~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
   J'étais ce que l'on peut appeler la queen du lycée. Le monde à mes pieds, et lorsque ce n'était pas le cas, je me défendais d'une droite maitrisée pour que l'autre tombe à genoux. J'étais respectée, à défaut d'être une vraie brêle en classe. Mais bon, ça je tiens de mon père, qui n'a jamais été un vrai bûcheur non plus. Mes parents ne m'ont jamais tenu rigueur de mes notes, je savais déjà ce que je voulais faire, j'ai directement filé en école de police après le bac. Je n'ai pas à me plaindre de mes années lycée, où j'ai fais toutes les conneries du monde. Première bière, première sauterie, non, j'ai pas à me plaindre.

      ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
   Voilà une bonne question, elle me fait penser à celle que j'ai reçue au bac de philo "qu'est-ce que le bonheur ?". J'ai d'ailleurs eu un zéro pointé, à s'te putain de sujet. J'ai jamais trop su dire à quel moment de ma vie j'étais heureuse, ou malheureuse. J'ai jamais trop su déterminer si le fait de pleurer une fois dans la journée rend celle ci quelque peu gâchée. Je crois que je suis heureuse, je ris, je souris, je sors. J'ai des parents aimants, une meilleure amie adorable, je n'ai rien à demander de plus. J'ai toujours été le genre de personne qui ne savait pas quoi souhaiter lorsqu'on lui disait de souffler sur la bougie de son gâteau d'anniversaire. J'ai tout ce qu'il me faut, et pourtant j'ai parfois cette sensation de vide au creux du ventre, cette sensation de manque. J'ai toujours été incapable de la déterminer, et j'ai finis par me dire qu'il ne s'agit seulement que d'un sentiment humain, et habituel.

      ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
   En v'la encore une de bonne question, pff. J'en sais rien. Peut être sur un banc, au milieu d'un parc, à jouer de la guitare pour gagner trois pièces, qu'est-ce que je s'en sais ? Dans l'idéal j'serai une commissaire respectée de tous, possédant un appart sympa que je partagerai avec Lilou, et puis trois ou quatre chats. Tiens, tu vois, j'ai trouvé la réponse à votre question précédente : le voilà mon bonheur, ma Lilou et moi même, avachies sur le canapé à regarder un cartoon pourri que je ne ferais que critiquer, alors qu'elle me soufflerai de la fermer.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Cam. ÂGE: j'tediraipas. PAYS: France. PRÉSENCE: dès que je peux. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? hmpf, j'suis tombée dessus. PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? inventé, Sixtine est unique ! AUTRE CHOSE À AJOUTER? prout   

I – LES DEUX CONS.

- T'énerve pas...
- Ne pas m'énerver ? Ne pas m'énerver ?! T'as mis une nana en cloque et je ne devrais pas m'énerver !
- C'était un accident, la capote a craquée.
- Mais c'est pas le problème bordel, le problème c'est que tu m'a trompé ! T'as encore été couché avec d'autres gens, t'as pas pu te retenir ! Une femme en plus, il fallait que ce soit une femme. T'es vraiment con.
- Adam...
- Ta gueule !

T'étais pas encore née que déjà toutes les discussions tournaient autour de toi. Ce fut sans doute l'une des périodes ou tes pères se disputèrent le plus à ton sujet. Les prises de tête fusaient vite, c'était à peine si chacun osait s'adresser la parole, de peur d'éveiller le fauve endormit. Pourtant t'étais bien là, dans le ventre d'une mère qui avait elle même tout sauf envie d'élever une gamine, et qui n'attendait que ce jour bénit de l'accouchement où elle pourrait te refiler à ton père. Au fond, qui de tes deux géniteurs fut le plus irresponsable, t'étais incapable de le dire. Quant à Adam, lui, se mettait énormément en retrait par rapport à cette histoire. Une fois la colère passée, un certain mal être c'était installé face à ce bébé qui arriverait bientôt, et avec lequel il n'aurait aucun lien, alors qu'il était pourtant le compagnon fidèle de ton géniteur. Requiem et Adam. Ces deux là étaient deux cas. Pas mariés et pourtant fous amoureux, sans pourtant jamais se le dire en face. Plus tard t'aurais un véritable respect pour cet amour inconditionnel qui se passait de mots. Ils étaient totalement différents : l'un était un immense connard qui passait ses journées à écrire de romans de cul et d'épouvante mêlés, et l'autre un acteur de théâtre adorable, bien plus jeune d'ailleurs que le type dont il était tombé amoureux. En tout, tes parents avaient bien dix ou quinze ans d'écart, mais cela ne t'avait jamais vraiment dérangé ou choqué, t'avais vite compris que l'amour n'avait ni sexe, ni age. Et tu vins au monde un dix neuf décembre, alors que tes deux papas avaient fait le trajet pour venir te voir. A peine tu fus sortis que ta mère s'alluma une cigarette, te confiant aux deux gugus sans trop de scrupules. T'étais loin d'être une enfant désirée, même pour elle, qu'avait simplement voulu se taper un beau mec un soir un peu trop arrosé, et qui s'était retrouvée en cloque. Le soir Adam et Requiem te ramenèrent dans l'appartement, et tu fis alors officiellement partie de la famille.

