~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
en fait, le lycée n'est pas encore fini pour moi. je suis en dernière année et il ne me reste que quelques mois de cours mais j'suis encore obligé d'étudier des matières dont je me moque complètement. enfin "étudier" est un bien grand mot. disons que je suis censé étudier, voilà. mais sinon ça se passe plutôt bien, j'ai mon petit groupe d'amis avec qui j'fais d'la musique, c'qui nous rend assez populaires du coup. je sors avec une fille canon. bref, j'peux pas espérer mieux j'crois.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
heureux... en théorie je dirais oui. après tout j'ai tout ce qui peut combler un homme : les femmes, la popularité, les amis, l'art... non, vraiment, j'ai pas à me plaindre... pourtant, j'me sens creux. comme si tout ça ne rimait à rien. y a des moments, comme ça, où j'suis vidé d'émotions. où j'ressens rien du tout. pas d'bonheur, rien. alors j'me dis que quelque chose cloche. mais quoi ? mais je fais en sorte de vivre ma vie au jour-le-jour. j'fais des conneries, ça oui, mais j'ai besoin d'action pour vivre et je n'me sens jamais aussi vivant que quand j'fais quelque chose d'interdit. heureusement mes parents n'en savent rien pour le moment, j'me suis jamais fait choper. et puis ils sont assez tolérant - pas si j'me mets à dealer d'la drogue forcément mais par rapport à ma sexualité assez.. ouverte. j'crois qu'ça leur fait ni chaud ni froid.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
dans dix ans... j'aurais terminé mes études si études il y a. j'aurais donc un job. le truc c'est qu'j'ai vraiment du mal à me projeter parce que je n'ai aucune idée de ce que je veux faire plus tard. aucune idée de quelle université choisir. enfin ce sera certainement celle de white oak parce que j'me vois mal partir pour le moment. mais dans quel secteur ? j'pourrais continuer dans la musique, me lancer dans les arts, faire des études un peu plus sérieuses... j'en sais rien. mais je pense que d'ici dix ans j'aurais finis par trouver ma voie. et je serais certainement en couple, qui sait, peut être même marié. hanlala ça m'fait peur de dire ça, finalement on va se contenter "d'en couple".

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: moi c'est london jukebox. mais appelle-moi cassandre, cass ou cassou, j'préfère. ÂGE: j'ai toujours dix-sept ans. PAYS: la france, on l'aime. PRÉSENCE: tous les jours, rp les week ends. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? ça commence à dater maintenant, ça va bientôt faire un an. mais c'est bazzart comme à chaque fois.  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? perso inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? je vous neeeem.  

la vie est joueuse puisqu'elle sait compter les cartes.

photosets@tumblr ✤ kyo ~ le graal.

