que d’habitude, à quelques minutes prêt de l’ouverture. Magdalena s’installa directement derrière le comptoir, et servit les quelques clients présents. Le bar se rempli assez rapidement, et ce n’est pas plus mal. Il y aura surement un bon chiffre ce soir encore. Jordan devait revenir de « vacances » ce soir. Il y avait eu un souci avec un fournisseur, et en tant que propriétaire, il devait faire le nécessaire rapidement. Et puis, il en profitait pour aller voir sa famille aussi. Profitant d’un instant de pause, Magdalena s’empara de son courrier, et fit une grimace en voyant une lettre de l’université. Elle n’avait pas besoin de l’ouvrir pour savoir le contenu : son absentéisme. Elle balança la lettre à la poubelle, et tourna la tête quand la porte s’ouvrit. Jordan venait de rentrer dans son bar, passant à son tour derrière le comptoir après avoir salué quelques habitués. « Salut. » Pour toute réponse, Magdalena esquissa un rapide sourire avant de servir de nouveaux clients au bar. « Tout s’est bien passé durant mon absence ? » Une véritable question d’un patron. Magdalena récupéra un plateau d’un serveur, le posa avant de se tourner vers Jordan, qui lui ne la regardait même pas. «  Aucun soucis. On a reçu la commande en début d’après-midi. Elle est dans la réserve. Il ne manque rien. »Oui, parce qu’il ne faut tout de même pas oublié qu’il s’était absenté pour régler ce problème. «  Oh, et ta mère a appelée hier soir. Elle voulait prendre de tes nouvelles. T’étais pas censé passer les voir ? » C’est bien ce qu’il lui avait dit non ?

Tu étais fatigué parfois de ta double vie.  Lasse de devoir mentir à ton entourage, lasse de devoir exercer deux professions pour ne pas que l’on te démasque. Ton métier te plaisait mais parfois il t’arrivait d’avoir envie de tout envoyer claquer, de tout arrêter. Ca n’était pas facile de quitter la CIA, on n’y rentrait pas comme ça comme on ne sortait pas comme ça. Quand on s’engageait c’était au moins jusqu’à l’âge de la retraite. Tu savais que tu avais encore de longues années avant de tirer ta révérence mais après tout, ton métier t’occupait. Ta vie serait surement plus monotone même si avoir une vie normale avait ces bons cotés comme tu pouvais vivre librement sans être traqué. Mais la normalité, toi, ça ne te plaisais pas. Tu semblais aimer mener une double vie, te mettre dans des situations dangereuses. C’était un peu comme un besoin essentiel. Mais tu voudrais bien vivre une relation amoureuse avec la personne que tu aimes sans te préoccuper de sa sécurité. Avec Anna, tu étais bien et il avait fallu qu’elle meure à cause de toi.. Tu n’avais pas réussi à retrouver les traces de ce type mais tu cherchais, tu creusais. C’est pourquoi tu avais prolongé ta mission. Tu avais trouvé une piste et tu l’avais suivi mais tu n’avais rien trouvé, comme d’habitude. Mais ce qui te déplaisait, c’est que Magdalena enquêtait sur la mort de sa sœur et tu avais peur de ce qu’elle découvre.  Tu ne voulais pas qu’elle découvre la réalité parce que tu savais qu’en plus de se mettre en danger, elle risquait de savoir pour toi et ça, ça tu ne voulais pas. Mais si tu lui disais d’arrêter d’enquêter, elle risquerait de comprendre que tu caches quelque chose alors tu tentais de garder un œil sur elle, tout en te montrant le plus distant et professionnel possible.

Tu poussas la porte de ton bar et tu étais quand même soulagé de rentrer chez toi. Même si tu avais du boulot qui t’attendait sur la planche, tu pourrais au moins dormir quelques heures ce soir. Puis tu aimais les habitués, même si les entendre se lasser sur leur triste vie avait tendance à t’agacer, au moins tu étais entouré. Derrière le comptoir, tu préparas déjà quelques consommations à des clients qui te demandaient ce que tu avais fichu pendant tout le temps que tu étais absent. Tu restais vague et tu tentais de changer de sujet du mieux que tu pouvais. Magdalena était toujours aussi professionnelle avec toi mais au moins elle tentait de mettre du sien, du moins c’était l’impression que tu avais. Tu commençais à faire la plonge de quelques verres qui trainaient dans l’évier et jetais enfin un œil vers Magdalena qui était active dans son travail. Tu hochais la tête à ses dires et nettoyais un dernier verre avant de le ranger. « C’est parfait alors.  » Tu reniflais et continuais à faire la plonge. Tu écoutais quelques habitués discuter des ragots de la ville mais la curiosité de Magdalena ‘masquée’ te sortit de tes pensées. Elle était maline, elle arrivait à bien tourner les choses mais tu n’étais pas dupe et que tu savais qu’elle avait une dent contre toi.  Tu continuais ton activité et pris un ton assez indifférent voire même lasses « J’ai pas eu une minute à moi.»  Tu ne rentrais pas dans les détails, sinon elle trouvera cela surement trop suspect. Tu grimaças donc intérieurement. Heureusement que tu avais une mine fatiguée pour rendre la chose plus crédible. Pourquoi fallait-il que tes parents passent un coup de fil au moment où il ne le fallait pas ? Tu préféras changer de sujet mais si Magdalena continuait à se montrer aussi curieuse, cette fois tu seras moins gentil. « Y a pas eu d’autres coups de fils que tu devais me transmettre ? »  Tu préférais rester dans le professionnel, c’était bien mieux pour vous deux mais surtout pour toi.  

Magdalena & Jordan

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Le courant n’est pas passé entre Jordan et Magdalena, et ce depuis le moment où Anna les a présentés tous les deux. Pourtant, quand Anna lui a dit qu’elle allait lui présenter l’homme avec qui elle sortait, Magdalena ne tenait plus en place. Elle avait tellement envie de rencontrer la personne qui partageait la vie de sa sœur, et surtout, qui la rendait heureuse. Magdalena ne pourrait peut-être pas dire les adjectifs qu’elle avait utilisés pour le décrire lorsqu’elle l’a vu pour la première fois, mais c’est sûr que la plupart de ses adjectifs étaient péjoratifs. Magdalena ne pouvait pas se forcer à l’apprécier, elle essayait tout de même, parce que sa sœur le lui avait ordonné. Cependant, ce n’était pas évident tout le temps. La rousse avait promis de faire un effort, pour Anna. Maintenant qu’elle était décédée, faire un effort pour apprécier Jordan semblait pire encore. Pour elle, tout était clair. La mort d’Anna n’était pas un accident, et Jordan y est pour quelque chose. Il ne peut pas être si innocent qu’il le paraît. Le pire dans tout ça, c’est qu’il a réussit à avoir sa mère, Helen, dans la poche. C’est limite si elle ne voulait pas l’inviter à diner. Ce n’était pas le mari d’Anna, simplement son petit-ami. Il ne fait pas parti de cette famille, et ça ne sera jamais le cas. C’est pourquoi Magdalena avait commencé à effectuer des recherches sur lui, savoir ce qu’il cachait derrière ce petit côté mystérieux. Il n’est pas tout blanc dans cette histoire, et elle le sait. Cependant, la rousse ne peut pas en parler, à personne de son entourage. Magdalena aimerait pouvoir en parler à sa mère,  pour que cette dernière arrête de penser que c’est un homme bon. Mais sans preuve, elle ne peut pas se le permettre. Cela blesserait sa mère plus qu’autre chose. Et tout d’un coup, l’idée de supplier Jordan de lui donner un travail dans son bar lui était venu en tête. Elle pourrait le surveiller, faire attention à ses moindres faits et gestes, tout en restant discrète. Il est si mystérieux, ce n’est pas possible qu’il n’ait pas de secrets. Tout le monde en a, Magdalena la première. Alors pourquoi pas lui ?

