What else should I say - X

   ~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Ah le lycée. Période "plate" de ma vie où tout me semblait long et ennuyeux. J'avais quelques amis que je pouvais compter sur les doigts d'une main et le reste de l'établissement me fuyait. J'étais le pestiféré "la petite herbe à poux" le mec qu'on croise en retenant sa respiration de peur de chopper sa maladie.
Comme si cette merde se refilait comme ça...comme si cette merde qui avait foutu le camp vivait encore en moi.
A la maison tout allait bien entre mes frères et sieurs qui me faisaient sourire et mes parents qui organisaient chaque week-end de grandes sorties en famille pour tous nous récompenser de nos bons résultats scolaire.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Ahah. Heureux...ai-je seulement une fois été vraiment heureux? Ouais...ouais avec ce connard peut-être mais c'est du passé. Il a quitté ma vie comme un mauvais marin quitte le navire en cas d'attaque ennemie. Actuellement j'ai surtout l'impression d'être une ombre qui vit parce que "c'est comme ça". Comment puis-je être heureux dans cette vie qui tourne uniquement autour des études et des coups d'un soir? Comment se sentir en vie alors qu'on ne fait rien et qu'on est rien?

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
"On aurait une maison pas trop dégueulasse et un chien...oui, oui on aime les chiens. Des enfants? Pourquoi pas! Tant que nous sommes ensemble tout ira bien." voilà ce que j'aurais répondu s'il était encore là. Actuellement je peux vous dire que je m'imagine bien dans un endroit assez petit dur sur-mesure de choix! Quelque chose de confortable, frais, loin de tout. En ébène juste pour me la péter. Ouais. Je le vois comme ça mon cercueil. Je fais le beau en draguant les minettes et les minets de la fac mais qui dit que cette merde ne me retombera jamais dessus? Peut-être que demain je serais dans un état critique à nouveau au bord du gouffre. Cette fois je n'hésiterais pas. Quitte à faire le grand saut autant le faire avec classe avant qu'une descente d'organes arrive, non?

PRÉNOM ET/OU PSEUDO:Kiki. ÂGE: 21ansi. PAYS: France. PRÉSENCE: 7/7. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? Une amie m'a donné le lien!  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? Personnage inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? Mais que c'est joli iciiiiiiii   .

Il marche la tête haute dans la rue le sourire aux lèvres. Il se retourne sur le passage de quelques mecs pas mal. Il juge. Beau petit cul, taille fine, cheveux brillants. Pas mal du tout mais son attention ne tarde pas à se reporter sur un nouveau petit cul puis un autre et encore un autre ainsi de suite. Il agit comme un gamin de quinze ans avec les hormones en ébullitions alors qu'il lui suffirait de claquer des doigts pour avoir ces mecs à ses pieds.
Il joue à celui qui sait tout alors qu'il ne sait rien.
Il est fier.
Fier de rien.

ATOM HEART MOTHER.
Elle devait vraiment être dérangée...