Elle est venue ce matin dans ma chambre pour me réveiller. Elle m'a dit de me préparer, de me faire beau, qu'elle avait repassé ma chemise blanche pour l'occasion. Et surtout qu'il fallait que je me dépêche, si je ne voulais pas être en retard. C'est le grand jour. Maman m'a expliqué que je devrais aller dans cet endroit, sans eux, pour grandir et apprendre à être un bon petit garçon. Moi j'ai peur. J'ai pas envie de devenir un "bon petit garçon" si c'est pour être loin d'eux... Et loin de Lola, ma jolie voisine. Mais maman m'a dit que c'était mieux pour moi et qu'il fallait que je sois fort. Qu'ils n'avaient pas le choix. Moi je crois qu'on a toujours le choix. Nous voilà dans la voiture. Personne ne parle. Moi j'ai envie de pleurer, mais je ne le fais pas. Parce que j'ai l'impression qu'il ne faut pas. La voiture s'arrête, mon coeur se sert. J'entends maman reprendre sa respiration en sanglotant. Je vois la main de papa traverser l'habitacle et serrer celle de maman. Sois forte Jess'. Tu sais qu'on ne peut pas faire autrement. Même papa semble triste, ça s'entend dans sa voix. Je ne comprends pas pourquoi, si c'est normal pour tous les petits garçons d'aller là-bas. Il ouvre finalement la portière et maman finit par faire la même chose. Elle vient ensuite ouvrir la mienne et je descends. Devant moi se dresse un bâtiment sombre et austère, gardé par un gigantesque portail noir en fer forgé. On peut y lire "Orphelinat de San Francisco". Je ne sais pas ce que ça veut dire. Je m'en fiche. De toute façon mon attention est détournée par maman qui m'arrache presque du sol pour me serrer dans ses bras, à m'en étouffer presque. Je t'aime Wilhem, ne l'oublie jamais. Je vois des larmes sur ses joues, je ne comprends pas, je ne sais pas quoi faire. Maman... pleure pas. On se reverra bientôt ! Je la sens trembler légèrement, puis elle se relève et détourne le regard. Je crois que ce que je viens de dire l'a fait pleurer. C'est au tour de papa de s'approcher de moi. Il pose sa main sur mon épaule et me regarde droit dans les yeux, avec une lueur mélancolique au fond de ses prunelles. Je suis fier de toi fiston. Il me sert brièvement contre son imposant buste et il me prend la main. Nous allons tous les deux à l'intérieur du bâtiment, maman ne nous suit pas, trop occupée à pleurer. On entre alors dans un hall alliant diverses nuances de gris. Je trouve ça moche, j'ai pas envie de vivre là-dedans. Une vieille femme imposante avec des lunettes en demi-lune est assise derrière un énorme bureau et tape sur le clavier de son ordinateur. Elle lève la tête lorsqu'elle remarque notre présence. C'est le petit Morrison ? Papa hoche légèrement la tête. Très bien, tu peux aller dans la pièce d'à côté. Elle me montre d'un geste de la main une porte située à ma droite, à côté de son bureau. Je lance un regard incertain à papa qui me sourit tristement, pour m'encourager à faire ce que dit la dame. Alors je m'exécute, je vais dans la salle d'à côté. Je vois un canapé, je m'y installe. J'ai pas l'impression que ce soit drôle de devenir un bon petit garçon.
Mais l'orphelinat, ce n'est pas pour les bons petits garçons.
C'est encore moins "normal".
Mais c'est la dernière fois que je vois mes parents et je ne m'en rends pas compte.

J'en suis à ma cinquième. De famille d'accueil. Mais je crois que c'est enfin la bonne. Je sais pas... Ils ont l'air de vraiment m'aimer, eux. Ils font pas semblant. Vous pouvez pas imaginer le nombre de couples qui feignent des sentiments pour pouvoir avoir la garde d'un enfant. Ou plutôt pour avoir un esclave attitré, un pantin sur qui passer ses nerfs. Quoiqu'il en soit, les Roberts semblent bien plus attentionnés que les précédents. Ils supportent mes crises de nerfs, me font le petit-déjeuné même si j'ai quatorze ans et m'incluent dans leurs sorties familiales. Même si ça me fait chier. Mais ils sont mignons. Puis ils ont une fille, Dorothy. Pas une lumière mais elle n'est pas méchante. J'ai droit à mon argent de poche et c'est grâce à ça que tout à commencer. Certains diraient peut être "à cause", mais pour une fois je me sens vivre. Faire des conneries, ça met en danger. On est jamais sûr de s'en sortir, on a peur pour sa vie. Donc, on sait qu'on est vivant. On s'en rend compte. Moi, mes conneries, c'est la drogue. C'est le deal. C'est l'absentéisme en cours pour aller prendre un rail dans un squat. C'est la violence, l'impulsivité. Cette hargne, cette haine, je la tiens des gens qui ont pourri mon enfance pendant des années. Des familles d'accueil violentes, d'un orphelinat inhumain. De ma solitude. De ces "parents" qui m'ont abandonné et dont je ne sais rien. Je ne me souviens même plus de ce jour où ils m'ont refourgué à l'orphelinat. Mais de toutes les façons je ne veux pas me souvenir. Je les déteste déjà assez.

