❝ i'm just checking on you ❞

Journée plutôt calme aujourd’hui. Pour une fois, tu faisais des horaires de bureau et tu en étais plutôt content. Oui, enfin juste parce que ce n’était que temporaire sinon tu serais en train de mourir d’ennui. Aujourd’hui c’était l’intervention dans les écoles primaires avec l’exercice incendie et la sensibilisation aux dangers, la présentation du métier et des numéros d’urgences, ce genre de choses. Tu adorais ces journées et en général on te laissait y aller car tu adorais les enfants et eux t’adoraient. Tu apportais toujours des bonbons, jouais avec eux pendant la récréation, comme si tu étais toi même un gamin en fait même si ce n’était pas vraiment le cas. Tes collègues se foutaient souvent de ta gueule à vrai dire mais tu t’en fichais, les enfants adoraient ça. Tu écoutais les petites filles te parler de leurs poupées et tu jouais au football avec les garçons. Et puis après tu présentais votre métier durant les heures de classe. Tu étais cependant lessivé en rentrant à la caserne contrairement à tes collègues qui eux y étaient allés doucement, ils en profitaient comme si c’était un jour de repos en fait. Tu vérifiais avec le chef de la caserne que tu n’avais pas à rester ce soir et tu allumais ton portable que tu avais éteins pendant la journée. Tu trouvais des messages de Teddie qui les multipliaient vu que tu ne répondais pas et des messages d’Alice. Tu poussais un soupir en voyant son nom. Ce n’était pas que tu n’avais pas envi de la voir ou que tu ne l’aimais pas parce que c’était tout le contraire en fait. Cependant elle était bien plus jeune que toi et c’était la fille du maire, elle n’était pas faite pour toi. Tu avais essayé de t’éloigner mais cela avait été un échec total quand la demoiselle s’était arrangée pour que ce soit lui qui ait à faire un rapport quotidien à son père sur l’état de sa fille. Tu le faisais bien sûr et tu étais certain que le maire ne se doutait pas une seule seconde qu’il puisse se passer quelque chose entre vous premièrement parce qu’il était persuadé de la mariée au fils d’un ami à lui certainement et parce qu’il est persuadé que tu n’étais qu’un grand frère pour Alice. Cette pensée te donnait envi de vomir vu ce que vous faisiez ensemble alors tu l’évacuais de ton esprit. Tu répondis à un de ses textos en disant : « J’arrive dans 15 minutes. » La veille tu n’avais pas pu aller vérifier qu’elle allait bien, tu avais été de garde et tu ne pouvais pas y envoyer ta sœur car elle ne se doutait pas une seule seconde de ce qui se tramait là dessous et tant mieux ! Alors elle avait dû se contenter d’un coup de téléphone, ce n’était pas de ta faute si tu étais de garde de nuit. Tu laissais ton équipement de pompier à la caserne avant de prendre les clés de ta voiture et de prendre la direction de l’université. Alice vivait dans une minuscule petite chambre universitaire sur le campus. Tu étais content de ne pas avoir été à la fac rien que parce que tu n’aurais pas supporté ce genre d’espace. Non, trop petit pour toi ça c’était certain. Tu t’arrêtais sur le chemin chez un chocolatier et achetais un peu de chocolat avant de reprendre la route. Tu connaissais le chemin par cœur, tu l’avais parcouru bien trop de fois déjà et cela te rendit un peu plus coupable. Finalement, tu garais ta voiture et continuais à pied jusqu’au bâtiment de la demoiselle. Tu y rentrais sans aucun problème et tu montais les escaliers avant d’arriver dans le bon couloir. Là tu cherchais le numéro 10, tu avais toujours eu du mal à te repérer quand toutes les portes étaient les mêmes, à ton appartement tu avais collé une petite paillette sur la porte pour ne plus hésiter. Tu trouvais enfin la porte en question et frappais en attendant qu’Alice vienne t’ouvrir. Quand la porte s’ouvrit, tu montrais la boîte de chocolat en disant : « Bonsoir miss Truman ! J’ai emmené des chocolats ! »

