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| elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) | |
| Auteur | Message |
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| (#) Sujet: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Mar 30 Juil - 20:17 | |
| Elle est belle, tu sais ? Ta soeur, j'veux dire. elle a pas l'air trop vulgaire comme ces putes qui s'pendent à mon cou, dans les bars. Pourtant, tu sais, elle a des lueurs bien compréhensibles, au fond d'ses prunelles, alors qu'elle m'observe, là, tout sourire, à la porte de votre appartement. sombre, votre appartement. J'ai l'impression de m'enfoncer dans une grotte, juste à l'observer des yeux, sans faire le moindre mouvement. mais qu'importe. mes prunelles s'tournent de nouveau, rapidement, au fond d'celles de ta soeur. Elle sourit, timidement. elle danse sur ses pieds, légèrement, un instant. Sourire en coin, sur mes lèvres, démon, dans mes entrailles. Ma main droite s'appuie contre le cadre de la porte, et je m'y affaisse un peu. Elle est petite, tu sais, ta soeur. Petite et j'suis certain, très serrée, en bas. Ça doit être le pied, t'en penses quoi ? J'lui souris, un peu plus, à cette pensée. Elle rougit, la petite, au travers de la nuit. Tu sais quoi, Arseniy ? Je buvais bien un peu de ses cris, pour me faire plaisir. Je les prendrais tous, ses cris, pour aussitôt les voir plonger dans l'oubli, une fois le tout fini. J'en jouis, et puis j'en souris, à cette pensée. Ta soeur, elle, rougit. Ce qu'elle peut être jolie. C'est de famille ? Peut-être ; qu'importe, n'est ce pas ? C'est toi que je veux, là, et non ses cuisses écartées. Qu'elle continue de rêver, elle ne s'abreuvera pas à ma bite ; pas ce soir, en tous cas. « je peux rentrer ? j'suis un peu en avance, mais j'dois rejoindre arse ici... et puis avec toute cette pluie » J'lui adresse un sourire contrit. Elle sourit, rougit, se détourne et me laisse entrer. J'ai gagné. Ne vois-tu pas, Arse, comme il est facile pour moi de gagner ? Elle a déjà les cuisses écartées, ta tendre petite soeur, et un peu et je pourrais la monter. Et pourquoi pas ? Ça serait une jolie image de retrouvaille, n'est-ce pas ? Moi, là, entre ses cuisses, et elle, criant, souillée, baisée. Quel plaisir.
J'en souris. Elle rougit.
C'est un appartement minable que vous avez là. Ta soeur ramasse un peu, quand on arrive dans le salon. Pas qu'on ait fait de nombreux pas, mais voilà. Elle sourit, ramasse une boite de pizza, juste là, et puis s'éloigne un peu, dans son petit short. Je t'avoue ; j'ai bien mater. Mais à cet âge là, elles sont si ...fades. Tu ne trouves pas ? Enfin, oui, tu as raison. Je ne devrais pas rabaisser ta soeur. Autant tester avant de critiquer, n'est-ce pas ? Je ris, tout bas, avant de me laisser tomber sur le canapé à moitié défoncé. Les ressorts me malmènent le dos, et je retiens tant bien que mal une grimace. C'est une vraie porcherie, cet endroit. Tout à fait toi, quoi.
Je lui souris, doucement, alors qu'elle revient avec un verre d'eau. Tu sais, ta soeur, elle est un peu comme toi. Des yeux, peut-être, et puis du coeur. Elle en se méfie pas. Elle sourit, et elle m'accueille comme il se doit. Comme si j'étais un roi. Princesse vierge si bien préserver, elle sourit et parle, encore et toujours, comme si j'étais son invité. Je ne réponds que très peu, pourtant, mais avec un respect que je ne ressens pas, envers ceux comme toi. Je pose ma main sur sa cuisse, lorsqu'elle rit, lorsque l'on rit, parce que c'est poli, et qu'elle rougit. Tu vois, Arse ? J'ai une touche, je crois. Il se pourrait que l'on couche. Peut-être, qui sait, que l'on fera un remake de Roméo et Juliette. Et après tout, tout le monde le sait ; Roméo est bien pire qu'un salaud.
