~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Le lycée est une période dont Maëlys est bien contente qu'elle soit enfin finie. Ce n'était pas les années les plus évidentes pour elle, où de part certains de ses choix, elle a vu sa popularité baissée et être mise à l'écart. Mais c'était aussi de belles années, où elle a pu pleinement profiter de sa liberté d'adolescente, de la vie tout simplement, parce qu'elle était suffisamment forte mentalement pour passer outre ce qu'elle pouvait entendre sur elle. Avec le recul, ce n'était pas si dramatique, mais à l'époque, les heures passées dans les couloirs de son lycée lui avaient parut être une éternité qui s'apparentait par moment à l'enfer. En résumé, elle n'a jamais été plus heureuse que depuis qu'elle a entamé sa vie d'adulte.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
La vie actuelle de Maëlys n'est pas toujours toute rose, les fins de mois sont difficiles, mais elle est HEUREUSE ! Elle vit avec les deux personnes qu'elle aine le plus au monde. Elle allie un petit boulot qui paye le loyer et les factures en plus de ses petits contrats de comédienne. Elle croit encore qu'elle peut percer dans ce domaine. Elle est loin de l'oppression subie dans son village puritain où elle a grandit, elle est LIBRE, enfin libre de vivre sa vie comme elle l'entend, sans avoir à supporter les regards méprisant de son entourage. D'ailleurs, mis à part ses parents avec qui elle a encore parfois quelques contacte car ils l'ont toujours soutenue dans tous ses choix, elle a complètement tiré un trait sur sa vie passé et les gens qui s'y raccroche. Sa vie au Canada est un réel nouveau départ, en faisant table rase de ce qu'il y a pu avoir avant, excepté Seven, parce que c'est ELLE.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Le futur est une notion plutôt abstraite pour Maëlys, qui a pour habitude de vivre plutôt au jour le jour. Mais si elle prenait le temps d'y réfléchir cinq minutes, elle répondrait probablement qu'elle espère qu'elle sera toujours en couple avec Seven et Maxence, que pourquoi pas des rires d'enfants auront égayer leur maison et leur quotidien. Son rêve étant de devenir une comédienne et actrice connue, évidemment être en haut de l'affiche ne lui déplairait pas. Dans une version un peu plus terre à terre et réaliste, pourquoi pas avoir évoluer dans le domaine de l'hôtellerie et être passée responsable de la réception d'un hôtel mieux classé que celui où elle travail actuellement en simple réceptionniste.

Une jolie petite fille aux cheveux d’or et au sourire enjôleur d’un bouton de rose, issue d’une famille américaine moyenne et ayant grandi dans le puritanisme d’une petite ville du Michigan, tel était le portrait de Maëlys Alexis Gallagher lors de ses premières années de vie. L’enfant était un véritable bout en train qui faisait le bonheur de tous ses proches, tellement sa bonne humeur constante était communicative. Elle égayait involontairement le quotidien maussade et trop strict des siens, qui voyait en la petite tête blonde, un rayon de soleil permanent. Pourtant, toute petite, Maëlys n’était pas très populaire auprès de ses camarades de classes, sans doute trop hyperactive, trop énergique et trop pipelette au goût des autres. De tous les autres ? Non. Une enfant de son école, London Colt, qu’elle appellera plus tard Seven, son second prénom, vint à sa rencontre et entama la discussion. La blondinette était heureuse d’avoir enfin une vraie copine avec qui partager ses secrets d’enfant et jouer, les deux petites filles devinrent ainsi très rapidement les meilleures amies du monde et tout bonnement inséparables.

