~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Il se reposa à côté de moi dans un soupir d’aise. Son corps chaud, m’envelopper de douceur dans ce froid hivernal. Mais bizarrement j’étais male. N’étant pas à ma place, je le savais. Mon regard fixé le plafond. J’avais un sérieux problème. Maintenant que j’avais réussi à l’avoir dans mon lit. Chose qui n’avait pas été évidente car Mr était très attachée à son ex. Maintenant qu’il n’a yeux que pour moi, moi, et seulement moi. Maintenant, je voulais lui claquer la porte au nez, l’insulter, le torturer. Un sourire se glissa sur mes lèvres. Oh qu’elle était bonne cette sensation. De le voir ramper à mes pieds comme un pauvre esclave. Une main se glissa dans mes cheveux, me tirant de mes pensées. ‘Alors ma belle, pourquoi t’as changée de bahu ?’ ‘Si tu savais, tu me fuiras comme la peste !’ ‘Mais non ça ne peut pas être si dramatique que cela ! Je n’ai pas peur de toi !’ ‘Tu devrais !’ ‘T’es une psychopathe ? Un vampire buveur de sang ?’ ‘Non’ ‘Bon bah tout va bien alors…’ ‘Je suis juste celle qui te fera vivre un véritable calvaire…’ Il rit ne prit pas ma remarque au sérieux. Comme tout le monde. A la vérité. Au lycée. J’étais celle qu’on aimait tout de suite au premier regard, au premier contact. Belle, joyeuse, qui n’a pas sa langue dans la poche, intelligente. Au premier coup d’œil, on avait qu’une envie, être proche de moi. Mais ce n’est pas pour mon intelligence, ni même pour mes blagues, bon je comprends elles sont à chier mes blagues, ou pour savoir où j’ai acheté mes fringues qu’on voulait être pote avec moi. Non les filles c’était pour éviter que je mette leur mec dans mon lit. Les hommes, pour qu’ils me mettent dans leur lit. Ils sont tous pareil. Ne regardent que la pochette d’emballage, ne cherche pas à savoir si ça sent bon à l’intérieur ou au contraire si tout est pourri et irrécupérable. Alors moi je leur fait comprendre, à ma manière, qu’il va falloir creuser un peu avant de trouver le chocolat encore consommable. Dans mon ancien bahu, vers la fin, c’était la misère. Les filles pouvaient plus m’encadrer, les mecs se la jouaient boloss devant toute la mayla du lycée, tentant de m’humilier et ramper par derrière en me suppliant de ressortir avec. A côté de ces petits problèmes d’intégration. J’étais une élève modèle, …………………………’fin bon ok, non, il m’arrivait de répondre aux profs….un peu….beaucoup ?...... Wéwé ça va ça va, quasiment à chaque cours mais ce n’est pas de ma faute ! Ils font que des fautes. Je suis du genre à retenir tout ce que j’entends…mais à pas l’appliquer. Je sais pas pourquoi, je ne vais pas refaire deux fois le même calcule tout ça parce que la méthode est différente, où est la logique ? Et puis tant que je suis arrivée au résultat, que j’ai bon, pourquoi ils viennent me faire chier avec leur : ce n’est pas la méthode que je t’avais demandé ! What the fuck !
Enfin bon bref tout ça pour dire, le lycée, ce n’était pas pour moi. Les petits pleurnichards, moi ça me passe par la tête. Je me lève du lit, renfile mon tee-shirt et claqua la porte, laissant le pauvre type éberlué, qui n’eut même pas le temps d’esquisser un geste. Je retrouvai enfin ma mère, où plutôt devrais-je dire le corps de ma mère, car son esprit lui et toujours accroché au bout du fil. Elle a jamais le temps ma mère. Mes problèmes de lycée ? Si elle en entend parler, c’est rebelotte chez le psy pendant 6mois, sur un divan, à parler pendant 3heures par semaine de mes problèmes. ‘Je pars ce soir chez ma BA’ Un hochement de tête pour toute réponse. Ma BA, elle, c’était encore la fille modèle. A l’inverse de moi, personne ne pouvait la pifrer à la rentrée. Toujours rejetée, au final on finissait toujours les deux seules paumées dans un recoin de la cours… Ahh le bon vieux temps !

