~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Griffin était le genre de type tout à fait particulier. A la fois simple et compliqué il avait ce truc naturel, cette capacité à mettre à l'aise n'importe qui, s'intéressant autant à la pompom girl populaire qu'à la petite geek effacée qui se cachait dans le fond de la salle informatique. Il était difficile de ne pas l'apprécier et il bénéficiait naturellement d'une certaine popularité lorsqu'il était au lycée parce qu'il refusait simplement de jouer au jeu des clans et que tous avaient fini par faire avec son caractère changeant.
Plutôt doué en cours (uniquement pour les matières scientifiques) bien qu'il faisait le minimum, Griffin garde d'excellent souvenir de cette période. En cours il était le type qui mettait un peu d'ambiance, sans jamais avoir peur du ridicule ou des retenues. Son adolescence était synonyme d'insouciance, de découverte... Dragueur invétéré il se disait incapable de relation stable, faisant un piètre petit ami. Il en a brisé des coeurs sans se soucier des conséquences...
Aujourd'hui il regrette un peu cette période qui lui manque. A cette époque il ne se savait pas encore condamné.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Difficile à dire. Griffin passe par plusieurs stades, semaine après semaine. Parfois dépressif, d'autre fois très heureux. Il s'oblige à voir la vie du bon côté et est très occupé à terminer sa liste des choses à faire avant d'y passer. Il cache relativement bien son mal-être passager lorsqu'il est la, il a le sourire facile et un humour idiot qui lui colle à la peau.
Il a gardé des contacts de sa vie de lycéen bien que personne n'est au courant pour sa maladie cardiaque. (sauf BFF) Il ne pourra pas éternellement garder le secret, pourtant...

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Six pieds sous terre ? Griffin est pessimiste sur son avenir même s'il l'espère avec un nouveau coeur. Il n'arrive pas à imaginer au delà de cet organe dont il a besoin pour vivre. Dans dix ans ? Il n'arrive pas à aller aussi loin, son esprit se refuse à imaginer quoique ce soit. Il vit au jour le jour. S'il réussit à terminer sa liste, ce serait déjà une victoire.
Parce qu'après tout il finira comme tout le monde, dans une boîte, six pieds sous terre.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: S. ÂGE: La vingtaine. PAYS: France. PRÉSENCE: Régulière. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? Par top site. PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? Inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER?   

Aussi loin qu'il s'en souvenait, Griffin avait eut une enfance banale. Habitant dans une maison modeste dans un lotissement classique, sa famille vivait près de White oak station dans une ville avoisinante. Il se chamaillait souvent avec sa soeur Emma. Son père trompait sa femme avec la secrétaire. Et sa mère s'enfilait des verres d'alcool en plein milieu de l'après midi. Malgré tout ça c'était la banalité qui transparaissait de leur famille. Elle était bancale mais elle était terriblement normale. Sa mère, canadienne depuis toujours ne savait plus vraiment pourquoi elle avait renoncé à sa carrière dans la musique pour cette vie. D'origine anglaise, son père était un homme complètement écrasé par son travail. Il ne faisait principalement que ça, laissant un peu de côté le reste. Il était là sans être là. Pourtant, c'est de lui que lui vient sa passion pour l'astronomie. La collection de bouquin de son père sur le sujet étant assez impressionnante et le petit Griffin s'imaginait déjà astronaute ou astronome, la tête dans les étoiles.
Sa relation avec sa soeur a toujours été compliqué. Ils s'entendent parfois, se dispute souvent, reproduisant presque le schéma de leurs parents. Même aujourd'hui Griffin ne se sent pas particulièrement proche d'Emma.

C'est à l'école primaire qu'il fit la connaissance de sa meilleur pote d'aujourd'hui. Lui était un gamin détestable avec qui se battait continuellement contre le monde. A l'époque il passait beaucoup de temps à jouer au petit rebelle, comme cette fois mémorable ou Griffin avait couvert sa camarade de feutre indélébile qu'elle eut du mal à retirer en gardant des traces durant une semaine. Terroriser les autres enfants étaient un passe temps comme un autre, le jeu de la loi du plus fort. Malgré tout ça, sa route croisa celle de sa future amie, son âme soeur, sa partenaire. Ils étaient jeunes et il fut poussé à faire une bonne action sans qu'il ne sache vraiment pourquoi, au final. Parce qu'au départ, ce n'était pas bien parti, il la traitait comme tous les autres. Et pourtant, cet événement marqua le début de quelque chose, dès leur plus jeune âge ils se lièrent pour de bon. Ils firent les quatre cents coups et devinrent très vite inséparables. Encore aujourd'hui les professeurs du collège se souviennent de l'inondation qu'ils avaient provoqués dans les toilettes de l'école comme une sorte de jour particulièrement sombre du collège.

