~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?


C'est vraiment pas un plaisir d'aller au lycée autant le dire. Non pas à cause des cours, j'ai toujours aimer travailler et avoir de bonnes notes, d'ailleurs j'en avais, j'étais dans les premiers de la classe. En même temps, je n'avais rien d'autre à faire que bosser mes cours vu que ma vie sociale était nulle. Et pas nulle dans le sens où c'était pas la joie mais nulle comme dans zéro pointé, je n'avais pas d'amis mais bon je le vivais bien hein ! On va dire que je me concentrais sur les cours pendant la journée et encore le soir. Je sortais de temps en temps mais uniquement avec mes parents, avec qui j'avais une relation juste parfaite. En même temps, deux papas c'est juste trop la classe ! Selon certaines personnes de ma famille, j'ai loupé mon adolescence en restant cloitrée mais je m'en fiche de leur opinion, j'étais très bien toute seule. Ok, personne ne m'a invité au bal de promo mais je suis toujours en vie et surtout je ne me suis pas transformée en psychopathe. On va dire que j'allais pas mal sur le net à jouer à des jeux et discuter et j'avais des amis dans ma petite vie virtuelle, je les aimait eux et ils me suffisaient largement.



      ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
   

Et bien, je ne suis pas malheureuse donc oui je suppose que je suis heureuse. Pas mal de choses ont changé depuis le lycée quand même. En commençant l'université je me suis dit qu'il fallait que je me socialise un peu et donc qu'il fallait changer quelques petites choses dans ma vie. Et ça a plutôt bien marché ! J'ai maintenant des amis hors du virtuel ! Ils ont l'air d'arriver à me supporter donc c'est plutôt bon signe, je croise les doigts pour qu'ils me supportent encore pas mal de temps. Il y a ces fois où j'ai vraiment honte de moi quand même. Je me suis mise à l'alcool, un peu de drogue mais vraiment très rarement pour faire plaisir à des amis et surtout je sors pas mal et je travaille un peu moins souvent. Ca me rend heureuse, certes, mais j'ai peur de la réaction de mes parents je l'avoue, moi qui les ai toujours rendu tellement fiers de moi, je pense que c'est loin d'être ce qu'ils aimeraient mais bon tout le monde a ses petits secrets on va dire. Après tout, ils m'ont dit de travailler mais également de m'amuser et c'est ce que je fais donc il ne devrait y avoir aucun soucis, ok ok je me tais mais je suis un peu stressée d'un rien quand ça concerne ma famille. J'ai également rencontré un garçon, il est gentil et juste tellement mignon que j'ai un peu du mal à arriver à me concentrer en sa présence mais ça il ne le sait pas et ne le saura sûrement jamais. On est proches et je ne veux pas ruiner ça, surtout que je suis certaine de n'être qu'une petite soeur pour lui. Mais je m'en suis remise, enfin je suppose.



      ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
   

Je vais donner la réponse la plus banale et remplie de cliché possible en disant que je me vois bien mariée avec un ou plusieurs enfants, ici même avec un emploi où je gagnes assez bien ma vie et avec un mari que j'aime et qui m'aime. Ok, c'est vraiment nul je l'avoue mais c'est pourtant ce que j'aimerai et puis la vie se résume un peu à cette réponse non ? Mais entre temps, j'espère avoir fait tout plein de trucs comme voyager un peu partout, c'est mon rêve depuis toute petite. Pourquoi pas tomber amoureuse d'un bel anglais parce que oui leur accent est juste le plus parfait au monde. Mais au final, je ne me vois pas vivre ailleurs qu'ici, c'est chez moi et ça le restera toujours. Niveau boulot, je ne sais pas trop, peut être prof ça peut être sympa ou alors auteure ça serait vraiment bien, j'ai toujours aimé lire et écrire donc pourquoi pas mais sinon ouai prof ça me paraît bien comme métier, difficile mais bien.

