what the fox says ?

Tranquille mais triste journée. Le printemps laissait place à l'été, ce qui d'un côté me rendait un peu triste. J'avais toujours préféré l'hiver. Les mains enfoncées dans les poches, je pensais à mon jumeau avec qui j'avais passé la soirée de la veille, sobre mais pas forcément clean. Il pouvait certes m'empêcher de boire, mais pour la drogue, ça il n'osait pas me l'interdire. Il me demandait juste de ne pas trop en prendre, me retenait quand il trouvait mes lignes trop grandes. Enfin bref, malgré cette soirée, j'avais aimé dormir tout contre mon jumeau comme avant. J'aimais sa présence, malgré tout elle me rassurait. Et là, marchant dans les rues qui s’éclairaient, je repensais à notre enfance, ou nous nous baladions dans les rues main dans la main, le sourire aux lèvres, chaudement habillés. Lu et moi avons toujours été très proches, ça ne risque pas de changer maintenant malgré.. Malgré tous les événements récents.

Le chemin jusqu'à la ruelle me menant à mon dealer se fit court. Une fois le petit sachet dans ma poche, je le remerciais et acceptais de tester de ses pilules arc-en-ciel, après tout, pourquoi pas une petite défonce avant de rentrer à la maison. Après un rapide baiser sur ses lèvres, je quittai la ruelle et rentrais par chez moi en faisant le grand tour. Quand on ne fous rien, on a vraiment du temps à perdre. Les rues étant désertes à cette époque de l'année, surtout à cette heure, lorsque j'entendis un énorme bruit, je ne pus que sursauter et me diriger en hâte vers le bruit. L'endroit semblait avoir été emménagé en plateau de cinéma. Je souriais et me rapprochai un peu. Isaac adorait les films, peut-être que je reconnaîtrais une de ses séries préférées et que je pourrai lui en parler. Me mordillant la lèvre, je me penchais un peu sur la barrière de sécurité, les yeux déjà rouges et regardai la scène qui se mettait en place. Seulement, il me suffit d’apercevoir un des acteurs pour perdre mon sourire et me redresser tout aussi droit. Andrea. Qu'est ce qu'il faisait ici ? Je me tortillais pour le voir un peu mieux, content et pas content de le voir à la fois. Je bougeais tellement sur moi même que la barrière tomba et je reculai en levant les mains. « Pardon ! Pardon ! » J'éclatais de rire et secouai la tête en commençant à tourner les talons, décidé à repartir chez moi pour oublier la vue d'Andrea avec quelques bouteilles.

« Coupez !!! » Le jeune acteur soupire sans s’en cacher. Cela fait au moins la vingtième fois que le metteur en scène lui fait recommencer cette foutue scène. Il fait froid, il se les gèle et par-dessus le marché, la neige vient de se mettre à tomber. Qu’est-ce que Andrea peut détester les scènes en extérieur quand il ne fait pas au moins vingt-cinq degrés dehors. « Qu’est-ce que c’est cette fois ? » Passablement énervé et fatigué, venant d’enchainer près de dix heures de tournage, il crie sur l’homme qui lui demande de recommencer encore et encore une scène qui franchement, le fait chier. « Ca ne va pas Andrea, tu n’es pas dans ton personnage, ça fait des semaines que tu n’es plus dedans, faut te ressaisir, tu as du talent, mais en ce moment, tu as du l’oublier quelque part, parce que je n’en vois plus. » Le jeune homme grince des dents, et se retient de lui coller son poing sur la figure, il les serre d’ailleurs fortement, se plantant limite les ongles dans ses paumes. « Je suis désolé d’avoir dû enterrer mon fils à peine né ! J’ai même pas eu de temps pour le pleurer que déjà j’étais sur les plateaux, pour ne pas planter la série, alors bon, oui, je ne suis pas au meilleur de moi-même et faudra faire avec ! » Il en peut plus, il est à bout de nerfs. Andrea adore pourtant toujours autant son métier, mais il a du mal à être efficace et les longues journées comme celle d’aujourd’hui le fatiguent plus que de coutume.

Alors qu’Andrea, comme tous les autres s’apprêtent à reprendre cette fameuse scène pour la centième fois, du raffut se fait entendre au loin, près de la délimitation de la zone de tournage. Le brun se met à râler, lui qui pourtant est le premier ordinairement à aimer que des fans assistent aux tournages. Mais clairement, ce soir, il n’est plus d’humeur. Il soupire une fois encore et compte se rendre à l’espace qui lui ait réservé pour les moments de pause, à l’intérieur d’une caravane. Cette voix qui s’excuse... Le jeune homme, stop net sa marche et se retourne vivement « Ikky » Il se murmure le nom à lui-même. Ce rire, il l’aimait tant. Tous ces derniers mois lui reviennent comme un boomerang en pleine face, les choses horribles qu’il lui a dite, la façon dégueulasse dont il l’a laissé et toutes ces semaines à ne penser pourtant encore qu’à lui. Andrea fait demi-tour. Il ne sait absolument pas ce qu’il va lui dire et se doute qu’il va probablement se faire jeter, ce qui ne sera qu’un juste retour des choses, mais il a besoin de le voir, ne serait-ce qu’un peu. Il avance rapidement, vers l’endroit d’où le son de sa voix provenait. Arrivé près de son niveau, il le voit repartir, avance un peu plus rapidement, lui attrape le bras « Ikky... Attends. » Pourquoi lui courir après de la sorte, après l’avoir jeté comme il l’a fait ? Lui-même l’ignore, même si au fond, il n’a jamais pensé un traitre mot de ce qu’il a pu lui dire ce jour-là. Il voulait juste qu’Ikabot le haïsse pour passer à autre chose plus facilement, et s’il a réussi son coup, il ne peut pas espérer grand-chose de cette conversation.

Il se met à marcher vite, les poings serrés, tremblant un peu sous le manque. Il renifle et se passe une main dans les cheveux, cherchant à quitter cet endroit au plus vite. Il vient de faire tomber une barrière et entend des pas derrière lui, ça le fait flipper. Soudainement, on attrape son bras. Il sursaute et s'arrête en se retournant vivement, sourcils froncés, avant d'ouvrir la bouche en le voyant. Andrea. Il détaille son visage, sous le choc. Non, il ne peut pas parler, n'en a pas la force. Son cœur se serre, il papillonne des paupières et déglutit, refermant la bouche par la même occasion. Sa beauté lui coupe le souffle, même si il remarque les cernes sous ses yeux, entends sa respiration rapide. Il a couru ? Pour le rejoindre ? Pourquoi ? Pourquoi tout ça ? Il est perturbé, tourne la tête en serrant les dents avant de reculer pour se dégager. Il se mord fort la lèvre, enfonce ses mains dans les poches de sa veste et ferme les yeux avant de baisser la tête, rouvrant les yeux sur le bitume sous ses pieds. Il ne sait pas quoi dire. En même temps, c'est Andrea qui l'a lâché, qui lui a fait du mal. Pourquoi tout ça ? Alors qu'il regarde toujours le sol, il repense à leur rupture, à leur couple, aux mots d'amour qu'ils se disaient, à tout ça. Ils s'aimaient, non ? Alors pourquoi cette rupture douloureuses, ses mots violents ?