❝ i'm just checking on you ❞

Tu aimais passer du temps avec Alice, tu ne t’en cachais pas, du moins avec elle. Mais tu savais que si les gens commençaient à se douter de ce qu’il se passait réellement entre vous, les ennuis arriveraient à grand pas. Tu ne t’étais pas posé de questions au début pendant qu’elle avait à peu près ton âge mais tu avais été un idiot, tu aurais dû penser à lui demander son âge avant de terminer de multiple fois dans son lit. A tes yeux, l’âge n’était pas vraiment quelque chose qui t’arrêtait mais encore une fois, pour avoir vécu avec tes parents durant toute ta vie, tu savais que ta vision des choses était loin d’être celle de la haute société dans laquelle Alice évoluait. Toi, tu avais coupé les ponts avec cette société là quand tu étais devenu pompier même si tes parents te forçaient à venir à toutes leurs Garden parties et autres repas au milieu des gens influents de la ville. De toute manière, à part le maire, personne ne pouvait te donner une promotion à toi alors tu n’avais aucune envi de lécher les bottes à tout le monde. Et maintenant que tu pensais au maire, tu te trouvais mortifié car tu savais qu’il pensait que tu ne représentais qu’une figure fraternelle pour Alice et il ne pouvait pas avoir plus tord. Il avait cependant été très clair sur le fait qu’elle devait se marier avec un bon parti qui pouvait être mon frère de trois ans mon cadet qui lui de son côté réussissait aussi bien que ton père. C’était lui le fils modèle, pas toi et même si cela t’avait énormément énervé dans ton enfance, aujourd’hui cela te faisait simplement rire. Jusqu’où est-ce que ton frère pouvait aller pour rester dans les bonnes grâces de tes parents ? Ton plus jeune frère par contre en était sortis il y a bien longtemps et était encore pire que toi. Au fond, tu étais heureux d’aller passer un peu de temps avec Alice avant de rentrer chez toi et de retrouver ta sœur qui allait encore te dire que c’était à toi de nettoyer la salle de bain. Des fois, tu avais envi de la tuer ! Mais bien sûr, tu n’avouerais à personne que tu aimais aller chez Alice le soir pour vérifier qu’elle allait bien même s’il ne se passait rien. Savoir qu’elle allait bien te suffisait et cette pensée te glaçait en même temps le sang car elle était nouvelle, tu ne la connaissais pas de précédentes expériences et cela te terrifiait un peu toi qui normalement n’a pas peur du nouveau. Mais quand cela venait dans tes relations avec les filles, c’était la panique totale. Tu étais donc monté jusqu’à la porte de sa chambre universitaire et elle t’avait ouvert en te disant : « Merci bien Monsieur Davenport ! Tu me connais trop bien, des chocolats alala, j'vais encore grossir moi non mais je te jure. Merci en tout cas ! » Tu levais les yeux au ciel. Les filles et leurs poids ! Alice n’allait pas grossir, elle n’avait pas prit un gramme depuis un an que tu la connaissais et elle devait bien avoir mangé un peu de chocolat ! « C’est avec plaisir et si tu as si peur de grossir, je peux t’aider à le manger si tu veux. » Lui dis-tu avec un sourire en coin. Tu entrais dans sa petite chambre, soulagé de voir que sa colocataire n’était pas là. Mieux valait que les gens de l’extérieur en voient le moins possible. « Bon comment tu vas toi ? » Le regard qu’elle te lançait te faisait craquer de l’intérieur et tu savais déjà qu’elle avait quelque chose en tête. Quoi tu l’ignorais mais tu allais bientôt êre mis au courant. « Je vais bien, j’ai passé la journée dans une école à leur apprendre les règles de sécurité. Et toi alors ? Les cours se passent bien ? » Vos conversations commençaient toujours comme ça, un petit bilan de la journée mais elles se tourneraient bien assez tôt vers autre chose.