~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
au lycée, j'étais plutôt la fille discrète, celle qui restait avec son groupe d'amis dans un coin. Je n'étais pas forcément une intello, bien loin de là. Mais je m'entendais plutôt bien avec les autres. Après, j'avoue que le seul hic a été et est toujours mon père. Il est... Violent. Et il n'hésitait pas à se servir de nous pour carrément exploser. Nous. Ouais, j'avais un frère jusqu'à cet été. Viktor s'est tué par amour. Il était gay. Et son petit-copain est mort dans un accident quelques mois avant lui.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
honnêtement, j'en ai aucune idée. Je sais, ça parait.. Bizarre. Mais en fait.. Je pense qu'il y a eu un temps où oui je l'étais. Je ne dis pas que je ne le suis plus aujourd'hui, mais... Beaucoup, beaucoup moins. Pourtant.. J'avoue que j'ai des raisons d'être... Heureuse. Ma passion devient petit à petit un métier, un copain plus que formidable. Mais j'ai aussi des raisons de ne pas l'être, la perte de mon frère en premier. Mon père et sa connerie grandissante qui le pousse à toujours piquer des crises de nerfs pour rien. À force, ça devient dur à essayer de définir. Et puis de toute manière, qui comprendrait ?

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
je ne sais même pas où je serai, la semaine prochaine, dans un mois ou dans un an. Dans dix ans, peut-être que j'aurai eu des enfants. Peut-être que je serai mariée. Peut-être pas. Peut-être que je serai seule. J'espère juste que je pourrais continuer à faire le même travail que je fais aujourd'hui. Est-ce que j'aurai quitté White Oak ? Peut-être. Je ne sais pas. J'en doute très franchement. J'ai toujours tout fait, tout vécu ici. Et je n'ai pas tellement envie de partir à l'autre bout du pays, je l'avoue.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: anaïs / retrieval.. ÂGE: seize. PAYS: france, ardèche. PRÉSENCE: 7j/7. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? nash hihi.  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? scénario de ma tête, bref, inventée. AUTRE CHOSE À AJOUTER? autre   .

part i. i'm living in a hell it's what is real.
(musique qui va bien avec ahah)

Elle se laisse glisser contre la porte, se recroqueville sur elle-même, les larmes aux yeux. Elle se retient de pleurer. Elle entend toquer. Elle a peur que ce soit lui, qu'il revienne s'excuser pour ensuite recommencer à lui faire du mal. « Birdy... » souffle une voix qui ne lui est que trop familière. Viktor. Elle se redresse, rapidement et ouvre la porte. Elle lui adresse un faux sourire. « Oui, Viktor ? » Il entre doucement, tandis qu'il lui fait signe de refermer la porte. La blonde s'exécute, avant que son petit frère ne se jette dans ses bras. Elle ne bronche pas, l'enlace calmement puis le regarde. « Qu'est-ce qu'il se passe ? » Il relève ses prunelles azures embuées vers celles de sa soeur. « Il a recommencé, hein ? » Elle détourne le regard d'un seul coup. Merde. « Ça fait rien, Vik... » Il secoue la tête. « Tu dis ça, mais un jour ce sera pire.. » Elle hausse les épaules. « Mais non.. Ça va s'arranger, d'accord ? Il a.. Juste du mal à accepter le départ de maman. » Elle sent son regard surpris peser sur elle. « Birdy, ça fait déjà trois ans que ça dur, on peut pas rester comme ça ! » Elle le regarde dans les yeux, toujours avec ce calme déconcertant. Elle prend sur elle-même pour ne pas craquer. « Tu sais, ça prend du temps ce genre de choses, Vik.. Et puis il y en a qui ne s'en remettent jamais. » Le regard de son petit frère s'anime d'une lueur effrayée, alors qu'elle lâche un soupir. Il se blottit contre elle et Birdy s'aperçoit bientôt qu'il est entrain de pleurer, sans bruit. Le voir ainsi lui fait mal. Elle n'aime pas le voir dans cet état. « Hey.. Calme toi. Quoiqu'il arrive, je suis là, d'accord ? Il lèvera jamais la main sur toi. Je te le promets. »

part ii. how could you be fine ?

Elle aperçoit son petit frère qui entre. « Birdy... Il faut que je t'avoue un truc. » Intriguée, elle relève vivement la tête. « Oui, Vik ? » Elle le sent perturbé, stressé. Elle hausse un sourcil. Le jeune blond la scrute dans les yeux. « Tu sais.. Mon ami avec qui je reste tout le temps.. ? » Le regard de la jeune fille s'anime d'une lueur interrogatrice. « Hm.. Milo, si je me souviens bien ? » Il hoche la tête, et détourne le regard, gêné, rougissant. Elle cru comprendre. Si c'était ce à quoi elle pensait, leur père le prendrait mal. Très mal. « C-C'est mon.. Petit-ami. » Et merde. Ce qu'elle pensait venait de se confirmer. Viktor était gay. Elle lui adresse un sourire, fière de lui et qu'il lui ait dit la vérité. « Je suis contente pour toi, petit frère. Mais.. Si tu veux mon avis, garde ça pour toi, ne dis rien à papa. » Pas de bol puisque la porte s'ouvre au moment où elle termine sa phrase, sur son père. Elle lève doucement les yeux vers lui. Il les regarde tour à tour, impassible. « Qu'est-ce que mon fils ne doit pas me dire, hm ? » Son regard s'arrête sur Birdy, devient froid. Menaçant. Son ton est distant. Dur. Sans aucune réelle émotion. Elle fixe le sol, la peur la paralysant presque. Et bim. La gifle est partie. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il s'acharne comme ça ?

part iii. what if i lose you ?

Trois heures du matin. Le téléphone de la canadienne sonne, la réveillant ainsi en sursaut. « Allô ? » Hôpital. Viktor a fait une tentative de suicide. Elle s'est habillée en quelques minutes et s'est précipitée à l'hôpital, au chevet de son petit frère. « Viktor, t'abuse ! » Elle ravale ses larmes. Elle l'eut longuement engueulé, lui rappelant qu'elle allait l'aider, que tout irait mieux. Elle ne le laisserait pas se faire du mal. Jamais. Elle était rentrée, après de longues heures à marmonner tandis que son petit frère s'était endormi. Il enchaînait les conneries depuis que Milo était mort dans un accident, deux mois auparavant. Il n'avait pas arrêté. Et là, c'était la pire qu'il ait faite.

Il est mort. Lui aussi. Il l'a laissée tomber. Elle l'a perdu. Elle avait pensé qu'en quelques mois, il s'était calmé. Il semblait aller mieux. Et pourtant, ça ne l'avait pas empêché de se foutre en l'air. Et cette fois, il avait réussi. Birdy se souviendra de ce jour toute sa vie. Elle rentrait de son entraînement de danse, exténuée, avant d'aller saluer son petit frère pour ensuite passer un moment avec lui. Lorsqu'elle a ouvert la porte, elle l'a vu, là, allongé. Etendu sur le sol de sa chambre. Elle s'était jetée à genoux à côté de lui, en essayant de le réveiller, entre pleurs et appels à l'aide. Son père est monté, sans nul doute pour lui dire de se la boucler, avant de découvrir à son tour le corps de son fils. Il eut appelé les urgences mais une fois les urgentistes arrivés, c'était déjà trop tard. Il était... Parti. C'était vraiment la cerise sur le gâteau.