« Miya & Mad' •  But where is our bus for our travel around our world ?

Le bus n’arrivait pas. Il se faisait attendre, comme toujours. Mais cette fois-ci, il se faisait vraiment attendre. Un soupire s’échappa de sa bouche. Levant la tête vers le ciel, vers les nuages qui continuaient leurs routes sans s’arrêter. Il y avait un vent agréable, sous ce soleil d’hiver. Ce n’était pas plus mal, qu’il pointe le bout de son nez, celui-là. Ca égayait sa journée, au petit Maddox. Fallait dire que tout n’avait vraiment bien commencé aujourd’hui. Déjà, il s’était encore disputé avec son frère Parce qu’il n’avait pas prévenu qu’il ne rentrait pas le soir. Alors Now’ l’avait attendu. Un peu. Pas trop non-plus. Mais voilà, ça l’avait énervé de devoir l’attendre pour rien. Maddox comprenait. C’était normal. Mais il avait juste un peu bu. Il avait juste un peu oublié. Il était juste avec quelqu’un d’autre. Et il n’était revenu qu’au petit matin, avec une migraine assez forte. Heureusement que les médicaments existaient, sinon il serait resté au lit. Cloué sous la couette pour le reste de la journée. Ce n’était pas très cool pour lui, surtout qu’il avait bien vu qu’il allait faire beau. Et le soleil s’était fait rare depuis le début de l’hiver. Alors il avait déjà planifié des trucs. Sortir avec des anciens amis. Sortir avec son twin, pourquoi pas. Aller au skate parc, à la piscine. Ou faire les boutiques, aussi. Ou carrément aller dans les boutiques de jeux vidéo.

Un second soupir venait de s’échapper de ses lèvres pendant qu’il baissait la tête pour regarder son portable. Les minutes défilaient, et toujours pas de bus. Il ne lui semblait pourtant pas être arrivé en retard. Il regarda autour de lui, voulant voir s’il était le seul qui se penser un peu paumé, là maintenant tout de suite. Et ce fut à ce moment qu’il te remarqué. Tu te tenais là, debout, sage et calme, avec tes longs cheveux blonds qui dansaient au grès du vent. Tu regardais droit devant toi, comme si tu te fichais du fait que le bus soit en retard ou non. Il avait l’impression que tu pouvais attendre autant de temps qu’il le faudrait, tant que tu avais ce que tu désirais. Et tu le faisais sourire. C’était rare de voir une jeune fille comme toi être aussi calme, alors que le bus était en retard d’une demi-heure déjà. Autour de toi, les gens commençaient à râler un peu, à a se dire que vraiment, l’organisation des bus ce n’était vraiment pas ça dans cette ville. Mais toi, tu ne bronchais pas, tu ne disais rien. Peut être que tu n’avais pas envie de parler, peut être que tu n’en avais que faire de ce qu’il disait. Peut être juste que tu te fichais de tout cela. Ou peut être que tu ne disais rien, mais que tu n’en pensais pas moi. Tu l’intriguais. Maddox n’avait jamais vu, et encore moins connu de filles comme toi. Tu l’intéressais. Il avait envie d’en apprendre plus sur toi, quelqu’un dont il connaissait à peine la silhouette. Tu sais, il est curieux. C’est un petit adolescent bien curieux de la vie, qui est intéressé par tout ce qui est nouveau. Il adore ça. Découvrir de nouvelles choses, rencontrer de nouvelles personnes, toutes plus ou moins uniques. Sinon ce n’est pas drôle. Alors il s’approche lentement mais sûrement de toi, un léger sourire sur le visage. Il ne voulait pas montrer sa joie grandissante de pouvoir connaître quelqu’un qui, apparemment, avait presque son âge. Après quelques pas, il arriva juste à coté de toi, et te toucha tout doucement l’épaule de son index. Il attendit que tu tournes la tête vers lui, avant de te faire un énorme sourire, et de te saluer avec un petit « Yo ! ». Ah, tellement viril. Tellement adulte, vraiment.

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Et tu bouges, enfin. Depuis le temps qu’il attendait ça. Il peut enfin te voir de face. Et ça le fait encore plus sourire. Tu es vraiment belle. Tu ne ressembles même pas à une beauté ; tu es bien plus belle que cela. Mais il ne dit rien. Tu sais, cela fait longtemps depuis la dernière fois qu’il a parlé « normalement » à une fille, sans la mettre dans son lit. Alors il n’a plus vraiment l’habitude. Alors il tâte, réfléchit. Il ne veut pas tout gâcher. D’habitude, il se lance, ne pense même pas à ce qu’il dit. Ses mots traversent sa bouche avant même qu’ils ne soient passés par son cerveau. Mais, là c’est différent. Tu es différente. Il aime la différence, il est toujours curieux à propos de ça. Il fait toujours attention, parce qu’il est soucieux, qu’il ne veut pas tout gâcher avec un mot de travers. Même s’il sait qu’il fera une faute quelque part, quelles qu’elles soient. Il se connait, tu sais. Il espère, vraiment. Il veut faire attention, mais ce ne sera pas aisé. Alors pardonne-lui une de ses fautes, d’accord ? Il est sociale, peut être trop sociale même. Beaucoup de gens l’appréciaient pour toi, mais parfois il prend trop l’habitude de penser qu’il sera apprécié de partout, de tout le monde. Alors il ne fait pas attention. Se trompe dans ses mots, dit des choses blessantes. Et il s’en veut. Il veut se faire pardonner, mais le mal est déjà fait, et c’est trop tard, bien trop tard. Il ne veut pas que cela se passe de la même manière avec toi. Oh que non.