La porte, doucement claque derrière toi. C'est un plaisir, tu vois. J'en souris, j'en frémis. Je n'attendais que ça, tu sais, depuis les trente derrières minutes, ton arrivé. Il faut dire, mon petit, que tu t'es bien fait attendre. Heureusement, j'ai une patience bien exemplaire. Je suis sage, ne le vois-tu pas ? Observe moi, Arse, je suis tout juste là. Tout juste là, à côté de ta soeur, une main toujours sur sa cuisse, tout près de son antre. Et elle, elle sourit, elle rougit, et elle raconte rapidement les élèvements passés. Oh, ton ami est venu te rendre visite, Arse. Un vieil ami, n'est-ce pas un plaisir des plus merveilleux ? Il est passé, là, et il a traversé la pluie, comme ça, juste pour toi. Tu vois, comme elle est gentille, ta si petite soeur ? Elle n'a pas voulu faire attendre ton ami dans le froid, sous la pluie. Elle l'a accueilli. Comme elle est adorable, n'est-ce pas ? « Elle est adorable, n'est-ce pas ? » Que je dis, tout bonnement, en souriant. Je caresse sa joue, tout doucement, avant de lui sourire, et puis de tourner de nouveau mes prunelles vers toi.
Elle rougit. Je souris. Et toi, tu rugis. Oh, ne me regarde pas comme ça ; je t'entends, les murs en sont fracassés, de tes cris. Et j'en jouis.
Je finis, au bout d'un instant, par me lever. Par m'avancer, là, vers toi, et puis te prendre dans mes bras. Parce que, malgré le fait, malgré le dément, tu es à moi. L'as-tu oublié ? Je ne crois pas. Tu es à moi, et c'est comme ça. Mes bras encerclent ta taille, maigre, trop maigre, et s'y resserrent. Tu es petit, dans mes bras, et je me penche, mon nez frôlant ta nuque, pour susurrer tout bas. « N'y pense même pas. » Je te connais ; tu es une vipère, et tu as quitté ta cage. Mais ne mords pas. « N'y pense même pas, ou sinon, ça sera elle qui souffrira. » Mon nez s'éloigne de ta nuque, de ton cou, alors qu'un sourire, sur mes lèvres, caresse ta peau. Mes traits sont face aux tiens, enfin, et je me peux qu'éprouver un grand plaisir, en voyant toute ta haine. Je la mange, ta haine. C'est mon repas préféré, le sais-tu ? Je prendrais bien ta soeur, ensuite, comme dessert. Sur mes lèvres, sourire cruel. C'est l'éveil du démon. « Et si on allait boire pour fêter ça ?! » Que je lance en me détournant, souriant normalement, saluant ta chère soeur par la suite. Un baiser sur sa joue rougissante, comme il se doit, mes prunelles au fond des tiennes.
Aller viens, suis-moi. |
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Mer 31 Juil - 1:35 | |
| Boulot de merde. A trier des pommes et des kiwis au fond d'un magasin à moitié délabré. Putain, tu regrettes tellement cette foutue promesse que tu leur as faite. Arrêter de dealer. Forcément, c'est facile à dire. Beaucoup moi à faire. Surtout en ce moment. Tu te sens retomber dans la merde. Dans une consommation excessive. Mais Julian te manque. Tellement. Il était ta putain de drogue. Et sans lui, t’es contraint de te défoncer. Putain de cocaïne. Du coup, t’as du mal à payer. T’as du mal à être assez conscient pour travailler aussi. Assez pour travailler mais pas assez pour penser. C’est dur. De viser le juste milieu. A vrai dire, t’y arrives pas souvent. Mais t’as pas le choix. T’es obligé de te tuer à la tâche pour te l’acheter. Et encore, tu cherches aussi un colocataire pour t’aider. T’es dans la merde en résumé. Tu galères. Tu déprimes. T’as pas de fric. Et plus vraiment de raison de vivre. Enfin, à part tes sœurs bien sûr. Parfois, tu te demandes un peu ce qu’elles ont en tête. Comment pensent-elles qu'elles puissent vivre sans ce foutu fric venu de la deal ? Non, il ne tombe pas du ciel. Il faut se faire chier à travailler pour le récolter. L'une de tes jumelles travaille maintenant. C'est déjà ça. L'autre fait des études. Des études qui coutent chères. Une vie étudiante qui coute chère. Mais toi, tu veux qu'elle soit heureuse. Alors tu lui envoies du fric. Du fric que tu gagnes durement. Tu voudrais que tes dessins suffisent, mais évidemment, ils ne représentent qu'un pauvre dixième de tes revenues. Il faudrait que tu connaisses des gens pour vraiment gagner de l'argent de ton don pour le dessin. Alors t'es là, avec tes fruits et tes légumes, surexploité par un patron pervers. D'ailleurs, à en croire son regard sur ton postérieur, tu n'es pas réellement là pour tes talents de trieur de fruits. « Arseniy, viens là ! » Tu relèves la tête, soupirant légèrement. Il va encore te faire faire les tâches ingrates. Mais tu ne peux rien dire. T'es