Ses parents divorcèrent lorsqu'il entra au lycée. Il n'en soufra pas véritablement, ni sa soeur, les deux étant suffisamment mature pour comprendre qu'ils étaient bien mieux séparément qu'ensemble. Bien qu'en tant qu'enfant, ce n'est jamais simple de voir ses parents s'entre déchirer pour des histoires d'argent, de garde et de possession matériel. Sa relation avec ses parents fut étonnamment beaucoup plus saine après leur séparation. Il passa de vrai moment à parler astronomie avec son père et appréciait bien plus sa mère qui s'était décidé à arrêter l'alcool pour reprendre sa vie en main. Sa soeur majeure n'eut pas vraiment à choisir avec qui elle vivrait, s'installant avec son petit ami du moment. Griffin choisit d'alterner entre le nouvel appartement de son père et la maison cosy de sa mère une semaine sur deux.
Heureusement, il y avait le lycée. Véritable bouffée d'air, c'est durant ces années là que Griffin eut pleinement l'impression de grandir et d'évoluer. Accompagné de sa meilleur amie, il profita de sa vie de lycéen sans se soucier des conséquences. Peut être qu'au fond de lui il avait toujours su que ses jours étaient comptés. Il y avait quelque chose qui le poussait à tester, à profiter, à expérimenter sans se poser de questions. Sans jamais atteindre l'excès, Griffin semblait toujours s'en sortir, de justesse, mais il n'avait jamais vraiment à souffrir de son comportement insouciants. Les retenues ne lui faisait pas vraiment peur, c'était presque récréatif. Les coeurs brisés ? Ils finiraient bien par s'en remettre. Il n'était même pas véritablement accro à la cigarette et n'en fumait qu'en soirée, comme l'alcool et les joints, tout cela restait occasionnel. Tout l'effleurait sans véritablement le toucher. Il arrivait à s'en sortir tout en vivant une vie qu'on pourrait qualifier de dissolue, entre soirée arrosée, révision en catastrophe et aventures sentimentales.

Puis un jour, la claque. Il n'avait jamais vraiment été endurant, s'essoufflant parfois. Son coeur lui faisait mal, c'était léger, presque imperceptible, il avait toujours eut des souffles au coeur bénin. Griffin n'y avait jamais fait attention à ces détails. Jusqu'à ce que lors d'une soirée agitée la douleur se fit plus présente, préoccupante. Le diagnostic tomba après plusieurs examens. Malformation cardiaque décelé peu avant son dix-huitième anniversaire. Altération particulièrement grave du myocarde, son coeur fragile était déjà au bout du rouleau comme s'il appartenait à quelqu'un en fin de vie. Il lui en fallait un neuf.
Griffin se souvint encore des mots du cardiologue. De son impression de plonger dans une eau sombre et glacée. La voix du médecin lui parvenait comme lointaine. Il lui parlait de médicament, des années trop courte qu'il lui restait à vivre avec ce coeur défectueux. Sa mère serrait sa main, son père son épaule et pourtant l'impression de tomber l'étreignait tout entier.

L'annonce changea radicalement sa façon de vivre. Griffin eut un long moment où il n'eut le goût de rien. Il ne faisait strictement rien de ses journées, fixant les aspérités du plafond de sa chambre. Puis du jour au lendemain il décida de tout plaquer. Son ami contribua à sa prise de décision de se reprendre en main. Au revoir papa et maman, bonjour white oak station. Nouveau départ.
Il lui fallait vivre, profiter à fond du temps qu'il lui reste... et de ne rien regretter.

Les médecins disent qu'après vingt-deux ans il serait contraint d'être hospitalisé pour ne pas mettre en danger sa vie, qu'après ça ce serait une question de mois. Il a un traitement lourd, un suivit régulier et une interdiction à tout effort physique intense. Malgré ça, il n'a pas d'attache, squatte à droite à gauche et mène une vie décousue, sans logique ni préoccupation. Lorsqu'on le voit sourire, l'air heureux à débiter des conneries, impossible de se douter que ses jours sont comptés...