Magdalena savait que Jordan devait rentrer ce soir, et elle se doutait bien qu’il allait passer par le bar. Il n’était pas obligé de venir y travailler, mais elle avait tout de même remarqué qu’il aimait beaucoup son travail, bien qu’il soit souvent absent ces derniers temps. Bien qu’elle aime parfois lui faire des remarques, Magdalena essaye de rester le plus professionnel possible envers lui. La rousse ne pouvait pas se permettre de perdre son travail au bar maintenant, pas après tous les efforts qu’elle essaye de faire pour pouvoir comprendre un peu plus les circonstances de la mort d’Anna. Jordan lui demanda rapidement s’il y avait eu des problèmes lorsqu’il fut absent. Lui aussi, agissant comme un professionnel envers elle. Certaines personnes qui doivent travailler ici ne doivent même pas se douter que Jordan a été le petit-ami de la sœur de Magdalena et que cette dernière est décédée il y a six mois dans un accident de voiture. Ils n’ont pas besoin de le savoir, en même temps. Ceci est sa vie privée, et elle ne se voit pas en parler avec ses collègues. « C’est parfait alors. » Il était si distant, comme à son habitude. C’était perturbant. « Je t’avais dis que je ferais une bonne assistante. » Magdalena l’avait tellement suppliée pour qu’il accepte de lui offrir un travail dans son bar. Si vraiment il savait pourquoi elle était aussi professionnelle, il serait surement déçu. Magdalena lui dit rapidement que sa mère avait téléphoné aussi, pour pouvoir prendre des nouvelles. Bizarre, puisque Jordan avait dit s’absenter pour régler un souci de fournisseurs, et qu’il en profiterait surement pour aller voir sa famille. « J’ai pas eu une minute à moi. » « J’me doute. » Elle le croyait sur ce coup. C’est un bon début non ? « Y a pas eu d’autres coups de fils que tu devais me transmettre ? » Il aurait dû y en avoir d’autres ? Magdalena hocha alors la tête, de façon négative pour lui répondre avant de prendre la parole. « Non, pas d’urgence en tout cas. » La rousse servit un client, avant de se rappeler d’une conversation. « Ah si ! Une femme avec qui tu as passé un bon moment apparemment. Elle était déçue que tu ne l’ais pas rappelé, alors elle a cherché partout le numéro du bar pour pouvoir te parler. » Elle était plutôt froide quand elle avait fait cette remarque. Il y a de bonnes raisons à son changement de comportement, non ? « A croire que tu l’as vite oublié. » Elle parlait d’Anna, bien évidemment.

Magdalena ne te porterait jamais dans son coeur. C'était une évidence. Tu aurais beau faire tout et n'importe quoi, elle trouvera toujours quelque chose à redire, toujours quelque chose qui ne lui conviendrait pas. Elle te faisait penser au fond, à ta petite soeur. Elle avait l'habitude d'être sur ton dos. Mais Magdalena n'était ni ta soeur ni vraiment ta belle soeur. Elle était juste la petite soeur d'Anna et c'était tout. Tu n'étais pas le genre de types qui essayaient de mettre la petite soeur de sa copine dans sa poche. Si elle t'appréciait tant mieux, sinon tant pis, ça ne t'empêchait pas de dormir. Pourtant, Magdalena ne te connaissait pas. Elle n'avait jamais vraiment bien discuté avec toi, elle n'avait jamais essayé de te connaitre. Mais toi tu ne lui avais jamais essayé de la dissuader de penser du mal de toi, tu avais toujours joué la carte de l'indifférence et n'avait pas mis du tien non plus. C'est surement pas après la mort d'Anna, la seule personne qui vous reliait toi et Magdalena, que vous alliez bien vous entendre. Tu ne mettrais encore moins du tien et Magdalena allait prendre surement un malin plaisir à s'acharner sur toi. Si pour le moment, tu ne bronchais pas vraiment, tôt ou tard, elle allait te trouver. Tu savais garder ton sang-froid mais les mots durs qu'elle tenait parfois à ton égard te touchait. Elle pouvait être vexante et pourtant, tu te contentais de ne jamais rien dire, de ne jamais trop riposter. Tu ne voulais pas dire des mots qui dépasseraient ta pensée ou bien hausser le ton alors tu étais là, à l'écouter.

Tu passais un coup de chiffon sur ton comptoir tentant de l'astiquer du mieux que tu pouvais. En réalité, tu faisais ça pour t'occuper. Tu avais l'esprit tourmenté par ta mission et tu étais frustré de ne pas avoir trouvé les informations que tu désirais. Tu continuais à passer un coup de chiffon un peu partout et t'approchas de Magdalena. C'est vrai qu'en dépit de vos nombreuses prises de tête, Magdalena était une très bonne employée. Si elle venait à te laisser tomber, il serait probablement difficile de trouver mieux qu'elle. On ne tarissait pas d'éloges sur elle, tout le monde l'appréciait. Tu avais appris à mettre vos différends. Même si parfois la cohabitation au comptoir était difficile, tu reconnaissais qu'elle faisait un bon boulot. Tu esquissais un demi-sourire pour la première fois de la journée avant de continuer à ranger quelques bricoles qui trainaient par ci par là. « Je dois avouer que tu fais du bon travail.»  Tu n'étais pas très avare en compliments mais tu reconnais déjà qu'elle était bonne employé, n'était-ce pas un bon début ? Ton visage se crispa lorsqu'elle te parla de tes parents. Pourquoi avoir inventé que tu étais passé les voir ? Pourtant, tu gardas ton sang-froid et lança un mensonge du tac au tac. Elle semblait te croire, première victoire. Mais tu savais qu'elle allait revenir à la charge. Lui demandant si il  n'y avait pas eu d'autres coups de fils, à sa tête, tu profitas un peu pour souffler. Pendant les quelques secondes répits qu'il y avait tandis que la jeune femme réfléchissais, tu te malaxas les paupières et à ses dires, ton visage se crispa de nouveau et ta gorge se noua. Une fille ? De qui pouvait-il bien s'agir ? Tu étais à quelques mètres de Magdalena et tu la regardas avant de baisser la tête te massas de nouveau les paupières. Tu étais un con mais Magdalena était intrusive dans ta vie. Elle te jugeait, te faisait la morale mais sous quel honneur te faisait-elle ça ? Tu fronças les sourcils et fis face à la jeune femme. « C'est pas le moment Magdalena. Je suis crevé et j'ai pas envie d'entendre ta morale que je connais déjà. J'ai aucun compte à te rendre, j'estime être assez grand pour faire ce que je veux d'accord ? » Tu avais eu ce ton glacial et tu tournas vite le dos, vaquant de nouveau à tes occupations « Je ne l'ai pas oublié et tu le sais. Arrête de penser que tu es la seule à souffrir dans l'histoire.» Tu ne parlais jamais de tes sentiments, de tes ressentis mais la réalité c'était qu'Anna te manquait et personne pourrait la remplacer, non personne. Tu te tournas finalement de nouveau vers elle. « C'est quoi ton problème avec moi ?» Il était temps de mettre les barres sur les T et les points sur les I, tu n'en pouvais plus de cette situation. Heureusement qu'il n'y avait pas trop de clients sinon il assisterait à un règlement de compte et pas sur que ça fera du bon audimat pour ton bar.

