~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
   J'étais la reine du lycée, celle que tout le monde jalousait. Tout le monde voulait être mon amie et je rabaissais les gens autant que je le pouvais. Je n'avais de pitié pour personne, je détestais le lycée et je voulais grandir rapidement. Il n'était pas question que je reste jeune toute ma vie, l'immaturité m'agaçait tellement, je ne pouvais pas continuer à rester comme ça.

      ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
   Je n'ai plus les mêmes amis qu'avant. En réalité, après le coup qu'elles m'ont fait, c'est totalement impardonnable. Je suis désormais malentendante, donc ça ne me rend pas particulièrement heureuse, surtout que je suis danseuse donc il me faut le rythme alors c'est insupportable de voir que la musique provoque des bourdonnements dans mes oreilles. Puis cet appareil auditif m'agace. Qui plus est, je suis heureuse de torturer les gens, je leur fais vivre un enfer et ça m'amuse, je me venge de la vie. Je prends ma revanche en fait.

      ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
   Dans dix ans, je serai toujours la même, une vraie peste, celle que tout le monde déteste mais je m'en fiche, ça me convient très bien, je n'ai besoin de personne pour vivre. Je me débrouille très bien toute seule, j'espère également retrouver mon sens perdu, j'en ai assez de devoir porter ce truc à mon oreille. Je me vois sans enfants, sans maris, mais avec la malchance que j'ai, je me retrouverais mère célibataire, je le sens bien comme ça.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Distant Memories/ Pauline. ÂGE: vingt ans. PAYS: France. PRÉSENCE: tous les jours. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM?   .  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? je vous aime ?       .

Chapitre Un; Torture.
Une petite soirée d’Halloween en prévision, Fauve était du genre à tout organiser, tout devait être parfait. « Bon, Chloé tu t’occupes du traiteur, Samara toi ça sera les invitations et n’oublie personne, pas comme l’autre fois ! » « Très bien Fauve. » Elle leva les yeux au ciel, son envie de tout contrôler prenait le dessus. « J’peux faire la déco ? » Lança Monica. « Tu rigoles j’espère ? La déco c’est moi qui m’en occupe sombre idiote ! Personne d’autres n’y touche. J’ai bien dis PERSONNE ! » Fauve tourna le dos à ses amies et alla vers la scène où allait jouer le groupe qu’elle avait commandé quelques heures plus tôt. Tout allait être parfait, il ne manquait plus qu’à décorer la salle dans le thème afin que tout le monde apprécie la soirée à sa juste valeur. Fauve était la meilleure pour ce genre d’évènements, elle savait que personne n’était à sa hauteur. Sa manie de vouloir toujours contrôler était omniprésente et ses copines faisaient toujours la tête lorsqu’on lui donnait tant de responsabilités.

La soirée arriva bien assez vite et Fauve ne manqua pas d’enfiler son plus beau costume auquel elle avait réfléchit pendant toute l’année passée. Elle se présenta comme reine de la soirée, portant le déguisement du cygne noir du ballet Le lac des Cygnes. Elle était rayonnante dans sa robe noire, son maquillage n’avait aucune faille, elle était la plus belle ce soir et les personnes présentes à sa soirée ne manquaient pas de la regarder. Tout le monde paraissait très étonné de son choix mais voyant les regards sur elle, elle ne regretta pas un instant de porter ce costume. Chloé, Samara et Monica arrivèrent vers elle afin de la complimenter sur sa tenue. « Tu es vraiment superbe Fauve ! » Lança hypocritement Chloé. « Merci. Par contre… Je ne vois pas l’intérêt de vos costumes je dois dire. » Elle émit un petit rire nerveux mais également moqueur tandis que ses amies la dévisageaient. « Je suis en princesse Leia de Star Wars. » « Et moi en sorcière moderne. » « Et toi alors ? » « Ca se voit, je suis en Blanche Neige. » Fauve soupira longuement en regardant de plus près les déguisements de ses congénères. Evidemment, personne ne l’égalait, et elle ne se retenait pas de leur dire ce qu’elle avait sur le cœur. « Alors la princesse Leia c’est démodé, en plus avec ses cheveux ridicules c’est une horreur. La sorcière tellement moderne que tu ressembles plus à un zombie qu’autre chose. Et toi ooh oui, parlons de toi Samara… Blanche-Neige fait peur depuis quand ? » Elle leur jeta un regard désappointé et s’en alla saluer quelques uns de ses amis afin de se vanter de son talent d’organisatrice de soirée. Les trois jeunes femmes se regardèrent dans un moment de détresse et reprirent la soirée comme si de rien n’était. La soirée fut un succès et Fauve ne manqua pas de ridiculiser ses « amies » publiquement, histoire de se sentir plus haute que tout le monde comme toujours, durant toute la soirée passée. « Fauve on t’aide à ranger ? » « Tu rigoles ? Vous rangez tout oui ! J’en ai assez fait comme ça tu ne crois pas ? » « Oui c’est vrai, va te reposer ! » Fauve acquiesça d’un signe de tête et s’en alla avec la fierté en plus.