Tic. Tac. Tic. Tac... l'horloge tourne à l'envers, les heures défilent. L'aiguille s'arrête sur la treizième heure. L'heure maudite dans l'imaginaire de chacun. Celle qu'il a choisit pour s'écraser sur terre. Ce mec est un monstre... enfin c'est ce que la légende raconte. Vingt cinq ans. Il n'a que vingt cinq ans et déjà une véritable légende tourne autour de lui. Dans sa ville on l’appelle X parce que X c'est proche de la fin dans l'alphabet et tout le monde sait que X aime côtoyer la fin de temps en temps. X c'est osé. X c'est l'interdit. X ça reflète ces foutus rayons qui l'ont un peu trop transcendé. Il a toujours été X même avant sa naissance. On dit que sa génitrice le surnommait « l'enfant de la honte » quoi de mieux qu'une lettre pour cacher la disgrâce. Une croix violente écrite noir sur bleu sur le petit carton accroché à son berceau à la maternité. 
X a rapidement été adopté par une gentille famille d'accueil ce qui l'a empêché d'avoir des souvenirs de sa vie à l'orphelinat. Pourtant X aurait tout fait pour troquer les douloureux souvenirs de son enfance contre ceux de l'orphelinat. Après tout ce n'est pas la mort cet endroit mais juste un lieu où des enfants qui sont dans la même merde sont mélangés avec tous le même but ultime : celui d'être choisi et emmené loin d'ici. Mais X a eu de la chance, X il a eu la putain de gentille petite famille parfaite dont tout le monde rêve. X il a été aimé. X il avait des frères et sœurs, il avait sa propre chambre, il mangeait à sa faim, il jouait dans le grand jardin de la maison.
X c'était le petit bébé chéri de la maison. X c'était le chouchou de sa maman qui lui préparait son petit déjeuné le matin. Toujours la même chose : deux tartines de pain grillé avec du beurre fondant dessus, un grand verre de lait et quatre carrés de chocolat. Oh oui il adorait le petit déjeuné X jusqu'à ce que sa gentille maman soit obligée d'ajouter quelques petites choses dans ce festin de roi. C'était petit et coloré. X s'amusait à les compter au début tout en les avalant. « Un...celui-ci c'est pour papa...deux pour maman...trois pour mon frère...quatre pour ma sœur...y en a plus ! On peut pas en avoir pour le chien ? »
X la gentille petite tête blonde adorable n'a pas tardé à se transformer en petite tête d’œuf tout aussi adorablement fragile. Il peinait à s'amuser dans le jardin X. Il n'arrivait plus à sourire à sa gentille maman et jouer au ninja avec son frère et son papa. Il n'arrêtait pas de tomber et de se relever. Il y avait cette chose qui grandissait dangereusement en lui. X l'appelait « le petit crabe de l'astrologie » alors que les adultes employaient un vocabulaire plus cru voir violent.
Cancer.

SILENCE IN THE STUDIO.
And the people bowed and prayed.

X avait un foutu cancer des reins. Mais il était fort et acceptait les traitements, les visites à l’hôpital et les regards moqueurs sur lui à l'école. Il n'avait que six ans quand cette merde a pointé le bout de son nez mais il n'a jamais baissé les bras. Après plusieurs années de combat acharné le petit X est enfin arrivé à battre cette merde à plate couture. A dix ans ses cheveux se sont enfin remis à pousser et sa vitalité d’antan n'a pas tardé à elle aussi réapparaître. Une seule chose n'est jamais réellement revenu chez le petit X et cette chose est son sourire. Toutes ces années de combats l'ont marqué à jamais que ce soit dans son cœur que dans son esprit qui était déjà tourmenté par l'abandon de sa mère au nom de rien. L’adolescence de X dans le fond a été tranquille sans débordements ce qui est étonnant venant d'une personne ayant frôlé la mort si jeune. En général les gens vivaient à deux cent pour cent leur seconde vie en croquant dans cette dernière à pleine dent tout le monde sauf X qui mourrait chaque jours un peu plus de l'intérieur. 

A ses dix huit ans le jeune homme a rencontré la seule personne qui a été capable dans sa misérable existence de l'aimer malgré les séquelles, les blessures encore béantes et ces traitements à vie qui faisait parfois sombrer X dans une profonde détresse autant physique que psychologique. Il était beau ce mec. Tout le monde le voulait autant les filles que les garçons. Tout le monde se retournait sur son chemin dans la fac dans l'espoir d'attirer un minimum son attention et même X s'est surprit à observer ce mec. A cette époque X avait pourtant pas mal de relations autant avec des mecs que des filles que l'importait tant qu'il y avait de quoi « fourrer » comme il se plaisait à dire en plaisantant. X n'avait jamais regardé personne et encore moins ses conquêtes dont il ne prêtait pas la moindre attention. Ce jour là le regard du jeune homme croisa celui du bel inconnu qui s'arrêta net à sa hauteur. Il était rare de voir un dernière année de s'approcher d'un petit nouveau de trois ans son cadet. Il était rare de voir se mec s'arrêter pour qui que ce soit. 
Il était encore plus rare de voir les lèvres de X s'étirer doucement en un faible et pourtant très sincère sourire. Les deux jeunes ont longtemps traîné ensemble entre les cours se découvrant ainsi de nombreux points en commun. Ils ont finit par tout savoir l'un de l'autre et devenir inséparables mais une année se déroula avant que leur amitié ne se transforme en amour passionné et dévastateur quand des disputes explosaient entre eux.




- Félix...

Il n'y avait que lui et la famille de X qui pouvait prononcer son prénom.

- Ouais ?
- Viens par ici...
- Pourquoi ?
- J'ai envie de te prendre dans mes bras.

Ce soir-là il le jeune homme était étrange et inquiétait au plus haut point le petit Félix qui s'exécuta.

