after the movie, the break

Je rentre les clés dans la serrure. Ellie est derrière moi, et j'ouvre la porte pour pouvoir aller à l'intérieur. Je pose mon trousseau sur le petit meuble de l'entrée, et je fais signe à mon amie d'entrer. On revient du cinéma, où on a passé une partie de notre après-midi devant un film. On se voit assez régulièrement, depuis notre rencontre presque deux ans auparavant. A l'époque, j'avais voulu faire mon malin un matin et aller dans mon appartement tout seul à pied, alors que je venais juste d'emménager dans la petite ville. J'ai réussi à me perdre parmi les différentes rues, et je n'ai trouvé comme solution pour rentrer chez moi que de demander de l'aide dans la boutique la plus proche. Je suis tombé sur Ellie, qui m'a gentiment aidé, et plus tard pour la remercier, je l'ai invité à prendre un café. Depuis, on s'entend bien et on passe un peu de temps comme amis. Je lui souris, et referme la porte derrière moi. «Bienvenue chez moi !», je dis d'un air enjoué. Mon colocataire, Ben, est absent aujourd'hui, et je n'ai pas eu le temps de ranger, l'appartement n'est donc pas très présentable. Je vais dans la cuisine, ramassant les quelques affaires trainant par terre pour les poser sur une chaise, et en bon hôte, je demande à Ellie : «Tu veux quelque chose ? Et désolé pour le désordre.» J'ouvre le frigo. Heureusement il n'est pas vide, puisqu'on a fait les courses hier.

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«Je prendrais bien un petit quelque chose à grignoter si ça ne t'embête pas... Qu'est-ce que tu as à me proposer?» [/color]Je mets la tête dans le frigo pour voir ce que j'ai de bon et de potentiellement mangeable. J'ai du mal à me retrouver, la façon dont c'est rangé à l'intérieur du réfrigérateur est plutôt anarchique. Je ne suis pas vraiment du genre à faire attention à la manière dont je place la nourriture, et c'est le vrai bordel, à l'image du reste de l'appartement aujourd'hui. J'ai plusieurs choses qui pourraient plaire à Ellie je pense, avec certaines gourmandises stockées dans le placard, mais hésitant, je demande : «Tu préfères le salé ou le sucré ?»Pour ma part, en cette fin d'après-midi je suis plus partant sur des gâteaux au chocolat ou quelque chose qui y ressemble. Après m'être excusé pour le désordre complet, elle me rassure : «Ne t'en fais pas, je suis mille fois pire!» Je souris, j'en doute sérieusement. Elle n'a pas encore vu ma chambre, encore dans les pièces communes je fais plutôt attention, mais le seuil de dérangement atteint son maximum dans celle-ci. «J'aimerais bien voir ça. » Je ne sous-entends pas qu'elle devrait m'inviter chez elle, même si ça peut porter à confusion, c'est très clair entre nous, nous ne sommes que des amis, qui aiment trainer ensemble de temps en temps et qui s'apprécient.

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Après qu'elle m'ait indiqué sa préférence pour le sucré, je ferme le frigo pour me diriger vers les placards à ma gauche qui renferment les biscuits en tout genres et le chocolat. Je sors une plaquette de celui-ci, qui est au lait et je lui tends. J'espère qu'elle l'aime, parce qu'il n'y as plus que ça. J'adore le chocolat blanc, donc je l'ai vite fini sitôt acheté, et pour ce qui est du noir il n'en reste plus après mon essai raté de faire un gâteau. C'était d'ailleurs carrément immangeable, même après avoir suivi la recette à la lettre. Je sors également une boîte de ce qui ressemble à des granolas, et je dis à Ellie : «Madame est servie !» Je lui souris et je pioche moi même dans la boîte, avant de grignoter ce que je viens de prendre. «Bien sûr, la prochaine fois ce sera mon tour de te faire découvrir mon chez-moi! Depuis le temps qu'on se connaît...» L'alarme retentit soudainement après sa prise de parole. Je vois mon amie sursauter, et j'ai moi-même un petit mouvement de surprise, ne m'attendant pas à ça. Mon étonnement laisse bientôt place à la peur, et en clin d'oeil je comprends qu'il faut sortir d'ici. J'essaie de ne pas paniquer, si ça se trouve ce n'est rien du tout, mais je n'arrive tout de même pas à contrôler les légers tremblements de ma voix. «Il faut partir et aller dehors, tout de suite...» Je ne prends pas le temps de réfléchir et j'attrape ma veste, entrainant Ellie derrière moi. Dans les couloirs, j'aperçois de nombreuses personnes qui ne comprennent pas vraiment ce qui se passe, tout comme nous. «Je crois qu'il faut prendre les escaliers, non ?» D'accord, je perds un peu de mon sang froid, mais il faut dire que l'alarme est très stressante et que l'air est rempli de tensions.

