Storm is coming

INTRIGUE UNE, ÉPISODE UN

C’est plaisant de voir qu’il fait encore bon pour un trente-et-un octobre. Certaines personnes sont en train de profiter des derniers instants dans le parc. Après s’ils veulent se poser, il faudra aller dans les salles communes de l’université, dehors il fera trop froid. Daphné était tranquillement en train de lire un livre, écoutant par la même occasion de la musique. Parfois, elle aimait être au calme, sans que personne ne puisse venir l’embêter. Par conséquent, Daphné n’a pas eu tout de suite écho de la tempête de force quatre qui arriverait droit sur White Oak Station. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes, quand elle a terminé son chapitre qu’elle a pris conscience qu’une certaine agitation se faisait dans le parc. Tout le monde courrait presque vers l’intérieur du campus. Daphné ferma son livre, retira ses écouteurs, et dès qu’elle vit une personne aller vers l’intérieure de l’université, elle l’arrêta pour lui demander ce qui se passait. On lui expliqua alors ce qui avait été dit dans les haut-parleurs de la ville. La brune se leva et récupéra ses affaires posé au sol, avant de suivre la foule vers l’intérieur du campus. Elle s’empara de son téléphone, pour pouvoir contacter Francis, ou bien même les autres de la colocation. Daphné avait un penchant très inquiet et dans une situation comme celle-ci, autant dire clairement qu’elle flippait tant qu’elle ne saurait pas qu’ils sont en sécurité. Elle n’avait pas encore eu le temps de mémoriser tous leurs emplois du temps alors elle allait devoir se contenter de les appeler pour les retrouver, et être plus sereine par la suite. Tout comme pour ses parents. Ils travaillent au restaurant à cette heure. Est-ce qu’ils ont entendu cette voix ? Daphné se rendit compte rapidement qu’elle n’avait plus de batterie. Et merde ! Elle aurait dû le charger ce matin en voyant qu’il ne lui en restait plus beaucoup. Daphné suivit la foule dans la cafétéria, et demanda à quelques-uns des étudiants s’ils pouvaient lui prêter son portable pour qu’elle passe un coup de fil. Aucun ne lui répondirent par la positive. Daphné monta alors sur une chaise avant de prendre la parole. « Excusez-moi. » Elle se mit à rougir quand plusieurs personnes se retournèrent vers elle. « Est-ce que l’un d’entre vous pourraient avoir l’amabilité de me prêter son téléphone ? J’ai plus de batterie sur le mien. Promis, ce sera pas long. » Elle n’était pas très à l’aise, mais il fallait qu’elle soit rassurée. Elle se sentait seule et ne voyait ni Francis, ni Mila et encore moins Lucas et Apolline dans la cafétéria. Bon sang, où est-ce qu’ils sont tous passés ?

