~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
C'était plutôt cool. J'étais un bon élève alors on tolérait mes débordements. J'étais du genre à poser mille questions, très curieux de tout. Mais il m'arrivait aussi de rester assis sur ma chaise à gribouiller mes feuilles de cours. Malgré tout, mes résultats étaient toujours excellents. On voulait déjà me voir faire de grandes études, essayer médecine ou le droit. Mais j'étais déjà du genre à avoir des difficultés à rester à la même place, alors faire un boulot aussi sérieux. Et puis je voulais être mon propre patron, travailler comme je le voulais sans contrainte. En dehors des cours, j'étais souvent avec une bande de potes. Des potes avec qui je faisais du skate, du cross ou encore avec lesquels je faisais les quatre cent coups. Avec les filles, la réputation de mon frère me devançait. Comme lui, j'ai eu du succès avec les filles. Mais à cette époque, je m'intéressais à autre chose. Et puis la seule fille qui m'intéressait, sortait déjà avec un autre mec.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
On peut dire que j'ai tout pour être heureux. J'ai un métier qui me passionne. J'ai monté ma propre boite. J'ai des employés qui font leur job à la perfection. Je gagne beaucoup d'argent. Je suis en bonne santé. J'ai une famille qui est soudée malgré les difficultés qu'elle traverse et j'ai une petite amie que j'aime depuis que j'ai treize ans. Et j'ai des potes toujours partants pour passer une bonne soirée. Donc on peut dire que je suis heureux. J'aimerai que certaines choses soient plus simples: que mon frère reparle à ma sœur, que ma société ne soit pas constamment épiée par la concurrence, que ma copine accepte enfin de devenir ma femme. Mais je ne vais pas me plaindre. J'aime la vie que je mène et je ne voudrais pas en changer même pour des millions.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
J'aimerai faire toujours ce que j'aime. Pourquoi pas créer d'autres entreprises, implanter des filiales dans le pays et au delà? Je peux être très ambitieux quand je le décide. J'espère que mes logiciels et mes jeux vont continuer à bien se vendre. Peut-être même que je trouverai un autre filon à exploiter. Dans dix ans, j'espère que je serais toujours avec ma petite-amie, qui sera devenue ma femme. Après dix ans de demandes en mariage répétées, elle en aura eu marre et elle aura finalement dit oui. Et peut-être que nous aurions même des enfants. J'adore les gosses. Je suis sure que je serais un papa poule. J'aurais peut-être déménagé, qui sait. Je suis du genre à avoir sacrément la bougeotte mais je sais qu'il faut se donner des priorités et si j'ai une famille, je les ferais passer en premier. Et si madame ne veut pas partir, on restera. Et puis, je l'aime bien cette ville.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Madi. ÂGE: La vingtaine. PAYS: Fr. PRÉSENCE: Régulière. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? Il était dans mes fav'.  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? Scénario. AUTRE CHOSE À AJOUTER?  .

Quand j'étais gosse, je faisais souvent le mur pour aller observer les étoiles. J'adorais me retrouver seul sur le toit de la maison. Tout était calme. Je finissais par m'endormir puis le lendemain, aux premières lueurs du soleil, je retournais dans ma chambre. Je me remettais sous la couette jusqu'à ce que ma mère venait me réveiller. Elle ne l'a jamais su. Enfin, je le croyais jusqu'à ce que mon père et elle m'offrent un télescope pour mon onzième anniversaire. Encore maintenant, il m'arrive souvent d'observer les étoiles tout en dégustant un bon cappuccino.

Au collège, j'étais douée. J'avais de bonnes notes même si je m'ennuyais en cours. J'arrivais facilement à retenir tout ce qu'on me disait et forcément au collège et au lycée, je m'ennuyais. Je passais mon temps à regarder par la fenêtre ou à gribouiller sur mes feuilles de cours. Mais comme mon frère, j'avais le don de charmer tout le monde, même les professeurs. Qu'est(ce que vous croyez, la bogossitude c'est de famille. Bref, même si j'étais un élève dissipé par moment, on ne me faisait aucun reproche parce que mes bulletins de notes étaient toujours exemplaires. Alors du moment que les « A » fleurissaient sur mes relevés scolaires, c'était le principal.

Avec les filles, ça se passait plutôt bien. Même très bien, je devais l'avouer. Je n'avais pas de mal à me trouver une fille si j'avais envie d'aller au cinéma ou autre chose, enfin vous voyez. Mais à vrai dire, déjà à cette époque, il n'y avait qu'une fille qui m'intéressait. Elle était un peu folle sur les bords, hippie et écolo. Oula vous n'aviez pas intérêt à laisser tomber un papier par terre ou écraser une des fleurs du jardin au bahut sinon elle vous tombait dessus en mode « vieille sorcière aux pustules et au nez fourchu ». Et ce n'était pas une pomme qu'elle vous offrait mais un direct du droit. La première fois que je l'ai vu, je me suis dit « Whoo c'est quoi cette fille?! » Et j'en étais tombé amoureux.

Ma famille était soudée bien que deuxième garçons d'une fratrie de trois enfants, je n'ai jamais été très proche de mon frère et de ma soeur aînée. Oh je m'entendais bien avec eux, mais ce n'était pas la super connexion hypersensible et spirituelle. Non j'étais plutôt du genre « alone ». Enfin, j'aimais bien être seul et puis j'avais mes potes alors mon frère et ma soeur passaient après. Et mon frère a toujours été plus proche de notre soeur qu'il ne l'était de moi. Cela ne me posait pas de problèmes. Avec quatre ans de différence, nous n'avions pas vraiment les mêmes centres d'intérêt. Jouer à la console et passer une soirée entre potes, pour lui c'était juste pas possible.

