~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Le lycée c'est une période de la vie qu'on n'oublie pas : on construit un projet professionnel, on distingue sa personnalité et son caractère, on dégotte notre premier amour, on réalise nos premières bêtises de lycéens immatures. Pour beaucoup de personnes sur terre les années lycées c'est ainsi, sauf pour moi. J'ai l'habitude de ne pas être comme les autres, car au lycée on me distinguait déjà auprès d'un groupe social : les rebelles. Complètement con, je vous l'accorde. Les rebelles, c'était du genre : tu m'approches je te mets un poing dans ta gueule. Je n'ai jamais voulu faire partie des rebelles, voir d'un groupe totale débile. J'avais un style pas comme les autres, des pensées différentes avec des projets inhabituels : chez les rebelles on était comme ceci.
Mes années lycée ce n'est pas seulement mon groupe "d'amis" c'est aussi le tout premier amour de ma vie et le seul. Je ne serai pas le décrire, car il aurait fallu le vivre pour le comprendre. Elle était l'autre moitié de mon corps, de mon esprit, de mon âme, de mon cœur.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Réellement, entre nous : être heureux ça consiste en quoi dans le fond ? Poser cette question à plusieurs personnes, aucune répondra de la manière. Certain diront c'est d'avoir leurs épouses ou maris auprès d'eux, d'autre d'aller boire un verre le soir entre amis. "Heureux" est un mot qu'il ne faut surtout pas prendre à la légère. Personne n'est vraiment heureux, c'est physiquement, psychologiquement impossible pour moi : on a tous un vieux démon au fond du placard, un souvenir qui nous hante, un remord qui nous ronge et qui empêche "heureux" de s'installer dans notre vie. J'ai connu la joie d'être heureux durant une longue relation, au côté d'une femme seulement à l'heure d'aujourd'hui cela n'est plus tellement pareil.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Lorsque j'étais au primaire, mon enseignante avait posé une question à l'ensemble de la classe : que voulez-vous faire plus tard les enfants ? C'était marrant, car lorsque l'on a dix ans on se fiche royalement de notre futur métier, où nous allions étudier... J'avais tout de même du répondre à mon institutrice alors très fièrement je m'étais levé de ma chaise de bois : je veux rentrer à Harvard et devenir avocat. 10 ans plus tard je rentrais en cure de désintoxication. Ce que je veux dire c'est qu'une vie est faite de rebondissement, que nous ne sommes pas maître de notre destin. Pour répondre à votre question dans dix ans je serais sûrement avocat, j'aurais sûrement fait Harvard, une épouse ainsi qu'une jolie petite bouille d'ange, une maison au coin de la plus belle rue de la ville, un compte en banque assez imposant : peut-être que j'aurais tous ça, mais le hasard c'est ma vie et je ne contrôle pas ma vie depuis huit ans.

