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| Wake up, please, wake up. [CHICAGO] | |
| Auteur | Message |
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| (#) Sujet: Wake up, please, wake up. [CHICAGO] Dim 30 Nov - 13:13 | |
| Ellie ∞ Alexander on se sert de l'avenir pour échapper au présent. Je m'avance vers son lit dans cet hôpital de Chicago. Elle a encore les yeux fermés. Sa chevelure blonde est parfaitement tressée le long de son épaule gauche. Tessa. Ce doit être elle. Ma petite soeur est accro aux tresses, elle lui en laisse toujours une quand elle passe la voir. Dans l'avion, j'espérais qu'à mon entrée elle se relèverait, qu'elle sourirait et qu'elle me prendrait dans ses bras. Dix ans que je l'espère. Mais elle est toujours là. Je dépose une fleur de lys au bord de son lit. Cela sent extrêmement bon. Quand nous avions dix ans, nous jouions dans une forêt de la petite ville de white oak station, il y en avait des tas plantées ici et là. Je m'approche d'elle, je lui prends la main. Coucou jumelle soufflais-je. On se ressemble beaucoup, elle est née cinq minutes avant moi. Nous étions les deuxièmes dans la famille. Nous avons un grand frère, et puis une petite soeur après nous. Je me rappelle du jour où elle s'est endormie pour longtemps.
Nous jouions avec Tessa dans la maison familiale au bord du lac de primrose. Un cache-cache, un un, deux, trois soleil. Toby, notre grand frère, nous avait rejoins, même s'il était bien plus grand, il jouait avec nous. Puis papa s'incrusta. Il me demanda de préparer un gâteau - j'aimais déjà énormément la cuisine. Une fois fini, je courais rejoindre mes frères et soeurs. Puis je la vis. Dans les champs autour de la maison passait un train. La chevelure blonde traversa les rails en courant, juste avant qu'un train ne passe. Mes jambes se mirent à courir. Je ne le contrôlais plus. Le train était passé et avait klaxonné. J'arrivais juste avant Toby. Elle était allongée, elle avait traversé les rails. C'est fini, tu as couru à temps. Ellie? Ellie! Toby souleva le corps inerte d'Ellie, ma soeur jumelle. Elle ne répondait plus, elle ne respirait plus. Papa avait entendu les cris. Direction l'hôpital où maman travaillait, à Chicago. Elle a eu un énorme choc et elle est tombée sur la tête. Elle ne risque pas de vous quitter, mais mettra du temps à vous retrouver... avait annoncé l'infirmière. Aujourd'hui son médecin.
Une larme coulait le long de ma joue. Ces heures que j'avais passé sans elle. Enfant, j'avais une poupée (tout le monde se moquait de moi) qui partageait toutes mes aventures d'enfants. J'imaginais qu'elle était dedans. Qu'elle vivait avec moi son enfance. Au lycée, j'essayais de vivre au jour le jour, pour elle. Profiter. Quand je rencontrais Mary, au lycée, elle su tout de suite mon traumatisme et fut compatissante. Jusqu'au jour où elle n'en pouvait plus. Trois ans et c'était fini. Mais je choisissais Ellie. Toujours Ellie. Je serre fort sa main, je l'embrasse, je ne pleure que pour elle. Il n'y a qu'elle qui mérite mes larmes. Je viens chaque semaines. Je prends beaucoup l'avion, je suis limite abonné pour la cuisine je balade à droite à gauche. Alors White Oak Station - Chicago, je connais par coeur. Papa et maman ont décidés de rester vivre à Chicago, pour être plus près d'elle.
Tu sais, je crois que j'ai rencontré quelqu'un d'exceptionnelle. Elle semblait perdue, elle avait besoin de parler. Tu me connais, je ne parle jamais. J'échappe un petit rire. Quand j'étais petit, j'étais une pipelette avec mes frères et soeurs. Je me suis éteins quand Ellie s'est éloignée. Elle m'a raconté, elle avait comme confiance en moi, je ne saurais pas te l'expliquer. En même temps, j'avais envie de l'écouter. Je la regardais, je lui tenais la main comme je te le fais à toi aujourd'hui. On était dans l'avion, rien ne pouvait nous empêcher d'être là. On était loin de tout. Et puis nous nous sommes séparés en sortant. Tu crois que je peux la retrouver? Tu crois qu'elle accepterait que je t'aime autant? Tu crois que j'ouvrirais la bouche? Elle est tellement belle. Comme toi. Je n'avais vu ça qu'avec toi. Tu es tellement belle Ellie. Tu disais souvent que tu rêvais d'être aussi belle que maman, un visage aussi parfait et doux. Tu as tout ce dont tu rêvais, petit ange. Alors ouvre tes beaux yeux bleus et rejoins moi... J'attendais. J'espérais chaque semaines. Sans résultats. Je prenais la poupée, la fameuse poupée. J'allais l'embrasser sur le front. Une larme coulait et tomba sur elle. Je l'effaçais. Je t'aime, Ellie. Je la regardais un dernier instant avant de m'en aller. J'ai un avion à prendre pour White Oak. code by Silver Lungs |
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| (#) Sujet: Re: Wake up, please, wake up. [CHICAGO] Dim 30 Nov - 14:16 | |
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❝wake up, please, wake up❞ Alex & Ellie Allongée sur un lit, je commençais doucement à m'éveiller, comme l'on se réveille après un rêve... Doucement... Tranquillement. Pourtant j'ai la sensation que quelque chose ne va pas. Mon corps est incroyablement lourd et mes yeux refusent de s'ouvrir. Je n'ai pas peur. J'entends une voix au loin... Je ne peux discerner les mots mais je l'entends. C'est terriblement apaisant, presque mélodieux. Je sens mon corps réagir à un bref contact sans pour autant effectuer un mouvement distinct. Il aurait été terriblement plus simple de s'endormir à nouveau au son de ses paroles. Mais je ne pouvais m'y résoudre, sans pourtant avoir une raison valable de lutter. Il était temps de me réveiller !
Je regarde des gens s’affairaient autour de moi. Mes yeux tentent de suivre le mouvement de ces formes qui me semblent si agressive à cet instant. J'abandonne rapidement cette course-poursuite. Je suis fatiguée. J'ai peur. Je ne comprends pas ce qui est en train de se passer, je ne sais pas… Si je sens des mains se poser sur moi, des objets froids, je ne peux distinguer que le plafond blanc de la pièce dans laquelle je me trouve. Les bruits environnants me font l'effet d'un brouhaha incessant. Un bourdonnement désagréable. Je ne perçois distinctement que le bip régulier d'une machine à ma droite qui semble familier et presque rassurant. Je sens la main de quelqu'un se poser sur la mienne. Je sursaute. Je ne peux relever la tête, j'ai l'impression que mon corps est lourd. Incroyablement lourd. J'ai parfaitement conscience que le moindre geste me demanderait une force sur-humaine. Une femme brune se penche au-dessus de moi avec un sourire qui se veut rassurant. « Tout va bien se passer Ellie. Ne t’inquiète pas. » Ellie … Je ne comprends pas. J'ai mal à la tête. J'ai l'impression d'avoir mille tambours qui battent en cadence dans ma boite crânienne. Je me sens fatiguée. Je ferme les yeux après avoir lutter pendant quelques minutes.