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Je n'arrive plus à ordonner mes pensées, qui se bousculent dans ma tête au rythme de l'angoisse présente autour de nous. L'alarme ne m'aide pas à clarifier ce qui se passe dans mon esprit, et j'essaie tant bien que mal de ne pas paniquer. Nous suivons la masse des habitants de l'immeuble qui prend l'escalier, et je respire lentement, parvenant enfin à dompter ma peur. Je me dis que pour le moment nous sommes hors de danger puisque la présence de feu près de nous n'est pas visible. J'ai l'impression qu'il y a beaucoup plus de marches que d'habitude tellement le temps de la descente me paraît long. Quand nous arrivons enfin dehors, je ressens un soulagement immense. Cette fois-ci, je suis certain que rien ne peut nous arriver, en tout cas ce ne sera pas de la faute à l'incendie. Je regarde autour de moi, et je me rends compte que j'ai bien fait de prendre une veste. L'air est très frais, pour ne pas dire froid, et je m'aperçois que de nombreuses personnes sont sorties sans avoir eu le temps de bien s'habiller. Certaines sont en habit de nuit, d'autres ont les cheveux mouillés, sûrement parce qu'elles viennent de prendre une douche, et se sont habillées à la hâte. Je me tourne vers Ellie. «Ça va ? Tu n'as pas froid ?» Les pompiers s'activent, et j'attends de savoir vraiment ce qui se passe, nous sommes tous dans l'ignorance totale sur la raison du déclenchement de l'alarme.

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«Ça va, tant qu'on n'a pas à rester ici plusieurs heures. Au moins, je porte un pantalon!» Je me tourne vers ledit homme, éprouvant de la sollicitude envers lui. Le pauvre, comme nous tous il ne s'est sans doute pas attendu à devoir sortir de chez lui. Si seulement on pouvait savoir à l'avance si un incendie arriverait, ça faciliterait bien les choses. Et accessoirement, il y aurais moins de morts dans le monde. «On peut dire que la soirée a été mouvementée !» Je fais un peu d'humour, mais le coeur n'y est pas vraiment. Les pompiers nous explique la situation, et je me rends compte que c'est le sous-sol de l'immeuble qui brûle. Je suis soulagé, personne n 'y habite, il ne devrait pas y avoir de blessé. J'explique à Ellie : «C'est les caves.» Je pense à la personne qui a déclenché le feu. Je suis sûr que l'origine de l'incendie est criminelle, je ne vois pas comment ça pourrait en être autrement. Cela peut être n'importe qui. Un pyromane qui a voulu s'amuser ou des jeunes inconscients. En tout cas, je suis vraiment rassuré d'apprendre que le feu va être facilement maitrisé. C'est le cas quelques minutes plus tard, le pompier reprend la parole pour nous dire que l'incendie ne se propagera pas, et qu'on peut regagner nos appartements. Je me rends compte qu'il se fait tard, et je me tourne vers Ellie. «Tu devrais peut-être y aller, non ?» Ce n'est pas que j'ai envie qu'elle parte, j'apprécie beaucoup sa compagnie, mais je pense qu'après cette soirée il vaut mieux qu'on se repose un peu. J'espère qu'elle a compris que je ne lui demande pas de partir parce que je n'ai pas envie de rester avec elle, je ne la congédie pas.