Artiste, je l'ai toujours été. J'aimais dessiner, peintre, faire de la menuiserie. Je passais aussi pas mal de temps à lire, à écrire tout ce qui me passait par la tête. En grandissant, je me suis intéressé à l'art pictural, à l'art de la photographie et même du cadrage. Mon appareil photo ne me quittait jamais. J'avais besoin de l'avoir, de faire des clichés de chaque chose, chaque personne qui captait mon attention. J'en ai remplis des albums. J'ai même réussi à vendre certaines photographies à des magazines ou des journaux pour illustrer des articles. Cela me faisait un peu d'argent. Puis j'aimais bien aussi avoir la caméra sur l'épaule. On m'avait proposé de filmer des soirées, des évènements. Et j'ai toujours dit oui. Pendant un moment, je croyais que c'était ça que je voulais faire de ma vie.

Le boulot, pendant longtemps j'ai eu beaucoup d'incertitude à ce niveau. Je ne savais pas vraiment quoi faire de ma vie. Et cela a commencé très tôt, déjà au lycée je me posais des questions. Enfin c'était plutôt mon paternel qui me pressait de me poser certaines questions afin que je puisse choisir une bonne faculté. Avec mes très bons résultats, je n'avais pas de mal à trouver une place. Seulement fallait-il savoir ce que je voulais faire. Et ça c'était très différent. Pourtant j'avais déjà commencé à faire plusieurs boulots après mes cours. J'ai bossé à l'imprimerie de la ville, j'ai joué les assistants pour un cabinet d'architecture et d'avocats. Mais tout cela m'ennuyait, encore plus que les cours. Mon père et moi, nous nous sommes souvent disputés à cause de ça. Lui et ma mère me voyaient déjà avocat ou notaire et j'en passe. Mais ce n'était pas ce que je voulais. J'avais envie d'autre chose, d'avoir la maitrise sur le boulot que je faisais. Alors c'est là que j'ai eu l'idée de créer ma propre boite et d'être mon propre patron.

Prendre cette décision n'a pas été facile. Enfin si cela a été une évidence. Par contre, il fallait convaincre mon paternel. Pour lui, je rêvais les yeux ouverts. Mais je voulais lui montrer qu'il avait tort. J'étais capable de réussir. Mais pour le rassurer et rassurer ma mère, j'ai accepté d'aller à la fac. Je me suis inscris en marketing et gestion des entreprises. Au moins si mon idée se cassait la gu***e, j'avais toujours un bagage universitaire qui pourrait intéresser des futurs employeurs. Et pendant toute ma première année, j'ai bossé et bossé sur mon projet. Je voulais créer une entreprise de logiciel, d'applications et de jeux pour les pc et les smartphones. J'avais déjà créé mes propres applications pour surveiller les résultats des matchs de sport que je suivais, mais aussi des appli pour organiser ma journée, toutes les choses que je devais faire. Au bout de six mois, mon premier logiciel était prêt et j'avais déjà des propositions de rachats. J'ai hésité à le vendre puis je me suis décidé à le commercialiser. Et j'ai eu raison, il s'est téléchargé à plus de cent milles exemplaires. Ma boite était créé.

Et s'il y a une personne qui ne m'a jamais lâché, c'est Emy. Elle a toujours été là pour m'épauler et m'encourager. Quand j'avais des doutes, elle me secouait et me disait de croire en moi et de faire comme je l'avais imaginé, sans m'occuper des autres. Et elle avait raison. Elle était une part importante de ma réussite. Amy vous savez qui est cette fille? C'est la foldingue, celle qui se prenait pour la vieille sorcière skizophène. Cette même fille dont je suis tombé amoureux alors que j'avais treize ans. Foldingue mais franchement obstinée parce que j'ai ramé pour qu'elle accepte un premier rendez-vous. Elle était un électron libre, qui faisait ce qu'elle voulait quand elle voulait. Elle a été élevée par son père, sa mère était morte quand elle était bébé. Elle était très fussionnelle avec son paternel. Et vous savez quoi, devoir lui faire face pour lui demander une soirée avec sa fille chérie... c'était pire que traverser une mer infestée de requins. J'ai bien cru qu'il allait me bouffer en deux coups de machoires. Pas commode le père. Mais je comprenais. Emy était une fille exceptionnelle.

Cela fait quatre ans que nous sommes ensemble. Deux ans que l'on vit ensemble et j'aimerai qu'elle devienne ma femme mais elle a déjà refusé deux de mes demandes en mariage. Et pourtant j'ai mis les formes: soirée en amoureux, bougies allumés, repas quasi gastronomique (oui enfin, je ne suis pas un cordon bleu mais je vous assure que c'était mangeable), costume de pingouin. Mais elle m'a dit non. « Je t'aime mais... non ». Sans blague. Heureusement que je la connais assez pour savoir que ce n'est pas un manque d'amour. Je sais qu'elle m'aime mais l'engagement lui fait peur... enfin je crois. Je n'en sais rien à vrai dire. Elle me répête sans arrêt qu'elle est bien ainsi et qu'elle ne voit pas en quoi un bout de papier va changer les choses... Seulement j'aimerai bien qu'elle porte mon nom, qu'elle soit ma femme et la mère de mes enfants. Mais il semble que je vais encore devoir faire preuve de patience.