Magdalena & Jordan

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Dès qu’un homme pouvait lui plaire, Magdalena avait l’habitude de demander la bénédiction d’Anna. Elle ne se voyait pas du tout sortir avec un homme que n’est pas du goût de sa sœur. Il est arrivé que Magdalena décide de mettre un terme à une relation, parce qu’Anna ne l’appréciait pas. Que voulez-vous ? Sa relation avec Anna comptait beaucoup plus qu’un simple flirt de quelques mois. Alors quand sa sœur lui annoncé qu’elle voulait lui présenter son petit-ami, Magdalena était heureuse. Elle allait pouvoir rencontrer celui qui partage la vie de sa chère sœur, et puis avec un peu de chance, elle le trouvera parfait. Ce fut loin d’être le cas. Magdalena a tout de suite remarqué que quelque chose n’allait pas chez Jordan. Après à savoir quoi, c’est une toute autre question. C’est peut-être son côté beaucoup trop mystérieux qui l’a dérangée, ou tout simplement le fait qu’à cause de lui, elle était en train de s’éloigner de sa sœur, et qu’elle ne supportait pas l’idée qu’il lui vole Anna. C’est aussi une bonne raison à prendre en compte. Au moins, une chose qu’elle ne pourra pas lui reprocher, c’est que Jordan ne cherchait pas à avoir Magdalena dans sa poche. C’est tellement cliché. L’homme qui cherche par tous les moyens de se faire accepter dans la famille. C’est presque si Magdalena aurait envie de vomir. Alors heureusement que Jordan ne l’a pas fait. Après, est-ce qu’elle est obligée de donner les raisons pour lesquelles elle ne l’apprécie pas ? Non. C’est ainsi, il faudra qu’il s’y habitue. Et pourtant, ils n’ont pas vraiment eu de conversations sérieuses entre eux. Peut-être que Jordan l’a connait un minimum, par rapport à ce qu’Anna a pu lui raconter, mais de l’autre côté, Magdalena ne voulait pas apprendre à le connaître. Et puis s’il n’est pas content, Magdalena s’en fiche pas mal. Alors maintenant qu’Anna était décédée, Magdalena n’allait pas faire plus d’efforts. Au contraire, elle allait même en faire le moins possible. Pourtant, elle savait qu’il fallait qu’elle se montre plus sympathique envers lui, surtout si elle veut en savoir plus sur lui, et connaitre ce qu’il cache. Jordan, elle ne le sent pas honnête. C’est tout. Autant profiter de travailler au même endroit que lui, d’être son employée pour dénicher quelques petites informations supplémentaires. En plus, travailler en tant que barmaid dans un bar, c’est plutôt plaisant. Cela lui permet de pouvoir payer son loyer, et économiser un peu pour plus tard, au cas où elle est dans le besoin.

C’est peut-être con, mais lorsqu’elle est derrière ce comptoir, Magdalena se sent bien. Cela lui permet de s’évader, un peu comme lorsqu’elle traine dans les rues de la ville, son appareil photo en main et qu’elle prend quelques clichés. Il faut avouer que lorsqu’elle travaille, elle arrive à faire sortir Anna de ses pensées. Ce n’est pas tout le temps évident, mais elle y arrive parfois. C’est un peu plus dur quand Jordan est dans les parages. Quand elle le voit, forcément Magdalena pense à sa sœur. La rousse aimait bien le chercher tout de même, voir s’il pouvait craquer en fonction de ce qu’elle pouvait lui dire. Elle en profita d’ailleurs un peu pour mettre une bonne ambiance pour ce soir, lui disant comme quoi elle l’avait prévenue qu’elle ferait une bonne assistante. « Je dois avouer que tu fais du bon travail. » Un sourire se dessina sur le visage de Magdalena, mais elle ne répondit rien. Il ne faut pas non plus en faire trop, cela pourrait paraitre louche. N’oublions pas qu’elle doit se rapprocher de lui, pour savoir ce qui cloche chez Jordan. La conversation tourna rapidement vers les parents de Jordan, et surtout sa mère. Elle avait appelé au bar durant son absence, encore quelque chose de louche puisqu’il était censé aller les voir. Après qu’il n’ait pas eu le temps, c’est possible donc elle tourna la conversation vers une femme avec qui Jordan aurait passé la nuit, et qui souhaitait qu’il la rappelle. Forcément, Magdalena lui fit un peu la morale, tout en insinuant qu’il avait vite oublié Anna. Elle se doutait bien que ça allait l’énerver. C’était un peu le but, même si elle pensait tout ce qu’elle disait. « C’est pas le moment Magdalena. Je suis crevé et j’ai pas envie d’entendre ta morale que je connais déjà. J’ai aucun compte à te rendre, j’estime être assez grand pour faire ce que je veux d’accord ? » Il avait abordé un ton glacial envers elle, et là elle le reconnaissait. « Je ne l’ai pas oublié et tu le sais. Arrête de penser que tu es la seule à souffrir dans l’histoire. » « Tu as une drôle de façon de le montrer alors. » Il restait froid, et distant. En le voyant ainsi, une personne extérieure ne pourrait pas croire qu’il a perdu sa petite amie dans un accident de voiture, il y a six mois. « Après si tu préfères passer pour le connard de service qui couche avec les clientes et les rappellent pas ensuite, libre à toi. » Il allait surement s’énerver mais elle s’en fichait pas mal. Bingo. Jordan ne tarda pas à se tourner de nouveau vers elle. Magdalena posa une bouteille sur le comptoir, avant de croiser les bras au niveau de sa poitrine et de lui faire face. « C’est quoi ton problème avec moi ? » Elle ne put s’empêcher de soupirer. « Ce n’est ni le lieu, ni le moment d’en parler. » Un client venait d’arriver vers eux, et Magdalena se mit à sourire. Cacher sa peine derrière un sourire, elle est habituée maintenant. Le client voulant trinquer, Magdalena se servit un shooter, le leva vers le verre du client, avant de poser son regard sur Jordan et de le boire cul-sec. « Je prends ma pause. » Elle avait l’impression d’étouffer avec lui. Elle quitta le comptoir après avoir pris sa veste, et alla à l’extérieur. Magdalena sortit une cigarette de son paquet et l’emmena à sa bouche avant de l’allumer. Elle leva les yeux au ciel, avant de tirer une nouvelle fois sur sa clope.