Si vers trois, quatre ans, Maëlys n’était pas très appréciée, avec les années et dès l’école primaire cela changea du tout au tout. Un certain bagout, son énergie à revendre et son sourire permanent la rendirent finalement plus populaire qu’elle n’aurait jamais pensé devenir. Il faut dire qu’avec une certaine confiance en elle, sa franchise et sa bonne humeur, il était difficile de ne pas aimer une personne comme elle. D’autant plus, que déjà enfant, la blondinette avait un certain goût pour l’excentrisme sous toutes ses formes, que ce soit dans ses choix vestimentaires, capillaires, ses goûts culinaires ou encore ses centres d’intérêts. Avec Maëlys on était très loin du conformisme attendu d’une enfant de cet âge et qui plus est dans une petite ville telle que la sienne. A ce moment-là, elle ne subissait pas encore trop les moqueries des autres enfants, c’était plus leurs parents qui étaient choqués par la prestance de la demoiselle et outrés que ses parents la laisse faire. Mais Maëlys était fille de caractère qui n’apprécie pas trop qu’on lui dise quoi dire, comment et quoi faire, ses parents inclus, et eux-mêmes étaient du genre un peu marginaux, beaucoup les considéraient comme étant des hippies, c’était donc l’univers dans lequel la petite Gallagher avait grandi et avait été élevée. Le laxisme était de mise à la maison et il est vrai qu’elle en a usé et abusé depuis son plus jeune âge. De toute façon, elle se fichait bien de ce que les gens pouvaient dire, du moins en apparence, elle avait Seven, sa meilleure amie, pour la soutenir dans les moments les plus durs. C’était et cela restera Seven et Alexis – les deux jeunes filles ayant pris pour habitude de s’appeler par leurs seconds prénoms respectifs, signe de leur complicité et de leur petite bulle rien qu’à elles – contre le reste du monde.

La période la plus difficile, et en même temps celle où elle s’est complètement lâchée et éclatée, est celle de l’adolescence. Maëlys à la fois adorait et détestait ses années lycée. En grandissant, elle perdit de sa popularité, étant bien trop marginale pour les cerveaux trop bienpensant de ses camarades de classe qui ont été lobotomisés par leurs propres parents : les Gallagher sont à éviter, ils ne sont pas normaux, ils ne sont pas comme les autres. Cet effet parias s’accentua quand vers l’âge de quatorze ans, elle commençait déjà à avoir des relations amoureuses et surtout physiques, filles ou garçons sans distinction. Maëlys n’avait pas envie de choisir, elle aimait les deux et se sentait attirée aussi bien par les hommes que par les femmes, alors pourquoi se priver ? Faire comme tout le monde, ce n’était pas dans sa nature, et ce n’est pas parce que ses mœurs ne plaisaient pas qu’elle allait en changer pour leur faire plaisir. C’était son bonheur et son bienêtre qui étaient prioritaire, dans son esprit survolté, on vit pour soi pas pour les autres.

Là, une fois encore, Maëlys pouvait compter sur le soutien indéfectible de Seven, l’adolescente était toujours là pour elle, n’hésitant pas, elle qui était plutôt du style à rester en retrait, à sortir les griffes pour protéger sa meilleure amie. Maë ne voyait absolument pas ce qui se tramait dans l’esprit et les sentiments de Seven, elle ne voyait en elle que sa meilleure amie et jamais à cette époque, l’idée de plus entre elles, ne lui aurait effleuré l’esprit. Ou alors, elle ne voulait inconsciemment pas se l’admettre, parce que tout dans son comportement indiqué le contraire, comme les fois, lors de soirées un peu trop arrosées elle embrassa spontanément son amie. Qu’elle se souvienne ou non de ces faits et gestes, chaque fois le lendemain, elle faisait comme si de rien était et n’abordait jamais le sujet. Maëlys fit encore une fois de même, la fois où le baiser fut à l’initiative de Seven et que toutes deux étaient parfaitement sobre. C’était un jour de lycée qui aurait pu, aurait dû comme tous les autres, mais un évènement – pourtant banal pour la blonde excentrique – changea la donne. Alors qu’une fois encore mademoiselle Gallagher était victime d’insultes à la cantine au moment du repas, elle fut aussi attaquée plus que verbalement, mais physiquement, un rien, pas grand-chose, son plateau repas bouillant lui avait été retourné sur elle. Si Maëlys ne réagit pas plus que ça, ayant plus que l’habitude de passer outre tout ceci, Seven elle, contre-attaqua et faillit défigurer la coupable si Maë ne l’avait pas obligée à s’arrêter. Elles rentrèrent chez Seven, se blottissant l’une contre l’autre pour se réconforter, quand la brune surpris la blonde en posant ses lèvres sur les siennes. Maëlys ne savait pas trop quoi pensé et à vrai dire, elle n’en eu pas le temps, le frère de Seven venait d’entrer, les insultant après avoir vu les filles s’embrasser. La seule réaction que miss deux cent mille volts eut, c’était de proposer à sa meilleure amie de s’enfuir de là pour aller tenter leur chance au Canada, partir pour recommencer une nouvelle vie, une vie meilleure… ailleurs. Quelques hésitations, vite dissoutes et trois jours plus tard elles se retrouvaient dans le bus qui les emmenaient toutes les deux loin, très loin de ce monde auquel elles n’appartenaient pas.