Il soupire et se mord la lèvre, fait craquer ses doigts et recule d'un pas, fermant les yeux de nouveau avant de les rouvrir et de le regarder en coin. « … Tu parles aux sales pédés toi maintenant ? » Il serre les dents et le regarde, fait jouer sa langue sur l'intérieur de sa joue avant de sourire faussement, le regard un peu sombre, les yeux rouges et explosés. Il a mal, souffre encore de la rupture qui l'a brisé, écrasé, qui lui a tordu le cœur pour en faire des miettes. Qui la replongé dans la drogue, dans l'alcool, faisant remonter ses vices profonds. Et le voilà, maintenant face à Andrea, et la rage s'empare de lui. Il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine, et c'est bien vrai. Il lui en veut plus que tout, lâche un petit grognement et serre les poings jusqu'à blanchir ses jointures. Il sent les regards des fans, du réalisateur sur eux et gonfle ses joues, puis soupire avant de le fixer. Son regard est profondément triste, malgré la colère qu'il essaye de montrer. « Qu'est ce que tu me veux ? »

Mais qu’est-ce qu’il lui a pris de courir derrière Ikabot comme ça ? L’envie de le revoir sans doute a été plus forte que la raison. Oui, c’est ça... Il faut croire que le cœur est capable de reprendre le dessus sur la raison. Mais à la réaction, on ne peut plus normal du châtain, le comédien comprend que c’est avant qu’il aurait dû laisser parler son cœur au lieu d’écouter sa tête. Sa tête, qui d’ailleurs est depuis leur rupture, occupée de pensées incluant Ikky. Il y a eu un petit moment où effectivement, son esprit a été pris par quelqu’un d’autre et ce quelqu’un s’appelait Joshua. En réalité, il n’y avait que son fils qui comptait pour lui à ce moment-là, et s’il a apporté de l’attention à Emy, ce n’est que parce qu’elle portait leur enfant. Mais au fond de lui, Andy n’a jamais vraiment cessé pour autant, complètement de penser au Capulet. C’est surtout qu’il ne voulait pas, qu’il n’était pas capable d’admettre les sentiments qu’il ressentait pour lui et qu’il ressent toujours. Est-il seulement capable de l’admettre aujourd’hui ? Rien n’est moins sûr. Mais il sait qu’Ikabot lui a horriblement manqué et qu’en cet instant, il sent son cœur accélérer son rythme dans sa poitrine, il sent un sentiment de joie l’envahir, de le voir, même si l’instant est terni par la réaction du jeune homme. Le seul à blâmer, ce n’est pas Ikky, mais bien lui... Andrea Eliassi. Si son ancien amant est aussi froid, il ne peut s’en prendre qu’à lui même.

Le jeune homme prend une profonde inspiration, cherchant quoi répondre à ces mots, qu’il a lui-même prononcés quelques semaines auparavant, et dont il ne s’étonne pas d’entendre Ikabot les réutiliser. Il comprend ainsi qu’il l’a sans doute blessé plus qu’il ne l’avait voulu. En tout cas, au son de sa voix, clairement, il lui en veut. C’est ce qu’Andrea avait cherché, non ? En le quittant de la sorte. « Euh... J-Je... Ikky... » Andrea à l’air bien penaud, baissant les yeux devant celui qu’il aime, mais qu’il a fait souffrir et à ne pas trouver ses mots. Le comédien se sent affreusement gêné, surtout qu’il se rend bien compte que de nombreux regards sont tournés vers eux, et que des oreilles indiscrètes écoutent, il ne peut donc lui dire ce qu’il pense et ressent réellement, pas ici, pas maintenant. * Putain Andy, reprends-toi, t’es un putain d’acteur, non ? Alors, joue ! * Il prend une profonde respiration, relève la tête, le regard plus sûr de lui, Andrea vient de revêtir un masque, exactement comme le soir où il a quitté Ikabot. « Ce que je veux, hein ? Je sais pas... J’avais juste envie de te voir, de te parler, ça fait longtemps, non ? » Merde, se rattraper, pas qu’on croit autour d’eux que ça veut dire, exactement ce que cela veut dire. « On ne peut plus avoir envie de parler à une connaissance quand on la croise ? » Une connaissance ? Et quelle connaissance ! Bon dieu, ce que ce corps lui manque, ce que son sourire lui manque, même si dans l’immédiat son ex arbore tout sauf un sourire, sourire qu’Andy tente d’esquisser fébrilement sur son propre visage.

Il l'observe, chassant les souvenirs de leur relation qui reviennent au galop. Malgré son air froid, au fond il est complètement heureux de le revoir. Il voudrait l'embrasser, qu'il lui fasse l'amour, bref qu'ils s'aiment à nouveau. Mais il sait que c'est impossible, qu'Andrea a une autre vie, une femme, un enfant sans doute. Il n'en sait rien, d'ailleurs, mais il s'en moque totalement. Il déteste cet enfant et cette femme qui lui ont prit celui qu'il aimait, celui qui le maintenait dans le droit chemin. Il avait arrêté la drogue pour lui, il était clean. Mais ses mots l'avaient détruit, et ses vieux démons l'avaient saisi de nouveau aussi rapidement qu'ils étaient partis. Ikabot soupira en se passant une main dans les cheveux, avant de se masser la nuque, détournant le regard. Nerveusement, il s'alluma une clope et tira une grande latte, fixant le sol. Soudainement, il relève la tête, et il vient croiser son regard une seconde, fronçant les sourcils devant cet air sur de lui. Son cœur se serre, il déglutit en reportant la cigarette à ses lèvres. Ses mots lui font mal, il blêmit un peu en faisant un pas arrière.

Les regards sur lui le déstabilisent. Il souffre, ses yeux s'humidifient tandis qu'il regarde autour de lui, remet ses cheveux en arrière. «  Je.. U-une.. Une connaissance.. Ouais.. Oui bah oui.. » Il ne sait plus quoi dire, tombe de haut. Il l'a rattrapé pour lui faire encore plus de mal ? Quelle horreur. Cette journée banale devient horrible, il titube et tire sur sa clope en tremblant de toute part. « Eh bien ce.. Cette connaissance que t'as baisé pendant plusieurs mois hein bah.. Elle se barre.. » Il renifle et écrase sa clope a moitié consommée, puis tourne les talons en titubant, les poings serrés, laissant couler une larme qu'il ne peut pas retenir. Bon dieu que ça fait mal. Il ne s'est même pas rendu compte qu'il parlait fort, mais il s'en moque. Andrea l'a brisé, l'a détruit. A chacun son tour.

Ses yeux se baissent, complètement gênés non pas par la phrase dite par Ikabot, mais plutôt par la puissance sonore employée. « Moins fort s’il te plaît » murmure-t-il, alors que le jeune homme tourne déjà les talons. L’acteur se mord la lèvre, il n’a vraiment pas envie que trop de monde entende ça, mais il comprend ce que son amant peut ressentir, il l’a plus que profondément blessé, et ce n’est qu’un juste retour des choses. Ce n’est pas que le côté volage d’Andrea soit un secret, bien au contraire, mais laisser entendre qu’il a pu avoir une relation suivie avec quelqu’un d’autre qu’Emy, ce ne serait pas bon pour lui. Mais au-delà de son image, c’est surtout que cette histoire avec Ikky lui est importante, et il n’a envie de ne la partager qu’avec lui et personne d’autre, même si actuellement, il n’y a, par sa faute uniquement, plus d’histoire qui ne tiennent.

Seulement, il semble que ce qu’il ressente pour le Capulet, soit plus fort que ce qu’il ne le pensait, plus fort que les regards ou ce que peuvent penser les autres. Il se retourne vers le réalisateur. « On fait une pause, on en a tous besoin, on reprend dans une heure. » Ce n’est pas vraiment à lui de décider, mais il est la star masculine du show, et tout le monde a pris l’habitude de composer avec ses petits caprices de diva. Andra, sans leur laisser le temps de pouvoir contester, s’en retourne dans l’autre sens, afin de suivre l’homme qui fait battre son cœur depuis de nombreux mois, malgré la séparation dont il est à l’origine. Il se met à courir derrière lui « Ikky attends-moi, il faut qu’on parle. » Parler, oui, mais lui dire quoi ? Andy n’en sait absolument rien. Les excuses, même s’il devrait probablement lui en faire, ce n’est pas son fort. Lui avouer qu’il aime ? Oui, c’est ce qu’il aurait dû faire, il y a déjà de cela des mois, mais ce point-là non plus, ce n’est pas son fort. Dans son esprit, il n’est pas fait pour l’amour, et il le pensait — grâce à son paternel — dur comme fer, jusqu’à sa rencontre avec Ikabot. Seulement, il n’a jamais réussi à l’admettre, alors le faire maintenant serait peut-être un début de solution, un pas en avant. En est-il seulement capable ? « Attends s’il te plaît » Arrivé presque à son niveau, il l’attrape par la main, se fichant éperdument de savoir si on peut encore les voir ou pas. Le contact le fait frissonner de tout son corps, et lui remémore toutes ces fois, passé ensemble, ces moments où ils étaient bien. « J-je... je suis désolé Ikky. » Ce n’est pas ce qu’il y a de mieux, mais c’est le mieux qu’il puisse faire, là tout de suite.