Tu n’en voulais pas à Magdalena de te détester. Au fond, c’était légitime. Tu avais été le petit-ami qui la privait de sa sœur et puis tu n’avais jamais essayé d’arrondir les angles avec elle alors pourquoi vous attendre à être amis ? Tu n’en avais jamais eu l’espoir et tu n’espérais pas non plus l’être. Si elle souhaitait te détester jusqu’à la fin de sa vie alors libre à elle. Tu ne voulais juste pas qu’elle vienne à en découvrir trop sur ton monde à toi, sur qui tu étais vraiment. Tu ne préférais même pas imaginer sa réaction si elle venait à savoir pour ton poste dans la CIA. Elle risquerait de se dire qu’elle avait raison de te détester. C’est pour ça que tu préféras ne pas trop te dévoiler. Jamais tu discuteras souvenirs d’enfance avec Magdalena. Jamais tu lui parleras ouvertement de ta famille, de tes amis d’enfants, de ta vie en générale. Que ce soit avec la jeune rouquine comme les gens qui t’entouraient. La seule personne qui en savait le plus sur toi, c’était Astrid. Elle savait pour ta double vie et même si elle n’osait jamais vraiment te parler, tu pourras toujours compter sur elle pour garder le secret. Magdalena, elle, s’empresserait d’aller le répéter, ce qui pouvait se comprendre. Elle voulait tellement en savoir plus les circonstances de sa mort que la moindre petite chose qui avait le mérite d’être exploitée était bon à prendre. Tu allais continuer à ne jamais évoquer ton passé et a resté ce type aux mystères. Personne n’en saura plus sur toi, c’était bien mieux comme ça.

Tout aurait pu bien se passer. Tu aurais pu reprendre ton poste de gérant tranquillement, Magdalena aurait pu se contenter des tâches qu’elle avait à accomplir sans venir t’enquiquiner avec des trucs qui te passaient par dessus la tête. Vous auriez pu vous ignorer, travailler chacun de votre coté sans empiéter sur le boulot de l’un ou de l’autre. Mais il avait fallu d’un tout petit truc pour déclencher une nouvelle dispute. Cette fois, tu n’allais pas garder ce que tu avais à lui dire pour toi. Tu étais fatigué, lassé, d’entendre des reproches. Elle ne pouvait pas te parler gentiment toute une journée, non elle avait besoin de trouver la petite bête. A trop chercher, elle finissait par te trouver. Tu étais patient, tu comprenais qu’elle souffre de la mort de sa sœur mais tu estimais qu’elle n’avait pas à déballer toute sa rancœur contre toi tous les jours. Tu n’avais pas besoin que l’on te rappelle qu’on t’avait retiré une personne qui t’était chère au cœur, à cause de toi. Tu tentais de garder ton calme en serrant le chiffon que tu tenais mais ça ne servait à rien. T’explosais à l’intérieur. Lorsqu’elle commença à te parler d’Anna, tu fronçais les sourcils. Elle était qui pour venir faire la morale ? Même ta mère ne te la faisait plus et c’était surement pas elle qui allait te la faire. Tu la regardas donc avec un air de dédain mêlé de colère. « C’est pas tes affaires Magdalena. Je viens pas me mêler des tiennes alors de même.» Tu continuais difficilement ta tâche. Tu te mordillais les lèvres et sa seconde réplique t’arracha un sourire. Tu te tournas de nouveau vers elle et croisa à ton tour tes bras contre ton torse. « Tu voudrais quoi ? Que je pleure tous les jours la mort d’Anna pour montrer qu’elle me manque ? Que je m’arrête de vivre ?» Tu la regardais avant de lâcher un rire moqueur avant de lui tourner de nouveau le dos. Tout ça, c’était juste ta façon de montrer ta détresse, le manque d’une personne aimée que tu avais perdu. Mais ça, personne pouvait le comprendre, non. Ces derniers mots ne t’arrachèrent pas un sourire et tu fis face de nouveau à la jeune rouquine. « Exactement, c’est ma vie. Ce que les gens pensent de moi et ce que tu penses de moi, j’en ai rien à foutre. » Tu n’avais pas été tendre, mais l’avait-elle été ? Elle te reprochait un tas de trucs, te traitant clairement de connard. « Et si j’étais un connard, comme tu sembles le penser, y a bien longtemps que je t’aurais virée. » Tu lui demandais ce qu’elle pensa de toi et elle déclara qu’elle pensait que ce n’était ni le lieu, ni l’endroit. Tu fronçais les sourcils et alors que tu allais répliquer, un client demanda sa consommation tandis que Magdalena prit sa pause. Tu levas les yeux au ciel, ce qu’elle pouvait être gamine des fois. Tu servis le client et en voulant jeter un truc à la poubelle, tu trouvas une enveloppe non ouverte. Tu fronças les sourcils en observant le destinataire. Qu’est-ce que Magdalena pouvait cacher ? Bien que tu hésitais quelques minutes sachant que tu risquais de rentrer dans la vie privée de la jeune femme, tu finis par l’ouvrir. Après tout, elle ne se gênerait pas elle. En observant le contenu, tu constatas le fort taux d’absentéisme de la jeune femme. Tu fronçais les sourcils. Et après elle te faisait la morale ? Tu voulais aussi comprendre pourquoi même si tu pensais avoir ta petite idée dessus. Tu demandas à ton associé de reprendre la relève et tu te rendis dehors, à la rencontre de la jeune femme. « C’est quand même un comble. J’ai le droit à la morale, mais t’es pas mieux je crois. »  Tu remarquas son expression d’incompréhension et tu lui tendis la lettre qu’elle avait reçue de l’université. « Ecoute, je sais que tu en auras probablement rien à faire de ce que je vais te dire, mais je vais le dire quand même. Tu veux quoi, rater ton année ? Ne pas réussir tes études, trouver des boulots précaires, passer ta vie à être barmaid ? C’est pas une vie ça. Tu dois aller en cours Magdalena. Ca sert à rien ce que tu fais là, tu détruis juste tes chances de réussite. Tu le regretteras après. T’as cette chance de pouvoir faire des études alors tu devrais la saisir. » Tu avais opté pour la morale plutôt que de lui grogner dessus en lui disant que pour une moralisatrice, elle ne valait pas mieux. Elle n’avait pas besoin de ces mots, elle avait juste besoin qu’on la remette à sa place.