A White Oak Station, la vie n’était pas toujours toute rose, bien au contraire, c’était dur, vraiment sur par moment, avec peu d’argent pour vivre, parfois cela ressemblait plus à de la survie qu’autre chose, et pourtant Maëlys n’a jamais autant apprécié sa vie que depuis qu’elle avait tout quitté pour venir s’installer là avec Seven. Elles logeaient dans un ridicule appartement miteux et excessivement cher, chacune ayant trouvé de quoi gagner assez d’argent pour payer le loyer et les factures ensemble. Maëlys qui était venue là dans l’espoir de devenir comédienne, car jouer la comédie était une passion innée depuis sa plus tendre enfance, ne voyait pas vraiment de contrat se bousculer au portillon, des petites pubs ici et là, mais rien de bien sérieux, du coup en attendant que la gloire ne sonne à sa porte, elle s’était dégoté un petit job de réceptionniste dans un hôtel de son quartier et elle continu en parallèle de courir les auditions et de chercher un autre job qui payerait mieux. Enfin cet emploi lui permet d’acquérir un peu d’expérience, peut-être cette expérience lui permettra-t-elle de viser un emploi dans des hôtels plus réputés. Cependant, c’est lors du tournage pour une publicité pour laquelle elle a été embauchée, qu’elle fit une rencontre qui allait changer pas mal de chose dans son quotidien et qui allait l’amener à un style de vie auquel elle n’avait jamais songé jusque-là, Maëlys fit la rencontre de Maxence Olksen.

Entre eux au départ ce n’était qu’un jeu de séduction, une histoire de sexe. Cela aurait pu en rester là si ça n’avait été qu’une histoire d’un soir, mais entre le feeling était bien passé et finalement ils se sont revu une fois, puis une autre fois, et de fil en aiguille Maëlys s’est laissée prendre à son propre jeu et cela s’est transformée en relation suivie, les sentiments s’étant immiscés entre elle et le bel interprète. Il fallait avouer qu’il avait du charme, qu’il était vraiment séduisant et tout dans son caractère était fait pour que la blonde incendiaire et lui s’entendent plus que ce qui était prévu au départ. Ils étaient très proches d’un point de vu caractère, avait le même goût pour la vie à deux cent à l’heure. Evidemment, Maëlys ne pouvait pas ne pas parler de cet homme si parfait à ses yeux à Seven. Après plusieurs mois de relation avec Max, elle finit même par les présenter l’un à l’autre, trouvant cela parfaitement naturelle que sa meilleure amie et son petit ami se rencontrent. Cependant, à ce moment-là elle était bien loin de s’imaginer que les deux personnes qui lui étaient le plus cher finiraient par ressentir des sentiments plus qu’amicaux l’un pour l’autre. Dans la logique des choses, lorsqu’un personne se rend compte d’une situation telle que celle-là, elle le prendrait mal, il y aurait des cris, des pleurs et autre joyeusetés. Seulement, Maëlys n’est pas les autres et elle leur en parla simplement, d’abord à Seven, qui nia dans un premier temps, puis les confronta en organisant une petite réunion à trois. Tous deux n’eurent pas d’autre choix que de confirmer l’évidence et bien évidemment une lueur de tristesse s’empara des jolies prunelles de la blonde, jusqu’à ce que Maxence précise qu’il l’aimait elle toujours autant malgré tout, mais il ajouta encore qu’il ne saurait faire un choix entre les deux amies, et c’est ainsi que Maë et ses idées farfelues frappèrent une fois encore et proposa de but en blanc à Seven et Max de former un couple à trois. L’effet de surprise fut immédiat.