Quelqu'un passe sa main dans mes cheveux alors que le bip s'affole. « Chut. Calme toi Ellie. Ils arrivent. Bientôt vous serez à nouveau ensemble. » Elle me sourit, je tente de faire la même chose avec plus ou moins de réussite à en juger par ses réactions. Je suis toujours dans un brouillard plus ou moins dense mais j'ai bonne espoir qu'il se dissipe peu à peu. J'y voyais déjà plus clair. Je connaissais mon nom et mon prénom. Ca peut paraître peu mais c'est une victoire éclatante. En dehors de ça, je ne me souvenais de rien. Le trou noir. Je tente de me concentrer sur mes besoins premier : lui demander à boire. J'ai la gorge terriblement sèche... comme si j'avais passé des années dans le désert. Je tente de parler mais je n'y arrive pas. Elle me rassurait : ca allait revenir très bientôt... Elle pousse un bouton qui relève légèrement le dossier. Je grimace alors qu'une douleur vive apparaît. Elle prend immédiatement en considération mes mimiques et se dépêche de me donner de quoi humidifier ma bouche sans me permettre de réellement boire. Je ne prends pas le temps de regarder la chambre, je ne souhaite qu'une chose : être à nouveau allonger.
Je peux à nouveau contempler ce plafond qui devient un point de repère rassurant. La chambre est calme. Je tente de me concentrer sur ses mots. Je n'en comprends que la moitié. Je me trouve dans un hôpital. Elle me le répète pour la troisième fois. Je pousse un léger ... Bruit. Je sursaute en entendant ma voix. Elle a l'air ravi. La femme continuait en m'expliquant calmement que j'avais eu un accident. J'avais envie de lui dire qu'elle était folle ou que c'était une blague mais je ne pouvais pas. Alors que je la regardais avec des yeux sceptique, un homme à la voix rauque lui demande de venir pour l'explication. Elle me serre une dernière fois la main. La chambre redevient silencieuse.
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| (#) Sujet: Re: Wake up, please, wake up. [CHICAGO] Dim 30 Nov - 15:22 | |
| Ellie ∞ Alexander on se sert de l'avenir pour échapper au présent. Je reculais doucement, la regardant une dernière fois avant de m'en aller, comme chaque semaine, pour White Oak. Cet aller-retour m'est bien trop familier, tout comme son visage endormi. Au fond de moi, j'espère qu'elle m'entend, qu'elle réagit, qu'elle retient ce que je lui dis. Moi, je veux juste l'aider à avancer, à ne pas rester où elle est partie. Les infirmières et médecins me disent que ça l'aide sûrement, d'entendre la voix de son frère jumeau, celui qui l'a toujours aimé et qui lui était inséparable. Sauf ce jour là. Parfois, je me dis que je devrais être à sa place, qu'elle puisse vivre tout ce qu'elle voulait vivre. Etre adolescente, vivre le bal de promo, aller acheter une belle robe pour son premier rendez-vous... Mais tout cela, elle ne l'a pas vécu, et elle ne le méritait pas. Elle me manquait, horriblement. De nombreuses fois je me suis endormi, là dans sa chambre, sur sa main, et je rêvais qu'elle se réveillait. Mais ça n'est toujours pas arrivé.
Mes parents essayaient de me consoler - parce qu'après eux, j'étais celui qui était le plus touché par son absence. Moi, je me renfermais et je consolais ma petite soeur, Tessa, qui n'a pas beaucoup de souvenirs d'elle, ou de très flou. Je ne voulais pas qu'on décèle ma profonde blessure que représente le coma d'Ellie. Cela durait depuis tellement longtemps, j'avais longtemps pleuré, longtemps gardé cette poupée qui la représentait quand je n'étais pas à l'hôpital. Je lui avais déposé des fleurs, des habits enivrés de mon odeur, pour ne pas qu'elle m'oublie.
Et là encore, je quittais sa chambre, je reprenais la voiture pour aller vers l'aéroport. Le même trajet depuis presque dix ans. Machinalement, je prenais les rues, une par une, qui m'éloignais d'elle. Je garais la voiture louée, toujours la même, à la même place, puis j'entrais dans l'aéroport. Je me mettais dans la queue pour prendre ma place, ça ira vite, je n'ai pas de valise, ni de sac d'ailleurs. Quand mon portable sonna. Toujours machinalement, je le prends, ce doit être maman ou Toby qui me demande comment va Ellie. Comme toujours. Que veulent-ils que je leur dise de nouveau?
Là, c'est différent. Là, c'est l'hôpital. Je ne contrôle plus rien. Je pousse les gens de la file pour en sortir sans un mot et après deux retentissements je lance un Allô? plein de peur. Il lui est arrivé quelque chose. J'y étais il n'y a même pas vingt minutes. Je devrais encore y être. Pourquoi n'y suis-je plus? Vous devriez revenir monsieur Dugas, nous vous en dirons plus une fois que vous serez ici. Je ne prends même pas la peine de répondre, je file dehors récupérer la voiture toujours garée.