Magdalena & Jordan

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Cette situation devenait de plus en plus pesante pour Magdalena. Elle travaille dans le bar où Jordan est propriétaire. Quand elle est allée le voir pour qu’il la prenne comme barmaid dans son bar, c’était surtout pour pouvoir se rapprocher de lui et savoir ce qu’il cache. De toute évidence, Magdalena reste persuadée qu’il n’est pas vrai. Après oui, c’est surement dû au fait qu’elle ne s’entend pas bien avec lui, et parce qu’elle avait vraiment l’impression qu’il la privait de sa sœur. Magdalena se demandait vraiment ce qu’elle pouvait lui trouver. Ce qui est le plus chiant dans cette histoire, c’est que Jordan est bien trop mystérieux. Magdalena est sûre qu’il cache quelque chose, et elle pense même qu’il était faux avec Anna. Elle ne comprend pas comment il peut rester aussi impassible face à la mort de sa petite amie. Magdalena était effondrée. Sa sœur comptait beaucoup pour elle et Jordan le lui a pris. De toute évidence, Magdalena passera son temps à lui trouver des trucs louches qui feront de lui le coupable idéal pour la mort de sa sœur. Elle ne l’aime pas et ce n’est pas maintenant que cela allait changer. Pourtant, lorsqu’elle se retrouvait dans le bar avec Jordan, elle essayait de jouer un peu un rôle, d’être l’employée sympathique alors qu’elle ne peut pas le voir en peinture. C’est aussi parce qu’elle ne veut pas que les autres employés du bar soient au courant de leur lien, par rapport à Anna. Ils n’ont pas besoin de savoir qu’il était le petit ami de sa sœur et que cette dernière est décédée dans un accident de voiture il y a quelques mois. Elle n’a pas envie de parler de sa vie privée avec ses collègues de bar. Cela ne les regarde pas du tout. En attendant, elle essayait d’être sympathique envers Jordan mais parfois, c’était trop pour elle. Il fallait qu’elle lâche ce qu’elle avait sur le cœur. Comme le fait qu’il ne montre pas ses émotions par rapport à Anna. « Tu voudrais quoi ? Que je pleure tous les jours la mort d’Anna pour montrer qu’elle me manque ? Que je m’arrête de vivre ? » Oui. Oui, elle aimerait qu’il montre un peu plus ce qu’il peut ressentir, parce qu’il passe vraiment pour une personne qui n’a pas de cœur pour elle, à l’instant présent.

Elle ne voulait plus l’entendre pour l’instant. C’est pourquoi elle préférait prendre une pause, profitant pour s’en griller une. La situation devenait un peu plus incontrôlable derrière le bar et elle ne voulait pas alerter les clients sur leurs problèmes personnels. Alors qu’elle était dehors, en train de fumer, Magdalena se perdit un peu dans ses pensées, se demandant comment les choses auraient tournées si Jordan et elle s’entendaient bien. Bizarrement, elle avait du mal à penser à ce changement de situation. Elle ne voit pas vraiment comment ils auraient pu s’entendre tous les deux. C’est quasi impossible. Dans tous les cas, Magdalena ne put rester seule très longtemps et elle fit coupée dans ses pensées quand Jordan se mit à parler. « C’est quand même un comble. J’ai le droit à la morale, mais t’es pas mieux je crois. » La rousse arqua un sourcil, ayant du mal à voir où il voulait en venir. Elle ne comprenait pas du tout. Tout fut beaucoup plus clair lorsqu’il lui tendit la lettre qu’elle avait reçu de la fac et qu’elle avait balancé à la poubelle du bar. « Ecoute, je sais que tu en auras probablement rien à faire de ce que je vais te dire, mais je vais le dire quand même. » Il est pas si con, en fait. Magdalena croisa tout de même les bras au niveau de sa poitrine, avant de l’écouter. De toute évidence, il continuerait quand même à parler, même si elle ne voulait pas l’écouter. « Tu veux quoi, rater ton année ? Ne pas réussir tes études, trouver des boulots précaires, passer ta vie à être barmaid ? C’est pas une vie ça. Tu dois aller en cours Magdalena. Ca sert à rien ce que tu fais là, tu détruis juste tes chances de réussite. Tu le regretteras après. T’as cette chance de pouvoir faire des études alors tu devrais la saisir. » Ce qu’il pouvait être agaçant quand il s’y met. « Qu’est-ce que t’en sais ? Peut-être que finalement les études me plaisent plus, et que j’me plais à être barmaid. » Mensonge. Ses études lui plaisent, c’est juste qu’elle n’arrive plus à les suivre avec tout ce qui se passe en ce moment. Elle n’a pas eu son année et elle doit la repasser, elle n’a plus de bourse. En gros, c’est du grand n’importe quoi. « Tu m’as dit de ne pas me mêler de tes affaires. Ok, je le ferais plus. Fais la même chose alors. » Comme ça, ils pourront être quittes tous les deux.

Tu étais un peu lasse de cette situation. Tu étais lasse de devoir de toujours te justifier pour ce que tu faisais, ce que tu étais. Magdalena ne semblait jamais satisfaite parce que tu disais. Elle trouvait toujours le petit truc qui n’allait pas, elle trouvait toujours tout à redire pour tout ce que tu faisais. Tu n’étais pas quelqu’un qui se laissait marcher dessus mais tu avais pensé que peut-être le fait qu’elle s’acharne sur toi était un moyen pour évacuer la haine qu’elle avait d’avoir perdu sa sœur. Tu ne te sentais pas non plus capable de dire quoi que ce soit, tu n’avais pas vraiment la force ni même l’envie de te débattre. A quoi bon riposter à part entretenir cette animosité entre vous. Tu te contentais donc de l’écouter et tu ne bronchais pas. Même si parfois les mots qu’elle pouvait employer à ton égard n’étaient pas des plus sympathiques, tu n’avais jamais osé vraiment lui dire le fond de ta pensée. Puis après qu’est-ce que tu en pensais toi de tout ça ? Qu’est-ce que tu pensais de la mort d’Anna ? Tu ne savais pas. Tu étais comme une coquille vide, une coquille que l’on avait vidée de toute sa substance. Tu étais absent et tu te montrais de plus distant avec les gens autour de toi. Tu ne t’exprimais pas vraiment sur ta peine, sur ton ressenti. Tu gardais ça au fond de toi et même si ça te pesait, tu ne voulais pas que l’on sache que cela t’affectait plus que ça en avait l’air. C’était mieux comme ça. Pour toi, pour eux mais surtout Magdalena. Tu t’en tenais à des relations purement professionnelles. Jamais tu lui iras lui confier que sa sœur te manquait, jamais tu viendras lui confier tes états d’âme. Tu n’avais été cette personne et tu n’étais pas prêt de changer. Alors non, elle ne t’entendra probablement jamais lui confier la réelle peine que tu ressentais en ayant perdu Anna, jamais.