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Le regard perdu dans les yeux noisette qui me fixaient. La. Sur la surface de l’eau. Je sentais le désarroi m’envahir et ébranler mon corps. Sanglot. Je ravalai mes larmes en entendant le bruit de leur pas. Des rires. Des bousculades. Le petit groupe vient s’installer auprès de moi. Je souris, reposant doucement mon masque sur le visage. Jouer. Toujours. La vie n’est qu’un jeu. Je fis un clin d’œil au nouvel arrivant. Un beau brin ténébreux qui semblait un peu coincé du fessier. Je me ferai un plaisir de te retirer ton balais mon cher. Et voilà. De nouveau la même rengaine. Toujours le même refrain. Es-tu heureuse ? Lily ? Oui. Non. Je suis ce que je suis. Je ne me pose pas trop la question. Je préfère éviter de m’éditer sur moi-même, trop déprimant. Alors je médite sur les autres. Je pense aux autres. Je vis à travers les autres. Mon regard balaye chacun d’eux. Qui sera ma nouvelle proie? Mon nouveau jouet ? Ce serait drôle, de semer la zizanie dans cette petite bande de pote. Maintenant que j’ai enfin trouvé ma place. Je manque d’action. Il est temps de réveiller la tigresse qui dort en moi. Grraahouuu
Un appel. Ma mère. Depuis que j’ai quitté le domicile familial j’ai l’impression que je suis devenue le centre du monde. La vie est trop dure sans ma voix, ma présence, disait-elle ? Pourtant elle n’en avait jamais profité quand j’étais là. Elle rentrait tard le soir. Mon père ? Il était parti, il n’avait pas supporté de rester. De me voir. De le sentir. Lui. Toujours planant sur moi, alors Papa est parti. Refusant de pardonner. A elle. Ma mère. Son erreur. Et elle ? Que faisait-elle ? Elle continuait à jouer la carte de l’incompréhension. C’était plus simple comme ça. Moins douloureux que de penser que c’était de sa faute…


   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Voilà. Ma voix est tracée. Il ne reste plus qu’à suivre le cours des choses. Ou les cours tout cours. Je sors de l’Amphi, j’étais enfin admise à l’école de Médecine. Plus tard m’attendra le choix de ma futur spécialisation mais j’ai encore tout le temps pour y réfléchir. Je serais riche, seule, vieille et fripée mais riche. Et je ne manquerais plus jamais de rien….en tout cas rien qui puisse s’acheter. Pour le reste, c’est sans importance. Je me suffis à moi-même. Je regarde les gens s’étalaient dans l’herbe devant les bâtiments. Jamais je ne serais comme eux. Une pauvre fille me sourit avec timidité. Je lui réponds d’un sourire si brillant, semblant si sincère, comme si par ce simple geste, elle avait illuminé ma journée. Elle rougit, un bref signe de la main et elle partit la tête encore toute chambouler. J’avais ce don, de me faire aimer, tout aussi bien que de me faire détester. Une garce ? Une garce brillante qui va devenir médecin. Médecin ! J’ai encore du mal à le croire. J’avais, semble-t-il, enfin un but dans la vie. C’était bon de savoir où on allait. Je ne sais pas encore pas quel moyen. Mais j’y allais !

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Gwen. ÂGE: 21 ans. PAYS: France. PRÉSENCE: tous les soirs quasiment. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? sur bazzart.  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? personnage inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? j'espère me faire des tas d'amis .