A ses mots, le brun éclate de rire et le regarde. «  Moins fort !? Moins fort ! Mais t'as de la blague toi ! » Il a les larmes aux yeux et se détourne, marchant rapidement en tirant sur une cigarette allumée rapidement, les mains tremblantes et le souffle rapide. Il lutte contre les sanglots, contre le manque de drogue, contre tout. Il ne ressent que la douleur de son cœur, ce trou dans sa poitrine qui ne se referme pas depuis plusieurs mois. Bon dieu ce qu'il a mal. Les poings serrés, il marche vers les ruelles en jetant la cigarette déjà consumée entièrement, et repense aux propos de son ex-amant. Une connaissance.. Il frappe dans le mur face à lui, plusieurs fois, jusqu'à sentir ses os craquer et ses poings se couvrir de sang. La doucement, il déplie les mains et les regarde en soupirant, essuyant rapidement ses yeux avec sa manche pour ne plus laisser voir de larmes, et soupire, pose son front contre le mur. Il ne ressent même pas la douleur de ses mains abîmées, s'en moque. Derrière lui, il entends des pas et serre les dents en reprenant sa marche, longeant le mur, se fichant de sa destination tant qu'il est loin du bourreau de son cœur. Pourtant, Andrea le rattrape. Il entends ce surnom et son cœur se serre, comme ses dents.

Rapidement, Andrea le rattrape et lui attrape la main, faisant sursauter le brun qui gémit légèrement et le regarde, avant de regarder leurs mains et de retirer sèchement la sienne, relevant vers les yeux bleus d'Andy son regard froid, blessé, souffrant. Enfin, le tatoué ouvre la bouche pour lui dire qu'il est désolé, les yeux d'Ikabot de plissent tandis qu'il détourne le regard, secouant la tête. «  D-Désolé.. » Il fait tourner sa langue dans sa bouche, l'appuyant sur l'intérieur de sa joue avant de soupirer en baissant la tête, puis le regarde et croise doucement les bras. « T'es désolé. Hum. C'est bien, t'as appris un truc. Tu sais t'excuser maintenant, t'es plus un salaud à part entière hein. » Il le regarde froidement et inspire en tremblant, renifle, se fichant éperdument du sang qu'il peut mettre sur ses habits. Il en a rien à foutre. « T'avais l'air vachement désolé quand tu m'as traité de sale pédé, hein ? Enfin, je sais que j'en suis un, de toute manière. » Il grogne et recule un peu, tourne la tête, titube. « Putain, tu me fais chier ! Merde ! Qu'est ce que tu fous là hein !? Dégage, laisse moi tranquille, t'en avais rien à foutre de moi avant putain! T'es qu'un salaud, un connard ! Va te faire foutre, bordel. Après tout t'es qu'une connaissance hein !? » Il hoquète et retient difficilement ses larmes, tremble en chancelant. Dans cette situation, le manque se fait ressentir encore plus fort, il regarde autour de lui et renifle, plaque ses mains ensanglantées sur ses tempes.

Son cœur se serre de voir dans quel état Ikabot s’est mis par sa faute, ses mains ensanglantées, le son de sa voix tremblante, ses yeux humides. Putain, comme il se rend compte à quel point il a été con, à quel point il est encore con. Il ne fait que le faire souffrir, alors que ça le bouffe de lui faire mal. Il l’avait fait en pensant faire bien, à cause du bébé, mais Joshua n’est plus là et il a bousillé leur couple pour... rien. Son cœur se serre de l’entendre l’insulter, mais ce n’est qu’un juste retour des choses et il le lui fait savoir. « Vas-y Ikky, défoule-toi sur moi, je le mérite après tout ce que je t’ai dit, même si je n’en pensais pas un traitre mot. » Il lui enlève les mains de ses tempes, les prenant doucement, il le regarde dans les yeux, soutient son regard. « Je sais que je ne mérite rien de plus que ta colère, c’est normal. » Et pourtant, là en le revoyant, il aimerait vraiment pouvoir se racheter, lui faire comprendre ses paroles, pourquoi il est parti comme ça et pourquoi il revient là. Andrea n’avait pas prévu de le faire, il pensait que c’était mort à tout jamais avec ce qu’il lui avait dit, et au vu de la réaction du Capulet, ça l’est probablement toujours. Sauf que, le destin les a remis sur la route l’un de l’autre, sauf qu’Ikabot est là, face à lui et que tout ce qu’il a pu ressentir durant ces sept mois passés avec lui, lui reviennent comme un boomerang au visage. Tout son corps frémit quand il lui prend les mains, sa peau se souvient.

Ses mains toujours dans les siennes, il s’approche dangereusement de son ancien amant, ses yeux plantés dans son regard blessé, il s’apprête à faire un geste qu’il ne regrettera pas, même si la réaction d’Ikabot sera probablement violente, mais au moins il l’aura fait. « Ikky tu sais... J-je... » Non, il ne peut pas lui dire, pas maintenant. C’est trop tôt, ce n’est pas le bon moment, pas comme ça, pas après tout ce qu’il avait pu lui dire, pas après avoir parlé de lui comme une connaissance, même si ce n’est pas ce qu’il pense réellement. Ce serait déplacé vis-à-vis de son ancien amant de le dire là, comme ça. Même si pourtant Ikabot est celui par qui l’acteur a fini par comprendre la réelle signification de ces mots, lui pour qui l’amour avait été jusque-là qu’une vaste comédie. « Je sais que tu me détestes, et tu vas probablement me détester encore plus après, mais je dois le faire. » Ses yeux ne se départissent pas du regard du Capulet, il s’approche encore un peu de lui, il fait se frôler leurs corps, les mains toujours dans les siennes. Andrea ne se retient plus, au diable les conséquences, il en meure d’envie, et presse tendrement ses lèvres sur celle de son Ikky. Ses yeux se ferment, sa peau frissonne des souvenirs que ce contact ravive comme si la dernière fois avait été la veille.

Tout doucement, les images de leur rupture défilent dans sa tête. Les yeux humides de larmes, les mains tremblantes et ensanglantées, Ikabot souffre et ne le cache pas. Son cœur est aussi serré qu'une coquille, il suffoque presque tant c'est douloureux. Quand il lui dit de se défouler, il le plaque contre le mur de pierre, furieux, prêt à le frapper. Pourtant, son poing reste en l'air, les larmes inondent ses joues. Il hoquete et met son visage entre ses tempes, avant qu'Andrea les lui retire. Affaiblit, épuisé par la drogue, il se laisse faire et sanglotte, se souvenant des bons moments, des mots d'amour. Il pleure encore plus et difficilement, redresse les yeux vers lui. Son tatouage au coin de l'œil, ses yeux d'un bleu si clair, si magnifique, cet oiseau dans son cou. Il se souvient de tout, de chaque tatouage sur son corps, de ses abdos finement dessinés tant il est fin. Il a envie de le serrer contre lui, mais en même temps, il le déteste. Il a mal, il souffre.

Lâchant un petit hoquet, Ikabot sent le regard d'Andrea se planter dans le sien. Il se laisse faire, reniflant, dégageant une de ses mains pour essuyer en vain ses larmes, puisqu'elles continuent de couler. Son cœur loupe un battement quand il l'entends commencer une phrase, espère un mot qui ne vient pas. Encore un faux espoir. Une nouvelle larme roule le long de sa joue, témoin de sa douleur qu'il ne cache même plus. Le détester encore plus ? Il ne comprends pas et fronce un peu les sourcils en reniflant de nouveau, le regardant s'approcher, reprendre sa main et serrer les deux dans les siennes. Le cœur du capulet s'affole aussitôt, il ferme les yeux et souffle en sentant les lèvres d'Andrea contre les siennes. Cette sensation.. Il ne réagit pas, choqué, mais pourtant une douce chaleur s'empare de lui, et tendrement il mouve ses lèvres contre les siennes, sentant son cœur se desserrer doucement. Bon dieu ces lèvres.. Comme elles lui ont manqué.

