C'était un jour comme un autre, un jour où je sortais du boulot après une journée épuisante, où je n'avais pas vu ma fille et ce depuis quelques jours déjà. Je ressentais vraiment le manque de ne pas la voir mais je me devais de suivre ce qu'elle voulait et aussi ce que Enzo voulait. J'ai l'impression qu'il a peur, peur que je ne la prenne avec moi, peur de me laisser seule avec elle. Je sais que tout ne s'arrangerait pas facilement mais j'ai l'impression que les choses n'avancent pas, je ne le blâme pas mais j'avoue que quelques moments juste Cléo et moi pourrait nous faire du bien, nous aider à apprendre à mieux nous connaitre. J'étais installée sur un banc sur la place de la ville et je regardais tout le monde passer, des mères avec leurs enfants leur faisant des câlins, les appelant maman. Je ne pus m'empêcher, en voyant ce spectacle, de laisser des larmes couler sur mes joues car je me rendais compte de toute ces choses que j'avais pu louper et ça me faisait plus que mal et je regrettais au plus haut point toute cette situation.

Je sortais du studio de photographie, j'avais dû réaliser le shooting d'une femme superbe, qui savait prendre la pose, très photogénique. J'avais passé une bonne journée et j'étais d'une excellente humeur. Il faisait beau et j'avais décidé de rentrer à mon appartement à pied, une bonne marche me ferait du bien.
Je traversais tranquillement la Manning Place, plongée dans mes pensées quand je passais devant une jeune femme assise sur banc. Je ne fis pas plus attention quand quelque chose tille-ta dans ma tête. C'était Tamara. Je me retournais, voulant la regarder de haut en bas mais je remarquais qu'elle pleurait. Je m'avançais vers elle, la toisant: "Qu'est-ce qu'il t'arrive, tu réalises enfin toutes les choses horribles que tu as fait ?" Je roulais des yeux, j'étais méchante sur ce coup là. Je ne l'avais jamais vu pleuré et même si je ne pouvais pas la sentir, elle me faisait pitié. Je me rattrapais rapidement et je m'assis à côté d'elle, et je m'excusais "Excuses-moi. Je n'ai pas été très tendre avec toi au début, je ne te connais pas et je t'ai jugé par ce que qui se raconte sur toi." J'esquissais un sourire maladroit.

Je savais que pleurer n'arrangerait rien à toute cette situation, mais arrivé à un moment on ne peut que craquer sous la pressions des choses, sous la peur que les choses ne se passent pas de la façon dont on le souhaitait. Pleuré à la vue de tout le monde n'était peut-être pas la meilleure des choses mais je n'ai pu retenir ces larmes de couler le long de mes joues. J'étais seule jusqu'à entendre quelqu'un s'adressé à moi, de façon pas très tendre, et je reconnu aussitôt la voix de Hope. Je ne pus m'empêcher à cet instant de lever les yeux vers elle lui lançant un regard des plus noirs que j'aurai pu lancer, des revolvers à la place des yeux j'aurai eu, morte elle serait. Je ne pris même pas le temps de lui répondre qu'elle s'installa à côté de moi en s'excusant. Je fus très surprise de l'entendre dire tout ça et je la regarda d'un air qui voulait tout dire, pourquoi s'excusait-elle pour ça? "J'ai pas été tendre avec toi non plus, c'est juste que ...." Je soupire en la regardant et tourne la tête "T'as tout ce que j'ai loupé. L'amour d'Enzo, l'amour de Cléo..."

Je pense que ce moment va être quelque chose de décisif. Nous allions nous expliquer, calmement, du moins j'espère, et essayer de nous comprendre. Que je le veuille ou non, Tamara fera partie de mon existence de n'importe quelle façon et même si je pense toujours qu'elle a fait des choses horribles, il va bien falloir qu'on arrive à trouver un terrain d'entente afin que l'on arrête de se crêper le chignon et cela soulagera certainement Enzo qui doit en avoir plus qu'assez de nos chamailleries. Tamara m'enviait. Il est vrai que j'ai Enzo et Cléo et qu'elle a perdu tout ça, je pense que moi aussi je serais jalouse, un petit peu oui, de la femme qui m'aurait remplacé si on grossit le tout. Je la regardais, fronçant un peu les sourcils, pas méchamment, mais je réfléchissais: "Tamara, je ne te comprend pas. Tu avais tout ce que tu voulais à l'époque et t'es partie. Tu aurais pu revenir non ? Enzo t'aurait pardonné génial comme il est. Mais sérieux, pourquoi tu n'es pas revenue ? Et pourquoi tu es revenue maintenant ?" Toutes ces questions me turlupinaient depuis un bon moment, j'espérais enfin avoir des réponses claires et vraies.

J'enviais Hope, et comment ne pas faire autrement alors qu'elle a tout ce que je n'ai plus, tout ce que j'avais. Je ne dis pas qu'à l'heure d'aujourd'hui j'aimerai retourner avec Enzo ou quoi, non je pense qu'on a fait notre temps ensemble, et de toute façon jamais il ne voudra se remettre avec moi. Il est heureux avec Hope et je ne dois en aucun cas être un obstacle dans sa vie. Elle fini par me regarder en fronçant les sourcils avant de me demander tout un tas de choses. Tout cela me ramène presque 5 ans en arrière, quand je suis partie, je ne sais pas si je devais lui parler des vrais raisons de mon départ. J'ai peur que toute cette histoire lui retombe dessus, qu'Enzo soit encore plus mal. "C'est pas de savoir pourquoi je ne suis pas revenue... C'est de savoir pourquoi je suis partie... Je me sentais affreuse Hope.. il s'est passé un truc que ... Je peux pas en parler ça ferait souffrir trop de monde.. Je suis partie pour justement éviter qu'Enzo souffre à cause de moi... Je reviens seulement maintenant car j'ai dû laisser du temps aux choses passées , il n'y aurait que moi je serai revenue bien avant, mais avec ce qu'il s'est passé, j'ai pensé que plus longtemps je serai partie, mieux ce sera pour tout le monde..."

[Désolé pour la réponse aussi tardive ]

La réponse que Tamara me fournit me laissa très perplexe. Je mis un certain temps à répondre, réfléchissant, ne voulant pas me faire de fausses idées. La jeune femme était entrain de me dire qu'en réalité, elle n'avait pas tout quitter à cause de sa peur de devenir maman, les hormones et tout le tralala... Mais car il y avait quelque chose qui la faisait se sentir "affreuse". Elle s'arrêta en plein milieu de ces explications. Elle fit ressortir mon côté curieux mais aussi, je voulais vraiment savoir pourquoi tout ça, qu'est-ce qui peut être pire que d'abandonner sa famille ? Je lui demandais donc, un peu hésitante: "Que s'est-il passé ? Faut vraiment que tu en parles à quelqu'un..." Garder un secret est quelque chose de tellement dur que je ne sais pas comment elle a fait. Qu'a-t-elle pu faire ? "Rassures-moi, tu n'as tué personne j'espère !?" J'avais dis cela surtout pour détendre un tout petit peu l'atmosphère mais je l'avoue, cette hypothèse m'avait traversé l'esprit.