– Tu crois qu'elle dort là ?
- C'est ta fille je m'en occupe pas.
- Je sais pas faire...
- Ça veut dire quoi ça, que c'est moi qui vais devoir m'en occuper ?
- C'est toi le plus efféminé.
- Mais t'es vraiment qu'un... !
- Chuuut, elle dort !

II – LA DOUCEUR.

- Doucement Sixtine, c'est un bébé.
- C'est bon laisse la, elle sait faire.
- Imagine elle la laisse tomber !
- Pff, aucune confiance en sa propre fille.
- Je t'emmerde !

Elle était là, si petite et si douce endormie entre tes bras. Toi si jeune mais déjà si turbulente, t'avais jamais tenu une chose si fragile contre toi. T'avais si peur de la faire tomber, ou de faire un geste trop brusque que tu n'osais pas bouger, mordillant tes lèvres roses en ralentissant ton souffle pour ne pas la réveiller. Pourtant, c'est ce qu'elle fit, ouvrant avec lenteur ses yeux fins, et regardant un moment autour d'elle avant de tomber sur ton visage. Tu demeuras stoïque, enfonçant tes petites dents de lait un peu plus profond dans ta lèvre avant que tout à coup, elle ne se mette à sourire. Tu n'avais jamais vu spectacle plus beau, à tel point que t'écarquillais les yeux sans même réussir à lui rendre sa petite risette. Tu déglutis, levant les yeux vers ton plus jeune père, qui t’encourageas de la tête tandis que l'autre regardait ailleurs, d'un air faussement dégoutté, alors que toi même tu savais bien, d'ailleurs autant qu'Adam, que ce spectacle était loin de lui être indifférent. L'air timide, tu baissas à nouveau les yeux vers le nouveau né, levant une main tremblante vers son visage avant d'avec toute la douceur dont t'étais capable, venir poser son doigt sur sa joue, la caressant lentement. Le bébé se mit à rire, d'un rire si touchant, que t'eus l'impression de sentir ton cœur battre plus vite.

- Salut Lilou, moi c'est Sixtine.

Tu dis d'une petite voix, avant de lui sourire à nouveau, et qu'elle éclate de rire, venant poser sa main minuscule sur ton doigt. C'était le début de tant de choses encore.

III – L’ÉCOLE.

- Si je vous ai convoqué monsieur Blackstone, c'est parce que Sixtine a terminé toutes les pages d'heure de colle de son carnet de correspondance.
- Et alors ?
- Eh bien, je suppose que vous imaginez la gravité de la situation...
- Non j'vois pas franchement.
- Je vous demande pardon ?
- Laissez là un peu s'amuser ma fille merde, et puis elle a bien raison de se défendre, vous avez vu le lycée de merde que vous avez ? Non mais franch...
- Requiem ! Pardonnez mon... Mari, monsieur le directeur, il ne pense pas ce qu'il dit, haha...
- Je vois... En tout cas j'espère que vous allez sérieusement prendre votre fille en main, vous comprenez que nous n'allons pas pouvoir la garder dans notre établissement si cela continue.
- Je comprend bien... Ne vous en faites pas... Nous allons discuter ce soir, n'est-ce pas Sixtine ?
- Ouais.