Rien n’est calculé, rien n’est prémédité, mais la proximité avec Ikabot lui rappelle tellement les bons moments qu’ils ont pu passer ensemble, que l’embrasser, là comme ça, au beau milieu de la rue, alors qu’ils ne sont plus ensemble, lui est presque naturel. D’autant que le Capulet semble répondre au baiser tout aussi naturellement. Andrea met une main sur la joue du jeune homme, prolongeant cet instant encore un peu avant d’y mettre fin et de se reculer, le regard rempli d’incompréhension. « Je... Je pensais que t’allais me repousser, me jeter. » L’acteur s’humidifie les lèvres, et ne regarde pas vraiment Ikabot dans les yeux, plutôt les yeux baissés, il se passe une main dans les cheveux, les remettant en place alors que rien n’était vraiment dérangé. Plus un tic qu’autre chose en réalité, parce qu’il est là, en face de celui qu’il n’a pas sut oublier, prit au dépourvu de ces retrouvailles imprévues. Qu’est-ce qu’il doit lui dire, que doit-il faire ? Andy est perdu face à ce qu’il ressent pour Ikky et le fait qu’il ne pensait pas que cela se produirait un jour. Dans son esprit c’était clair comme de l’eau de roche, Ikky et lui c’était fini, il y avait mis un terme de la plus misérable des manières, s’en est mordu les doigts, mais était certain qu’il n’y avait plus moyen de faire machine arrière.

Pourtant, les voilà ensemble, leurs lèvres se sont retrouvées, comme si elles ne s’étaient jamais quittées et les sentiments que le comédien avait pu avoir pour le châtain, reviennent faire vibrer son cœur d’un simple regard, d’un simple baiser, comme lorsqu’ils étaient ensemble. Ikabot est la seule personne à avoir réussi à créer des sentiments sincères chez Andrea, à lui avoir fait prendre conscience de ce qu’est le véritable amour, lui fait connaitre ce qu’est l’amour tout court. Et lui, con et arrogant comme il est, il a tout envoyé valser, trop lâche pour affronter la vérité de ce qu’il ressentait et trouver un moyen pour allier leur histoire et ce bébé qui finalement n’est plu. Il n’avait pas besoin de faire un choix, il s’est juste trouvé une excuse bidon pour fuir ce qui lui faisait peur. Là dans l’immédiat d’ailleurs, il ne s’est plus trop où il en est, tout ce qu’il sait, c’est que son corps et son cœur réagissent face à Ikky et qu’il n’a qu’une envie, le sentir tout contre lui, ses lèvres encore mêlées aux siennes. Mais il n’ose pas, reste là à le regarder, sans savoir quoi faire, quoi dire et ce qu’Ikabot peut bien penser à l’instant même.

Les jambes faibles et tremblantes, Ikabot ne peut résister au baiser et prolonge, tout en laissant couler une larme. Cet échange apaise un peu sa douleur, son cœur se détend. En sentant la main d'Andy sur sa joue, il frissonne et le regarde, son souffle s’accélère. Secouant doucement la tête à ses mots, il renifle et essuie ses joues. « N-Non.. Je... Non.. » Il ne comprend pas. Pourquoi il l'aurait repoussé alors qu'il espère ça depuis très longtemps ? Cependant, le châtain se sent blessé qu'Andrea ne daigne même pas le regarder, non il fuit son regard. Inspirant doucement, il hésite avant de poser sa main sur celle du tatoué, hésitant avant de la caresser. Ses gestes sont vifs et tremblants, il est pâle et en sueur a cause du manque de drogue dans son sang, en plus d'être soul. Après se baiser, il espère un retour des choses, un renouveau. Une relance. Il se revoit, de nouveau dans le lit de son ancien amant, leurs jambes enlacées, leurs bouches collées l'une à l'autre. Son cœur s'emballe, pour un peu il sourirait.

Tout doucement, sa main lâche celle du tatoué, et vient la poser sur sa joue doucement, pour la faire remonter et le fixer dans les yeux. Le souffle cour, il se rapproche et l'embrasse de nouveau, les larmes roulant sur ses joues. Est-ce qu'il a droit à une seconde chance ? Est-ce qu'Andy le reprend juste parce qu'il a perdu le gosse ? Peut-être. Mais il l'aime beaucoup trop pour résister. « J-Je.. Je.. Andy.. Andy j-je.. J'suis désolé.. J'ai peur.. » Il tremble et lâche un sanglot, venant se blottir contre lui en le serrant fort, laissant échapper sa douleur. « Dis moi que t'es là.. T'es pas une hallucination.. Hein Andy ? T'es là.. » Il trempe son tee-shirt, celui de l'acteur mais il s'en moque, se serrant contre son torse mince mais chaud. Et, s'accrochant à lui comme le ferait un enfant perdu, il hoquete et le serre plus fort, sanglottant. « Oh Andy.. Andy.. »

C’est impressionnant la sensation que le contact avec Ikabot peut provoquer à l’intérieur de l’acteur. Son corps tout entier vibre à l’unisson, comme si, enfin, il venait de retrouver une partie de lui-même, comme si le corps du châtain était fait pour compléter parfaitement celui d’Andrea. Le jeune homme a le don d’adoucir le tempérament très volcanique du brun. Sa main sur la sienne, une caresse d’Ikky et Andrea fond. Définitivement, il a aujourd’hui, plus que jamais, besoin et envie de retrouver sa relation d’avant avec cet homme, le seul qui a su capturer son cœur et lui faire comprendre la signification de ce que veut dire aimer. Il frissonne, mais reste figé par le moment, n’osant pas agir une nouvelle fois, afin d’être certain que le Capulet a vraiment envie de reprendre leur histoire, de poursuivre ce que lui a foutu en l’air par peur de ses sentiments. « Ikky... »

L’acteur se laisse prendre au dépourvu par Ikabot, qui au lieu de mots lui caresse la joue et l’embrasse à nouveau. D’instinct, les paupières d’Andy se ferment, ses mains se placent dans le dos du châtain, le serrant contre lui et il répond doucement à ce baiser délicieux, qui lui avait tant manqué. « Je... Je comprends Ikky. Tu... Fin je... J’suis désolé, vraiment. » Encore une fois, Andrea ne s’attendait pas à la réaction de son chéri, mais le fait de le sentir se blottir contre lui, de le sentir perdu de cette façon, ça le touche. Pourtant, il ne peut s’empêcher de se dire qu’Ikky le déteste sans doute encore un peu, sinon pourquoi aurait-il peur ? Peu importe, sur le moment, il ne pense pas vraiment à cela et se contente de le serrer très fort contre lui, comme s’il avait peur de le voir s’échapper, maintenant qu’ils se sont retrouvés. Il l’écoute lui poser ses questions, il écoute ses doutes et les comprends. Andrea se recule un peu, brisant ainsi l’étreinte, mais il encadre le visage du châtain de ses mains, dépose délicatement ses lèvres sur les siennes, dans un mouvement furtif avant de figer son regard bleu dans les prunelles humides d’Ikabot. « Je... Je suis là Ikky. Je suis bien là. Tu ne rêves pas. » Il lui adresse ce sourire, ce sourire qui fait fondre n’importe qui. Puis il prend une profonde inspiration et se recule de deux pas, observant le jeune homme dans son ensemble. Il se demande silencieusement s’ils ont vraiment encore un avenir possible tous les deux. Est-ce que Ikky en a vraiment envie, est-ce que lui ne va pas à nouveau prendre peur une fois de plus ?

Malheureusement, il ne peut répondre à aucune de ces questions, le seul moyen de le savoir, c’est de se laisser une chance de découvrir ce que l’avenir leur réserve. « Je... T-tu.. Ikky, je.. Tu me, tu nous laisserais une seconde chance ? » Andrea regarde le châtain avec des yeux suppliants, mais surtout brillants d’amour. Il n’y a que face au Capulet qu’Andy est capable d’avoir ce regard-là. Bien plus vrai que toutes les fois où il a dû le simuler pour les besoins de la série dans laquelle il est l’un des personnages principaux. « Merde... le tournage. » Subitement, il revient à la réalité... Il doit retourner sur le plateau, mais il ne veut pas laisser Ikabot en plan, pas encore, pas maintenant. Il le fixe, se passant nerveusement une main dans les cheveux, attendant déjà de savoir si oui ou non Ikyy a envie qu’ils se revoient.