Je fonce, en moitié de temps je suis de nouveau à l'hôpital, je suffoque, j'ai peur, je suis à bout de souffle. Que lui est-il arrivé? En moins d'une minute je suis à l'accueil. Je ne me présente même pas, rien. Qu'est-ce qu'il se passe? lançais-je en criant presque. Une infirmière arrive à ce moment là et me voit, elle me fait signe de la suivre. Je pensais rejoindre le même chemin dans l'hôpital que je fais depuis presque dix ans, mais non, on prend un chemin différent, j'allais ouvrir la bouche quand l'infirmière anticipe Je sais que vous ne passez pas par là d'habitude, mais nous avons changer votre soeur de secteur. Elle n'en dit pas plus. Je n'ose pas lui demander. J'ai trop peur d'entendre ce que je n'ai pas envie d'entendre. Je la suis, mais je scrute quand même les indications sur les murs. Au bout d'un moment, nous passons une porte battantes affichée "centre d'éveil". C'est pas vrai... soufflais-je. Mais si. Au bout du couloir, ma mère, mon père, se tiennent la main et pleurent. Ils me voient et sourient. Ce sont des pleurs de joie. Alors des gouttes coulent sur mes joues, automatiquement, doucement plus de plus en plus. Je vois presque flou. Mes jambes se mettent à courir. De plus en plus vite. J'atteins mes parents et leur serrent juste la main. L'infirmière m'a laissé courir, nous n'avions pas eu besoin de mots, tous, pour comprendre. Papa m'indique la porte, je peux entrer. Là, j'hésite. Quelque chose me fait peur. Que ce soit faux, que je rêve. Entre, mon chéri, n'attends plus. Tout se passera bien. me souffle maman, en me caressant le bras. Je ne la regarde pas, des infirmières posent le regard sur moi. Elles m'ont toujours vu. Chaque semaine, elles m'ont entendu la pleurer, lui demander de se réveiller, elles m'ont elle-même réveiller à la fin des visites alors que je m'étais endormi sur elle, elles m'ont vu depuis que je suis enfant ici. Tout le monde m'a toujours vu. Mais pas elle. Je pousse la porte, doucement. Je ne pense pas pouvoir parler. Les larmes m'ont envahis. Elles coulent encore. La chevelure blonde a la tête sur le côté, elle semble regarder la lumière de dehors. Ils lui ont mis une belle vue sur la ville. Elle est réveillée, j'en suis sûre. Sa respiration n'est pas la même, le battement sur la machine non plus. J'ai dû être si discret qu'elle ne m'a pas entendu entrer. Mais je trouve la force de souffler Ellie? Je vais revoir la couleur de ses yeux. Je vais peut-être revoir son sourire. Je vais peut-être entendre sa voix. Elle va sûrement pouvoir me serrer la main. Je m'approche tout doucement. Il y a encore les fleurs que je viens de déposer. Les infirmières les ont déplacées avec elle.
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| (#) Sujet: Re: Wake up, please, wake up. [CHICAGO] Dim 30 Nov - 17:51 | |
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❝wake up, please, wake up❞ Alex & Ellie La chambre est à nouveau silencieuse. Je tente de faire le point sur ce que je sais de mon état supposé et ma présence ici. J'ai parfaitement intégré le fait que je sois à l'hôpital. Quelque chose s'est donc passé… Mais quoi ? Je me rend compte que mes souvenirs sont très flous. Je ne me souviens de rien. Les événements passés se bousculent dans ma tête sans aucune chronologie ou logique. Je met rapidement fin à cette exercice. Je sens déjà la fatigue se faire de plus en plus présente. Je veux m'économiser pour la suite des événements. Les mots de cette femme résonnent dans mon esprit : Ils arrivent, promesse de réjouissance. Prenant mon mal en patience, je me concentre sur ma voix. Je veux parler. C'est une nécessité. Une peur se dessine à l'horizon : et si je ne pouvais plus prononcer le moindre mot ? Je redouble d'effort pour émettre un son, comme celui que j'avais poussé quelques secondes auparavant. Je voulais réussir.
J'entends du bruit autour de moi et distingue des silhouettes au niveau de la porte. Je n'ai pas le temps de comprendre et d'analyser précisément ce qui arrive que l'on me sert dans des bras. Mon corps réagit à nouveau comme à la voix lors de mon réveil. Elle dépose un baiser sur mon front alors que des larmes ruissellent sur mon visage : ma mère. Je la reconnais. Ses traits refont surface dans ma mémoire, bien qu'elle me semble beaucoup plus âgé. Je souris. Sa main caresse mon visage. Je ferme les yeux pour profiter de ce contact si rassurant. Mon père s'avance à son tour. Elle lui laisse un peu de place pour qu'il puisse à son tour me serrer dans ses bras. Je me souviens toujours avoir vu mon père comme quelqu'un de fort mais là il pleure. J'en suis perturbée. Cela doit se voir sur mon visage car il m'explique que c'est de la joie et rien d'autres. Il est heureux de me revoir parmi eux. Je ne comprends pas. Mes parents me serrent les mains. Nous restons quelques minutes dans le silence le plus complet. Pas besoin de parole, l'émotion est assez forte pour être palpable.
Une infirmière rentre dans la chambre. Je maudis son discours. Elle demande à mes parents de me ménager. Je refuse que l'on me ménage, je veux être avec eux ! Ils acceptent sans protester. Je suis la seule à tempêter intérieurement de cette décision. Je pousse un long soupire. Il n'en faut pas moins pour les faire rire. Ma mère se penche à nouveau sur moi et dépose un baiser sur ma joue. « Elle a raison mon ange. Nous sommes juste à la porte. On revient. » Mon père m'embrasse à son tour et me laisse seule dans la chambre. Encore une fois. Je ferme les yeux et tente de me concentrer pour écouter la conversation à mon sujet qui se déroule dans le couloir. Je saisis des brides de phrase : coma, temps, maison. Maison… Oui je veux rentrer chez moi. Je ne veux plus rester ici ! Je tente de me lever mais je décolle que très légèrement. Mes mains fourmillent comme mes bras. C'est énervant mais je reprends le contrôle.
Je réussis à me tourner le côté sans chuter par je ne sais quel miracle et je contemple la ville. C'est un magnifique décor ! Pourtant j'aurai préféré des arbres et de grands espaces verts. Je ne peux pas m'en plaindre. Par cette fenêtre, le monde me paraît moins lugubre. Mes paupières ne demandent qu'à se clore mais c'est hors de question. Le monde s'offre à moi. Je ne veux pas dormir. Je sursaute en entendant mon prénom. Je me laisse retomber sur le dos, curieuse. Je reconnais cette voix et mon esprit fait le lien cette fois. Quelle autre voix que celle de mon jumeau aurait elle pu résonner avec autant de force en moi ? Aucune. Je lui souris, il pleure… Automatiquement je pleure à mon tour sans savoir pourquoi. Ça a toujours été ainsi entre nous. Il tombe, je pleure parce que j'ai aussi mal que lui. Je l'encourage du regard à me prendre dans ses bras. J'en ai besoin. Je ressens le manque et le vide de son absence. « Alex. » Mon premier vrai mot. Son prénom. Ce contact tant espéré arrive enfin. Je concentre toute mes forces pour tenter de le serrer contre moi. Être légèrement relevé me donne le tournis mais j'y fais abstraction. Ce moment est hors du temps. Je ne suis plus à l'hôpital, je ne suis plus dans un lit. Je suis avec lui. L'émotion me gagne, les larmes redoublent d'intensité. Il se recule légèrement, assez Il a le visage creusé. Il est vieux. J'ai l'impression de le reconnaître sans que ce soit totalement celui que j'ai connu. Cette pensée me frappe de plein fouet. Je sens mon rythme cardiaque s'accélérer. Je veux toucher mon visage mais mes mains ne décollent pas assez. Il a toujours été le miroir de ce que j'étais. Comment ce reflet a-t-il pu autant changer ? La machine se met à nouveau à sonner, signe que mon coeur s'emballe comme tout à l'heure. Je serre sa main dans la mienne. Je ne veux pas qu'il me laisse !