Il ne sait pas ce qu’il pourrait te dire. Il n’en a pas la moindre idée. Peut-être qu’il pourrait te demander pourquoi tu attends le bus ? Mais ce serait idiot. Tellement idiot. Peut être ce que tu fais à la fac ? Oui, déjà, ce serait un peu mieux. Et puis ensuite, il enchaînera sur ton âge. Tes hobbies. Ce que tu aimes, n’aimes pas. Il te demandera des choses certainement gênantes, mais tu pourras refuser d’en parler catégoriquement. Il ne le prend pas mal, lorsqu’on le repousse lorsqu’il aborde ce genre de chose. Tu sais, il est tellement sans gêne, tellement curieux, veut tellement tout savoir tout de suite. C’est dur pour lui de réfréner ce qu’il est. Mais il se lance quand même, continuant à sourire. Il espère juste que tu ne vas pas l’envoyer balader comme un gros détritus. Même si tu réponds par monosyllabe, c’est suffisant. Il sera heureux rien qu’avec ça. Il est vraiment quelqu’un de facile à contenter, n’est-ce pas ? « Alors, tu es de la fac toi aussi ? » Après tout, il ne t’avait encore jamais vu ici. Et pourtant, il les dénichait, les repérait, les beaux hommes, ainsi que les belles femmes. Pas dans l’optique de les mettre dans son lit, non, bien sûr que non. Mais pour pouvoir admirer la beauté que se cache dans chaque être humain. La beauté physique, qui parfois cache une laideur absolument horrible à l’intérieur. C’était pour cela qu’il les avait vite repérer. Il observait, essayait de voir si la beauté extérieure coïncidait avec la beauté intérieure. Et bien des fois, il fut totalement désillusionné par ça. Mais toi, tu n’étais pas pareil. Il ne saurait dire pourquoi, mais, vraiment, il y avait quelque chose qui le poussait à venir te voir, à vouloir te parler, à vouloir en savoir plus sur toi. Et il suivait très souvent son instinct. Peut être un peu trop souvent.

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Tu as l’impression qu’elle vient de souffler cette phrase dans l’air. Comme si elle avait du mal à s’envoler, à se laisser aller dans le courant froid du vent d’hiver. Elle a l’air lourde, pleine de ressentiments, de sentiments.  Peut être la questionneras-tu là-dessus après ? Tu as décidemment trop de question à lui poser, vraiment. Tu attends qu’elle continue de parler, pour voir si tu pourras continuer la conversation ou non. Tu as vraiment, vraiment envie. Tu veux la connaître. Tu veux qu’elle te parle d’elle, de ses secret, de son passé, de tout. Il est vrai que tu es curieux, mais là, c’est plus que de la simple curiosité, tu t’en rends bien compte. Tu ne comprends pas vraiment pourquoi tu voudrais qu’elle continue à te parler, d’elle, du temps, tu t’en fiches de ce dont elle te parle, tant qu’elle continue à te bercer avec sa douce voix, tant que tu peux apprendre quelque chose d’elle, même quelque chose de minime. Et quand elle te donne ton prénom, ton sourire s’agrandit encore. Tu peux enfin mette un prénom sur ce si beau visage. Tu en es heureux, vraiment. En plus c’est un beau prénom, Miya. Ca tourne dans ta bouche, ce n’est pas difficile à prononcer. Tu adores.

Alors tu tends ta main, en te présentant à ton tour. « Maddox. Moi c’est Maddox. Je suis, vraiment, enchanté Miya. » Et tu souffles son prénom pour la première fois, comme une légère brise, comme une fraicheur dans ta voix. Tu adores ce prénom, c’est sûr. Il est doux, simple, tendre. Comme s’il caressait ton palais lorsque tu le prononces. Ca te change. Et tu aimes la nouveauté. « J’étudies les arts. » Et maintenant tu hésites. Dois-tu lui demander, ou non ? Peut être que tu pourrais commencer avec une question qui n’exige pas de dévoiler sa vie. « Tu as quel âge ? J’ai l’impression que nous ne sommes pas si éloignés l’un de l’autre. » Manière détournée de lui demander pourquoi elle n’est pas à la fac, étant donné que vous semblez avoir le même âge. Mais tu préfères lui demander une question simple pour l’instant, et ensuite tu lui demanderas pourquoi elle n’est pas à la fac. Ou depuis combien de temps elle n’y est plus. Ca t’intéresse, t’intrigues. Et tu espères réellement qu’elle ne te repoussera pas. Qu’elle continuera à te parler comme elle le fait pour l’instant.