~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
La question au présent serait plus appropriée, car Mika est toujours sur les bancs du lycée. Elle fait partie des élèves banals, ni populaire, ni loosers. Le genre de lycéenne qu’on remarque sans vraiment y prêter attention, et c’est ce qu’elle aime. La popularité, elle s’en fiche pas mal. Que tout le monde sache son nom, qui elle est, elle s’en contre fou ! Elle est bien seule, ou accompagnée de quelques amis – peu nombreux – mais sur qui elle peut compter. Etre le nombril du monde n’a jamais été son truc. En cours, elle est studieuse, mais s’en faire partie des intellos. Au contraire, elle doit bosser toute la nuit si elle veut obtenir des notes dignes de première de la classe et avec son boulot, elle n’a pas vraiment le temps. Mais, ces notes sont convenables c’est le principal. De toute façon, elle ne compte pas intégrer de grandes facultés et n’a pas pour objectif de devenir une grande avocate ou chirurgienne. Ici, elle est juste une fille ordinaire et ce qui lui change de sa ville d’avant, c’est qu’elle n’est plus la « sœur de » et ça, ça lui rend la vie meilleure.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Elle n’en sait trop rien. Elle pense que oui, du moins c’est ce qu’elle prétend être à tout le monde en tous cas. Mais dans le fond, elle se demande toujours si elle a déjà été heureuse dans sa vie, elle pense ne pas savoir ce que s’est ; le bonheur. Bien sûr, elle a déjà éprouvé le sentiment de l’être. Elle a toujours eu ce sentiment de bonheur lorsqu’elle déballait ses cadeaux le 25 décembre ou bien pour son anniversaire ou pour une quelconque raison mais ce n’est pas ça le bonheur. Certes, elle est heureuse de s’en être sortie vivante après son kidnapping alors qu’elle a vu la plupart des autres se faire tuer, elle est heureuse de vivre, d’être en bonne santé, de faire ce qu’elle a envie – dans la limite du raisonnable – et heureuse avec ses amis. Mais elle a toujours ce sentiment d’inquiétude, de tristesse et d’abandon. Elle s’est jamais sentie bien au sein de sa famille, ses parents la rabaissant toujours, la comparant toujours à ses sœurs si parfaites. Elle a connu pleins de haut de bas – plus de bas que haut d’ailleurs – elle ne sait pas si elle est heureuse, mais elle sait qu’elle est bien, juste bien en ce moment.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Elle n’en a fichtre idée. Elle ne sait même pas où elle sera dans trois mois, alors dix ans c’est très large. Elle ne s’en rend même pas compte. Elle n’aura même pas encore atteint la trentaine. Elle ne sait toujours pas dans quelle université aller, alors de là à imaginer le boulot qu’elle aura. D’ailleurs, elle sera peut-être au chômage, ne trouvant pas d’emploi ou sera encore au service de ses patrons actuels. Cette idée ne lui plait pas vraiment. Elle espère juste qu’elle se plaira dans ce qu’elle fera, espérant qu’elle arrive à percer dans le milieu du sport. Elle aimerait un métier en rapport avec la liberté. Et ce qui lui donne un sentiment de liberté à elle, c’est voler. Son rêve de gamine était devenir pilote, mais son niveau d’étude n’est pas assez brillant. Mais en grandissant, son rêve à laisser place à un autre, celui de toujours voler, mais d’une manière différente. Elle saute en parachute, parapente, tout ce qui vole. Elle se verrait bien faire cela toute sa vie ; voler. Pour ce qui est d’un mari, conjoint, c’est encore le flou et je ne vous parle pas des enfants. C’est long dix ans, et puis elle verra bien ce qui arrivera.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: claire. ÂGE: bientôt 22. PAYS: france. PRÉSENCE: quasi quotidienne, à quelques jours près.    COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? PRD je crois. Ou par partenariat, je sais plus.    PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? Inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? très beau forum.   

« Mikaëlla, tes mains sur la table ! »  La fillette exécuta immédiatement, elle n’avait pas vraiment envie d’énerver sa mère dès le petit déjeuner. Car oui, chez les Fawkes, le petit déjeuner c’est en famille. Quitte à perdre une demi-heure de sommeil, tout le monde mange à la même heure. Trente minutes que Mika aurait adoré avoir. La fatigue se faisait ressentir sur son visage, dans sa voix mais aussi dans sa façon de bailler. « Et ta main devant la bouche s’il te plait. » « Désolé. » « Tu peux pas lui foutre la paix un peu dès le matin, tu vois pas qu’elle a besoin de dormir. » La benjamine pouvait toujours compter sur le soutien de son père, heureusement qu’il était là d’ailleurs. Elle avait toujours été plus complice avec lui qu’avec le reste de la famille. Avec lui, elle pouvait s’amuser comme elle le souhaitait, c’est bien pour ça qu’elle sortait souvent avec lui le dimanche, rien que tous les deux à s’amuser à la bagarre ou à d’autres jeux de garçons sois disant, chose que ces sœurs n’avaient jamais fait, et qu’elles ne comprenaient pas. « Il faut toujours que tu la soutiennes toi de toute façon. » Et ce n’était pas rare que les deux parents se disputaient à propos de la petite dernière. Les trois sœurs mangeaient, comme si rien ne se passait, laissant les parents se disputer, jusqu’à ce que Mika tombe de sa chaise à force de bouger. Elle n’avait jamais réussi à tenir en place, trop active pour rester sur une chaise trop longtemps, c’est bien pour cela qu’elle avait du mal à rester concentrée en cours. « Mikaëlla ! Tu ne peux pas prendre modèle sur tes sœurs un peu, elles écoutaient elles à ton âge.  Suis un peu leur exemple ! » Il fallait toujours que ça se termine comme cela, qu'on la compare à ses soeurs si parfaites. Elle arrivait parfois à les détester rien que pour cela, parce qu'elles étaient toujours le modèle à suivre. Et alors que la mère criait, le père lui, rigolait. « Tu ne t’es pas fait mal ma puce ? » La gamine, se relevait partager entre l’envie de rire avec son père et baisser la tête vu le regard que lui lançait sa mère. « Non, ça va j’ai rien. »