« Mesdames et Messieurs » Le cœur de Nina s'était serré à ces trois premiers mots, diffusés à travers les hauts parleurs de toute l'université. Elle paniquait rapidement, et rien de pire qu'un message officiel aux intonations inquiétantes. « … une tempête de niveau 4 se dirige sur la ville. » Sa respiration s'accéléra soudainement et les palpitations de son cœur aussi. Elle regarda à droit et à gauche et remarqua qu'elle n'était pas la seule dans l'amphithéâtre à paniquer. C'était quoi, cette histoire ? Une tempête, à White Oak Station ? Oh non non non. Nina n'avait vraiment pas envie de mourir. Et elle savait, pour l'avoir vu dans les films et les séries qu'elle regardait, que les tempêtes étaient souvent synonymes de décès. Non, elle était bien trop jeune pour ça, il lui restait tout un tas de choses à vivre encore. « C'est… c'est grave ? » Demanda-t-elle à sa voisine, qui se contenta de hausser les épaules. Un autre message suivi, incitant tous les élèves à se rendre à la cafétéria. Nina ferma son ordinateur avec lequel elle prenait ses cours et glissa rapidement son sac sur l'épaule, avant de sortir précipitamment. Après avoir descendu une dizaine de marches, elle tourna les talons et récupéra son pc, qu'elle avait oublié dans la panique, et redescendit encore plus vite. Elle joua des coudes et se précipita à l'intérieur de la cafétéria, bien trop terrifiée à l'idée de ne pas être en sécurité. Une fois arrivée, elle trouva une chaise et s'y assit pour souffler un peu. Autour d'elle, tout le monde parlait, s'affolait, s'esclaffait. Comment pouvaient-ils rire ? Nina paniqua davantage. Et elle ne savait même pas où était son petit ami ! Elle le chercha du regard dans la pièce mais ne le trouva pas. Elle tapa instinctivement son numéro sur son téléphone mais elle tomba rapidement sur le répondeur. Et son frère ? Oh, il devait être tout seul à la maison. Et si ses parents, inquiets, décidaient de s'y rendre ? Oh non, ils le trouveraient ! Il ne fallait pas qu'ils le voient, sinon quoi ils seraient complètement fous de colère. Cette tempête tombait très, très mal. Nina soupira, avant de relever la tête vers une fille qui s'était mise debout sur une chaise, au plein milieu de la cafétéria. « Est-ce que l’un d’entre vous pourraient avoir l’amabilité de me prêter son téléphone ? » La blonde se leva et tendit le bras en direction de la jeune femme. Elle ne l'avait jamais vu auparavant – en même temps elle était plus vieille qu'elle et ne suivait donc forcément pas les mêmes cours – mais elle n'hésita pas à lui prêter son téléphone. Après tout, ils étaient tous dans la même galère, non ? « J'espère que tu auras plus de chance que moi... » souffla-t-elle, complètement désespérée et dépassée par la situation.

Storm is coming

INTRIGUE UNE, ÉPISODE UN

Ce qui importait le plus Daphné pour l’instant, c’était de pouvoir réussir à entrer en contact avec ses parents, ainsi que ses amis. Ils comptent beaucoup pour elle, et de savoir qu’une tempête de niveau quatre se dirige droit sur White Oak Station, c’est quand même flippant. Daphné savait que ses parents devaient être en train de travailler au restaurant à l’heure précise. Est-ce qu’ils ont pu entendre l’annonce de cette voix, d’où ils sont ? Et même concernant Francis, et Mila, ainsi que Lucas et Apolline. Où est-ce qu’ils sont ? Elle n’a pas encore eu le temps d’imprimer leurs emplois du temps dans son crâne pour pouvoir savoir où ils se trouvent exactement. Concernant Francis, elle ne sait même pas s’il est sur le campus. Peut-être qu’aujourd’hui il devait travailler à l’hôpital, puisqu’il fait des études de médecine. Le seul moyen de s’en assurer aurait été de s’emparer de son téléphone et de lui passer un coup de téléphone pour savoir où il est, s’il est au courant pour cette tempête et le plus important, s’il est en sécurité. Les étudiants devaient se rendre à la cafétéria. C’était le lieu qui avait été décidé pour qu’ils se retrouvent tous, pour être un minimum en sécurité parmi tous les bâtiments. Daphné n’était pas le genre de personne qui voulait être populaire. Elle préférait plutôt passer inaperçue parmi les autres étudiants, c’est pourquoi ce ne fut pas évident pour elle de se faire entendre. Elle prit alors de la hauteur, montant sur une chaise pour que tout le monde puisse la voir et demander ainsi si quelqu’un pouvait lui prêter son téléphone. Elle désespéra un peu, en voyant que tout le monde reprit ses occupations. Du moins, c’était avant qu’une blonde se leva et lui tendit son téléphone. « Merci. Merci beaucoup. » Elle se doutait bien que cela pourrait être difficile de prêter son téléphone à une inconnue surtout dans une situation comme celle-ci. « J’espère que tu auras plus de chance que moi… » La voix tremblante de cette personne lui fit de la peine. Elle semblait complètement désespérée, comme Daphné pouvait l’être quelques instants auparavant. « Je… » Daphné soupira un instant, avant de reprendre la parole, tout en tendant le téléphone à la blonde. « Laisse tomber. Garde le, tu en a surement plus besoin que moi. »