payé pour ça après tout. « Faut que tu répares l'ampoule » Ton regard se pose sur l'échelle qui se trouve à côté de lui. Il est sérieux ? Putain, mais elle a au moins mille ans cette foutu échelle … Tu soupires alors qu'il vient mettre l’échelle au bon endroit. « J'vais la tenir au cas où » Tu lèves et yeux au ciel et monte dessus. Marche par marche. Et c'est lorsque tu arrives en haut que tu comprends la raison du pourquoi il tient l'échelle. Putain, quel pervers. Malgré toi, tu trembles un peu, secoué par l'idée qu'un vieux dégueulasse comme lui en ait après tes fesses. As-tu autant l'air gay que ça ? Faut croire que oui. L'esprit ailleurs, tu finis par réussir à changer l'ampoule. Puis tu descends. Tu le détestes. Sincèrement. Putain de pervers. Et comme d’habitude, tu te retrouves à faire des heures sup. Juste pour un peu plus de fric. Pas grand-chose. Juste quelques billets. Il est pas tôt quand tu finis par quitter le magasin. T’es fatigué. Ton joint à la pause n’a pas suffi et tu sens tes mains trembler. Et comme ça chaque fois que tu ne fais plus rien sans être défoncé, tu penses à lui. A ta solitude. Tu sais pas pourquoi il a fait ça. Pourquoi il t’a traité comme ça. Comme un chien. Glissant la main dans tes cheveux, tu finis par allumer ta musique, t’évadant un instant à travers les mots de tes chansons. C’est doux. Comme tes rêves. C’est acide aussi. Comme ta réalité. La pluie ne te fait pas marcher plus vite. T’es trempé. Mais c’est un peu comme si le ciel reflétait ton âme esseulée. Dans un soupire, tu tournes la clé de l’appartement avant d’entrée. Tu laisses ton casque glisser sur ton cou et jette tes clés sur la petite table qui fait l’angle. « J’suis rentré ! » tu avances vers la cuisine, jetant un coup d’œil au salon. Et là, t’y vois ta sœur. Et surtout, tu le vois lui. Lui et sa main. Sa main sur elle. Tu te figes en plein mouvement. Clignant un instant des yeux, tu peines à réaliser. Non. Ca ne peut pas être vrai. Il ne peut pas être là. Pas deux ans après. Ana t’explique. Elle est là, avec son putain d’air de gamine toute douce à t’expliquer pourquoi elle l’a fait rentrer. Tu la coupes même pas. T’es tellement sur le cul que tu dis rien. T’es juste là. A les fixer. « Elle est adorable, n'est-ce pas ? » Et finalement, enfin, tu réagis. Tu réagis, et c’est une tempête qui se déclenche en toi. On touche pas à tes sœurs. Personne. « TU LA TOUCHES PAS BORDEL DE MERDE. DEGAGE TES SALES MAINS D’MA SŒUR ! » T’attrapes le premier truc qui te tombe sous la main pour le jeter violemment par terre. T’as envie de le prendre et de l’égorger. Mais tu peux pas. Tu peux pas parce que tu le connais et qu’il te réduirait en bouilli. Toi. Elle. Vous et tout ce à quoi tu tiens. Tu te mets à trembler avant de frapper violemment le mur à plusieurs reprises. Tu te défoules. Tu laisses sortir ta colère. Ta peur. Ta peine. Et ton besoin de drogue aussi. « T’AS PAS LE DROIT PUTAIN ! CONNARD CONNARD CONNARD ! » Puis, au bout d’un moment, tu te calmes. Tu te calmes quand il se lève. Tu le regardes s’avancer vers toi. Tu trembles comme un gamin frigorifié. C’est la folie dans ta tête. T’es sur le bord de la crise de nerf. Pourtant, tu te laisses faire. Tu le laisses te prendre dans ses bras. Tu te sens totalement perdu. A la ramasse. Tu viens de péter un câble. Complètement. Mais t’es tellement à l’ouest en ce moment. T’as trop de problèmes. T’es trop fragile. Puis tout s’accumule. Et t’as tellement peur. De ce qu’il peut faire. De ce que tout ça signifie. Il est revenu bordel. Il va régler ses comptes. Tu sers le poing à t’en faire blanchir les jointures. Tu pourrais le tuer. Ca reglerait tes problèmes si tu le tuais. Tu t’en fou toi de mourir. De toute façon, t’as le cancers. Mais tu refuses qu’il leur fasse du mal. Qu’il les utilise. Tes petites princesses … Tu ferais n’importe quoi. N’importe quoi pour qu’il ne leur fasse pas de mal. Même le tuer. « N'y pense même pas. N'y pense même pas, ou sinon, ça sera elle qui souffrira. » Tu laisses échapper un petit gémissement de détresse. Il est pas tout seul après tout. Même si, dans l’hypothèse improbable que tu réussisses à le tuer, y’en aura d’autre. Son frère. Ses amis. Ses larbins. Ils leur feront du mal. Tu le détestes. Lui que tu as tant admiré pendant des mois. Tu le détestes. Les yeux brillants, tu te perds dans son regard. Et la voix légèrement brisée, tu finis par souffler « … Jte déteste … » J’te hais Victor. Je te hais. « Et si on allait