Chapitre Deux; Tout part en fumée.
Après avoir passé un an en Afrique, Fauve avait retrouvé ses amis à White Oak Station depuis quelques temps. Elle prenait toujours un plaisir à les torturer même si son aventure l’avait un peu changé. Elle était devenue un peu plus généreuse qu’elle ne l’était, à l’écoute des gens et surtout, elle savait cacher ses sentiments et ses émotions dans les moments difficiles. Tous ces nouveaux aspects de sa personnalité la chamboulaient un peu plus chaque jour et ses amis l’étaient d’autant plus qu’elle s’énervait de plus en plus sur eux, comme s’ils étaient responsables de ses changements d’humeurs incessants. Fauve n’avait rien d’une fille sympathique et chaque jour elle s’en prenait au malheureux ou à la malheureuse qui avait le culot de la contredire ou de la défier.
Belle journée en perspective, Fauve regardait la télévision, n’ayant aucune envie de sortir de chez elle malgré les appels répétés de ses amies. Monica voulait aller au centre commercial, Chloé voulait aller boire un café et Samara aller à la plage pour se détendre. Que de propositions qu’elle s’empressa de refuser tant la fatigue l’avait gagné ces derniers temps. Elle se décida à se faire un gâteau car elle mourrait de faim et les biscuits qu’elle trouvait dans son placard ne lui donnaient guère envie. Elle entra donc dans la cuisine, ferma la fenêtre en sentant un frisson la parcourir. Elle n’avait pas l’intention d’attraper froid, pas maintenant, elle avait des projets, notamment ceux d’aller travailler le lendemain pour donner un cours de danse collectif à un groupe de femmes mûres désirant se sentir belles pour leurs maris respectifs. La clé tourna dans la serrure de la cuisine ce qui étonna Fauve qui était censé être seule dans sa luxueuse maison. Elle tenta de l’ouvrir mais en vain, elle était enfermée et n’avait aucune issue puisqu’elle ne passait à travers la toute petite fenêtre que sa cuisine possédait. Elle soupira longuement mais avant qu’elle ne réfléchisse à qui avait pu lui faire une blague si stupide, elle sentit une odeur de brûlée qui ne la rassura pas. Elle sentit son cœur battre la chamade, il y avait le feu quelque part et elle était enfermée ici sans aucun moyen de communication puisque son portable était resté sur la table basse de son salon. Elle commença à taper à la porte, de plus en plus fort à chaque fois mais personne n’avait l’air de l’entendre. La fumée s’introduisait peu à peu dans la pièce, en dessous de la porte on pouvait voir des reflets orange montrant que les flammes n’étaient plus très loin d’elle. Elle tapa de plus bel sur la vitre cette fois-ci, appelant à l’aide. « Au secours aidez-moi, s’il vous plaît, j’vous en prie au secours ! » Personne ne l’entendait mais en écoutant attentivement autour d’elle, elle entendit des rires tous aussi moqueurs les uns que les autres. « Je suis là au secours ! » La fumée avait totalement envahit la pièce, la panique était là, elle ne pouvait pas lutter, elle allait mourir brûlé dans les flammes si personne ne l’aidait. Des larmes commencèrent à couler sur ses joues et un visage apparu devant ses yeux à travers la vitre embuée. « Chloé, s’il te plaît viens m’aider. » « Tu vois ce que ça fait d’être faible Fauve ? Je vais te laisser crever ici crois moi ! » « Allez Chloé, on la laisse cette trainée, on s’casse. » Elle n’était pas seule visiblement, et en s’approchant un peu plus de la vitre elle aperçut Monica et Samara en compagnie de Chloé. « Les filles s’il vous plaît ! » Ca ne servait à rien de hurler, elles n’étaient visiblement pas décidées à lui porter secours. Sa respiration commençait à être saccadée, elle sentait sa faiblesse face à ses soit disant amies. Sa vie allait prendre fin si stupidement, pour des histoires de gamines dont elle était responsable. Les flammes avaient envahi la pièce, Fauve voyait là une issue pour se sortir de cette galère, la porte avait brûlé alors pourquoi ne pas passer à travers le feu pour s’enfuir ? Elle s’y précipita mais un barrage rouge-orangé lui coupa le passage et elle dût reculer rapidement. Le feu s’accentuait à chaque instant, la gazinière commençait à prendre feu et d’ici peu elle exploserait. Fauve s’asseyait dans un coin et cachait son visage, quitte à mourir elle voulait garder un visage intact pour être belle dans son cercueil lorsqu’elle sera enterrée. Soudainement, elle n’eut pas le temps de réfléchir plus longtemps qu’elle se retrouva projetée dans une autre pièce, inconsciente, des débris de sa maison la recouvrant. La sirène des pompiers retentissait, les secours arrivaient.