| © Pando |
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| (#) Sujet: Re: Wake up, please, wake up. [CHICAGO] Dim 30 Nov - 23:35 | |
| Ellie ∞ Alexander on se sert de l'avenir pour échapper au présent. J'arrivais à nouveau dans l'hôpital, que je venais de quitter quelques minutes auparavant - elle n'avait rien. Elle était toujours inerte, le visage endormi, comme depuis presque dix ans. Et pourtant, cette fois-ci, quelque chose avait changé. L'hôpital m'avait appelé pour me demander de revenir, car quelque chose s'était produit. Je croisais mes parents, l'un et l'autre, qui se tenaient la main, et pleuraient de joie. Je n'osais pas imaginer que ce fut possible. Comment pourrait-ce arriver? J'étais dans le centre d'éveil. D'éveil. Elle était là. Elle était revenue, juste après mon passage. Je n'arrivais pas à y croire. J'en avait rêvé de mille façon, mais pas de celle-là. Et c'était la bonne. Je n'y croyais tellement pas que je restais bloqué devant la porte de sa chambre, maman dû me prendre la main pour que je passe la porte.
Je la voix enfin, elle a changé de position. Elle a bougé. D'instinct, je sais qu'elle aura du mal à me parler, à bouger, alors je n'espère pas trop. Je me contente de susurrer son prénom, pour la voir. Revoir son visage mais cette fois-ci, éclairer de la vie, ses beaux yeux ouverts. Ma soeur, ma moitié, ma vie. Elle est là, et elle est en train de se retourner doucement. Je pleure, je l'avais presque oublié. Mais je m'en rappelle quand elle se mets à pleurer en souriant. Ça a toujours été comme ça entre nous, quand l'un ressentait quelque chose, l'autre aussi le ressentait. Je m'approchais doucement. Elle prononça son nom. Cela lui faisait tout drôle, c'était peut-être le premier mot qu'elle prononçait depuis son réveil. Je souris à cette idée. Et je souris d'entendre sa voix à nouveau. Je ne peux plus m'arrêter de pleurer. Je suis trop heureux, elle m'avait bien trop manqué. Je viens la prendre dans mes bras, geste naturel. Je sens qu'elle tremble un peu, ce ne doit pas être agréable pour un corps qui est resté si longtemps endormi. Je me recule alors, elle pleure encore plus. Je caresse doucement ses joues pour les effacer. Je l'aide à s'allonger à nouveau.
Mais je sens que quelque chose ne va pas. Elle me regarde avec insistance, inquiète. Elle a dû remarquer mes traits, mon âge. Elle s'affole, son coeur s'emballe. Elle me serre la main comme jamais. Je la serre aussi. Les infirmières sont prêtes à intervenir mais je me rapproche d'elle, je lui caresse le dos de la main. Chuuuuut, Ellie, calme toi. Tout va bien. Tu es là. Tout va bien. Tu es magnifique. Ça fait longtemps que j'attendais que tu te réveilles, tu sais... Et maintenant... tu es là. Et je reste avec toi, j'ai toujours été avec toi. dis-je en lui serrant la main. Il ne faut pas que tu te surpasses, resserre ta main. Tu es restée longtemps endormie, il faut que tu te ménages mon ange... Je prends une chaise par le bout du pied pour m'asseoir près d'elle, j'ai l'habitude. Les infirmières reculent. On va faire cela ensemble, comme toujours. Je lui souriais. Elle était là maintenant, et j'allais l'aider. Je ferais n'importe quoi pour elle.
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| (#) Sujet: Re: Wake up, please, wake up. [CHICAGO] Lun 1 Déc - 22:33 | |
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❝wake up, please, wake up❞ Alex & Ellie Mon corps a immédiatement réagit à sa présence. Mon frère. Ma moitié. Il est certainement la seule personne au monde que je suis incapable d'oublier… C'est bien plus que des souvenirs, c'est quelque chose de fort et d'incompréhensible pour ceux qui ne le vivent pas. A cet instant, mes angoisses de l'inconnu disparaissent totalement. Je ne désire qu'une seule chose : qu'il me prenne dans ses bras en m'assurant que les choses allaient bien se passer et qu'il serait là comme il l'avait été à chaque étape de ma vie. Les larmes roulent sur mes joues. Je ne peux pas les essuyer. Je ne veux pas. Il s'approche enfin et me prend dans ses bras. Je sens que mon corps n'apprécie pas la position verticale, trop habitué à l'horizontale. Mais peu importe, je ne l'écoute pas. Ce contact me réchauffe et je me sens bien. Rien ne peut m'arriver. Plus maintenant qu'il est là. Alexander comprend que je ne vais pas tenir très longtemps et il m'aide doucement à m'allonger à nouveau. Je pousse un soupire de contentement sentant les douleurs s'évanouir ainsi que la sensation de malaise. Pourtant je souffre déjà de l'éloignement. Alex caresse mon visage, chassant les larmes quelques instant. Je ferme les yeux à ce contact. La chaleur de sa peau réchauffe la mienne qui me semble être comparable à du marbre. Je prend sa main dans la mienne. Je refuse qu'il s'en aille. J'étais prête à me lever pour l'en empêcher. Je ne savais pas quelles épreuves m'attendaient mais je ne pourrais pas les affronter seule. Ma famille était là pour moi. Je ne serai plus jamais seule… L'avais-je seulement été un jour ?
Mon ciel s'assombrit. Alors que je prenais le temps de détailler chaque trait du visage de mon jumeau, je suis frappé par quelque chose que je n'avais pas encore prit le temps de remarquer. Il a vieillit. Il ne ressemble plus vraiment à l'image que j'avais de lui dans mon esprit. Où sont passés ses traits enfantins ? J'ai peur de comprendre. Je ne me suis toujours pas vu. Je n'ai pas l'impression d'être différente. Mais que s'est-il passé ? Cette interrogation me glace le sang alors que mon cœur s'emballe au fur et à mesure que mon esprit formule des hypothèses. Mon sourire s'évanouit, laissant place à une expression d'angoisse. Je lui serre la main de toute mes forces. Je vois du mouvement au niveau du cadre de la porte. Les infirmières doivent être prêtes à agir comme tout à l'heure… Lorsque j'avais ouvert les yeux. Non ! Je refuse qu'elles lui demandent de sortir. Cette pensée ne m'aide pas à me calmer. Le bip de la machine est de plus en plus fort. Je suis en train de paniquer. J'exige que l'on m'explique. Je veux savoir ce qui m'arrive. Je le sens qui caresse ma main. C'est assez pour détourner mon attention quelques secondes. Mon jumeau me demande de me calmer. Il a raison. Je ferme les yeux et tente de me concentrer sur ma respiration. Je n'entends plus que le son de sa voix. Comme lorsque je n'avais pas encore posé mon regard sur le monde. Il me dit que je suis belle et qu'il reste avec moi. Cette simple phrase suffit à m’apaiser . Le bruit infernal de la machine qui surveille les battements de mon cœur se fait de moins en moins présent jusqu'à devenir quasiment inexistant.