boire pour fêter ça ?! » Tu ne réponds rien. Te contentant de le regarder faire. Tu voudrais le tuer. Encore et encore. Pourtant, tu ne fais rien. Délicatement, tu fais passer la main sur le bras de ta sœur. Pour l’encourager. La rassurer aussi. Puis finalement, tu le suis. Tremblant toujours, tu sors de l’appartement, laissant ta petite sœur au milieu. Sans un mot, tu entres dans l’ascenseur. Tu évites soigneusement son regard. Ta gorge est serrée. Si serrée. Tu ne sais pas quoi dire. Tu sais même pas si tu serais capable de parler à vrai dire. Mais finalement, la voix cassée, tu lâches doucement « … tu vas me buter c’est ça … ? » Tu ne peux pas retenir un petit rire nerveux. C’est même pas vraiment une question. T’en es persuadé. Il va te buter. Régler ses comptes. Toujours. |
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Mer 31 Juil - 2:38 | |
| Murmure contre ma nuque, tendre caresse éternelle. J'en jouis, tu sais, de tes mots d'haine. Ils caressent ma peau doucement, éveillent des frissons au travers de chaque pore. J'en jouis, de tes mots crachés, de tes paroles déplacés. J'ai envie de te goûter. De t'égorger. De te noyer et de te berner. J'ai envie de tout, et de tellement plus. Reste là, veux-tu. Sois sage et suis moi comme il se doit. J'ai envie de toi. Je t'aurais, toi, et peu importe la loi. Peu importe ce que tu crois. C'est juste comme ça ; ta foi, elle ne te sauvera pas. Sais-tu pourquoi, Arse ? Le sais-tu ? Car tu es déjà en enfer ; depuis bien longtemps, tu es perdue en pleine mer. Tu n'es plus rien, qu'un simple pantin. Balancé dans un placard oublié, mes fins doigts viennent de nouveau se mêler à tes cordes abîmés. Tu n'es qu'un pantin oublié, un jeu un peu enterré, mouvement déterré. Et aujourd'hui, vois-tu, j'ai envie de jouer. J'ai envie de m'amuser, et de te ligoter, de t'égorger et de t'embrasser. De te faire perdre la tête comme il se doit. Comme tu le mérites, tout bonnement.
Et j'en souris, de toute cette calomnie, car je te vois déjà bien détruit.
Tu n'es qu'un tas de débris, n'est-ce pas ? Un petit bris, un être détruit, anéanti par les étapes de la vie. Souris, Arse, il y a bien pire. Tu aurais pu être heureux, un jour, avant tout ça. Mais ce n'est pas le cas. Tu es juste là, comme nous tous, au milieu d'un gros débarras. Tu es juste là, comme ça, perdu au travers de tes propres pas. Et tu ne comprends pas. Je vais te confesser quelque chose ; moi aussi, je ne sais pas. Je ne sais pas pourquoi je suis là, en face de toi, et pourquoi je m'acharne. Pourquoi mes doigts, experts, ne se sont toujours pas entourés autour de mon revolver, pour te fusiller. Pourquoi tu es toujours là, sous mes yeux. Le sang ne te va pas. C'est peut-être la raison que je me dis, là, en t'observant. Je ne sais pas. Mais tu pourris, Arse. Tu pourris, et à ce simple fait, je souris. Je souris, face à cet petit être meurtri que tu es.
Les portes se ferment, là, tout juste face à toi. La lumière, déjà bien perdue au travers des mois, clignotent légèrement. Elle accentue les cernes, sous tes prunelles. Et je rage. Le comprends-tu, toi, que je rage ? Tu meurs, là, j'ai l'impression. Et je rage, car je n'en suis pas la cause. Car je souhaite en être la cause, peut-être. Tu es ma chose, Arse ; ne viens pas croire autre chose. C'est juste ça. Simplement cela. Il n'y a rien d'autres. Tu es ma chose ; j'ai le dernier mot, sur ta vie ou ta mort. Tu m'appartiens. « … tu vas me buter c’est ça … ? » Tu ris, tout bas. Comme si ça ne venait pas de toi. Et je fronce des sourcils, doucement, face à stupidité de ton idée. Car tu me connais, n'est-ce pas ? Tu devrais savoir, n'est-ce pas, que je ne suis pas de ceux qui se salissent les doigts. La vérité, c'est que je n'ai tué qu'une fois, et la nuit, parfois, j'en rêve encore. Je n'aime pas la Mort. Trop douce, fragile, et accueillante. Après tout, on n'en revient pas. Non, la souffrance, elle est mienne. La Mort, je lui claque la porte au nez. Elle n'a pas sa place, dans les parages. Je suis bien, là, juste là, sans elle. « Tu es stupide » que je dis, tout bonnement, en observant mes ongles. Il fait sale, chez toi, tu sais. Il y a déjà un peu de saleté, sous mes ongles. J'en grimace. avant de les nettoyer rapidement. « Aurais-tu oublié mon grand coeur, Arse ? » Que je dis, de nouveau, en tournant mes prunelles vers toi. Mais tu ne m'observes pas. Tu ne le fais pas, et pour ça, oui, tu pourrais bien goûter à la souffrance, à défaut de toucher la Mort.