Encerclé par les bras d'Andrea, Ikabot se sent enfin lui même. Il est complet, il est là où il aurait toujours du être. Subitement, il ne doute plus de l'homme qui fait battre son cœur. Est-ce à cause de leur étreinte ? Il ne sait pas, mais il se sent bien, il sent ce vide en lui comblé, enfin, alors que la cocaïne n'a jamais su le faire totalement. Cependant, il sent le tatoué tendu, se demande si il a vraiment envie de lui. Mais ses paroles le rassure, le berce. Ce n'est pas une illusion, Andrea est vraiment là. Pour s'en assurer un peu plus, le châtain crispe ses mains sur le tee-shirt trempé de larmes d'Andrea. Il sent les mains d'Andrea dans son dos tandis qu'il l'embrasse a nouveau, sentant son cœur se desserrer un petit peu. Le détester ? Peut-être un peu. Mais il l'aime, il l'aime bien plus qu'il ne lui en veut. Sans cesser de lui parler, les larmes roulant sur ses joues, il sent les mains d'Andrea encercler son visage et tente un bref sourire, tandis que leurs iris se fixent avec amour. Bon dieu, oui. Il l'aime. Et Andrea l'aime aussi. Souriant un peu plus franchement, il vient poser sa main sur la joue d'Andy et caresser son tatouage doucement, détaillant son visage, ses lèvres, se remémorant chaque partie de son corps, chaque tatouage. « T-T'es l-la.. Oh Andy.. J-je t'aime Andy, je t'aime.. » Il ne retient pas ses mots, lui ouvre de nouveau son cœur.

Cependant, quand l'acteur se recule, Ikabot fronce les sourcils et renifle, vacillant avant de refaire un pas vers lui. «  Oui.. Oui.. Pourquoi tu recules, hein ? Pourquoi ? » Un peu effrayé, il se précipite pour l'embrasser, se recoller à lui. C'est étonnant de voir à quel point il a besoin de lui, mais il ne peut pas s'en empêcher. Il l'aime, et il retombe dans ses bras comme la première fois. En l'entendant parler du tournage, Ikabot le serre fort contre lui, glissant ses mains sous le tee-shirt de l'acteur pour le serrer d'avantage, sentir sa peau chaude contre ses mains si froides et tremblantes. «  Non, pars pas ! S'il te plaît, part pas, part pas.. » Ikabot se laisse doucement glisser au sol, pour se retrouver à genoux devant lui et prend ses mains, les larmes roulant sur ses joues. « Me laisse pas Andy, me laisse pas.. »

Ça le gêne un peu de voir à quel point Ikabot s’ouvre de nouveau à lui, surtout après ce qu’il lui a fait, ce qu’il lui a dit. Il ne comprend pas qu’il puisse l’aimer autant, qu’il puisse encore l’aimer comme ça. « Pourquoi ? J’ai été pire qu’un connard avec toi ? » L’acteur devrait partir, retourner au plateau de tournage, il sait qu’il va se faire démonter s’il ne se dépêche pas un peu. Mais en même temps, il n’a absolument pas envie de repartir tout de suite, il n’a pas envie de laisser son Ikky comme ça, pas encore une fois. Andrea s’accroupit auprès du châtain, se met à genou et le reprend dans ses bras. « Tu... Tu ne devrais pas. Je suis néfaste pour toi Ikky. » C’est vrai, cette phrase contraste avec sa demande de seconde chance et tout au fond de lui, le brun n’a pas envie qu’Ikky ne l’aime plus, car lui est l’aime aussi, même s’il ne sait pas le dire. D’ailleurs, il presse doucement ses lèvres sur celle du Capulet, doucement et brièvement, contrastant, contredisant ces paroles, avant de l’aider à se relever. « Ne reste pas par terre. » Une fois relevé, il le blottit à nouveau contre lui. Maintenant qu’il a retrouvé sa place dans ses bras, il n’a plus très envie de la quitter. Malheureusement, cette étreinte ne peut durer éternellement, mais reste la possibilité de se retrouver à nouveau, encore et encore, comme avant.

Une nouvelle fois, Andy met fin à ce moment de plénitude et plante son regard lagon dans les yeux encore humides de son ancien amant. Il met fin à l’étreinte, mais pas au contact, gardant ses mains sur ses épaules. « Ikky, je dois retourner travailler, je peux pas rester avec toi. » Il s’humidifie la lèvre avant de se la mordre, ses yeux se détournent du regarde d’Ikabot, gêné de devoir le laisser. Puis il se rend compte de la manière dont il le lui a dit et tente de se reprendre. « Je veux dire... je peux pas là maintenant, mais si tu en as envie, on peut se revoir une autre fois, plus tard dans la journée, comme tu veux. » Clairement, il espère qu’Ikky acceptera. Le brun espère même qu’il pourra le revoir après le tournage le jour même, il lui a tellement manqué, même s’il n’a pas su se l’avouer. Seulement là, en le voyant, en le sentant contre lui, en l’entendant lui dire qu’il l’aime, il prend réellement conscience que le châtain lui a vraiment manqué, que son absence a été une torture. Il doit y aller, il doit le lâcher, ça lui fait mal, mais il doit le faire. Ses mains enfin obéissent et quitte le contact d’avec Ikabot et Andrea se recule de deux pas. Ses yeux sont revenus attraper les siens, il espère qu’il saura y lire à quel point le comédien à envie de le revoir. « Promis. Je te promets Ikky, je te promets que je reviendrais. » Il lui prend la main et l’attire à lui sans oser l’embrasser.

Ikabot regarde Andrea s'agenouiller face à lui, et aussitôt il se love contre lui, souffle en serrant Andy contre lui, s’imprégnant de son odeur, de la douceur de sa peau, de sa présence, de la chaleur de son corps contre le sien. Qu'est ce que ça a pu lui manquer... Et qu'est ce qu'il peut l'aimer, ce tatoué qui lui a brisé le cœur. « J-Je sais.. M-Mais je t'aime.. Putain je t'aime, je t'aime plus que le monde.. M-Me laisse pas encore une fois.. Me laisse plus.. » Il frémit en sentant les lèvres du brun sur les siennes. Ce qu'elles sont douces. « Hun.. Non.. Non c'est faux.. Je t'aime.. Je t'aime.. Si tu ne me laisses plus jamais, tout ira bien.. H-Hein ? Tout ira bien.. J-Je t'aime.. Dis moi que tu m'aime.. » Il déglutit et le serre plus fort contre lui en se relevant doucement, les jambes faibles, épuisé. Il frémit et s'accroche à lui en reniflant, perdu, ne voulant pas le laisser partir. Plus jamais. Il refuse qu'Andy l'abandonne encore une fois, ce serait trop dur. Et ça le conduirait très certainement au point de non retour.

Il frémit en sentant les mains d'Andy seulement sur ses épaules et fronce les sourcils en se dégageant, déglutissant, puis revient aussitôt contre lui. Ses paroles le font se crisper, et il retient du mieux qu'il peut un sanglot, ne comprenant pas. Il le serre plus fort, s'accroche, écrase ses lèvres dans le cou du tatoué. La seconde phrase est plus explicite, il hoche faiblement la tête et déglutit. « Hun.. V-Viens chez m-moi.. Aussitôt après j-je.. J'ai pas déménagé.. Steuplait.. Reviens aussitôt.. » Il renifle et laisse couler une autre larme sur sa joue en le fixant, déglutissant, ne voulant pas le laisser. Alors il secoue faiblement la tête quand Andrea recule, et Ikabot revient contre lui, serrant sa main et l'embrassant avec fougue, ses joues s'humidifiant de larmes qui ne cessent de couler. Il souffle, se crispe, reniflant et lui mordille la lèvre inférieure en glissant ses mains sous son tee-shirt pour attraper ses hanches et le serrer contre lui. « J-Je veux pas te laisser partir.. »

Les mots du Capulet résonnent en lui sans cesse. Le comédien, même s’il ressent la même chose que lui, n’arrive toujours pas à l’exprimer. C’est vrai, durant les sept mois qu’a duré leur relation, il avait su finir par lui dire qu’il l’aimait. Aujourd’hui tout est différent. La brutalité de leur séparation, ces retrouvailles inespérées, tous les deux repartent de zéro, ou presque et il ne se sent pas encore la force de lui redire ces mots que le châtain attend de lui. Ce n’est pas qu’il ne les pense pas, bien au contraire, ils n’ont jamais eu un sens dans son esprit que pour Ikabot. Seulement, il ne veut pas aller trop vite dans cette relation qui semble avoir la chance d’un nouveau départ. Il ne veut pas qu’il puisse penser qu’il le lui dit juste pour le récupérer, le remettre dans son lit et le rejeter à nouveau comme un malpropre. Il ne veut pas non plus lui donner de trop grands espoirs. Andrea préfère qu’ils recommencent doucement, qu’ils y aillent par étapes. Il lui redira un jour qu’il l’aime, mais quand il se sentira à nouveau prêt de le lui dire.