Rires d’enfant devant la piscine du coin de la rue. Une petite brune descendait les escaliers à côté de son amie. Une petite jeunette de neuf ans. Insouciante. Elle remonte la bretelle de son sac à dos, se dirige vers sa maison. Elle n’habite pas loin, c’est juste à cinq minutes à pied. Tout à l’heure, sa maman a accepté qu’elle y aille toute seule. ‘ T’inquiètes pas maman, je suis avec Chloé ! On connait le chemin, ce n’est pas loin !’ ‘Ma chérie tu sais bien que je n’aime pas ça, tu es trop jeune encore !’ ‘mais maman je vais avoir dix ans bientôt, je suis une grande fille, je vais pouvoir monter devant dans la voiture alors pourquoi je ne peux pas y aller toute seule à la piscine ? Chloé elle a mon âge et elle fait ça toutes les semaines !’ ‘Bon d’accord, mais tu rentres directement après ton cours, tu ne traînes pas dans les vestiaires !’ Elle n’avait pas traîné dans les vestiaires ce jour-là. Elle était fière. Elle rentrait dans le monde des grands. Une camionnette s’arrêta en face de la piscine et un homme d’une trentaine d’année en sorti, interpellant Chloé. ‘Oh c’est l’homme aux petits chiens ! Tu sais celui que je t’avais parlé !’ Disait cette dernière à la petite brune. Chloé se précipita dans les bras de l’homme qui s’était agenouillé pour l’accueillir. ‘Bonjour princesse, tu sais quoi ? Ma chienne a de nouveau fait des bébés tu veux venir les voir ?’ Le cœur de la petite brune se mit à battre plus fort. ‘ On devrait rentrer, maman va s’inquiéter’ disait-elle en prenant la manche de son amie pour la faire reculer. ‘ Oh mais lâche moi !’ S’écria cette dernière en la repoussant d’un violent coup de bras ‘ Si tu veux faire ton bébé rentre ! Mais moi je vais voir les petits chiots !’ L’homme ébouriffa les cheveux blonds de Chloé. Elle sourit aux anges. Ils semblaient bien se connaître et puis, elle mourrait d’envie elle aussi de voir ses petits chiens. Elle jeta un regard vers sa rue avant de rentrer dans la camionnette avec Chloé….

Onze ans plus tard !

Sonnerie de portable. Encore lui. Comme toujours il m’appelle quand je n’ai aucune envie de ne voir personne. Je coupe la communication sans même le prendre au bout du fil. Tant pis. Il s’en remettra. Ils s’en remettent tous ! Tous les mêmes. Ils te disent je t’aime et te largue quand t’es plus bonne au lit. Je suis plus maline que les autres c’est tout. Je n’attends pas d’être périmée, je lâche avant. Je me lève du canapé. Il sera bientôt l’heure. L’heure de rejoindre ma BA, ma moitié, ma girl friend. Elle est tout pour moi. Elle sait tout de moi. Elle est complètement et invraisemblable l’opposée de ma personne. Elle si douce, timide. Moi si directe, désenchantée. Elle est froide et distante avec les inconnus. Moi je leur saute dessus comme si on se connaissait depuis toujours. Je file dans la salle de bain. Maquillage, démêlage, coiffage. Encore une autre soirée, une nouvelle proie à chasser. Encore un homme brisé. Je ne les compte plus. Sonnerie. Non pas de portable patate, c’est la sonnerie de la porte. La belle blonde entre. ‘Hey cocotte comment vas-tu ?’ Je l’accueille avec le plus beau des sourires. Un grand sourire montrant toutes mes dents blanches. Un sourire carnassier mais un sourire quand même. Elle recule, hausse un sourcil, me détaille de la tête au pied ‘ Oh Lily quand changeras-tu ? Tu ne crois pas qu’il est temps d’avancer ?’ Plus elle avançait dans sa phrase, plus son visage se voile de tristesse. Je fis genre de ne pas entendre, déjà j’avais quitté le hall d’entrée pour retourner face à mon magnifique profil. A tombé j’étais. Je le sais. ‘ Lily ?’ ‘Oui ?’ ‘C’est notre anniversaire tu le sais ?’ ‘Bien sûr, ce soir c’est bringue, beverage, couchage avec the bo goss et demain déphasage !’ ‘ Je voudrais faire quelque chose de plus…de plus parlant. Je suis enfin pleinement rentrée dans la vingtaine et maintenant que je me suis posée avec Damien je… je voudrais vraiment mettre un terme à ça !’ Mon crayon noir dérapa me laissant une trace sur la joue assez disgracieuse. Je me retourne pétrifiée f]]‘ Tu ? Non…. Tu ne peux pas me laisser tomber. Non !’[/i] Les larmes me montaient déjà aux yeux. Elle sourit tendrement ‘Mais non je ne suis pas en train de te faire des adieux !’ ‘Ah’ Soupir de soulagement ‘Ne me refais plus jamais une peur pareil !’ Elle rit. C’est si bon de l’entendre rire. Elle rit tellement rarement. Je la pris dans mes bras, la serrant fort contre moi. Je l’aimais. Plus que tout au monde. Plus que ma propre vie. J’aurais aimé que ce soit moi qui la rende heureuse mais je sais que ce ne sera jamais possible. Notre amitié, même si complice qu’elle est, ne tient qu’à un fil. Nous n’avons rien en commun. Pas les mêmes goûts, pas les mêmes envies, pas les mêmes passions. Les autres pensent qu’on se déteste même, ils ne comprennent pas pourquoi on reste ensemble alors qu’on est toujours en opposition constante. Mais s’ils savaient. S’ils savaient….