- T'es bizarre ce soir...tu me fais peur...
- T'inquiètes pas mon amour.

Il le serrait fort contre son torse et Félix pouvait sentir ses mains trembler contre lui.

- Tu me cache quelque chose.
- Tout va bien Félix. Regarde moi...
- Je te regarde et je vois que t'es inquiet. Bordel dis-moi ce qu'il se passe.
- Tout va bien. Tout va très bien.

HEROES.
And we kissed, as though nothing could fall.

Il lui a fait l'amour avec passion en lui soufflant des mots doux au creux de l'oreille ce qu'il faisait rarement malgré l'amour fou qu'ils partageaient depuis quelques années maintenant. Félix sentait bien que quelque chose se préparait et il n'a pas eu la force de l'empêcher. Le lendemain Félix s'est retrouvé seul dans le lit. Impossible de joindre son homme. Son téléphone été sur répondeur et répétait inlassablement la même chose « Je ne suis pas disponible laissez-moi un message après le bip...Félix si c'est toi va à la maison je ne vais pas tarder. ». Les amis et la famille du beau brun ne savait pas où il avait filé et encore moins ce qu'il lui été passé par la tête pour déserter du jour au lendemain alors que sa vie était pourtant parfaite entre son travail qu'il aimait beaucoup, sa vie de famille qui se portait à merveille et encore sa relation avec Félix. Le jeune homme passa son temps à téléphoner à son amant en tombant toujours sur cette foutue messagerie. Il n'y a qu'une seule et unique fois où les deux hommes sont arrivés à discuter pendant deux petites minutes.



-BORDEL ! Mais à quoi tu joues ?! Ça fait un an qu'on te cherche ! UNE PUTAIN D'ANNEE.
- Félix je...
- M'appelle pas Félix ! La ferme ! Ta gueule essaye pas de te justifier et dis-moi où tu es !
- J'ai pas le choix.
- On a toujours le choix.
- Félix je...
- LA FERME !
- Je suis loin et tu ne me croiras jamais si je te dis pourquoi je t'ai pas emmené.
- T'as pas d'excuses valables...
- Pardon ?
- T'as toujours eu envie de tout claquer comme les dingos dans les films et te la jouer aventurier.
- Non c'est pas ça.
- T'as pensé à ta famille ? A ton travail ? A nous ? T'y a songé ne serais-ce qu'une seconde ?
- J'y pense tous les jours.
- …
- Félix écoute-moi bien.
- M'appelle pas Fé...
- Ta gueule. Sérieux ferme ta gueule et écoute ce que j'ai à te dire. Je pense continuellement à vous et surtout à toi. Cette situation ne m'amuse pas. Félix t'as que vingt deux ans...profite de mon absence. Profite de la vie.
- J'peux pas sans toi.
- Je reviendrais un jour.
- Ce que je peux t'aimer bordel...
- Promis je reviendrais.

Et il a raccroché laissant Félix bouche-bée à l'autre bout du fil. Oui il n'avait que vingt deux ans mais comment envisager la vie sans la seule personne encore capable de le faire sourire ? Finalement X s'est plongé corps et âme dans ses études en nourrissant la rancœur qu'il portait pour son amant. Félix prit inconsciemment la place de son aîné à la fac en devenant celui qu'on admire pour rien et qu'on rêve d'avoir dans son lit. Une immense tristesse et un sentiment d'abandon ont alors envahit ce dernier. X  vit avec le poids de cette absence depuis pratiquement cinq ans maintenant. Si seulement les choses s'arrêtaient là. Si seulement X pouvait se « contenter » d'être triste comme tout le monde et essayer de remonter tant bien que mal la pente. Mais non. Non X a ce passé derrière lui qui ne le lâche jamais. Les médecins lui répètent la même chose depuis la fuite de son homme « Faites attention monsieur Ziegler trop d'anxiété pourrait vous fatiguer et vous rendre mener à la rechute. Prenez bien vos traitements et reposez-vous. C'est une nécessité. » 

Qu'importe la chute, qu'importe l'impact que pourrait avoir cet événement sur sa famille. Quel prix a réellement la vie? Vaut-elle encore le coup d'être vécue alors qu'il n'est plus là pour prendre Félix par la main quand tout s'écroule? 
Et si cette rechute était l'issue. La clé qui ouvrirait la porte de la fin?