anaïs & louys

L'heure de fermeture du café approchait, mais je me trouvais encore dedans. J'aimais être ici, pourvoir faire plaisir aux gens, être serviable, mais aussi pour pouvoir mettre toutes mes pensées noires de côté. Depuis la mort de mon père, je m'étais renfermé sur moi, plus qu'à mon habitude, mais je ne pouvais en vouloir qu'à moi-même. En effet, j'étais le seul à avoir choisi de le cacher à mes amis. Au moins, en étant ici, j'avais l'impression d'être utile, de pouvoir faire quelque chose sans me remettre complètement en question. Il ne restait plus beaucoup de monde dans le café, mais comme c'était bientôt la fin, je commençais déjà à ranger et laver les tables déjà libérées. C'est ce que j'aime dans ce boulot, pas de nettoyer les tables, mais la diversité de tâches qu'il y a. Je suis jeune et je découvre encore le monde du travail. Ce petit job d'étudiant me permet de le faire dans plusieurs domaines : la commande, le service et le nettoyage. Le temps que je fasse le tour des tables vides, les dernières personnes commençaient à partir. « Au revoir mesdames, messieurs, à la prochaine fois ». Il s'agissait de personnes qui venaient souvent, à la même heure et qui s'asseyaient toujours à la même table. C'est aussi ça le métier, on apprend à connaître les gens grâce à leurs habitudes. Je m’approchais de l’endroit qu’ils venaient de quitter, afin de débarrasser leurs tasses, j’emmenais ensuite le tout au bar, où j’allais les mettre dans le lave-vaisselle.  Anaïs, la gérante du café, s’y trouvait. Je lui lançais un sourire chaleureux. « On a eu beaucoup de monde aujourd’hui ? » Je travaillais souvent l’après-midi, il était donc impossible pour moi de connaître la fréquentation du matin ou du midi. Je suis plutôt fier, depuis mon arrivée ici, j'arrive parfaitement à combiner l'école et mon travail. J'ai même pu augmenter mes heures quand ma patronne n'était pas du tout au top de sa forme, chose compréhensive, elle venait de perdre son fiancé.