~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Mes années lycée, c'était... Juste trop cool. Toxico, alcoolo, pyromane et punk... Assez pour faire flipper les intellos du club d'échec, hein ! Bonne couverture : ça fait craquer les filles (et pas seulement) et ça évite qu'on te cherche des embrouilles. Je me souviens mal des cours, principalement parce que j'ai pas assisté à beaucoup. Et si j'étais là, je dessinais ou rêvassais en regardant par la fenêtre. Mes parents m'ont jeté dehors qu'en j'ai eu 18 ans, donc pour les bonnes relations, on repassera. Et oui, je suis heureux que cette période soit terminée... Je veux dire, je m'amuse autant maintenant, et sans les cours, donc super génial !

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Maintenant... C'est cool. J'aime la vie, je prends les choses comme elles viennent. Bon, je sais pas toujours si je mangerais au prochain repas, mais ça me va. Une vie de bohème, comme disait l'autre... Mes parents ne m'ont jamais vraiment bien considéré. Je suis le fils qu'on cache, celui dont on a honte. Mais est-ce que ça me fait quelque chose ? Pas vraiment. On a jamais eu de très bon rapports... Quant à mes amis du lycée... J'crois bien qu'ils se sont rangés. Ils sont une "vie", maintenant. J'ai juste eu des nouvelles de Steve, un de mes anciens potes... Il est allé en dés-intox à cause de ses problèmes de cocaïne. Il s'est pendu avec ses lacets au bout du second mois. Chienne de vie, quand même...

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Eh, j'vais être franc, là. De vous à moi. Je ne me vois juste pas, dans dix ans. je vis au jour le jour, ok ? Je veux dire, qui sait ? Si ça se trouve, demain je serais mort, écrasé par un bus ou alors j'aurais gagné au bingo, et je ferais le tour du monde en zeppelin... Personne ne sait ce que l'avenir nous réserve. Tout ce que je peux dire, c'est que, si j'ai un gosse, je l’appellerais Axel, comme le chanteur des Guns n'Roses.

Aah, ma vie... Quelle passionnante histoire... Je suis né un 28 octobre, il pleuvait. L'hôpital de Bristol recensa neuf naissances ce jour là. Et, bien entendu, j'en faisais parti.
Mon enfance se déroula de manière tout à fait basique et ennuyeuse. J'allais à l'école du quartier où j'enchainais les petites bêtises, au point de passer plus de temps dans le bureau du directeur qu'en cours. Mes parents étaient atterrés. Faut dire aussi qu'avant moi se trouvaient Mickaël et Laura, respectivement mon-grand-frère-chéri et ma-grande-sœur-adorée, tous deux capables de décrochez un prix Nobel. Mes parents, donc, affolés de voir leur progéniture filer un mauvais coton, m'envoyèrent chez une multitude de psys, grande mode dans les banlieues anglaises à cette époque.
La psychothérapie fut plutôt sympa, sachant qu'elle consistait à me faire dessiner ma famille sous forme d'animaux ou de me faire parler de ma vie (ce que je fais très bien). Rien de très concluant n'en ressortit pourtant. J'étais toujours aussi nul et peu disposé à apprendre. On m'obligea à faire du sport (pour canaliser mon énergie), à prendre un tas de petites pilules homéopathiques, à faire des exercices de relaxation, et autres tendances hippies que ma mère trouvait au fin fond de rubriques spécialisées, dans d’obscurs journaux féminins.
Ma petite vie se partagea donc entre le sport, l'école et la méditation, jusqu'à ce que j'entre au lycée.
Là, le choc, la révélation divine. Une multitude de gens, d'origines, d'opinions, de looks différents... Je fus pris d'une fièvre de connaissance dépassant mon propre entendement. Je voulais tout tester, tout découvrir et plus c'était désapprouvé par la morale, plus ça me plaisait.
J'allais à des soirées de folie, ingérais toute sorte de substances, légales ou pas, m'envoyais en l'air comme jamais, avec n'importe qui... L'éclate totale, quoi. J'écoutais ACDC, Gun n' Roses, Nirvana, Manowar... Je me déchirais la tête et les tympans. J'étais bien.
Ce faisant, je passais, bien sûr, totalement à côté de mes études. Convaincus que leur fils serait un pauvre looser qui raterait complètement sa vie, mes parents finirent pas me mettre à la porte, alors que je redoublais ma terminale.
Alors, je pris les choses en main. Je multipliais les petits jobs, parcourais le pays en long et en large et continuant les soirées, toujours aussi trash. Je vivais à mon rythme, et regardais le monde bouger autour de moi, comme une machine bien rodée.

Rien n'a vraiment changé. Je fume toujours. Je bois toujours. Je baise toujours. J'aime m'amuser et profiter de la vie, tant qu'il est encore temps. Je ne sais pas si mon arrivée dans cette ville signifie un nouveau départ pour moi, ou quoique ce soit d'autre, mais j'ai hâte de voir ce que la vie me réserve.