Gonna loose your mind

J' aurais pu leur proposer une adorable cession de souvenirs en regardant d'anciennes photos, le nez légèrement écarlate à cause de la bouteille de rouge qu'on aurait sifflé à un rythme effréné et le visage cuisant des rires prononcés qu'on aurait laissé éclaté, en se jetant les uns sur les autres. Sympathique. C'était vrai. Chaque moment passé aux côtés de mes deux meilleurs amis étaient incroyablement fantasmagoriques mais cette euphorie, j'aimais l'avoir même dans mes moments de folie et c'était bien ce qui allait se passer ce soir. Je n'avais aucune envie de les emmener au resto, ou de les inviter à boire un verre dans le bar du coin. Quoi qu'il arrive, on savait tous les trois que si on optait pour cette solution, j'allais finir la soirée avec quelqu'un d'autre, a tenté de me prouver que je restais avec Damian juste pour le besoin de ne pas être seule et de tronquer ma solitude. On savait tous que ce n'était aucunement vrai mais à défaut d'être sûre à cent pour cent de ma relation amoureuse, je préférais me détruire et bousiller un peu plus la confiance qu'avait le jeune homme envers moi plutôt que d'imaginer une seule minute qu'il ne m'aime pas autant que je l'aimais. Alors je prends la direction du quartier d'habitations le plus chic de la ville. Celui dans lequel j'aurais dû vivre si j'avais dû assumé mon compte en banque remplit à ras bord. Les zéros ne se comptaient pas. Avant, je ne m'en cachais pas. Lorsque j'habitais à Washington et que mes soirées étaient les plus côtés et prisées de la ville. On s'arrachait tout autant mon talent inébranlable pour faire passer la tenue la plus chic pour une de seconde zone et de bas étage. J'étais une princesse mais le genre qui tourne mal. J'ai de la tune mais ça ne me tira pas vers le haut. Au contraire, ça ne me permet que de m'enfoncer un peu plus dans une décadence bien plus attrayante que celle que se créait les pauvres et moyennes classes. Mais comme je n'ai aucune envie de parler de ma vie d'avant et faire comprendre aux gens que j'aime comment j'ai cette immense pognon qui dors sur plusieurs comptes, je préfère vivre simplement. De toute manière, je ne suis pas le genre de fille qu'à besoin d'argent pour vivre mais avant, le jetais à tout va en claquant des sommes astronomiques pour tout et n'importe quoi. Pourvu qu'à l'arrivée je sois défoncée, en proie à des rêves divinement attrayants qui me donneraient envie de les rendre réalité juste pour une nuit. Mais c'est en rencontrant Damian que j'avais compris que je pouvais me dispenser de ces complaisances luxuriantes. Mais des fois ça me manquais. Tout ce luxe considérable qu'on crache à la vue des plus désœuvrés. Alors je me dirige vers la plus grosse villa que je vois. Magnifique et complètement dans le noir. Sourire aux lèvres, j'apprécie la vue du domaine et le fait que nous soyons en plein été. Les propriétaires doivent sûrement buller au bord d'une piscine aux eaux turquoises dans les Hamptons. Très bon choix en passant ... Alors je grimpe au-dessus de l'immense portail aux dents surplombées de dorures de style victoriennes et me permet l'audace, une fois en haut, d'embrasser mon majeur face à l'objectif d'une caméra rivée sur moi. Et puis je retombe de l'autre côté et ramasse les talons stratosphériques que j'avais lancé avant mon saut. Il ne me suffit que de quelques secondes pour crocheter la serrure et encore moins pour éteindre l'alarme sans aucune pression. Ce qui est bien, c'est que les riches ont tous les mêmes systèmes de sécurité et j'avais appris des plus grands concernant le craquage des codes juste en bougeant quelques fils. Les souvenirs du passé où mes amis voulaient enlever les alarmes que leurs parents avaient mis chez eux pour éviter qu'ils fassent des fiestas monstrueuses et débordantes de luxure à tout va, me servaient plutôt bien finalement... J'enfile de nouveau mes hauts talons noirs et me permet la visite des lieux. Ce qui m'attire le plus ? L'immense piscine intérieur, glorifiant le lieu d'une touche charismatique. C'est cette dernière note qui me donne l'envie d'appeler mes deux acolytes de toujours. Comment leur expliquer que je suis dans une villa qu'ils n'ont jamais vu et que j'ai donc pu déménager de chez Damian ? Qu'importe, je me connais assez bien pour savoir inventer de magnifiques mensonges tout frais payés. Je me faisais sans arrêt appeler par mon deuxième prénom en soirée, Jessiann, autant dire que si j'arrivais à m'inventer une autre vie à chacune de mes sorties, il était aisé de les laisser dans un brouillard total. Pourvu que la soirée soit des plus folles ...