A vrai dire, si tu ne te mêlais pas de la vie de Magdalena, le fait qu’elle n’aille plus en cours te fit réagir. Même si tu n’étais ni son grand-frère quand bien même son beau-frère, tu te mêlas de sa vie pour la première fois. Même si sur le moment elle t’avait réellement agacé, tu n’avais pas envie de te montrer aussi dur. Ce n’était qu’une gamine au fond. Elle ne contrôlait pas sa colère, sa tristesse et malheureusement c’était toujours toi qui en payais les pots cassés. Si tu avais accepté de jouer les punching-balls, tu avais fini par te lasser et tu avais enfin réagi. Tu avais l’impression que parfois elle te cherchait vraiment pour voir ta réaction et c’était souvent pour cette raison que tu restais de marbre. Même si parfois tu avais envie de l’étrangler, de l’incendier, elle restait la sœur d’Anna. Et au plus profond de toi-même, tu te devais de la protéger. Même si parfois la tâche s’avouait parfois difficile parce qu’en réalité Magdalena ne te portait pas dans son cœur, tu te montrais patient avec elle. Peut-être qu’un jour, vous arriverez à vous parler sans haine, sans insultes. Tu étais prêt à faire des efforts si elle-même en faisait mais la jeune rouquine ne semblait pas vouloir changer de comportement. Elle était fermée, agressive envers toi tandis que tu essayais parfois d’arrondir les angles. C’est lorsque tu découvris le nombre d’absences de la jeune femme que tu compris à quel point elle était peinée. Elle cachait si bien son jeu derrière sa froideur et son sourire. Jamais tu n’aurais pensé qu’elle puisse faire l’école buissonnière surtout que tu te rappelais qu’Anna ne cessait de tarir d’éloges sur sa sœur concernant ses études. Tandis que tu jouais les moralisateurs alors même que tu détestais jouer ce type de rôle, Magdalena semblait buter, pas prête à écouter un seul de tes conseils. Elle n’en avait rien à faire de ce que tu penses et ça se voyait dans ses yeux. Pourtant, tu ne te démontas pas et alla jusqu’au bout de tes pensées. Sa réponse te fit un esquisser un sourire, un peu moqueur. « Tu veux faire ça toute ta vie Magdalena? Tu veux être barmaid toute ta vie ?» Tu la regardais, un peu incrédule. Elle faisait des études et pourrait exceller dedans si elle mettait du sien et elle souhaitait jouer les barmaids toute sa vie ? « T’es jeune pour l’instant mais imagine toi dans 30 ans. Tu te vois jouer éternellement les barmaids ? C’est insensé ce que tu dis » Tu essayais de lui faire prendre conscience que elle ne pourrait pas vivre éternellement avec un minable salaire qui lui permettait probablement à peine de payer toutes ses factures. Sa dernière phrase te fit froid dans le dos mais tu ne te démontais toujours pas. Après tout, elle ne se gênait jamais pour te faire la morale alors tu pouvais bien te permettre de lui remonter les bretelles dès que tu estimais qu’elle déconnait. « Je ne mêle pas de ta vie Magdalena. Je ne fais que de te réveiller et t’éviter de faire une belle connerie en n’allant pas en cours. Si tu pars comme ça dans la vie, t’es mal foutue. » Tu la regardais et tu voyais qu’elle semblait vraiment ne pas vouloir faire un petit effort avec toi. « Je sais ce que je dis, crois-moi. Je dis pas ça pour t’emmerder, je dis ça pour t’éviter une connerie que tu risqueras de regretter plus tard Magdalena. » Tu t’en fichais bien si elle risquait de t’allumer, de trouver quelque chose à redire. Mais tu ne voulais pas qu’elle passe à coté de sa vie.

Magdalena & Jordan

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Prendre l’air ce soir, c’était vital pour elle. Magdalena n’était pas du tout d’humeur, et savoir que Jordan était présent au bar ce soir, cela n’aidait en rien. C’était plus fort qu’elle, la rousse était sûre et certaine qu’il cachait quelque chose derrière ses apparences. Magdalena s’est promit de tout faire pour trouver ce qu’il pouvait bien cacher, mais à force que le temps passe, elle a cette impression qu’elle se trouve dans une impasse et que cela n’avance en rien. C’est peut-être con, mais en fait, la rousse a peur de découvrir qu’elle se trompait sur toute la ligne et que Jordan n’est pas responsable dans la mort de sa sœur. Anna et Magdalena étaient vraiment très proches toutes les deux, et c’est un déchirement pour elle de l’avoir perdue. Elle se sent complètement troublée, elle a perdue ses repères quand Jordan l’a appelé pour lui annoncer qu’il se trouvait à l’hôpital, puisqu’Anna avait eu un accident de voiture. Au début, Magdalena pensait que c’était une bonne idée de demander à Jordan qu’il lui donne un travail dans son bar, bien sûr c’était dans le but d’en apprendre un peu plus sur lui, pour trouver sa faille, surtout pour découvrir ce qu’il cache et qu’elle est son implication dans la mort d’Anna. Magdalena reste persuadée que ce n’était pas un véritable accident, et elle est prête à tout pour le découvrir. Et bien qu’elle se plaise dans son travail de barmaid, il y a des soirs où c’est dur, vraiment dur, de travailler aux côtés de Jordan. Magdalena ne trouve rien sur lui, et c’est perturbant. Elle a vraiment l’impression qu’elle est en train de foirer ça, aussi. C’est dur pour elle d’encaisser le coup, et de voir que c’est un nouvel échec pour elle. Il faut absolument que Magdalena se reprenne. Elle ne peut pas laisser Jordan tranquille, c’est impossible. Elle doit se ressaisir, elle n’a plus le choix.

La situation devenait tellement compliquée qu’elle avait cherché à fuir cette situation. Il fallait qu’elle prenne l’air, c’était plus que nécessaire. Elle était tranquillement en train de fumer une cigarette, se calmant un peu quand Jordan est venu la rejoindre. Il ne comprenait pas que c’était lui qui l’a mettait dans cet état-là et qu’il ne devait pas se sentir obligé de venir la retrouver. Magdalena se montrait tellement fermée et agressive envers lui mais il n’avait pas l’air de comprendre qu’elle souhaitait qu’il la laisse tranquille. Jordan tentait de lui faire la morale, mais Magdalena n’en avait rien à faire. Elle voulait qu’il lui fiche la paix, et elle tentait de lui faire comprendre en ne croisant pas son regard, et étant lassée de ce qu’il pouvait bien lui dire. « Tu veux faire ça toute ta vie Magdalena ? Tu veux être barmaid toute ta vie ? » Magdalena haussa alors les épaules, tout en esquissant un sourire moqueur. « Pourquoi pas. » A l’instant présent, elle s’en fichait pas mal. « T’es jeune pour l’instant mais imagine toi dans 30 ans. Tu te vois jouer éternellement les barmaids ? C’est insensé ce que tu dis. » La rousse croisa les bras au niveau de sa poitrine, continuant d’être lassée par ce qu’il pouvait lui dire. « Qu’est-ce que t’en sais ? Peut-être que c’est ma vocation finalement. » Elle le cherchait un peu mais dans le fond, il savait qu’il avait raison. Magdalena sait que ce n’est pas bien d’être absente à ce point en cours, surtout que c’est une année qu’elle fait en double vu qu’elle ne l’a pas obtenue l’année précédente. Tout comme sa bourse d’études qu’elle a perdu aussi, bien sûr. Ce sont un enchainement de choses qui ne font pas forcément plaisir. « Je ne me mêle pas de ta vie Magdalena. Je ne fais que de te réveiller et t’éviter de faire une belle connerie en n’allant pas en cours. Si tu pars comme ça dans la vie, t’es mal foutue. » « Qu’est-ce que ça peut te foutre, hein ? Qu’est-ce que t’en as à faire que j’aille pas en cours ? En quoi ça te regarde, merde ? » Comme à son habitude, Magdalena commençait à s’énerver en face de lui. Ce n’est pas forcément ce qu’elle voulait mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. « Je sais ce que je dis, crois-moi. Je dis pas ça pour t’emmerder, je dis ça pour t’éviter une connerie que tu risqueras de regretter plus tard Magdalena. » La rousse tira sur sa cigarette avant de la jeter au sol et de l’écraser. Elle se calmait tout de même un peu, avant de lui répondre. « Ma vie est foutue à partir du moment où j’ai perdu Anna… » Peut-être qu’il fallait qu’elle soit plus calme pour pouvoir bien discuter avec lui, et qu’il lui fiche la paix. « Comment puis-je aller en cours alors que j’dors plus ? Comment puis-je être attentive en cours alors que j’arrive pas à rester concentrée plus de cinq minutes ? Comment puis-je tenir ? Si t’as la réponse, donne la moi, parce que là j’sais plus quoi faire. »