C'est plus fort que moi ; je prends ton bras, si petit entre mes doigts, pour te retourner d'un mouvement fracas. Ton dos heurte la parois de l'ascenseur, et le bruit résonne un instant. Comme si tu étais creux, vide de tout. Comme si tu n'étais plus rien. Au travers de tes prunelles, l'éclat du manque relui de toute sa grâce, accompagné par le peur. Je grimace ; je ne t'aime pas, comme ça. Ce n'est pas comme ça que je veux te voir. Mon débris. Mon être meurtri. Ne te fais pas de soucis. « Oh, cesse de trembler, veux-tu. Tu me donnes le tournis. » que je grogne, tout bas, en serrant ton bras. Je souris, tendrement, avant de ramener une mèche de cheveux, derrière ton oreille. Puis, doucement, je me penche vers toi, mes lèvres caressant ton oreille, ma langue s'y mêlant, un instant. « Avoir voulu te buter, détruire ton pauvre petit coeur, j'aurais commencé avec ta très chère soeur... ta si délicieuse soeur... elle est pucelle, n'est-ce pas ? Quelle merveille. Elle doit avoir un goût de miel... » Tu te débats, tout contre moi. Tu n'as jamais été bien fort, pourtant, et les choses n'ont pas réellement changé, depuis. Le manque n'aide en rien. Tu n'es qu'une ombre essayant d'attaquer un vivant, Arse. Ce ne sont que des rafales de vent que je sens.
Je lâche tes bras, brusquement, après m'être éloigné de ton oreille. Les larmes au travers de tes prunelles m'ont foudroyés. J'ai pêché. Oh, t'ai-je un peu brisé ? Pauvre bébé. Viens là, au creux de mes bras, je connais quelques mots doux, tu verras. Tu oublieras. Je te souris, doucement, avant de détourner mes prunelles.
Dernière édition par Victor Sawatzky le Mer 7 Aoû - 1:51, édité 1 fois |
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Lun 5 Aoû - 22:09 | |
| Le cœur serré, tu penses à ta sœur. Ta belle petite sœur. T’as peur pour elle. Tu sais ce dont Victor est capable pour obtenir ce qu’il veut. Tu sais à quel point il pourrait la faire souffrir. Pas physiquement. Non. Mais mentalement. Elle est si fragile ta Ana. C’est une petite poupée de porcelaine. Tout le contraire de sa sœur. Elle est la fleur bleue. L’idéaliste. La romantique. Tout ce qu’Enora n’est pas. Puis surtout, elle est celle qui se ferait embobiner par les belles paroles d’un homme diaboliquement attirant. D’un homme comme lui. Comme Victor. Victor et son putain de corps parfait. Tu clignes des yeux. T’as pas pensé ça Arse ? Dis-moi que t’as pas pensé ça. Bordel. Tu lâches un soupire, passant ta main sur ton visage. Tu te détestes parfois. Presque autant que tu le détestes lui. « Tu es stupide » Ouais, c’est clair, t’es stupide. Stupide d’avoir cru que tu pourrais un jour lui échapper. D’avoir cru que partir loin suffirait. Trop stupide. « Aurais-tu oublié mon grand cœur, Arse ? » Ton prénom entre ses lèvres te fait entièrement frissonner. Il a cette façon de le prononcer si spécial. Si caractéristique. Même deux ans après, tu l’aurais reconnu entre mille. Sans détourner le regard du miroir, tu continues à fixer ton visage épuisé. Tu réagis pas. Y’a rien à réagir de toute façon. Son grand cœur. Mon cul ouais. T’es persuadé que ce mec a un trou à la place du cœur. C’est pas possible autrement. Il pourrait pas être aussi con. Il pourrait pas faire ce qu’il fait. Ce qu’il a fait toujours. Toi, t’as toujours pas digéré qu’il t’ai viré aussi brutalement de sa vie. Tu l’avais pas vu venir ce coup-là. Tu l’avais pas vu arrivé ce putain de coup de pied dans la gueule. T’étais trop naïf. Comme d’habitude. Tu pensais que tout irait bien. Toujours bien. Et puis, tu t’étais attaché à lui. T’es vraiment con parfois. Plongé dans tes pensées, tu sursautes lorsque Victor attrape brusquement ton bras, te plaquant contre les parois de l’ascenseur. Tu retiens un petit cri de surprise avant de laisser échapper un petit gémissement de douleur en sentant le petit rebord s’enfoncer dans ton dos. T’es obligé de te cambrer légèrement pour ne pas le sentir. C’est gênant. T’aimes pas cette position. Complètement soumis à lui. Bloqué contre une putain de paroi d’ascenseur. Obligé de plonger ton regard dans ses pupilles noires. « Arrête ! » Ta voix est tremblante. Fragile. Comme toi. Et bientôt, ce n’est plus simplement