Salut ! Moi c’est Amelia et j’ai 18 ans. Il paraît qu’il faut que je blablate un peu sur ma vie, et bien allons-y mais ne vous attendez pas à un roman digne de Jules Verne, ma vie n’a pas vraiment été des plus intéressante, c’est plutôt le contraire d’ailleurs mais passons. D’abord, je suis Canadienne et j’ai toujours vécut ici. Le Canada c’est chez moi et je le vis très bien. Mon enfance a sûrement été la partie la plus belle de mon enfance. Tout était tellement plus facile. Quand on est petit, on demande à tout le monde d’être notre ami et on ne nous juge pas, si seulement ça pouvait rester ainsi mais non, évidemment que non. Je me souviens que j’avais pleins d’amis à l’école, non franchement la vie était vraiment belle. A la maison je m’amusais comme une folle avec mes parents. Il est clair que je n’a pas la famille type sachant que mes parents sont deux hommes. On pense souvent qu’il faut une femme pour bien éduquer un enfant mais regardez moi, j’ai été éduqué par deux hommes et je suis totalement normale, j’ai même fait longtemps partie des meilleurs de ma classe au collège et au lycée ! J’étais leur miracle, leur bébé et ils ne m’ont jamais fait sentir que je n’étais pas leur produit. Je suis techniquement du même sang qu’un de mes parents sachant qu’il était mon oncle à la base mais quand ma maman est décédée il m’a prise sous son aile mais je n’étais encore qu’un bébé alors je ne me souviens pas de tout ça, je ne me souviens pas de mes parents biologiques, j’ai juste regardé des photos d’eux et bien que j’aurai aimé les connaître, je n’en suis pas déprimée pour autant. J’ai eu bien plus d’amour que beaucoup d’enfants de mon âge pour toute une vie.

A partir de mes 10 ans, les choses ont quelque peu changé. D’abord, j’ai changé d’établissement et cotoyé beaucoup plus d’élèves et c’est à ce moment-là que je suis devenue impopulaire. Quand il a été dit que mes deux parents étaient des hommes, on m’a regardé bizarrement, on a commencé à chuchoté derrière mon dos mais je m’en fichait, moi je les aimait et l’avis des autres importaient peu. Enfin, c’est que je voulais qu’on croit. Au fond, ça me faisait mal et ça m’a forcé à m’isoler des autres, à devenir la fille bizarre et ça pendant huit longues années. Autant dire qu’elles ont été vraiment longues et mes parents ont souvent songés à me faire prendre des cours à la maison plutôt mais j’ai refusé, je voulais les affronter jour après jour parce que je savais que ça me rendrait plus forte et surtout je ne voulais pas leur faire croire qu’ils avaient gagné, qu’ils avaient eu un impact sur moi, jamais. J’ai tenu bon en travaillant d’arrache pieds et ça a payé, je me souviens des longues discussions avec les professeurs pendant les pauses, ce qui m’a d’ailleurs valu de sauter une classe.

Chaque étape de la vie est différente dit-on, et bien c’est entièrement vrai dans mon cas ! Pendant les vacances, juste avant l’entrée à l’université, je me suis promise de changer quelques petites choses dans ma vie. J’en avais marre d’être la fille bizarre et puis surtout d’être seule. Alors j’ai commencé à m’habiller un peu plus comme une fille de mon âge, à prendre soin de mon apparence et surtout à montrer ma vraie perosnnalité. Personne ne me connaissait, c’était une véritable chance pour et je l’ai saisie !  Mes efforts n’ont pas été vain et j’ai un peu plus prit confiance en moi, j’ai réussi à me faire des amis et à sortir un peu plus, ce n’est pas si stupide que je le pensait je dois l’avouer. Mes amis savent que mes parents sont gays et pourtant ils ne m’ont pas mis de côté, au contraire, ils trouvent même ça cool. C’était dangereux de leur en parler mais au final tout s’est bien terminé et je ne le regrette absolument pas.