Les yeux dans les yeux, Andrea sourit au châtain quand ce dernier lui dit de venir chez lui directement après qu’il a fini de tourner. Le comédien n’a pas le temps de lui répondre qu’Ikabot se reblottit contre lui, dans ses bras qu’ils ferment autour de lui, et l’embrasse avec fougue. Le brun ne peut s’empêcher d’y répondre avec autant d’ardeur, lui non plus n’a pas envie de partir maintenant. Pourtant, il se recule à nouveau. « Je le dois Ikky, mais je viendrais chez toi directement après, je te le promets. » Il le regarde tendrement, essuyant les larmes du châtain, de ses pouces. Juste avant de partir, il plaque une dernière fois ses lèvres contre celles du Capulet et se défait entièrement de l’étreinte prolongée dans laquelle ils se trouvaient. « À toute à l’heure Ikky, je t’enverrais un message dés que je sais vers quelle heure je serais chez toi. » L’acteur se met en marche pour retourner vers les plateaux, mais son téléphone portable retentit et fait vibrer le fond de sa poche. Il le tire aussitôt de là et voit le nom du réalisateur de l’épisode sur lequel il travaille s’afficher sur son écran. Il s’arrête un moment, dos à Ikabot. Il répond brièvement à l’homme au bout du fil, hoche la tête, un sourire éclaire son visage. « Dans une demi-heure, bien d’accord. À toute alors. » Les derniers mots qu’il prononce avant de ranger son portable à la place qu’il occupait quelques minutes auparavant laissent clairement deviner au châtain que contre attente, ils ont encore un peu de temps devant eux avant qu’Andrea ne reprenne le tournage. « Problème technique sur le plateau, on ne reprend que dans trente minutes. » Il offre à Ikabot en se retournant vers lui, un large sourire et lui prend simplement, l’attirant avec lui en se remettant en marche. « Viens on va aller se boire un verre en attendant. » Ce sera toujours mieux et plus sympa que de rester debout comme des cons au beau milieu de la rue, sous les regards curieux des passants.

Ikabot le regarde dans les yeux et espère des mots qui ne sortent pas. Son cœur se serre un peu, il déglutit et baisse les yeux en revenant contre lui, se sentant toujours aussi mal, toujours aussi inutile. Pourquoi il ne lui réponds pas ? Il ne l'aime plus alors ? Pourquoi ils sont proches mais il ne lui dit pas ces trois mots qu'il a besoin d'entendre ? Un triste soupire s'échappe de ses lèvres, et il ferme les yeux en déglutissant, caressant la taille de cet homme qu'il aime tant. Il hoche la tête doucement à sa réponse. «  Tiens la, cette promesse.. Je t'attendrais alors.. » Il renifle et frissonne quand les doigts du brun viennent essuyer ses larmes, et un bref sourire apparaît sur ses lèvres le temps d'un instant, hochant la tête. Il le regarde partir et fait aussitôt demi tour, commençant à avancer un peu lorsqu'il entends le téléphone d'Andrea sonner. Alors il s'arrête et se retourne, détaillant la silhouette du tatoué de haut en bas, le trouvant plus maigre qu'avant, plus sec. Mais toujours aussi sexy. Il se mord la lèvre et attend en croisant les bras, quand l’inespérable se produit.

Andrea fit demi tour, et Ika ne pu s'empêcher de sourire et se précipite dans les bras de son homme, ou du moins de son futur homme, fermant les yeux. Il le serre et marche doucement, les jambes un peu tremblantes du trop plein de poudre dans ses veines. Seulement, sa phrase le rebute, et il s'arrête net en fronçant le nez, secouant la tête. «  Nan.. Tout le monde va nous regarder et j'ai pas envie.. J'habite pas loin, on peut aller boire la-bas aussi.. Non ? » Il inspire et se frotte les yeux, puis le regarde. Milles questions lui brûlent les lèvres et il hésite, se mord la lèvre en soufflant, déglutissant. Il a peur, tremble et aggripe fort les mains du tatoué, examinant les dessins incrustés dans sa peau. « E-Est-ce qu-que.. Est-ce que tu.. Tu.. Tu vois d'autres h-hommes ou f-femmes que m-moi..? A p-part l'autre pute.. ? » Il le regarde en se mordant la lèvre, le regard triste et perdu, tremblant de la réponse qu'il attends. Il sait que pour Emy, il va devoir attendre. Il le sait, même si ça ne lui plait pas. Mais si il y en a d'autres.. Ca, il ne le supportera pas. C'est lui, ou les autres. Il ne veut plus être un énième déchet que l'on finit par jeter. Alors il soupire et se colle contre Andrea, attendant la réponse fatidique.

Aller chez Ikabot là tout de suite lui semble ne pas être la meilleure des idées dans l’immédiat. Y aller comme il le lui a promis après le boulot, sans aucun problème, il aura le temps de lui en consacrer autant qu’il veut, mais là être enfermé seul avec le châtain et n’avoir qu’une demi-heure c’est juste pas concevable, il n’arrivera pas à en repartir, d’autant que dans la demi-heure faut compter les trajets, ça lui ferait quoi, même pas vingt minutes à rester chez Ikky. Il secoue la tête. « Pas maintenant Ikky, je viendrais chez toi ce soir, je te promets et je tiendrais ma promesse, mais pas maintenant, c’est trop court. » Il serre un peu les mains qui s’agrippent désespérément aux siennes et prend une profonde respiration. Il était tenté d’ajouter qu’il n’était pas certain d’être capable de partir quand il le devrait, mais se retient, parce que cela sous-entendait certaine chose et que même si Andrea meurt d’envie de retrouver le corps de son Ikabot, il ne le veut pas comme ça et surtout il ne veut pas qu’il pense qu’il n’y a que cela qui l’intéresse dans ses retrouvailles.

Il s’avance gardant l’une de ses mains dans celle du Capulet, prenant la direction opposée à son appartement, se rapprochant plutôt des plateaux, sans aller trop près pour autant. Il ne veut pas boire un verre en terrasse, pas de soucis, ils se contenteront de se balader. En chemin, Andy est déstabilisé par la question d’Ikabot, il s’arrête et est troublé par la façon dont le châtain se colle à lui. « Euh... bah... » Clairement, il ne s’est absolument pas attendu à cette question. Il essaie de réfléchir vite sur quoi répondre. Le comédien ne cherche pas à lui mentir, il cherche juste la meilleure façon de le lui dire en lui faisant le moins de mal possible. « Disons que jamais deux fois la même personne, y’a qu’avec toi que je peux, que je veux être sur du long terme, les autres c’était parce que je pensais t’avoir perdu, mais y’a eu personne d’autre avec qui j’ai été de la même façon que je suis avec toi. » Cela ne sert à rien de lui dire qu’il n’y a eu personne du tout, ce serait lui mentir et ce serait encore pire que cette vérité. Et puis, il ne ment pas, il n’a jamais fait que coucher avec des gens sans jamais les voir autrement que dans un plumard et sans jamais les voir plus d’une seule fois. Andrea n’a jamais cessé d’aimer Ikabot tout ce temps, il n’aurait pas pu s’attacher à qui que ce soit d’autre, déjà que ce n’est pas dans sa nature profonde et que le Capulet est sa première et seule exception au niveau des sentiments. « Je n’ai plus touché Emy depuis... Et il n’y aura plus d’autres si tu me laisses une seconde chance. » Il plante ses yeux bleus dans les iris d’Ikky, glissant sa main dans ses cheveux châtains, jouant avec une mèche. Il ne sait pas si Ikabot est prêt à le croire, mais le jeune homme espère vraiment qu’il le fera et lui laissera l’opportunité de se racheter. Pour clore il presse doucement ses lèvres sur celles d’Ikabot, pour lui faire comprendre à sa manière à quel point il est sincère.