On ne renie pas son enfance ; on l'enfouit au fond de son cœur, et l'ombre portée, l'ombre magique devient un symbole.
- Je suis désolé Tye, je ne voulais pas mais... comprend maman s'il te plait... j'étais obligée de vendre ton vélo, car sinon je n'allais plus jamais pouvoir te faire ton plat préféré - d'une voix douce et faible ma jeune maman essayait comme elle le pouvait de s'expliquer sur le geste qu'elle avait eu plutôt dans la journée : elle avait dû vendre mon vélo afin de pouvoir faire un panier de course. Je voyais très bien qu'elle était désolée, elle s'en voulait je le savais. Athénaïs était le prénom de ma maman, elle ressemblait à une indienne avec des cheveux longs et noir, une peau légèrement bronzée et aussi douce que de la soie, des yeux noisette. Je me souviens tout particulièrement de son parfum : un mélange de deux fleurs, je ne sais plus trop lesquelles. J'adorais cette odeur, elle me réconfortait surtout lorsque je me collais contre sa poitrine, remplit de tache de rousseur, afin d'écouter son cœur battre. Ecouter le cœur de ma maman était un moment que j'aimais, alors elle posait ma main sur son cœur et la sienne par-dessus en disant qu'il était important de prendre soin de cette petite chose qui nous fait vivre, ressentir des choses, souffrir, mais surtout aimer.
Je ne savais pas trop ce qui se passait dans la vie de ma mère, j'étais trop petit pour comprendre me disait-elle. Je voyais, j'entendais des personnes dans la rue qui parlaient d'elle mais, je n'avais aucune idée. Parfois je lui posais des questions sur notre vie : pourquoi je ne partais pas en vacances comme les copains de ma classe, pourquoi je n'avais pas gameboy, pourquoi je devais manger seulement un paquet de gâteau salé le midi : elle me répondait en souriant qu'on savait simplement se distinguer des autres familles de White Oak Station.
- alors ma puce, ça fait un moment... tu réponds plus à ton téléphone... ce n'est pas très bien, tu es vilaine... - qui s'était-lui ? Un homme plutôt imposant, je dirais presque vieux avec le costard mal taillé qui lui couvrait le corps du haut de mes escaliers j'arrivais même à sentir l'alcool qui dégageait de lui. Que faisait-il chez moi aussi tardivement et pourquoi ma mère l'embrassait. Ils reculèrent s'en vraiment se lâcher, ma mère ne m'avait pas vu et heureusement pour moi, car sinon j'allais surement me prendre une jolie remontrée. Cet homme me disait quelque chose, je ne sais pas où mais, sa voix m'était familière. Un moment donné ils se rapprochèrent des escaliers, par peur je fis tomber mon petit vélo qui roula jusqu'au pied de ma mère. Autant vous dire que le regard qu'elle m'avait lancé jamais de toute ma vie je l'oublierais - tye rentre dans ta chambre, tout de suite ! - cria-elle. Je n'ai plus jamais revu ma mère après cette phrase.

L'adolescence est un âge difficile, le lycée est une zone de guerre.
- tu m'expliques pourquoi tu viens au lycée Wyatt si c'est seulement pour t'allumer un cône ? franchement ça te sert à quoi ? - le garçon en face de moi était un ami du groupe que je côtoyais, il n'était pas tellement dans les mêmes pensés que moi. On avait déjà fait pas mal de connerie d'adolescent ensemble seulement il était bien plus sérieux que moi. - tu m'expliques pourquoi tu viens me faire chier avec tes questions à la con ? - lui rétorquais-je en crachant ma fumée.
J'étais libre, j'étais seule, j'étais bien. J'avais un groupe d'ami qui me comprenait et qui m'avais permis d'oublier toutes ces années qui venaient de s'écouler. Certain ne comprenait, ne savait pas pourquoi et comment l'on pouvait devenir comme je l'étais : boire et fumer sans cesse, n'avoir aucun projet d'avenir, se moquer totalement des autres. Une personne en particulier ne me comprenait pas. Une amie, une jeune fille que je connaissais depuis des années. On n'était pas du même milieu, on était vraiment très opposé l'un de l'autre seulement il y avait quelque chose qui nous attachait. Elle était un peu l'autre moitié de moi en ange. Elle était mon équilibre, mon tout. Une relation fragile bourrée de dispute, bancale par nos personnalités, la seule vraie relation et stabilité de ma vie.

J'ai jamais fait d'overdose dans la baignoire de quelqu'un d'autre. Je considère que c'est le comble des mauvaises manières.
- wyatt faut que tu arrêtes, s'il te plait fais-le pour moi... j'en peux plus de te voir comme ça. - la jeune femme s'accrocha à mon cou, mais je n'en avais rien à faire. Elle pouvait partir, elle pouvait me laisser seul je m'en fichais totalement. Ma vie n'avait plus de sens, je ne comprenais plus rien à ma vie. Aucun travail ne résistait, depuis la fin de mes études je n'avais plus l'envie de faire quoi que ce soit. J'ai plus ma place dans ce monde. - lâche moi, dégage, sort de ma vie. - lâchais-je sans le moindre regard à ma fiancée et sans le moindre remord.
Après cette phrase je n'ai jamais eu de nouvelle de ma fiancée, ex-fiancée, car après mûre réflexion j'avais décidée de rentrer en cure de désintoxication et c'est durant mon séjour que j'avais reçu les papiers du divorce.