BOOTYSHAKE.

this is a story about freedom
love is life if you miss love you miss life

01. les repas de famille
« la nourriture était succulente, la vaisselle propre et simple, la table en revanche n’était pas complètement nettoyée et on pouvait entrevoir quelques miettes du repas précédent, ou alors de celui de papa qui avait du grignoter quelque chose avant de repartir. L’état de son buffet ne l’intéressait pas plus que ça, mais ça l’aidait à imaginer la présence de son père, qu’elle avait surement raté de près, comme d’habitude. La chaine informations de la télévision était rarement éteinte et elle tenait compagnie à Zoe qui mangeait, seule, encore une fois. Leema effectuait quelques allers-retours entre le salon et la cuisine, sa fille la remarqua à peine, elle devait sûrement être au téléphone, comme d’habitude. Elle s’approcha un instant, caressant furtivement les cheveux de sa cadette comme pour se donner bonne conscience, elle avait été une mère en l’espace de quelques secondes. C’est bon ma chérie ? elle ne savait même pas ce qu’il y avait dans son assiette pour la simple et bonne raison que c’était Phil qui avait pris la peine de nourrir sa petite soeur. Demain matin ? mais Claire, ça va pas du tout, j’ai des enfants à élever moi ! je peux pas m’envoler à chaque fois que ça t’enchante. Bon, tu viens nous chercher à Rome ? envoler, vol, avion, voyage ces mots raisonnaient dans sa tête et suffirent à lui couper la faim. Et voilà que sa mère était repartie, elle aussi. Et bien sur, Zoe ferait partie du voyage, elle aurait tellement préféré rester avec son frère, au moins il faisait attention à elle. »

02. l'histoire du soir
« comme tous les soirs, elle retrouvait la paix qui l’envahissait au contact de ses draps frais qu’elle avait pris soin de tirer le matin même. Au moins, confinée dans son monde à elle, elle pouvait rêver, de s’envoler elle aussi, mais seule et loin. Peut-être que Philip accepterait de l’accompagner et ils vivraient ensemble, l’un nourrissant l’autre et inversement ? ils auraient un petit appartement en Angleterre avec vue sur Big Ben, ou encore un chalet au Canada, à côté d’un lac d’une taille indéfinissable. Ils passeraient leur journée à rire, dessiner, imaginer, rêver, manger, et rire encore et encore, comme une vraie famille. Toc, toc, toc. Tu dors princesse ? les sourcils qu’elle avait froncé au son du poing sur sa porte s’estompaient après avoir entendu la voix de son grand frère. Que c’était bon de le voir le soir, avant d’aller dormir, même si elle préférait être seule, avec lui ce n’était pas pareil il prenait bien trop de place dans son coeur. Phil ! qu’est-ce que tu viens faire ici, tu viens lire une histoire à ta petite soeur ? t’as pas oublié que je vais avoir dix-sept ans, c’est fini tout ça. son rire résonnait dans toute la chambre. Il s’installait à ses côtés, l’air soucieux. Je t’ai vexé ? ahah qu’est-ce qui t’arrive ? d’une seconde à l’autre, le rythme de son coeur battait à une vitesse folle, elle s’attendait au pire. Pourquoi était-il rentré dans sa chambre ? engagement, armée, soldat, états unis, pays, honneur, papa Ne t’avise pas de parler de lui devant moi ! surtout si c’est pour dire que tu vas finir comme lui ! je te faisais confiance merde, ne pars pas. ma puce, c’est trop tard il faut que tu comprennes, je veux servir mon pays, accepte ça. et il repartait, persuadé qu’elle lui pardonnerait un jour, qu’elle comprendrait. Pourquoi n’état-il pas venu lui souhaiter une bonne nuit, tout simplement ? »