Ikabot le regarde dans les yeux, le cœur battant à tout rompre et les yeux encore humides. Ses mains tremblent de plus en plus. Il se mord la lèvre et secoue doucement la tête, baissant les yeux. « D-D'accord.. M-Mais je.. Je peux pas.. J'ai.. Faut que je fasse quelque chose.. Maintenant.. » Il serre les poings et renifle, se passe une main fébrile sur le visage pour se calmer, regardant le sol avant de le fixer, tremblant toujours. Il a besoin de sa dose, celle qui trône dans la poche de son manteau. Il en a diablement besoin, sinon il n'ira pas. Il n'en a pas prit depuis deux heures. Il déglutit et serre fort la main d'Andrea, le suivant tout en regardant autour de lui, cherchant u coin où se planquer pour sniffer rapidement et se détendre ensuite. Bon dieu ce qu'il en a besoin.

Malgré lui, il le suit vers les plateaux, sursautant quand ce dernier s'arrête. Il continue de fixer les alentours, fronçant les sourcils en l'écoutant. Là, il tourne directement la tête vers lui et le fixe, sentant une boule se former dans son estomac. Alors lui, il a continuer d'aller voir ailleurs. Il relâche sa main et croise les bras en reniflant, la sueur coulant presque de ses tempes, sa peau pâlissant à chaque minute qui passe. « Tu.. T'as continué à baiser.. T'es vraiment dégueulasse. » Il secoue la tête et se passe de nouveau une main dans les cheveux, inspirant, avant de serrer de nouveau les points. Quand Andrea le regarde dans les yeux, il détourne le regard aussitôt, le laissant caresser ses cheveux et souffle, allant parler lorsqu'Andrea l'embrasse. Fronçant les sourcils, il recule la tête et le fixe, avant de détourner le regard. « Je veux bien. Mais.. Mais si tu.. T'as plus le droit. T'as plus le droit de voir une seule personne. T'as pas le droit de baiser ni d'embrasser quelqu'un. Personne. Sauf moi. Si tu le fais si.. Si tu regardes quelqu'un alors qu'on est ensembles si tu.. si tu dragues quelqu'un ou... J'me casserais. J'partirais d'ici. Et j'te reverrais plus jamais. T-T'as plus le droit. T'as plus le droit de me faire mal, ok !? T'as plus le droit. » Il tremble de plus en plus et secoue la tête, les yeux remplis de larmes.

Andrea se mord la lèvre. Il s’apprête à lui répondre qu’il a continué, enfin repris, oui. Mais parce qu’ils n’étaient plus ensemble, parce qu’il pensait que de toute façon, il ne voudrait plus jamais de lui après ce qu’il lui avait dit. À quoi bon espérer dans ces cas-là ? Pour l’acteur, tout était fini entre eux, donc il n’avait plus aucune raison de rester fidèle à Ikabot. Mais il n’a pas le temps de se justifier, et en un sens, c’est sans doute mieux ainsi. Ce qu’il comptait lui dire, aurait probablement été encore pire et n’aurait qu’aggravé son cas. Au moins, là, Ikky semble prêt à lui accorder une autre chance. Sous certaines conditions qui le font grimacer, certes, mais au moins il a sa chance. « Ikky, tu.. Tu sais que je suis comédien. Je ne peux pas te promettre ça. Fin, je le peux pour ce qui concerne le privé, je serais tout à toi. Mais pour le boulot, je dois suivre les scénarios, je n’ai pas le choix et de toute façon, ça ne voudra jamais rien dire pour moi. » Il est maladroit dans la manière de s’expliquer, il veut lui faire comprendre que malgré ce qu’il devra faire pour les besoins de la série, ça ne changera rien à ce qu’il ressent pour lui, à leur couple.

Le jeune homme veut reprendre le chemin en direction des plateaux, pour ne pas être en retard, étant donné que son départ soudain a déjà bouleversé les plans de tournage de la journée. Seulement, il se rend bien vite compte que le châtain n’est plus en état d’avancer. « Ikky, ça ne va pas ? Qu’est-ce qu’il y a ? » Andrea ne se rend pas tout de suite compte de quoi il s’agit. Comme Ikabot avait arrêté la consommation quand ils étaient ensemble, et qu’il ignore qu’il a repris, il ne percute pas immédiatement. Mais il voit les tremblements, il voit la sueur perler sur son front et il s’inquiète. Il l’emmène au banc le proche et le fait s’asseoir. « T’as repris c’est ça ? T’es en manque là ? » Son ton se fait un peu plus sec qu’il ne l’aurait voulu. Andrea est loin d’être un modèle à suivre, que ce soit au niveau du sexe ou de l’alcool, mais la drogue là, par contre, il n’y touche pas. Il avait été content de voir le Capulet réussir à se sevrer, et là, il le retrouve en pleine crise de manque. Le comédien fronce les sourcils « Pourquoi ? » Étant loin de s’imaginer que c’est de sa faute, même si en y réfléchissant, c’est carrément logique.

Fronçant les sourcils, le châtain le fixe en tremblant, se mordant la lèvre si fort qu'un peu de sang se forme sur cette dernière. Il est stressé, et en manque. Et puis toutes ses choses autour du cinéma, il ne connaît pas. Pour le boulot, il devra s'envoyer en l'air avec des poufs sur-maquillées ? Leur rouler des pelles ? Il se crispe et secoue la tête, crispé, les dents serrées. « C-C'est pas pour autant que j'accepterais ça.. Jamais. T'entends ? D-De toute manière je regarderais jamais ce truc, et j-j'irai jamais s-sur ton plateau la.. T-Tape toi qui tu veux, vas-y ! » Il a du mal a parler, et à reprendre son souffle. Sa vision se trouble, la tête lui tourne. Son souffle s'accélère sans pour autant aller jusqu'à ses poumons et il tousse, les poings serrés à en faire blanchir ses articulations. Sa tête va exploser, tout comme le reste de son corps.

Il sent la main d'Andrea l'attirer vers un banc et se laisse tomber dessus, mettant son visage entre ses mains tandis que sa température corporelle augmente rapidement. Il est incapable de répondre aux questions d'Andrea et se contente d'hocher la tête à sa troisième question, tremblant totalement. Un gémissement sourd s'échappe de ses lèvres. « J-Je.. C'est.. C'est p-pas évident.. ? » Il renifle et se griffe les tempes, enfonçant ses doigts dedans, se demandant où il a pu foutre sa cocaïne. Il l'avait sur lui non ? Il n'en a plus ? Il l'a déjà terminée ? Il ne sait plus, n'arrive pas à réfléchir correctement. La voix sèche d'Andrea le blesse, et si il était en état, il lui balancerait ce qu'il pense immédiatement. Mais il ne veut pas, et ne peut pas de toute manière. Alors il gémit en se crispant, tremblant totalement, et lentement, vient poser sa tête contre le torse de son homme, hoquetant.

Le comédien grimace un peu à la réponse d’Ikabot, mais ne la relève pas, ils n’ont jamais été en accord concernant la série et son rôle, il sait depuis bien longtemps ce que le châtain en pense, il ne sert à rien donc de polémiquer là-dessus, cela ne fera qu’envenimer la discussion, alors qu’il préfère profiter de leurs retrouvailles, et non pas les passer à s’engueuler. Seulement, Ika devient de plus en plus pâle et semble vraiment mal en point, il le fait donc s’assoir sur un banc et comprend assez rapidement de quoi il retourne. Andrea déteste au plus haut point tout ce qui est en rapport à al drogue. Il n’est pas un modèle de sainteté, mais ça, il l’a en horreur. Alors, se rendre compte que le Capulet à replonger, lui fait lui parler un peu plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu. « Si, c’est évident... » En voyant le comportement d’Ikabot, il se tait et panique, essayant de lui ôter ses mains de ses tempes. « S’il te plaît, arrête. Ça va aller. » Il le prend dans ses bras quand le jeune homme pose sa tête contre lui, pour tenter de le calmer un peu. Il ne sait pas si Ika en a sur lui, et honnêtement, il préfèrerait que non, et il se déteste de faire ce qu’il s’apprête a faire, mais pour le moment il ne voit pas quoi faire d’autre. Andrea se met donc à fouiller toutes les poches jusqu’à trouver la seule chose pour l’heure, qui peut rendre un peu de son calme au châtain.