« Mademoiselle ? Vous m’entendez ? » Fauve émergea peu à peu, la tête d’un médecin lui apparaissait, elle n’était pas morte, elle était à l’hôpital. Elle émit un soupir de soulagement, elle n’entendait pas très bien ce qu’il disait mais en lisant sur ses lèvres elle comprit immédiatement. « Oui, je vous entends, mais difficilement. » Le docteur murmura quelque chose à une infirmière mais Fauve ne pu comprendre de quoi il parlait tant ses oreilles sifflaient à cause de l’explosion. A présent, elle entendait mal, elle se sentait terriblement faible et tout ça avait été causé par ses amies dont elle n’arrivait pas à comprendre le comportement aussi odieux envers elle. C’est une chose d’être méchante, mais vouloir tuer quelqu’un revenait à être complètement idiot.



Chapitre Trois; Show me your burlesque.
La pression avant de monter sur scène était affreuse. Fauve prenait le temps de se maquiller comme toujours, à la perfection, c’était son rituel. Être parfaite sur scène était une chose très importante pour elle qui ne laissait jamais rien au hasard. Être danseuse burlesque demandait de la finesse, du sex appeal et surtout du courage pour pouvoir s’exhiber devant un tas de personnes ayant des pensées déplacées bien souvent. Un dernier regard dans le miroir, ses sous-vêtements noirs tout de dentelle puis une robe argentée plus courte qu’elle ne l’aurait espéré. Elle n’était pas parfaite, elle était sublime et ses cheveux blonds, attaché grâce à une petite barrette assortie à sa robe, étaient illuminées grâce à la lumière de la salle. Un petit détail la gêna cependant, son corps n’étaient pas comme elle l’aurait voulu, il fallait qu’elle le fasse, là, maintenant, tout de suite. Elle s’empressa d’aller aux toilettes rapidement avant son show. Les doigts dans la gorge, la douleur en sentant ses ongles touchés ses amygdales, les larmes coulant sur ses joues détruisant partiellement son maquillage de poupée. Fauve sentait cette honte, des regards accusateurs sur elle alors qu’elle se trouvait seule dans cette pièce. Elle laissa sortir son précédent repas dans les toilettes et se leva brusquement pour aller se laver les mains et se rincer la bouche. Elle repassa à la case maquillage et améliora ce qu’elle venait de détruire à cause de ses larmes. Un sentiment de culpabilité la rongeait, elle ne pouvait rien y faire. Tout avait commencé après l’explosion de sa maison, provoquée par ses amies de l’époque. Elle se sentait terriblement mal dans sa peau et au lieu de vouloir mettre un terme à ses jours, elle avait choisi de s’autodétruire, comme si elle n’avait pas assez souffert. Au début, tout était fait au hasard, elle ne choisissait pas ses envies de vomir, elle le faisait deux voire trois fois par jour pour se soulager. Mais les choses avaient changé et elle ne pouvait plus se voir telle qu’elle était, il fallait qu’elle soit belle, quitte à se faire souffrir. Elle ne ressentait rien, pas de peine pour elle-même, elle méritait ce qu’il lui arrivait peu à peu, son trouble du comportement la soulageait à chaque instant de stress dans sa vie, à chaque début de show, à chaque fin de show.

Enfin prête elle monta sur scène, jetant un œil sur les personnes présentes dans la salle. Des clients habitués, des touristes probablement, des ivrognes, des femmes en mal d’amour, des hommes prêt à séduire. Toutes les sortes se mélangeaient. La musique commença sur un rythme lent tandis qu’elle s’amusa à bouger derrière un décor à ombre chinoise, puis la musique s’accéléra la laissant se dévoiler face à son public attentif et désireux de la voir en tenue un peu plus légère. Ses pas de danses étaient parfaits, bien accordés et ses fesses bougeaient à la perfection, laissant apparaître sa petite culotte à chaque mouvement. Elle était désirable et désirée, son sourire témoignait de son contentement face à un public complètement obnubilé, elle suivait les chansons avec tellement de classe qu’elle en fût impressionnée elle-même. Son effeuillage commença peu à peu, ôtant sa robe avec tant de facilité, tandis qu’elle continuait à se déhancher sur le rythme de la musique. Il n’y avait plus qu’elle sur scène, elle seulement et son corps de rêve couvert de simples sous-vêtements sexy. Elle lâcha ses cheveux, les laissant délicatement retombés sur ses épaules, secouant la tête de gauche à droite, souriante comme jamais elle ne l’avait fait. Elle montrait un bonheur inexistant mais tellement convaincant pour les clients qu’ils ne pouvaient s’empêcher de recommander un verre pour faire tomber la chaleur qu’ils ressentaient à la vue de Fauve. Ses congénères la rejoignirent sur scène et elle succomba à la tentation d’enlever son soutien-gorge avec une délicatesse digne des stripteases. Elle le jeta sur le sol, posant ses mains sur sa poitrine puis ses partenaires la couvraient d’éventails en plumes, la laissant lever les bras avec enthousiasme. La musique se termina, elle remercia vivement son public, leur envoyant des bisous de sa main et disparu derrière le rideau prévu à cet effet pour laisser ses collègues continuer le show.