Je suis restée longtemps endormi… Cette phrase résonne en moi. Combien de temps ? Qu'est ce que cela signifie ? Je desserre mon étreinte. Je veux lui faire plaisir. Je veux me ménager pour pouvoir lui parler. Il prend une chaise sans cesser de parler. Je peux encore compter sur lui. Je plonge mon regard dans le sien. Je veux absolument lui dire que je l'aime. Je concentre mes forces. Je ne sais pas ce que cela va donner. J'ai peur que ma voix dérape. Qu'il ne comprenne pas. « Je ...t'ai...me. » C'est assez discontinu et ça sonne mal mais c'est la vérité et peu importe l'effort que cela me demande. Je suis assez satisfaite de ma voix. Je la retrouve. Elle m'appartient. Je lui souris. Je ne suis pas triste. Je caressais sa main du bout des doigts. « Dis. » Ma voix déraille. Je n'arrive pas à en dire plus. Je veux qu'il m'explique. Je veux savoir ce qu'il se passe.
| © Pandora |
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| (#) Sujet: Re: Wake up, please, wake up. [CHICAGO] Lun 1 Déc - 23:31 | |
| Ellie ∞ Alexander on se sert de l'avenir pour échapper au présent. Elle paniquait. Son coeur partait à la chamade et la machine qui bippait à son rythme ne pouvait pas aider : elle s'en rendait compte et ça battait de plus belle. Elle prenait peur, parce qu'elle commençait à se rendre compte de la situation. C'était normal comme réaction, et il fallait y aller doucement. Alors qu'elle regardait les infirmières, tétanisées, j'essayais de la calmer. Je m'asseyais près d'elle et elle réussit à ralentir la cadence, et elle me lâcha même l'étreinte forte de la main qui ne pouvait que l'épuiser. Elle devait y aller doucement, seulement, elle ne s'en rendait pas compte. Je la laissait respirer un moment. Je me suis depuis longtemps préparé à son réveil. J'avais étudié une dizaine de bouquins scientifiques à ce sujet. J'étais prêt. Je lui parlais, l'apaisais. Je réussissais, à entendre le suivi cardiaque.
Elle rouvrit les yeux doucement et les posa sur moi. Elle semblait les plisser un peu. Comme elle faisait toujours quand elle se concentrait. Elle avait ce petit tic que je connaissais, bien évidemment. Je souriais alors en le voyant à nouveau et j'allais lui dire de ne pas vouloir se forcer quand elle prononça des mots qui me traversèrent dans une vague de folle amour et folie. Je souris de plus belle, caressant encore sa joue et serrant l'autre main. Je t'aime aussi, Ellie. Depuis toujours. Elle se force un peu à parler, on l'entend. Mais elle sourit elle aussi. Elle a l'air de redécouvrir sa voix et d'en être satisfaite. Elle me caresse doucement la main. Puis elle prononça un mot. Un seul. Elle voulait tout savoir. Elle était perdue. Elle avait besoin de savoir et c'était mon rôle de tout lui dire, d'utiliser les bons mots pour elle. C'était le moment de le faire, de le prouver.
Ecoute Ellie, je vais tout te raconter. Mais avant tu dois savoir que jamais personne ne t'a abandonné. Pas une seule minute. Et qu'on ne va pas t'abandonner, qu'on est toujours là et pour toujours. Je la regardais en souriant, je m'approchais d'elle. Je ne voulais pas qu'elle ait une nouvelle crise en apprenant tout ce qu'elle a raté. Tu te souviens, de cette partie de cache-cache avec Toby? Quand on a traversé le champ derrière la maison en courant? Tu as évité un train de justesse. Seulement, tu es tombée sur la tête, et tu t'es endormie sans plus te réveiller. Les médecins nous ont tout de suite prévenus que tu mettrais du temps avant de te réveiller alors, maman t'a mise ici, dans son hôpital à Chicago. Comme ça, elle veillait jour et nuit sur toi. Moi, j'habite plus loin maintenant, mais je venais te voir chaque semaine et je te parlais des heures. Je me suis même endormie souvent en tenant ta main, les infirmières ont dû me sortir de là à coup de pieds sur les fesses. Cette dernière anecdote me fit doucement rire, je voulais dédramatiser ce que je lui racontais. La tresse que tu as sur la tête, c'est Tessa qui te la faite. Elle t'en fait toujours. Tu apprenais sur ses petits cheveux tu te souviens? Je suis cuisinier maintenant, tu te rends compte? Je vais pouvoir te faire tout ce que tu voudras, cette fois-ci, tu ne me piqueras plus rien. Je la regardais avec un air de défi puis je souris. Tu es restée endormie pendant dix années. Nous avons vingt eux ans maintenant. Tu as continué de grandir, et nous n'avons jamais lâché espoir, qu'un jour, tu reviendrais avec moi. C'est aujourd'hui que tu es prête. Et on va y aller doucement, pour que tu puisses revenir vivre une vie de folie avec moi, comme on se l'est toujours promis.
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| (#) Sujet: Re: Wake up, please, wake up. [CHICAGO] Mar 2 Déc - 21:18 | |
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❝wake up, please, wake up❞ Alex & Ellie Mon cœur s'emballe. Je sens les angoisses s'emparer de moi très rapidement. Je prend conscience que je n'ai aucune idée de ce qui m’amène à l'hôpital. J'ai très peu de l'inconnu qui se profilait à l'horizon. Qu'allait-il m'arriver ? Le brouillard commence à se dissiper et moi à penser que je préférais être totalement embrumé. Les infirmières sont nerveuses, prête à me sauter dessus à la première occasion. Elles ont peur pour moi. Je sens la tension dans l'air : ce qui n'aidait pas à me calmer. La seule personne qui est en mesure de m'aider c'est Alexander. Son visage est rassurant, il sait trouver les mots justes. Doucement mon rythme cardiaque diminue pour redevenir correcte. Je prends le temps de respirer tout en fermant les yeux. Je dois vider mon esprit… Impossible ! Des tas de questions se bousculent. Je veux savoir et mon jumeau est la seule personne que je pouvais croire sa la moindre hésitation, sans le moindre doute. Cependant il y a quelque chose de plus important : je veux lui dire à quel point je l'aime. Je me concentre et plisse les yeux. Ce n'est pas une tâche facile pourtant j'y arrive. Le son de ma voix résonne dans la pièce. J'en suis satisfaite ! Mais j'apprécie encore plus l'effet que cela produit sur lui. Son visage s'illumine. Il caresse ma joue, me tient la main. Je me sens protéger, rien ne peut m'arriver. Nous étions toujours aussi soudés. Voilà une chose pour laquelle je n'avais pas à m'inquiéter. « Toujours. » murmurais-je d'une voix à peine audible. Je caresse doucement sa main et continue de rassembler mes forces. Pourquoi ? Trop long. Je ne m'en sens pas capable. « Dis. » C'est simple et concis. Je sais qu'il va me comprendre.