« Les filles, je peux venir avec vous ? » En haut de l’escalier, Mika regardait ses sœurs qui s’apprêtaient à sortir à une soirée étudiante. Elle avait prévu le coup et s’était préparée pour sortir. Elle avait vraiment envie d’aller avec elles. « Tu rigoles là ? » « C’est une soirée étudiante Mika, donc c’est pour les étudiants, ce que tu n’es pas. » C’était toujours pareil, selon ses sœurs, elle était trop petite pour sortir avec elle, mais Mika savait bien que ce n’était qu’un prétexte. Bon, ce soir-là, elles avaient peut être raison. Mais elles lui sortaient les mêmes phrases que ce soit pour aller à la piscine avec elles ou encore faire du shopping. « S’il vous plait, je serais sage, vous me remarquerez même pas. » Elle avait beau les supplier, elle savait bien qu’elles ne céderaient jamais, mais elle tentait tout de même, au cas où. « Tu viens pas c’est tout, t’es beaucoup trop petite. » « Va y avoir beaucoup d’alcool, beaucoup de garçons, on veut pas passer notre temps à te surveiller. » « Et puis, à ton âge on sortait pas nous. » Il n’y avait plus rien à ajouter, l’affaire était close. Mika resterait à la maison seule, une fois de plus. Mais on pouvait dire qu’elle commençait à être habituée. A chaque fois c’était la même. Elle regardait ses deux grandes sœurs s’amusaient entre elles, se raconter des trucs en faisant bien attention que la « petite » n’attende pas. Elle se sentait toujours exclus, et elle savait très bien que ça serait toujours ainsi, malheureusement. « Je vous déteste. » Elle les regardait enfiler leurs chaussures à talons avant d’enfiler leur manteau. « Rentré pas bourré si vous voulez pas que je le dise à maman. » Petite menace qui ne leur faisait surement pas peur, mais elle n’avait que ça pour se défendre. Et puis, si la mère savait que ses filles si parfaites buvaient trop en soirée, ça ne lui plairait certainement pas.


« Tu crois qu’on va s’en sortir ? » Allongée sur la planche de bois couverte de paille qui lui servait de lit, Mika laissait Steeve la soigner, ou du moins essayer. Le tee-shirt remonté jusqu’en dessous de ses seins, on pouvait voir une large entaille juste au-dessus de son nombril. Entaille qu’elle s’était faite lors de son combat, mais malheureusement pas la seule marque qu’elle gardait et garderait surement un bon bout de temps sur son corps couvert de bleus.  « Bien sûr. On est assez fort pour survivre jusqu’à ce que quelqu’un nous retrouve. Tu retrouveras ta famille, moi la mienne et tout sera comme avant. » «Je suis pas certaine qu’on nous retrouve, et encore moins que tout redeviendras comme avant. » Elle marquait une pause alors que Steeve continuait d’essayer de recoudre sa blessure. La douleur se faisait apparaitre sur son visage, mais aussi la fatigue. Deux ans, qu’elle était dans cet endroit lugubre, qu’elle se battait contre des filles parfois plus vieilles qu’elle, parfois plus jeunes. Parfois, elle songeait à la mort comme échappatoire. « Parfois, je me fais peur. » « Je sais. Mais baisse pas les bras, on s’en sortira je te le promets. » C’était à son tour de marquer une pause pour se concentrer sur ce qu’il faisait. « Tu sais ce que je ferais une fois chez moi ? J’irais au skate parc avec mon frère, c’est un truc qu’on faisait tout le temps lui et moi. On passait nos journées là-bas et même nos soirées. C’est ce qui me manque le plus, passer du temps avec lui, et c’est pour ça que je me bats, pour le retrouver, lui et ma famille. » Elle voyait la tristesse dans son regard, il était très proche de son frère, ça se voyait. « J’ai terminé je crois, j’espère que ça va tenir. » Du bruit se faisait tout à coup entendre dans le couloir. Des personnes qui courent, puis des cris de joie certains criaient « c’est fini, on est libre ». Steeve se dirigeait vers la porte afin de voir ce qu’il se passait et Mika s’apprêtait à en faire de même. « Reste allongée, tu vas tout faire sauter. » Les cris de joies laissait place à des cris plus affolés, accompagnés de tirs ce qui affola les deux jeunes gens. « Steeve, reste là ! » Il ne l’écouta pas et ouvrit la porte. Il n’eut pas le temps de faire un pas de plus qu’il tomba au sol, lentement. Alors que ça allait être au tour de Mika, l’homme qui tendait son bras armé vers elle fut abattu. « N’ai pas peur, on vient vous sauver. Ne bouge pas, je reviens. » On pouvait voir le mot « police » marquait sur son blouson. Il avait raison, on les avait retrouvés. Elle se précipita vers Steeve, agonisant au sol, laissant sa plaie se rouvrir. « Steeve, tiens bon. Ils sont là pour nous, tiens bon, je t’en supplie. » La pression de sa main se relâchait, ses yeux se fermaient, c’était trop tard.