Déjà petite tu semais la terreur parmi tes camarades. T'étais bagarreuse, provocante, et t'aimais ça. Quiconque te regardais de travers avait le droit à une énorme claque. Tu te fis renvoyer de plus de huit écoles, et ça devenait de plus en plus compliqué à gérer. Aussi dingue que ça puisse paraître, ça amusait énormément ton père biologique, Requiem, qui se reconnaissait terriblement en toi. Mais Adam lui, ça ne le faisait pas rire. Il avait beau te sermonner autant qu'il le pouvait, te priver de sortie, de jeux, de tout, ça ne changeait rien. Jusqu'au bac tu demeuras ainsi, et tu n'en fis qu'à ta tête. T'étais comme ça, c'était ton caractère, et l'école ne t’intéressait pas. Tu ne supportais pas que des gens qui n'étaient même pas capable de te respecter, te donne des ordres. Tu ne voulais pas rentrer dans le moule, tu ne voulais laisser personne dicter ta vie. Personne n'avait le droit de te dire ce que tu deviendrais, toi seule était le maître de ton destin. T'avais horreur de ses profs dépressifs avalant huit cellules d’anti-dépresseurs par jour, t'arrivais plus à les supporter. Tu n'avais peur de rien, tout ce qui t’intéressait, c'était le sport, la seule matière dans laquelle t'avais toujours vingt sur vingt. Tu te foutais de tout, tu deviendrais ce que tu voudrais, sans que des cons te dictent comment tu dois te tenir, et puis c'est tout.

- Quand le professeur de sport a demandé à Sixtine ce qu'étais une poutre, elle a tout de même répondu « la zigounette de papa » !
- T'as fais ça ?
- Oui papa.
- Championne !

IV – LES POULETS..

- Écoute moi bien gamine, on sait tous que t'es ici parce que ton père est riche comme Crésus, et qu'il a payé hyper cher une école de police pour que t'es ton diplôme plus vite, on est pas dupes.
- Ah ouais, et alors, vous êtes jaloux ?
- Hein ? Quoi ? Heu, non.
- Non mais j'comprend, rejeter votre haine sur la petite nouvelle c'est tout à fait normal, j'aurai fait pareil si j'avais rien dans le citron et que ma femme s'envoyait en l'air tous les soirs avec le commissaire.
- Quoi ? Espèce de petite pute...
- Va plutôt dire ça à ta femme. Par contre, excuse moi, je dois passer, je bosse moi.

Ils avaient beau jouer les malins, aucun ne réussit à te mettre la pression. Ils n'avaient pourtant pas tord, c'est vrai que si t'avais pu entrer si tôt chez les flics, c'était bien grâce aux sous de ton père, mais leurs insultes ne t'atteignaient pas. Tu savais que ce n'était simplement que de la jalousie, parce qu'ils avaient dû se taper de longues années en école. Aussi surprenant que ça puisse paraître, tu te fis rapidement une place parmi tous ses flics. Ils avaient beau fulminer en secret, ils ne pouvaient pas dire grand chose, t'étais efficace, rapide, et même parfois plus professionnelle qu'un flic ayant le double de ton ancienneté. Ça te faisais rien tout ça, de pouvoir marcher la tête haute dans les couloirs, alors que d'autres rêvaient de te faire un croche patte. Mais la haine finit rapidement par retomber, parce que t'avais tout de même quelques policiers qui étaient de ton coté, et qui t'appréciais. Tu ne prenais pas le temps de t’intéresser aux rageux, tu préférais traîner avec ceux qui en valaient la peine, et qui en avaient un minimum dans le cervelet. Finalement, au bout de peu de temps, tu te retrouvais parfaitement épanouie dans ta profession, et tu savais que le rang de commissaire, tu l'aurais sans faute dès que tu aurais assez d'ancienneté.

- Et sinon, ton fameux père là, il fait quoi pour être si riche ?
- Il écrit des romans.
- Ah ouais, et ta mère ?
- Mes parents sont homos.
- Aaah, pardon. Et ton autre père alors ?
- Il fait du théâtre.
- Okay, la famille de ouf quoi.
- Si tu savais à quel point ils sont space...