Il lui tend le poison, essayant de réprimer la grimace de dégoût que cela lui inspire. Il le laisse faire, parce que d’une il ne veut pas participer plus à cela, et de deux, il ne sait pas comment ça se passe. Andrea le regarde faire cependant, et revient sur sa dernière question, à laquelle Ikabot n’a pas répondu, sans savoir si cela était volontaire ou non. « Tu ne m’as pas répondu, pourquoi ? Pourquoi t’as repris Ikky ? S’il te plaît, explique-moi. » Le comédien a vraiment envie de comprendre, sans arriver à se mettre en tête qu’il est la raison de la rechute d’Ikabot. C’est pourtant assez évident, mais pour Andrea, pas tant que cela. Tout ce qu’il voit, là tout de suite, c’est que l’homme qu’il aime ne va pas bien et qu’il a envie de tout faire pour qu’il aille mieux. Durant tout le temps que cela dure, il ne le lâche pas un seul instant, il garde le contact avec lui.

Inspirant doucement, Ikabot regarde autour de lui tandis que la sueur perle de son front. Il s'essuie le visage d'un revers de bras et déglutit, haussant les épaules, le corps tremblant et les dents serrées. Il déglutit et se laisse faire quand Andrea lui retire les mains de ses tempes, posant sa tête contre lui et fermant les yeux, frissonnant quand les bras du tatoué l'encerclent. Il frémit et déglutit bruyamment, sentant l'intérieur de sa tête exploser sous la douleur et la compression. Mais pourtant, rapidement, Andrea redevient son sauveur. Il relève son regard fiévreux vers l'objet que lui tend son amant et tremble en se saisissant du sachet rempli de poudre, puis s'écarte légèrement des bras chauds qui l'encerclaient il y a quelques instants.

Avec lenteur et hésitation, Ikabot verse un peu de poudre sur le dos de sa main, puis redonne le sachet à Andrea avant de faire une ligne qu'il sniffe rapidement. Une fois la poudre envolée, il se frotte le nez et s'en fait une seconde, qui disparaît aussi vite que la première, puis il ferme le sachet et le range dans sa poche, reniflant un grand coup avant de mettre son visage entre ses mains le temps que la drogue fasse effet. En quelques secondes, le calme revient chez le Capulet, et il respire plus calmement, sa vue redevient plus clair et un sourire apparaît sur ses lèvres. Il se détend et s'essuie le visage avec un mouchoir avant de revenir contre Andrea, soufflant. « Hum.. » Il rit légèrement, puis se calme et le regarde, inspirant un grand coup, gonflant les joues. « T'as toujours pas compris ? Tu pige pas pourquoi ton "sale pédé" a reprit la drogue ? Tu veux que je te rafraîchisse la mémoire ? » Il serre les dents et regarde ses mains, soufflant. « T'étais mon "ancre", ce qui me permettait de plus en prendre parce que tu me faisais tous les effets comparables à ça. J'étais bien avec toi. Et quand tu m'as lâché avec tes mots dégueulasses, quand t'es partit en ne pensant qu'à ton petit bonheur d'avoir un gosse qui au final n'est même pas là, ça a été comme une grosse, une énorme crise de manque. Alors j'ai repris aussi vite que t'es partit, tant pis si ça m'a conduit trois fois à l'hôpital, je m'en foutais. T'étais plus là. J'avais plus personne. » Il soupire, pensant à son jumeau. « Enfin presque. Mais Maël s'en va, alors bon. »

Le comédien n'est pas vraiment ravi de devoir donner son poison à Ikky et encore moins de devoir le regarder faire. Mais il sait que pour le moment c'était la seule solution. Il verra plus tard pour tenter de le sevrer à nouveau, là, ce n’est pas le bon moment. Il l'observe avec anxiété et sa respiration redevient vers la normale en même temps que celle d'Ikabot, lorsque ce dernier voit sa crise se calmer après avoir pris sa dose. Andrea continue pourtant de le regarder avec de l'inquiétude dans le regard, une main posée dans son dos. Maintenant, le brun a surtout peur d'entendre ce que le Capulet a à lui dire, à lui répondre à sa question. Il devait la poser, et il doit écouter la réponse, même s'il n'est pas vraiment certain que cela va lui plaire. Au fond, tout au fond de lui, Andy a conscience qu'il est la cause de tout cela, qu'il est celui par qui Ikky a replongé, sans pour autant être capable de se l'admettre. Sera-t-il seulement capable de se prendre en pleine face ce qu'il sait déjà ?

Comme il s'en doutait, la vérité est dure à entendre, mais plus encore, elle est surprenante. La confession d'Ikabot laisse l'acteur sans voix et même gêné. Ses mots le blessent, qu'on lui parle de son fils, ça fait toujours aussi mal, mais il ne peut même pas lui en vouloir, c'est parfaitement justifié. « Je... J'sais que j'ai été dégueulasse, je ne pensais pas tout ça. » Andrea déglutit et s'humidifie les lèvres. Son visage est toujours tourné vers son compagnon, mais son regard est fuyant. « Je ne pensais surtout pas avoir autant d'importance pour toi et donc je ne pensais pas que mes paroles auraient cet impact. Je m'en veux Ikky, je m'en veux vraiment. » Le jeune homme sert Ikabot dans ses bras, il n'entre pas plus dans les détails de la confession du châtain, ne voulant pas l'accabler plus encore. « Je suis là maintenant. » Andy lui murmure au creux de l'oreille avant de l'embrasser.

Après un court instant, il met fin à leur étreinte et se relève du banc, prenant tout de même la main d'Ikky dans la sienne. « Je suis désolé Ikky, mais là, il faut vraiment que je retourne sur le plateau. On se voit ce soir chez toi, promit. » Andrea lui adresse un léger sourire. « Tu m'expliqueras pour Maël » Oui, il a retenu cette phrase et cela l'a étonné. Maël et Ikabot sont très proches, et lui et le jumeau d'Ikky, ne se sont jamais vraiment entendus, enfin si on omet la nuit qu'ils ont passée ensemble avant que le comédien ne rencontre Ikabot. Et jamais il n’aurait pensé que Maël puisse laisser son frère de la sorte. « Ça va aller ? » Avant de s'en aller, il s'inquiète quand même de son état et cherche donc à s'assurer qu'il peut rentrer par lui-même.

Le châtain passe une main dans ses cheveux humides et soupire longuement, reprenant ses esprits. Il se sent mieux, sent la drogue parcourir ses veines pour le détendre, le calmer tandis que son cœur lui accélère. Ses pupilles se dilatent, et il regarde son ancien amant en souriant en coin. Il sent les bras d'Andy le serrer contre lui et il soupire en caressant son épaule faiblement. « Hm.. Si tu le dis. Après tout tu sais tout mieux que moi, hein ? Allez. » Il soupire et hoche de la tête, contractant sa machoire avant de poser son front contre le cou du tatoué, y déposant un baiser avant de le serrer contre lui a son tour. Hm. Il se sent tellement bien contre lui, comme si rien ne s'était passé. Pourtant, il y a toujours cette petite gêne dans son cœur qui lui rappelle constamment quel enfoiré il a été avec lui. Et malgré son amour pour l'acteur, Ikabot est effrayé. Il a peur qu'il le quitte, qu'il aille voir quelqu'un d'autre, qu'il le trompe. Il soupire.

Andrea se détache et il serre sa main, leur unique contact désormais. Il hoche de la tête, le regard perdu au loin, tendu. « Si tu te souviens de mon adresse, je t'y attendrais. » Il soupire et hausse les épaules, continuant de regarder au loin. Maël. Ah oui Maël. Il plisse légèrement les yeux, mais se retient de faire le moindre commentaire et hausse de nouveau les épaules quand il lui demande si ça va aller. « J'vais rentrer chez moi. A ce soir. » Il se lève et lui embrasse furtivement les lèvres avant de se détourner. « Je t'attendrais la bas.. » Il soupire longuement et reprend le chemin de chez lui, titubant légèrement par moments.