ta voix qui tremble. C’est ton corps tout entier qui se met à trembler. La peur. Le manque. L’origine est difficile à discerner. Un mélange des deux probablement. Et comme un con, t’arrives pas à lâcher son regard des yeux. T’es comme hypnotisé. Perdu dans ce regard trop profond. « Oh, cesse de trembler, veux-tu. Tu me donnes le tournis. » Tu réponds même pas. Tu peux pas arrêter de toute façon. C’est pas comme si tu l’avais décidé après tout. C’est là. Et c’est tout. Sans détacher les yeux de son regard, tu secoues ta main en grimaçant légèrement. Tu veux qu’il te lâche. Tu détestes sa façon de te garder prisonnier ainsi. Il sourit. Il sourit devant ton désarmement total. Et toi tu fronces les sourcils, le repoussant comme tu peux. « Arr… » Tu t’apprêtes à lui dire une nouvelle fois d’arrêter lorsque tu sens sa langue s’aventurer sur ton oreille droite, provoquant une brusque montée de désir. Comme à chaque fois. Un gémissement involontairement sexy s’échappe malencontreusement de tes lèvres tandis que ton visage devient rouge en une demi-seconde. A peine. Bordel. Tu te hais de réagir comme ça pour un simple petit coup de langue sur l’oreille. C’est tellement con. Tu fronces les sourcils, remuant un peu contre la paroi alors qu’il souffle contre ton oreille « Avoir voulu te buter, détruire ton pauvre petit cœur, j'aurais commencé avec ta très chère sœur... ta si délicieuse sœur... elle est pucelle, n'est-ce pas ? Quelle merveille. Elle doit avoir un goût de miel... » Tu t’agites un peu plus en l’entendant parler de ta sœur. Putain de connard ! Tu lâches un grognement de colère, le frappant comme tu peux. Pour lui échapper. Pour te changer. Et d’une voix énervée, tu lui craches « Connard ! La touche pas avec tes putains de mains de pervers ! Putain ! » Tu te débats franchement. Le manque exacerbe ta sensibilité et la simple idée de ses mains sur ta sœur te fait briller les yeux de colère. Il te maintient encore quelques instants avec une facilité déconcertante. Puis il te lâche aussi brusquement qu’il t’a attrapé. Tu manques presque de perdre l’équilibre. Mais tu te rattrapes. Tu te figes un instant avant d’aller le frapper avec tes petits poings. « CONNARD ! » Ta voix est brisée. Par la colère. Par la peur. Par le manque. Tous les sentiments possibles et imaginables passent par ton cœur meurtri. La porte de l’ascenseur s’ouvre dans un bruit caractéristique et tu te rues à l’extérieur, ne souhaitant plus que lui échapper. T’es bouleversé. Ça pourrait paraitre irréel si le manque de drogue ne se lisait pas dans ton regard perdu. Ça multiplie tes sentiments. C’est affreux. Brusquement, tu fais volte-face pour t’adresser à lui, la voix brisée « J’ai pas de fric ok ?! J’ai pas de quoi te rembourser ! Tu veux quoi ?! Tu veux quoi Victor ? J’ai RIEN ok ?! » T’as peur de sa réponse. Tu sais pas ce qu’il veut. Vraiment pas. Des fois, tu te demandes même s’il sait lui-même ce qu’il veut. Où s’il aime juste faire chier. Emmerder le monde. T’emmerder toi. Il a l’air d’aimer particulièrement ça te faire chier. « T’as pas intérêt à la toucher ! J’te… J’te tuerais si tu la touches Victor ! J’te jure que j’te tuerais ! » |
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Lun 5 Aoû - 23:29 | |
| Ta voix, cette carcasse qui aboie, elle me foudroie. Ne vois-tu pas, là, que mes doigts tremblent ? C'est un fracas qui chute, lentement, et qui tombe contre le sol. L'éclat résonne, un instant, avant d'être réduit à néant. Peut-être est-ce, sans surprise, un éclat de l'enfant brisé qui se cache là, quelque part, au fond de moi. Il est muet, tu sais, depuis bien des années. Si muet que j'entends sans fin, toujours, l'éclat de ses cris au creux de mon coeur. Je suis aveugle au reste, je suis aveugle à la douleur du monde, car seule la mienne semble se faire entendre, soudainement. « Connard ! La touche pas avec tes putains de mains de pervers ! Putain ! » Et pourtant, j'ai vu. J'ai vu, là, juste là, au creux de tes prunelles, l'écho presque morbide de cet enfant mort il y a si longtemps. Il m'a souri, tendrement, et moi, je me suis senti détruis. Tu me détruis, Arse. J'avais oublié le pouvoir que tu pouvais avoir sur moi, ce