La stupeur se lisait dans leurs yeux, mais bien qu’elle puisse comprendre qu’ils soient tous deux dubitatif, Maëlys elle, était toute excitée à cette idée. Il n’y avait qu’elle pour proposer ce genre de plan, mais elle ne voyait que cela pour contenter tout le monde, Maxence n’aurait pas à faire de choix. Elle le voyait bien hésiter et réticent au premier abord, alors elle eut une phrase malheureuse qui détruisit tout en quelques secondes, quelques mots suffirent pour tout foutre en l’air, elle lui dit que s’il ne savait pas choisir, elles ne le feraient pas pour lui, que sa solution était la mieux pour tous les trois et que s’il ne prenait pas les deux, alors il n’en n’aurait aucune. Seven et Maëlys ont vu Maxence tourner les talons, quitter le lieu sans se retourner et sortir de leur vie, pour ce qu’elle croyait être de bon. C’est aussi cet ultimatum qui fut le sujet de la première vraie dispute entre les deux jeunes femmes en plus de vingt ans d’amitié, Seven reprocha à Maë d’avoir tout bousillé et elle aussi quitta l’appartement, laissant la pétillante Maëlys affreusement seule, et dans le plus grand désarroi. C’était la première fois qu’elle se retrouvait réellement seule, et elle n’avait même pas sa famille chez qui se réfugier, elle était seule dans une ville immense et avec une situation des plus précaires. Les premiers jours furent les plus diificiles, le vide laissé dans sa vie et dans son cœur par Maxence et Seven lui pesait énormément, et son engouement habituel avait fait place à un renfermement sur elle-même dès plus néfastes. Pendant ces quelques jours, elle resta cloîtrée dans l’appartement, allongée, prostrée sur le lit de sa meilleure amie, finissant toutes les bouteilles en sa possession à songer à la splendide Seven et à son amour d’interprète. Mais Maëlys ne serait pas Maëlys si elle se laisserait dans cet état pitoyable trop longtemps et elle décida au bout de trois ou quatre jours, elle ne sait plus trop de se reprendre en main et elle recommença aussitôt à parcourir les castings et reprendre son job de réceptionniste, mais son regard n’avait pas pour autant retrouvé sa lueur vive d’avant.

Une semaine après le clash et la séparation douloureuse, alors qu’elle n’avait plus aucune nouvelle ni de l’un, ni de l’autre, Maëlys entendit le bruit d’une clé qu’on tourne dans la serrure de son appartement. Elle sursauta, se tenant déjà prête à sauter sur l’intrus, mais s’arrêta net dans son élan, un sourire immense et radieux illumina instinctivement son visage lorsqu’elle vit la silhouette de Seven, elle lui tomba littéralement dans les bras. Sa meilleure amie était de retour pour le pire et surtout pour le meilleur. Un bonheur n’arrivant généralement jamais seul, quelques temps après elle eut la très bonne et agréable surprise de voir son cher et tendre Maxence refaire surface dans leurs vies à elle et Seven. Depuis son retour, ils forment un couple un peu particulier et bien loin des conventions, ce qui d’ailleurs n’est pas vraiment évident à gérer tout le temps, surtout par rapport à la famille du jeune homme et de ce fait pour eux, il n’y a que Seven qui apparaît à leurs yeux comme la petite amie officielle de Max. Si Maëlys était d’accord pour cela, c’est même elle qui proposa sa meilleure amie qui est bien plus « respectable » qu’elle, cela ne l’empêche pas d’éprouver parfois un peu de jalousie, et elle a une peur constante qu’ils finissent par devenir ce couple normal qu’ils prétendent être pour les parents de Maxence. D’autant que maintenant, Maë a pris conscience grâce à la fameuse dispute que Seven est bien plus qu’une amie pour elle et tout comme Maxence au début, elle les aime tous les deux autant et elle serait incapable de faire un choix si elle le devrait. La jeune femme essaye de ne pas y penser, après tout leur couple à trois fonctionne très bien, chacun amenant sa touche à leur dynamique. Maëlys amène son grain de folie et ses idées farfelues, Maxence amène l’impulsivité et la spontanéité, d’ailleurs entre ces deux-là c’est assez explosif au vu de leur deux caractères forts et c’est là qu’on voit que Seven à toute son importante et sa place au sein du trio, car elle y amène douceur et sérénité, elle amène l’équilibre du foyer, car depuis peu, ils ont emménagés tous les trois dans un tout nouvel appartement, bien plus grand et plus spacieux que leur précédent taudis. En y regardant de plus près, aucune des possibilités de couples à deux ne pourraient fonctionner sans le troisième membre et c’est pour cela que leur trio fonctionne si bien, chacun a besoin des deux autres pour être complet, pour être entier.