Tu portais ton regard quelques instants sur Magdalena. Tu voyais une femme perdue, un peu déboussolée, qui ne savait pas trop ce qu’elle voulait. Tu voyais aussi une jeune femme brillante qui n’avait rien à faire ici, qui méritait d’exercer un métier bien mieux qu’un poste de barmaid. Tu te doutais qu’elle ne voulait pas éternellement passer sa vie derrière un comptoir mais qu’elle préférait se refuser de se l’avouer. Tu ne voulais pas non plus éternellement la voir ici car toi-même tu savais qu’elle méritait bien mieux que ça. Tu n’avais pas d’évolution de postes à lui offrir ici après tout. Elle sera baignée dans la routine chaque jour et tu te doutais qu’un jour cette vie là ne lui plairait plus, ne la satisferait plus. Tu n’étais pas son beau-frère quand bien même son grand-frère mais tu ne voulais pas la voir gâcher sa vie. Toi si tu étais ici, c’était parce que tu étais un peu obligé. Jouer les patrons était une couverture car en réalité, tu étais agent à la CIA. Tu passais ta vie entre le bureau et le bar et tu commençais même à fatiguer de mener une double vie. Elle te coutait des nuits blanches à travailler, à enquêter sur des suspects qui trainaient en ville, à passer tes commandes pour ton bar et après ça, il te restait très peu de temps pour te poser. En général, tu dormais quelques heures puisqu’après tu étais déjà reparti pour une nouvelle journée. Tu avais de jolis cernes qui ornaient ton visage et tu avais perdu même quelques kilos. La mort d’Anna n’avait pas arrangé la chose. Tous les jours, tu te sentais fautif. Alors tous les jours, tu enquêtais sur sa mort en espérant que Magdalena ne soit pas derrière ton dos afin de n’éveiller aucun soupçon. Même si elle pourrait t’être d’une sacrée aide, elle pourrait également mourir ou bien être blessée et ça, ça tu refusais. Tu refusais également lui avouer ta double vie car tu n’en avais pas le droit. C’était clairement stipulé dans ton contrat et tu avais fait cette promesse à la CIA de ne jamais en parler à personne. C’était comme ça là bas.

Même si tu ne portais pas Magdalena dans ton cœur, tu ne voulais pas la voir ruiner sa vie à cause de ses innombrables absences. Tu avais donc décidé de jouer les moralisateurs afin de lui faire prendre conscience qu’elle se trompait sur toute la ligne. Afin de lui faire comprendre qu’elle ne pourrait pas vivre sa vie et qu’elle n’évoluera pas ici en ce sens qu’elle restera éternellement derrière un bar et qu’elle ne fera pas grand-chose de mieux. Tu croisais donc les bras devant elle et l’écouta. Même dans son regard, tu comprenais qu’elle était perdue. Même si elle tentait de masquer avec son ton ironique, tu savais qu’au fond elle se disait que tu avais raison. Le truc c’est qu’elle refusait probablement de te donner raison mais également elle refusait de se l’avouer elle-même et tant qu’elle était dans cette optique, elle ne changera rien de son comportement et ses absences continueront de se multiplier et au bout du compte, elle n’aura pas son année. Tu espérais qu’elle ait ce déclic avec tes mots mais apparemment non. Mais tu n’étais pas prêt de lâcher l’affaire, après tout même si elle n’était que la petite sœur de ta petite-amie défunte, tu te sentais contraint de la protéger. Tu ne voulais pas la laisser tomber sous prétexte que sa sœur était décédée et que tu n’avais plus rien à lui rendre. Même si elle ne t’appréciait pas, elle allait devoir supporter que tu lui remontes les bretelles. C’était comme ça et pas autrement. «  Arrête Magdalena. Tu sais aussi bien que moi que tu ne veux pas de cette vie.  »  Tu la regardais avec un air perplexe et tu ne lâchais pas du regard, guettant chacune de ses réactions. Tu commençais à savoir comment elle fonctionnait et tu savais qu’elle était aussi têtue comme une mule et refuserait de te donner raison aussi facilement. C’était dans son caractère et même si parfois tu aimerais qu’elle mette ce trait de caractère de coté, tu savais qu’elle ne changera pas aussi facilement. Tu ne pus te retenir de lâcher un rire sarcastique lorsqu’elle décréta que peut-être le fait d’être barmaid était sa vocation. Tu savais très bien qu’elle n’était pas faite pour ce métier comme toi tu n’étais pas fait pour l’être aussi au fond mais tu étais contraint pour couvrir tes arrières. Tu passais une main dans tes cheveux et ne la quittas pas du regard. « Ta vocation ? Ce que je sais c’est que tu mérites mieux que ce que j’ai à t’offrir dans ce bar. Il ne s’agissait que d’un emploi temporaire à la base. Le temps que tu termines tes études, non ?»  Tu ne la lâchais pas du regard. Ce qu’elle pouvait être chiante quand elle te tenait tête, surtout quand tu savais qu’elle avait tort. Quand elle se montra de nouveau saillante et agressive avec toi, tu reculas d’un pas. . Fais ce que tu veux, après tout tu es assez grande. J’essaie juste après tout de te faire comprendre qu’en arrêtant tes études, tu risques de foutre ta vie en l’air. Ne me dis pas merci hein.» Tu avais pris le même ton agressif avec elle alors que d’habitude, tu étais de nature calme. Elle t’avait cherchée et t’avait trouvée. Mais les mots qu’elle te tint par la suite te firent regretter de l’avoir autant poussée dans ses retranchements. Tu te mordis légèrement les lèvres et passais une main brève dans tes cheveux afin de t’approcher de nouveau vers elle. « Je sais que tu ne me portes pas dans ton cœur Magdalena et que tu n’as pas confiance en moi, mais si t’as besoin je suis là. Si tu te sens pas bien seule.. Tu réfléchissais à tes mots et tu te frottas les sourcils Tu peux venir chez moi. » Tu n’avais jamais dit quelque chose comme ça à la jeune femme mais tu la sentis perdue et en détresse. . «  T’as besoin d’accepter ce qu’il s’est passé et je sais que c’est dur. Mais tu as besoin de quelqu’un pour t’épauler et moi je suis là pour toi… Aussi fou que ça pourrait te paraître.» Tu lui souriais légèrement. Un sourire sincère et qui se voulait réconfortant.