pouvoir destructeur. J'avais oublié pourquoi je t'avais abandonné si brusquement, d'un revers de main bien trop extrême. J'avais oublié à quel point je me sentais faible, soudain, face à l'éclat particulier de tes prunelles. À quel point il pouvait pleurer, le petit, lorsqu'il voyait, là, au fond de tes prunelles, l'éclat de son propre être. Tu es un mal qui se glisse au travers de mes veines, et qui, de par sa douleur, éveille celle depuis si longtemps éteinte. Tu es le démon qui éveille les maux, pour ensuite valser avec ceux au sein d'une pièce ensanglantée. Laisse moi glisser mes doigts contre sa nuque, contre ton cou, et briser ton souffle hésitant. Laisse moi éteindre cette lueur, au fond de tes prunelles, qui attire ma douleur aime une lueur le fait, avec les insectes.
Je te hais. Voilà pourquoi je dois te détruire.
Et toi, toi, tu ne vois rien de tout ça. Tu ne vois que mes mots, si joliment dit, et non la moquerie qui se glisse derrière. Tu ne vois que la haine, et puis la douleur que je pourrais t’infliger. N'as-tu toujours pas compris, Arse ? Il n'y a pas de douleur, il n'y a qu'un écho constant, tout autour de nous. Il n'y a rien, dans mes poings, sauf un tremblement. Frappe moi autant que tu veux ; j'ai connu bien pire, comme coup, et j'ai du supporter bien pire. Ce sont les coups, bien plus forts que ceux-ci, qui m'ont construit. Alors, vas-y ; construis moi encore, que je suis encore plus fort, plus grand, plus moi. Construis-moi plus fort. « CONNARD ! » Et cris ; cris encore, si cela puisse te faire du bien. Je boirais tes coups et tes mots sans soucis, un sourire sur les lèvres. Parce que c'est mon monde, mon univers. Parce que j'y nage, dans ce monde, et que je ne vis que pour cela. Briser les gens comme tu sembles si bien être brisé, maintenant, tout en restant indemne. Ou en croyant l'être, tout au moins. Alors, s'il te plait, fais-toi plaisir.
Après, ça sera à mon tour, de jouer.
Éclat de lumière ; les néons décalés du couloir clignotent, sous mes prunelles, alors que la porte s'ouvre d'un mouvement cassé. Et toi, tu joue à l'évadé. Tes pas sont rapide, pour t'éloigner loin de moi. Tu t'échappe, là, de nouveau, et quelque chose s'agite en moi. Ça s'arrivera pas. Tu ne partiras pas. Pas comme ça, en tous cas. Tu ne me quitteras pas une seconde fois, Arse, que tu le veuilles ou non. Je m'élance, à mon tour. Je te suis, là, au travers des éclats de lumière, essayant de t'attraper. Je ne fais que cela, depuis si longtemps, essayer de t'attraper. C'est comme courir après un souffle, lorsque l'on est en train de mourir ; une agonie constante. Mes doigts sont proches de ton bras, pour de nouveau te coller contre moi, lorsque tu te retournes soudainement. Tes mots me frappent de nouveau, de la même manière que tes yeux, bleus et vides, et pourtant si plein de chose que je ne veux voir. « J’ai pas de fric ok ?! J’ai pas de quoi te rembourser ! Tu veux quoi ?! Tu veux quoi Victor ? J’ai RIEN ok ?! » Non, Arse. Non, tu as tout. Tu as trop de choses, en toi, si bien que c'est le vide total, lorsque tu n'es pas là. Tu m'as tout pris, et non pas quelques grammes de coke. Tu m'as tout pris. Tu aurais pu t'enfuir avec mon coeur, même, s'il ne s'était pas suicider il y a bien des années. Tu aurais pu me voler ma vie, si seulement elle était toujours existante. Non, tu as tout pris le reste, et même si ce n'était que des miettes, des fragments brisés, je veux les ravoir. Je veux tout ravoir, et toi compris, Arse. Voilà ce que je veux. Je veux tout, et puis ne rien te laisser, ensuite, sauf une obsession pour moi. Sauf une pensée, constante, envers moi. Une dépendance qui te tue, lentement, encore plus rapidement que la drogue, encore plus sauvagement que le manque. Je veux tout. Je ne suis rien. « T’as pas intérêt à la toucher ! J’te… J’te tuerais si tu la touches Victor ! J’te jure que j’te tuerais ! » C'est ça, justement ça que je veux, Arse. Je veux tes mots, tes menaces. je les veux pour un autre, parlant de moi. Je veux tes bras, des bras, quelque chose, un je-ne-sais-quoi. Je veux que tu ressente ça, lorsque l'on parle en mal, de moi, Je veux ton coeur, entier, sanglant, au creux de mes mains.