Alex ressenti le besoin de clarifier les choses avant de m'expliquer. Je plisse les yeux, craignant le pire. Ce n'était pas son genre de se comporter ainsi. Nous avions toujours réussi à nous dire les choses, même les plus difficiles, directement. Pas besoin de passer par quatre chemins. Je hoche la tête. Oui je sais qu'ils ne m'abandonneront jamais ! Simplement parce qu'ils m'aiment. Mon père et ma mère avaient accouru alors que j'ouvrais à peine les yeux, ils avaient pleuré sans ménagement… J'avais vu de l'amour dans leurs yeux. Comme j'en voyais en ce moment même dans ceux de mon frère. Il s'approche encore de moi. Je vais enfin tout savoir.
La partie de cache-cache ? Je me souviens de nombreuses parties de cache cache ! C'était l'un des jeux préférés de Tessa et nous aimions beaucoup la faire tourner en bourrique en disparaissant dans des cachettes à laquelle elle ne pensait jamais. En même temps : Elle effectuait toujours le même chemin. Notre plus jeune sœur regardait sous la table, puis derrière le rideau et le grand fauteuil… Avant de se mettre à pleurer. Toby finissait toujours par l'aider. Cependant, il y en avait des centaines à laquelle il aurait pu faire référence… Le champs derrière la maison ? Lui aussi je le voyais. Grand, avec des fleurs… Je souriais à cette pensée. J'avais l'impression d'y être allé hier. Après était-ce réellement impossible ? Mon inconscient tente de me faire comprendre que c'est irréaliste mais je n'ai pas envie de l'écouter. Je ne me souvenais pas du train et de ma chute. Je secouais négativement la tête. Je sais maintenant ce qui m'a conduit ici. D'accord. Je suis capable d'encaisser. On m'avait souvent reproché de ne pas faire attention. Ils avaient raison… Je suis à Chicago dans l'hôpital de maman. Une bonne nouvelle ! Des tas d'interrogations se bousculent… Pourquoi n'habite-t'il plus chez nous ? Est-ce ma faute ? Ou la même raison que celle qui le rend plus vieux ? Je faisais le lien entre ma possible réalité et ses paroles. Des semaines… J'étais donc ici depuis longtemps. Il rit, je lève les yeux au ciel. « Boom. » Je ris à mon tour. Ca me semble tellement naturelle. Je crains la suite.
Ma tresse. Je tente de tourner la tête. J'en aperçois simplement le bout. Tessa en est à l'origine… Tessa ne sait pas faire de tresses.. Je suis toujours obligée de lui montrer ! J'adore lui tresser ses cheveux. On dirait une princesse ! Je souris. Oui je me souviens. La suite me fait pâlir. Tu ne peux pas être cuisiner à douze ans… Ou treize dans le pire des cas. Je n'entends pas son défi. Je suis restée bloqué à ses paroles précédentes. La sentence tombe : j'ouvre la bouche de surprise et secoue frénétiquement la tête. Non ! C'est faux ! Il ment et me fait une mauvaise blague. Personne ne dort dix ans. Ça n'arrive que dans les films. Je déglutis difficilement. Je secoue à nouveau la tête. « Non. Non. Non. » Je m'en fiche d'être prête maintenant. Je ne veux pas que ce soit vrai. Ca ne peut pas être vrai. Je refuse de voir l'évidence. J'ai l'impression qu'il est en train de me trahir. « Douze ans. » J'ai douze ans ! Si c'est une mauvaise blague ce n'est pas drôle. Elle est même très nulle. Il va certainement tenter de me résonner mais non. Je ne veux plus l'écouter. Je voudrai mettre mes mains sur les oreilles. "Non." C'est un cri du cœur. J'en ai assez. Je me tourne sur le côté. J'ai toujours eu mon petit caractère. Là c'est trop. J'enfouis ma tête dans l'oreiller. Je sais qu'il ne me ment pas. Je pleure.
| © Pandora |
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| (#) Sujet: Re: Wake up, please, wake up. [CHICAGO] Mar 2 Déc - 21:50 | |
| Ellie ∞ Alexander on se sert de l'avenir pour échapper au présent. J'essayais de lui expliquer. Je prenais les mots, les précautions. Je savais qu'elle saurait qu'il fallait qu'elle se prépare, d'habitude, on ne prends pas de pincettes tous les deux. On dit ce que l'on pense, ce qu'on l'on a à dire et cash. Là, j'y allais par quatre chemins, en essayant que ce soit le moins dur possible. Mais je ne me faisais pas d'illusions : c'était une horrible histoire que je lui racontais. Et c'était la sienne. Il y a dix ans, elle s'est endormie, pour ne jamais se réveiller, jusqu'aujourd'hui. Ce n'était que la vérité, c'était ce qu'elle avait voulu que je lui dise. Je ne voulais pas lui mentir, il fallait qu'elle sache la vérité, pour commencer à reprendre sa vie en mains. Je voulais l'aider à le faire le plus efficacement possible. Et c'était la première étape.
Je sentais qu'à partir de l'histoire de la tresse, elle commençait à reprendre un battement de coeur inégal. Elle commençait à comprendre. J'ai grandis, Tessa aussi, donc elle aussi... Mais elle ne l'avait pas vu. Moi si, chaque semaines. Elle commence à pâlir quand je lui annonce que je suis cuisinier. Elle comprends, et elle comprends trop bien. Je lui serre la main. Mais je l'ai perdue, elle ne veut plus entendre ce que je lui dis. C'est bien trop dur pour elle. Elle ne veut pas y croire. Elle croit même que je mens, j'en suis sûr. Elle secoue la tête plusieurs fois. Les larmes me montent aux yeux. Je ne peux pas y croire. C'est ce que j'ai redouté, elle n'y croit pas. Elle répète douze ans. Elle croit qu'elle a toujours douze ans. Je secoue la tête aussi, pour lui dire que non, elle n'a plus douze ans. Une larme coule le long de ma joue.