Magdalena & Jordan

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C’est déplaisant pour la rousse de se prendre la tête avec l’ex petit-ami de son ainée. Oui, c’est sûr, elle n’apprécie pas tellement Jordan, mais lorsqu’ils se prennent la tête tous les deux, on en revient souvent au même point : Au fait qu’ils ont perdus tous les deux l’une des personnes les plus importantes pour eux, Anna. Ils n’arrivent pas à se mettre d’accord et ce n’est pas nouveau. Quand Anna était encore en vie, ils n’étaient d’accord sur rien. Ce n’est pas étonnant du coup qu’ils ne s’aiment pas vraiment. Magdalena avait pourtant promis à sa sœur qu’elle ferait un effort pour elle, qu’elle tenterait de se calmer un peu et de se montrer un peu plus charmante envers Jordan. La rousse aurait réussi à tenir un petit moment, avant que le naturel revienne et qu’elle se montre de nouveau désagréable envers le jeune homme. Dans tous les cas, la mort de sa sœur n’était pas accidentelle et Magdalena en était persuadée. Elle ne pouvait pas croire que le destin ait décidé de lui retirer sa vie, alors qu’elle avait tout pour être heureuse. Ce n’est pas normal de laisser quelqu’un ainsi partir. Alors oui, la rousse préférait se dire que si sa sœur est décédée, c’est parce que ce n’était pas un accident, et elle se met en tête de trouver des réponses à ses questions. Elle a d’ailleurs tentée une fois, d’aller voir un policier pour obtenir des réponses un peu plus concrètes, ainsi qu’obtenir des informations dont elle n’aurait peut-être pas eu connaissance elle-même, mais même si c’est une membre de la famille, la police ne peut pas se permettre de donner les informations qui sont disponibles dans le dossier. Ce ne sont que des foutaises. C’était sa sœur tout de même, elle a le droit à avoir des réponses. De toute évidence, l’affaire ne semblait pas encore classée, alors que cela fait tout de même plusieurs mois que l’accident s’est produit. Magdalena essaye tout de même d’en savoir un peu plus, quitte à se faire remontrer les bretelles par de nombreuses personnes par la suite. Pour l’instant, personne n’est au courant qu’elle fait des recherches sur la mort de sa sœur. Et c’est peut-être mieux ainsi… En tout cas, la rousse ne veut surtout pas en parler à ses parents, de peur de les blesser, et de remuer un peu le couteau dans la plaie. Ils viennent de perdre l’une de leurs filles, ce n’est pas la peine de les rendre encore plus triste si Magdalena leur annonce qu’elle pense que son accident n’était pas accidentel.

Et même si la rousse ne s’entend pas bien avec Jordan, et qu’elle pense au fond d’elle qu’il puisse avoir un rapport avec la mort de sa sœur, elle tentait tout de même de se rapprocher un peu de lui, pour connaître ses secrets et voir ce qu’il aurait pu cacher à Anna. Elle était tellement perdue dans ses pensées ces derniers temps. Depuis la mort de sa sœur en faite. Magdalena n’arrivait pas à remonter la pente, pour elle, c’était trop dur d’y arriver. Anna comptait plus que tout pour elle, et de la perdre c’est comme si elle perdait une partie importante d’elle. Allez savoir pourquoi mais ce soir, Magdalena, bien que c’est elle qui ait commencée à lancer les hostilités avec Jordan, elle ne se sentait pas d’attaque de continuer. Anna lui manquait terriblement aujourd’hui. «  Arrête Magdalena. Tu sais aussi bien que moi que tu ne veux pas de cette vie. » La rousse soupira un instant, baissant la tête un peu gênée lorsqu’il décidait de ne plus lâcher son regard. Il faut avouer qu’il l’a perturbait un peu. « Je ne sais plus ce que je veux. » Et c’était sincère. Elle était totalement perdue, c’est tout. Elle porta son regard sur lui, et en voyant qu’elle croisait son regard, elle était mal à l’aise. « Ta vocation ? Ce que je sais c’est que tu mérites mieux que ce que j’ai à t’offrir dans ce bar. Il ne s’agissait que d’un emploi temporaire à la base. Le temps que tu termines tes études, non ? » « Et si… Si je mettais fin à mes études, tu crois que tu pourrais m’embaucher définitivement ? » Magdalena se posait vraiment la question. Elle ne savait pas trop ce qu’elle pouvait faire de sa vie, elle n’y arrivait plus avec ses études. Pourtant, elle rêve de devenir une photographie professionnelle, renommée et tout. « Fais ce que tu veux, après tout tu es assez grande. J’essaie juste après tout de te faire comprendre qu’en arrêtant tes études, tu risques de foutre ta vie en l’air. Ne me dis pas merci hein. »

Puis, Magdalena sentit comme un mal de tête arriver à force de s’énerver contre Jordan. Pour une fois, elle tomba dans la confidence avec lui, pourtant une personne qu’elle n’apprécie pas tant que ça. Elle lui avoua que sa vie était foutue depuis la perte d’Anna et qu’elle ne savait pas comment elle pouvait tenir. Jordan semblait se calmer à son tour, face à ses paroles et il se rapprocha d’elle. « Je sais que tu ne me portes pas dans ton cœur Magdalena et que tu n’as pas confiance en moi, mais si t’as besoin je suis là. Si tu te sens pas bien seule… » Elle était tout le temps seule. C’est presque si ça ne devenait pas trop pesant. « Tu peux venir chez moi. » La rousse ne put s’empêcher de laisser échapper un petit rire. « Tu m’excuseras mais je pense que je vais passer. » Son ton restait tout de même très calme, encore un peu fatigué par ses révélations. Magdalena avait même les larmes aux yeux. « T’as besoin d’accepter ce qu’il s’est passé et je sais que c’est dur. Mais tu as besoin de quelqu’un pour t’épauler et moi je suis là pour toi… Aussi fou que ça pourrait te paraître. » Pourquoi est-ce qu’il était sympa envers elle maintenant ? Il suffit qu’elle montre ses faiblesses et il devient cool ? Non, il ne faut pas exagérer. « Ne te sens pas obligé d’être ainsi avec moi. Tu n’as plus de raison de l’être. » Tout comme elle, elle n’avait plus de raison d’être agréable avec lui. Anna était morte, elle ne serait plus là pour la sermonner. Magdalena croisa de nouveau le regard de Jordan, avant de parler tout doucement. « Tu crois que tu pourrais me libérer pour ce soir ? Je ne me sens pas très bien… » Elle se sentait peut-être un peu trop seule, mais elle voulait vraiment l’être ce soir, et rentrer chez elle. Elle s’excusa de nouveau auprès de Jordan et fut tout de même heureuse qu’il accepte qu’elle rentre chez elle, ce soir. « C’était mon anniversaire aujourd’hui. Et personne n’y a pensé… » Ses parents se remettent difficilement de la mort d’Anna donc elle ne peut pas trop leur en vouloir, mais elle aurait tout de même aimé qu’ils pensent un peu à elle aussi. « Bonne nuit, Jordan. » Elle retourna à l’intérieur du bar, dans l’arrière pièce pour pouvoir récupérer ses affaires avant de quitter le bar, pour rentrer chez elle.