C'est parti en couille. Tout est parti en couille. Ma vie entière. Mais ça je ne m'en rends compte que maintenant. Maintenant que j'ai un flingue dans mes mains, sans que je ne sache vraiment comment il y est arrivé. Maintenant que ma vie et celle du type en face de moi ne tiennent plus qu'à un fil et que ce fil ne saura supporter deux personnes. Tout ça pour une histoire de drogue. Une connerie. Parce que le type a l'impression que ma came est trop chère pour ce qu'elle est. Mais moi je pense surtout que c'est parce que je ne suis qu'un gamin de seize ans, qu'il en a dix-huit et qu'il a juste envie de faire le fanfaron. Je suis pas un gros dealer, je fais ça pour gagner un peu de blé, dans les cent euros par semaine, rien de bien extraordinaire. Pourtant je me suis mis dans un pétrin sans nom. Et je me rends compte désormais que le jeu en vaut pas la chandelle. Allez mec, fait pas le con. Pose ce flingue. J'ai l'impression que mon cerveau est en surchauffe, qu'il ne répond plus. J'ai peur. Je panique. Le gars m'a dépouillé de tout mon fric, de toute ma drogue, m'a menacé avec son flingue mais j'ai réussi à m'en emparer. Mais tout se passe alors si vite. Le mec me saute dessus, me tord la main pour que je lâche son pistolet. J'essaye de lui faire lâcher prise, il me fait mal. Il gigote dans tous les sens et moi j'essaye de tenir le coup, parce que j'ai pas envie de céder. Je ne peux pas. Sinon il me tuera. L'arme en ma possession je sais qu'il ne sera fait aucun mal à personne. Qu'il se la garde sa drogue, qu'il garde tout l'argent qu'il m'a prit. Tout ce que je veux moi c'est partir. Et arrêter. Tout arrêter. Mais il fait le geste de trop et le coup part. Le bruit sourd résonne dans la ruelle mal éclairée. Le temps s'arrête. Le silence. Mon coeur qui bat. Vite et fort. Je ne sens plus rien d'autre. Jusqu'à ce que le corps tombe. Je vois du sang. Partout. Sur le sol, sur lui, sur mes mains. Bordel. Qu'ai-je fait ? Le monde s'est arrêté de tourner. L'homme à mes pieds geint et se tord de douleur. Je sais pas où la balle a frappé. Je sais pas s'il va mourir. Je crois. J'en sais rien bordel j'ai peur. Je tremble. Je commence à faire un pas en arrière, puis un second. Puis je cours jusqu'à sa caisse. Je balance le flingue sur le siège passager puis je m'essuie les mains sur mon t-shirt. Je tremble toujours. Je tourne la clé, je démarre. Je roule. Je roule trop vite dans les rues de la grande ville. Et puis je roule encore. Je ne sais pas où aller. Je ne sais pas quoi faire ni quoi penser. Et je commence à pleurer. Qu'ai-je fait ? Tout est allé trop loin cette fois. Et comment me regarder en face ? Comment regarder les Roberts en face ? Eux qui m'ont tout donné... J'ai tout gâché. Comme d'habitude. Il m'ont tendu la main, je leur ai arraché le bras. Je pleure encore. J'ai envie de mourir, moi aussi. J'ai envie de n'avoir jamais existé. Si seulement... Tout aurait été plus simple. J'accélère. Le feu est rouge, je passe quand même. Je vais chez Astrid. Car je sais qu'elle ne me jugera pas. Elle ne me juge jamais, même si je suis un gros connard. Elle fait ressortir le bon en moi. Elle seule en a le pouvoir. Elle seule pourra me conseiller, me guider dans ma vie, alors que je viens de l’ôter à quelqu'un d'autre.
Du moins c'est ce que je croyais. Le gamin s'en sortira avec une balle dans l'épaule. Il sera vivant. Et moi je continuerais de le croire mort.

tu me fais danser du bout des doigts, comme tes cigarettes.

photosets@tumblr ✤ stromae ~ ave cesaria.

J'ai redoublé. C'était inévitable, à force de ne pas aller en cours... Alors me voilà à dix-sept ans, en deuxième année de lycée. Au Canada. Oui, j'ai quitté San Francisco et les Etats Unis pour me rendre dans une petite ville sans histoire : White Oak Station. Je suis dans une nouvelle famille d'accueil, sympa elle aussi. Mais je ne pouvais plus me permettre de salir le nom des Roberts. Ils m'ont tout donné et je leur ai tout renvoyé en pleine figure. J'ai honte. Alors je suis parti, comme un lâche. Je voulais plus leur faire subir quoi que ce soit. Je voulais changer, me racheter. Comme je suis bon en handball, sport populaire au lycée de WOS, et en natation, j'ai pu me dégoter une place dans leur établissement. Je vis maintenant chez les Prinston, couple cinquantenaire absolument charmant qui étaient très intéressés par mon cas et qui ont cru en ma rédemption. Ils ne peuvent pas avoir d'enfants, alors ils espèrent que je le devienne pour eux. Je le souhaite également. Même s'ils m'ont eu tard. J'espère que j'arriverais à tenir cette relation familiale. Pour une fois. La vie au lycée est plutôt sympa. On m'y a accueilli comme un roi, alors que je ne le mérite pas. On m'aime bien, là bas. J'ai déjà des admiratrices, haha. Mais peu m'importe. Tout ce que je souhaite, au final, c'est devenir un adolescent normal. Sans problème.