Elle crie. Non. Ce cri me brise le coeur. Elle ne me croit pas. Elle ne veut pas y croire. Elle me tourne le dos. Elle enfouie sa tête dans son oreiller et j'entends ses gémissements : elle pleure. Je pleure aussi. J'ai très mal au coeur. J'ai vraiment très mal.Ellie... soufflais-je. Je déglutissais avant de continuer..Je sais que c'est dur à entendre... Mais c'est la vérité... J'ai attendu ce jour... Je te laisserais tout le temps qu'il te faudra pour le comprendre, l'accepter. Mais ne te ferme pas à moi... J'ai besoin de toi. lui dis-je en pleurant. Une infirmière vient me demander de la laisser seule se reposer après ce choc. Je me penche vers Ellie et je l'embrasse fort sur le front. Une larme coule sur elle en passant.
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| (#) Sujet: Re: Wake up, please, wake up. [CHICAGO] Jeu 4 Déc - 18:58 | |
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❝wake up, please, wake up❞ Alex & Ellie Je refusais de croire à son discours. Il était devenu fou. Je ne pouvais pas croire une seconde que j'avais été dix ans dans le coma. Ce genre d'histoire c'était pour les films, pas pour la vraie vie. Je sentais mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine. Je ne comprenais pas pourquoi mon jumeau me faisait ce coup-là. Il n'avait pas le droit de me mentir ainsi… Pourtant mon esprit commençait à faire les liens entre les différentes informations. Alex n'avait aucune raison de me mentir sur un sujet aussi grave et il ne pouvait pas autant se vieillir… J'étais déboussolée. Je comprenais que c'était la vérité mais je n'étais pas encore perte pour l'accepter. Je lui en voulais terriblement de me l'avoir annoncé. Cette fois à la franchise, je préférais le déni. Je cris, je me débats, je refuse ! Je me tournais vers la fenêtre. Je ne voulais plus le voir. Il était la preuve la plus incontestable des dix ans écoulés. Je voulais contester. Si j'avais pu j'aurai détaché immédiatement la tresse qui tenait mes cheveux blonds en ordre. J'enfouissais ma tête dans l'oreiller. Mon corps se soulevait brusquement à chacune de mes pleures.
Dix ans. Ce n'est ni quelques jours ni quelques mois… Je n'avais pas loupé un anniversaire ou quelques événements importants, j'avais perdu une partie de ma vie. Douze ans c'est le début de la vie, le moment où les choses deviennent intéressantes… On a l'impression de devenir une grande personne, de pouvoir faire des tas de choses sans pour autant avoir de responsabilité. Je n'allais jamais vivre mon entrée au lycée, mon bal de promo, vivre le premier amour d'adolescent… Cette pensée était insupportable ! Sans l'avoir réellement vu, étant donné que la pièce était dépourvu de miroir, je me sentais prisonnière de mon corps d'adulte. J'ai déjà pris conscience de ma poitrine… Beaucoup plus gonflé que la dernière fois. Je l'entendais souffler doucement mon prénom. Je sentais l'émotion dans sa voix. Je refuse d'être méchante avec lui mais je ne savais pas comment réagir. Je l'entendais pleurer. Il avait besoin de moi. Je restais impassible à cette demande alors que mon cœur était en train de se briser en mille morceaux. C'était terriblement douloureux. Une véritable torture.
J'entendais une autre personne s'approchait alors que mes sanglots redoublaient. Une infirmière : elle lui demandait de partir. Non ! Il se penchait sur moi pour m'embrasser et une larme roula de sa joue sur la mienne. Les mots se bousculaient dans mon esprit sans que je puisse en tirer une phrase compréhensible. D'un geste rapide, que je n'aurai jamais cru possible, j'attrapais sa main et la serrais, l'empêchant de partir. « Ne pars pas. » J'avais de moins en moins de mal à m'exprimer. L'émotion m'aidait beaucoup. Je me laissais tomber sur le dos. Je plongeais mon regard dans le sien. « Reste avec moi. » J'avais ce qui pouvait ressembler à des sautes d'humeur mais peu importe. Dans mon état, je revendiquais ce droit. « Besoin de nous. » Nous… Ensemble. Je sanglotais encore malgré mes tentatives pour me calmer. Je suppliais du regard l'infirmière qui n'avait pas franchement l'air emballé par l'idée de nous laisser tous les deux. Elle ne comprenait certainement pas l'importance que ça avait pour moi. Je n'allais pas en démordre. Elle finit par nous accorder un peu de temps mais il allait falloir que je me repose ensuite.
Le silence s'installait dans la chambre. Nous avions besoin de temps pour nous remettre de nos émotions… Enfin surtout pour stopper nos larmes. Je caressais encore sa main. « Je veux rentrer à la maison… » C'était mon souhait le plus cher ! Avec celui d'oublier ces dernières minutes. Je voulais qu'il m'emmène chez nous maintenant.
| © Pandora |
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| (#) Sujet: Re: Wake up, please, wake up. [CHICAGO] Dim 7 Déc - 15:47 | |
| Ellie ∞ Alexander on se sert de l'avenir pour échapper au présent. Elle ne voulait pas me croire. Elle pensait que je lui mentais, enfin, je ne savais pas ce qu'elle pensait. Mais je la connaissais par coeur. Je savais qu'elle pensait cela. Jamais je ne lui mentirais, je pensais qu'elle ne savait. Cela devait être tellement dur à accepter qu'elle préférait mettre cela sur le dos du mensonge. Je la comprenais, et de toute façon, jamais je ne pourrais lui en vouloir. Je lui laisserais le temps qu'il faudrait, et elle accepterait la situation. Mais forcément, je savais que ça ne viendrait pas comme cela, si facilement. Il faudrait du temps. Et je lui en donnerais.
En attendant, je savais qu'il fallait qu'elle se repose. Elle me tournait le dos, et je détestais cette image. Je pleurais de plus belle, allant l'embrasser sur le front alors qu'une infirmière s'approchait de moi. Elle voulait sûrement me dire de la laisser se reposer et de revenir plus tard. Je m'éloignais doucement quand la main d'Ellie s'accrocha à la mienne. Je me retournais d'un coup vers elle, toujours en pleurant. Elle avait l'air perdue. Je la comprenais, encore une fois. Je venais de lui dire qu'elle avait pris dix ans sans s'en rendre compte. Elle me demandait de ne pas partir. Je m'arrêtais donc. Je me rapprochais d'elle, parce qu'elle me le demandait. Elle avait besoin de moi. J'adorais l'entendre. Les larmes se firent lourdes sur mes joues. Je suis là. lui dis-je alors en lui serrant la main avec les deux miennes. Je regardais l'infirmière qui se faisait très présente, elle n'avait pas l'air emballée mais elle nous laissait une nouvelle fois ensemble.