Nous nous posions sur le canapé. Mon cœur se mit à battre plus fort. Elle déposa une boite sur la table basse. Une boite remplie de coupons de journaux. Elle fit mine de l’ouvrir, je la retiens ‘Je…je ne peux pas ! Non, je… ‘ ‘Chut…Calme toi ! Tout va bien, rien ne peut t’arriver je suis là !’ D’un geste tendre, elle me caresse les cheveux, me berce de son regard protecteur. Elle finit par ouvrir la boite et sur la première image on voit une femme et son mari en pleur, en gros titre « Disparition de deux petites filles âgées de neuf ans » Je retiens mon souffle, reflexe à la menace. Je serrais les dents. ‘Chouette ! C’est l’anniversaire le plus tripant de ma vie dit donc !’ ‘Oh arrête avec ton sarcasme à deux balles, il est temps que tu tournes la page ! On va relire notre histoire, notre rencontre et on va brûler ça au feux, car ça fait aujourd’hui onze ans jour pour jour qu’on est sorti de cet enfer, que ça nous pourrit la vie, aujourd’hui je dis stop et tu devrais en faire autant.’ Je ferme les yeux. Onze ans ? J’avais l’impression que c’était hier. Je revois Chloé dans cette voiture, en train de rire. Je nous revois, descendant de la camionnette, nous nous apprêtions à aller voir les petits chiens. Mais ce n’était pas des chiens, ni même des chats qui nous attendaient. C’était une pièce sombre, cachée derrière une étagère, rempli d’autres jeunes filles de la même tranche d’âge…

Je me mis à pleurer, revoyant les supplications de Chloé. Stop. D’un revers de main rageur j’envoie valser les photos. Je me lève d’un bond, le visage inondé de larme. ‘SORT !’ ‘Lily ?’ ‘SORT SORT SORTTTTT’ Elle était perdue. Me regardant de ce même regard de pitié qu’elle avait toujours. Je n’en avais rien à foutre de sa pitié. Je pris le premier objet sous la main, un vase faut croire, et le balança dans sa direction. Elle l’évita juste à temps, ce dernier se fracassant sur le mur dans un vacarme épouvantable. ‘DEGAGEEE’ Elle finit par prendre ses affaires, s’arrêta devant le bas de la porte. Un dernier regard ‘C’est peut-être mieux ainsi…On se fait trop de mal toi et moi…’ Je lui fonçais dessus en nage. Elle partit à tout va. Claquant la porte, m’appuyant contre le chambranle, je finis par exploser en larme. Voila. Elle était partie. Ma sauveuse. Celle qui, ce même jour onze ans plus tot avait réussi à s’échapper et à prévenir les secours. Celle qui, pendant onze de ma vie, m’a soutenu, épaulé, m’a redonné l’envie de vivre. Elle avait été plus qu’un simple pilier. Aujourd’hui, elle n’est plus qu’un nom écrit sur morceau de papier.
Quelques jours plus tard je reçois un appel. La mère de ma besta. Ou ex-besta peu importe. Elle est larme. J’ai du mal à comprendre. Un accident. Morte. Plus rien. Le téléphone tombe. Ce soir-là, je fis mes valises. Ce soir je changeai de vie. J’avais peut-être besoin de ça. De couper les ponts avec mon passé. D’arrêter de faire du mal aux autres pour tenter de réparer l’injustice qui m’a été donnée… Un billet d’avion. Canada…