On est dans le garage de Buck. Il est grand, spacieux, bien éclairé. Ses parents sont riches. Lui il est calé derrière sa batterie, l'amour de sa vie comme il aime l'appeler. Puck est assit contre le mur, clope entre les lèvres, sa guitare entre les jambes. Moi je suis allongé à même le sol, les bras en croix derrière la tête. Je suis bien. Je suis excité aussi. Parce que j'ai hâte. On a décidé de créer notre groupe, à tous les trois. Les meilleurs amis du monde. Je suis sûr qu'on va cartonner. Il ne nous reste plus qu'à nous trouver un nom. Alors je réfléchis. Il nous faudrait un truc un peu dark, un peu badass. Je rigole. Puck a pas tord. Il nous faut un nom qui claque. Wolf of midnight ? Comme ça on ira manger les gens dans la nuit... Facepalm. Buck avait toujours des idées géniales. C'est un peu tendancieux ton histoire là. On rigole ensemble. S'en suit le silence, on réfléchit encore. Qu'est-ce que vous diriez de Midnight Fuckers ? En plus ça irait bien avec nos surnoms ! Puis ça nous va comme un gant. Je glousse. Pas faux... Toi qui voulait pas un truc tendancieux... C'est même plus tendancieux là, c'est clair comme de l'eau de roche ! On s'esclaffe en choeur. Non mais ça me plaît bien en plus. Je souris, on tient peut être notre nom de groupe. Tout le monde pour Midnight Fuckers ? Je lève la main, en même temps que les deux autres. Et c'est ainsi que notre groupe est né. Buck à la batterie, Puck à la guitare et moi à la guitare et au chant. Les deux autres aussi chantent de temps en temps.
Les Midnight Fuckers.
Un tatouage.
Un groupe.
Une vie.

Y a cette fille. Dans ma classe. Cam. Elle a de longs cheveux bruns et des yeux noisette. Mais ils lancent des flammes, ses yeux. Elle se la joue rebelle, dans le fond de la classe. Elle est tout le temps en train de griffonner un truc sur une feuille ou un cahier. Ça rend fous les profs mais elle elle en a rien à faire. Elle est comme ça. Elle vit au jour le jour. Je crois qu'elle m'aime pas. Enfin non, j'en suis sûr. J'ai essayé de lui parler un jour, à la cantine. Et... La place est libre ? Peut être, mais pas pour toi, lance-t-elle sans me regarder. Comme ça, c'est fait. Je hausse les sourcils. Je n'ai pas vraiment l'habitude qu'une fille - ou que qui que ce soit d'ailleurs - me résiste. J'ai fais quelque chose de mal ? Elle soupire et reporte enfin son attention sur moi. Elle me dévisage d'un air agacé. Ecoute, j'aime pas les types comme toi, c'est tout. T'as certainement l'impression que la vie est toute rose vu que tout t'es servi sur un plateau, mais tu vois tout le monde ne né pas une cuillère en or dans la bouche. Tout le monde n'a pas ta chance. Et je supporte pas ceux qui se prennent pour ce qu'ils ne sont pas, juste parce que la vie est plus clémente avec eux. Elle fit une brève pause pour reprendre sa respiration. Maintenant, de l'air. Elle me fit signe de dégager avec sa main tout en se replongeant dans son dessin. Je reste un moment interdit. Je n'en crois pas mes oreilles. Tu ne me connais pas, lâchais-je avant de me détourner et de me diriger à la table de Buck et Puck. Cette fille m'a énervé pour un moment.
Cette fille m'obsède aussi. Cette fille me rend dingue.

CHUCK: #cc0066
LOLA: #99cc00
PUCK: #ffcc00
BUCK: #009966