Un silence s'installa, nous pleurions ensemble doucement. Puis, elle caressa doucement ma main. Je la regardais tendrement, sans dire un mot. Je ne savais plus quoi dire. En lui disant la vérité, je lui avais fais du mal, et ça je ne pourrais pas me le pardonner. Je ne voulais pas te faire de mal... lui dis-je alors très sincère. Je savais que la vérité allait être dure à entendre mais, j'en étais quand même très touché. Puis elle prononça ces mots, ces mots qui avaient le don de résonner en moi. Je venais dans son lit d'hôpital, je la serrais contre moi. Je ne répondais pas. Simplement parce que je ne pouvais pas lui dire non, et pourtant, c'était la réponse, je supposais... Enfin, il fallait demander au docteur et, je n'avais pas envie de me séparer d'elle maintenant pour aller demander. Sa phrase m'avait frappé en plein coeur. Je l'embrassais sur le front tendrement. Je cherchais la force de répondre. Il faut que j'aille demander l'avis du docteur, Ellie. Je ferais tout pour que tu reviennes. Je t'emmènerais à la maison, avec moi. Je la regardais un long moment, puis je m'éloignais pour aller voir le docteur.
Je la regardais à travers la fenêtre, en lui parlant. Je revenais. Il n'est pas vraiment pour. Il faut que tu fasses des séances de rééducation dans cet hôpital où ils t'ont suivis. Néanmoins, ils me connaissent et savent que je vais bien m'occuper de toi et que je t'emmènerais toujours à l'heure à tes séances. Alors il veut bien qu'après que tu aie dormi ici, que tu aies mangé et que tu sois à peu près sur pieds, j'aille chercher une chaise roulante à la pharmacie et je t'emmène avec moi. Il dit qu'être avec moi dans le quotidien t'aidera sûrement plus à accepter que de rester enfermée ici. Mais... tu es sûre que tu es prête? Je voulais vraiment m'en assurer. Je voulais le meilleur pour elle, même si ce n'était pas le meilleur pour moi. Je rêvais depuis longtemps de l'accueillir chez moi.
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| (#) Sujet: Re: Wake up, please, wake up. [CHICAGO] Lun 8 Déc - 22:18 | |
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❝wake up, please, wake up❞ Alex & Ellie J'avais besoin d'Alexander plus que jamais. J'avais besoin de sa présence réconfortante et de notre complicité. Je voulais être conforter dans l'idée que nous nous comprenions toujours d'un seul regard même si le temps s'était écoulé sans moi. Dans l'hypothèse qu'il disait vrai sur les dix ans. Les larmes roulaient sur mes joues dans un flot incessant. Je lui haïssais de me faire autant de mal, alors que je l'aimais terriblement. Nous étions deux parties d'un tout. Je sentais une de ses larmes venir mourir sur mon visage alors qu'il m'embrassait sur le front. Mon cœur se déchirait une fois de plus. Pourquoi est-ce que je lui faisais autant de mal ? Ce n'était pas juste. Si j'étais à l'agonie de cette annonce, de cette injustice, lui saignait. J'étais consciente du mal que je lui faisais et c'était insupportable. Ma vie me semblait insupportable à cet instant. Me rendormir me semblait tellement plus simple. Non, je luttais contre cette idée. J'attrapais sa main. Je refusais qu'il quitte la chambre. C'était un caprice d'enfant mais peu m'importait. Je lui demandais de rester. J'avouais ma faiblesse, j'avouais avoir besoin de lui. Il serrait ses mains autour de la mienne en me disant qu'il était là. Je souriais. On lisait la tristesse dans mes yeux, la colère sur mes lèvres mais de tout ça émanait beaucoup d'amour. L'infirmière décida de nous accorder un peu de temps.
Je plongeais mon regard dans le sien. Nous avions les yeux rouges et les larmes coulaient encore. Il y avait beaucoup de joie malgré les apparences. J'étais contente de le retrouver même si j'avais l'impression de ne l'avoir quitté qu'un jour ou deux. Pour ce qui est de mon jumeau, je me doutais que ses sentiments étaient impossible à exprimer. Il me fit tout de même part de ses états d'âmes. Je levais ma main et la posais sur son visage, proche du mien. Je ne pouvais pas lui dire que je ne lui en voulais pas. C'était faux. Mais je savais qu'il l'avait fait pour mon bien. Jamais il ne me ferait volontairement du mal. Je me poussais pour qu'il s'installe avec moi dans le lit. Je me serrais contre lui, mouillant son maillot par la même occasion. Je profitais de cet instant avant de lui demander : je voulais rentrer à la maison. Je voulais être chez moi. Alex m'embrassait sur le front. C'était mauvais signe. Un non silencieux. Je le suppliais du regard. Je le suppliais du regard et l'implorais en me serrant contre lui. Je refusais de le laisser repartir. Il était mon seul repère. Mon phrase dans la pénombre et le brouillard qu'était ma nouvelle vie. Je soupirais. Il allait demander au médecin. Je prenais le temps. Je respirais. « Ne peut pas être pire. » Qu'est ce qui pouvait encore m'arriver ? Je venais de perdre ma vie telle que je la connaissais. Me retenir ici serait une erreur.
Je me retrouvais à nouveau seule dans la chambre. Mon frère s'était exécuté et partait négocier avec le médecin. C'était tellement vide. Tellement triste. Je touchais la tresse. Je voulais me voir. Pas de miroir. Peut-être dans la salle de bain ? Je regardais la porte et bougeais les jambes. Non elles n'allaient pas me porter jusque là-bas et une chute allait diminuer mes chances de sorties. J'étais tellement fatiguée en plus. Alex rentrait à nouveau. Je tentais de déchiffrer son visage. Je ne savais pas dire si c'était oui ou non. Je l'écoutais avec attention. Je pouvais donc rentrer mais pas tout de suite. Je hochais la tête. Je n'avais d'autres choix que d'accepter. « Oui. Je veux. » Je voulais sortir. Je ne discutais pas. Je comprenais que je n'étais pas capable de sortir maintenant. Si j'avais perdu dix ans de ma vie ce n'était pas pour encore perdre du temps ici. Je levais les yeux au ciel. « Patience. Patience. » Je me mis à rire. C'était ce que nous disait toujours notre mère lorsque nous ne tenions plus en place. A Noël par exemple en voyant nos cadeaux sous le sapin alors que nous devions attendre que tout le monde se lève. Je passais des rires aux larmes… C'était perturbant. Je sentais mes paupières devenir lourde. Je secouais la tête. Je ne voulais pas dormir.
| © Pandora |
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| (#) Sujet: Re: Wake up, please, wake up. [CHICAGO] | |
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