« Je suis pas sure, ça ferait pas bizarre que je bosse pour ta famille, chez toi ? » Assise sur les bancs du lycée, Mika se demandait si son amie avait une bonne idée. Certes, elle cherchait du travail mais chez elle, c’était surement un peu bizarre. « Mais non, ça serait super. On se verra tout le temps comme ça. Et puis regarde, t’arrêtes de chercher un boulot pour te casser de chez ta sœur, si t’acceptes ma proposition t’auras et le boulot, et le logement. On sera un peu comme des sœurs tu vois, c’est cool non ? » Mika ne pouvait s’empêcher d’afficher un sourire content. Son amie avait totalement raison, ça allait être super. « On pourra se faire des soirées pyjamas toutes les deux, plus besoin de s’appeler tard le soir, t’as raison ça va être géniale. » Les deux filles étaient très enthousiasmes à cette idée. Elles se connaissaient depuis huit mois maintenant et s’entendaient à merveille. Dès le premier contact, elles s’étaient tout de suite bien entendue, s’était un peu la sœur que rêvait d’avoir Mika et inversement. « Enfin, avant de s’emballer il faut que tes parents soient d’accord. » « T’inquiètes pas là-dessus. Mon père s’en contre carre que ce soit une personne diplômée ou une étudiante du moment que son bureau est bien rangé. Et ma mère, ça fait déjà deux jours sans femme de ménage elle est en panique toute la journée alors crois-moi, tu seras la bienvenue. » Les deux filles venaient d’un milieu très différent mais ça n’avait pas d’importance pour elle. Elles se fichaient pas mal que l’une soit richissime contrairement à la deuxième qui vivait juste convenablement.  « Bon, je vais préparer mes cartons, et puis faut que j’annonce la nouvelle à ma sœur, elle va pas apprécier. Tiens moi au courant pour tes parents. »

« Tu vas bien ? Je t’ai entendu crier. » Assise au pied de son lit, Mika regardait Julian se dirigeait vers son lit. Elle était toujours troublée en sa compagnie, il ressemblait tellement à Steeve ça en était déroutant. « Ouais, ça va c’est rien. J’ai juste fait un cauchemar. » Où je revoyais ton frère mourir pensa-t-elle. Elle ne faisait que le penser car elle ne leur avait pas dit qu’elle avait connu Steeve et ne comptait pas leur dire. Ça serait trop douloureux pour eux, mais aussi pour elle, elle n’avait aucune envie de se rappeler de ça, c’était déjà bien trop présent en elle pour qu’elle en parle de son plein gré. « Tu veux que je reste un peu avec toi ? » « Non ça va aller, t’inquiètes. Mais merci. » Depuis qu’elle s’était installée chez eux, ça avait toujours été bizarre entre eux deux. Déjà, il y avait cette image de Steeve qui la hantait dès qu’elle voyait Julian mais aussi parce que ce dernier se montrait toujours arrogant et antipathique à son égard, à part quand il était bourré, ce qui était le cas ce soir. Il montrait un tout autre visage, un visage qu’elle préférait. « Comme tu veux. » Alors qu’elle attendait qu’il parte, il ne bougea pas. Il était là, à la fixer, ce qui la mettait de plus en plus mal à l’aise. « Quoi ? » « Rien, je te trouve juste… très belle. » Il n’en fallait pas plus pour la mettre encore moins à l’aise. Elle n’était pas vraiment habituée aux compliments venant d’un garçon. « Tu veux dire baisable non ? C’est que t’arrêtes pas de dire à tes potes il me semble. » Il ne put s’empêcher de sourire face à sa remarque. « T’écoutes aux portes miss Fawkes, c’est pas joli tout ça. Mais tu sais, avec mes potes je me comporte comme un gros con, et puis je ne peux pas leur dire que je trouve une fille jolie. » C’est bien avec des phrases comme celle-là que Mika se disait qu’elle ne comprenait rien aux garçons et à leur égo. « Allez, bonne nuit. » Et à la plus grande surprise de la brune, Julian prit son visage entre ses mains afin de lui déposer un baiser sur les lèvres, avant de quitter la chambre.