03. le chemin de l'école
« comme toutes adolescentes de son âge, il était l’heure de se rendre au lycée. Un sac à dos bien rempli l’accompagnant, elle grimpait dans le prochain bus qui s’occupait des navettes. Finalement l’aéroport, c’est comme le lycée, beaucoup trop de monde ici et là, tout le monde se regarde d’un drôle d’air et attend qu’on annonce leur voie. Depuis toute petite, elle avait été toute seule, pendant un certain temps son frère l’avait accompagnée mais ça n’avait duré que quelques années. Aujourd’hui elle se retrouvait enfin avec elle-même et il était temps de partir, loin de tout et vivre sa vie comme elle avait toujours voulu, et là où elle voulait. Je pars pour la France, voir tata, je pense que j’en ai fini ici, je pars étudier à Paris, on s’appelle. Zo’. c’est tout ce qu’elle avait laissé à sa ‘famille’, histoire qu’elle puisse changer de vie sans que les flics lui courent après. Là-bas, elle savait qu’on la laisserait vivre sa vie. Ok elle savait qu’elle n’allait pas être seule toute de suite, mais sa tante n’était pas du genre étouffante, et étant styliste, elle n’avait pas beaucoup de temps à accorder à sa nièce. Après avoir attendu qu’on lui annonce a voie, elle se laissa conduire avec un sourire béa vers le chemin de la liberté. »

04. en rentrant à la maison
« Hong-Kong, Berlin, Milan, Melbourne, Saint-Petersbourg, Rio,… elle avait visité tellement de villes, du haut de ses vingt-deux ans elle était vraiment fière de ce qu’elle avait traversé jusque là autant personnellement que professionnellement. Elle se sentait tellement riches en connaissances, sa curiosité la poussait chaque jour, à percer dans l’avenir et à affuter son désir d’apprendre, de connaitre et de partager avec le monde. Le pays qu’elle n’avait pas encore complètement découvert était le Canada: elle y avait fait une escale il y a quelques temps mais son séjour n’avait duré qu’une petite semaine, aujourd’hui elle avait décidé de s’y installer un moment. Depuis petite, elle rêvait de cet endroit, de ses paysages, ses habitants, aujourd’hui elle allait les découvrir en profondeur. Bonjour, excusez-moi, je… sa voix s’éteignait, sans comprendre pourquoi. Elle était tellement belle, devant ses tissus et son matériel. Son sourire lui apportait une chaleur qu’elle avait jusque là oublié ou sans doute jamais connu. C’était comme si on allumait la lumière d’un phare et que d’un coup, le jour refaisait surface. Pour une fois, elle se sentait intimidée, elle avait envie de rester là, elle se sentait bien ici, son départ ne serait sans doute pas pour maintenant. Je me présente, je suis Zoe, votre collègue Ellie m’a dit que vous pourriez sans doute m’offrir un poste, je suis très polyvalente donc si vous avez besoin n’hésitez pas, je viens d’arriver en ville. c'est ici que tout commença. »

05. un rêve éveillé
« Dring la mélodie de la porte retentissait, Zoe adorait ce son qui semblait être l’avertissement d’une nouvelle et bonne journée. Elle s’empressa de rejoindre son amie, lui déposant une bise sur le front. Comment tu vas aujourd’hui ma belle ? tu as besoin de quelque chose ? elle était aux petits soins avec Azel, comme à chaque fois. Elle était le soleil de sa vie, depuis leur rencontre, Zoe ne peut plus se passer d’elle, c’est comme si enfin quelqu’un s’attachait à elle, en prenait soin, mais surtout une personne que Zoe ne rejetait pas de son coeur, de peur d'être blessée. Leur relation était dangereuse, car la jeune femme savait très bien que le jour où elles se quitteraient, ce serait une rupture difficile, elle ne l’oublierait jamais. Mais depuis son arrivée, rien n’y personne jusque là n’a évoqué la possibilité qu’elles puissent s’abandonner pour une raison quelconque. Même ce bébé qui est en route ne semble pas être un obstacle pour Zoe. Tout ce qu’elle veut, c’est garder Azel près d’elle. J’ouvre la boutique. lui dit-elle avec un grand sourire, toute excitée. Comment se passer d’un endroit aussi paisible et où la personne qui nous fait rire nous accompagne chaque jour ? »