Doucement, sagement, j'élève les mains dans les airs. Un air léger orne mes traits, innocent presque. Il m'est inconnu ; il doit l'être aussi, pour toi. « J'lui ferais rien, à ta soeur. » ma voix est basse, douce. Une tendre berceuse, pour tes oreilles meurtries. Un tendre murmure, pour calmer les palpitations agitées de ton coeur. Écoute-la ; elle n'est qu'à toi, en cet instant. «Et j'en veux pas, de ton argent. J'ai tout l'argent qu'il me faut, Arse. » Mes bras baissent, doucement, alors que j'avance d'un pas. Tu recules, toi. C'est sans surprise, même si ça me les brise. Qu'importe. J'avance encore. J'avance toujours. Je pose une main sur toi, là, près de ton coeur. J'agrippe ton chandail du bout des doigts. Ne t'éloigne pas ; je ne le supporterais pas. Regarde moi. Observe moi. Je suis tout à toi, là, juste là, face à toi. Je ne réclame que toi. Je me penche, là, doucement, vers toi. N'observe que moi. « Tu m'as manqué, petit malfrat. » Un léger sourire, le vois-tu, juste là, au coin de mes lèvres ? Prends-le, il est pour toi. Tu es tout à toi, si tu le veux.
Aller Arse, crois-moi, que je prenne tout de toi. Que je te dépouille de ton être, pour ne laisser que ta carcasse, vide de tout, au coin d'une rue. J'ai besoin de mon repas ; j'ai besoin de me nourrir de toi.
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Mar 6 Aoû - 0:39 | |
| Il a cette putain de façon de te regarder. Tu sais même pas comment décrire ça. Ca fait battre ton cœur plus fort. Ça t’donne l’impression d’exister. Tu sais même pas pourquoi. C’est juste que tu t’sens étonnamment vivant sous ses yeux obsédants. T’as envie de lui crier d’arrêter de te fixer comme ça. Ça t’fou la trouille. T’as l’impression d’être la proie d’un chasseur obstiné. C’est peut-être ce que tu es d’ailleurs. Tu sais pas bien. La gorgée serrée, tu hésites entre partir en courant, ou attendre sa réaction. T’es pas quelqu’un de violent. Et à vrai dire, c’est probablement la première fois que tu menaces quelqu’un de le tuer. Ca a jamais été ton truc de te battre. D’être violent. Tu sais pas faire ça toi. Et même lorsque Julian t’a appris à devenir plus fort, il est toujours resté celui qui te protégeait. Qui frappait pour toi. Alors là, face à lui, tu te sens juste un peu plus paumé. Mais tu ferais tout pour tes jumelles. Absolument tout. Jusqu’à tuer. Peu importe. Et là, sa réaction te désarçonne totalement. Il te sourit et lève ses mains, en signe d’abandon. Mais surtout, il te sourit. Puis pas un de ses sourires habituels. Un sourire. Presque sincère. Ou tout du moins, bien imité. « J'lui ferais rien, à ta sœur. » Sa voix est douce. Grave. Presque rassurante. Tu continues de le regarder, la gorge serrée. Tu te souviens du temps où il arrivait si bien à t’apaiser. Il avait ce quelque chose de terriblement sécurisant. La chaleur de ses bras. La douceur de sa voix. Il arrivait à te faire te sentir bien malgré l’absence de Julian. Et pourtant, aujourd’hui, le voir là face à toi te terrifie. «Et j'en veux pas, de ton argent. J'ai tout l'argent qu'il me faut, Arse. » T’as envie de lui demander pourquoi il est là s’il ne veut pas d’argent. Pourquoi avoir passé tant de temps à te chercher avec t’avoir jeté si méchamment ? Le brun baisse lentement ses bras avant de faire un pas vers toi, t’arrachant un battement de cœur incontrôlé. Et, comme une réponse automatique, tu recules. Il avance encore jusqu’à ce que tu te retrouves de nouveau bloqué contre un mur. Et tout comme quelques secondes auparavant, tu te retrouves bloqué contre lui. Prisonnier de son regard. Sa main vient se poser près de ton cœur. Il bat si vite ton cœur. Il doit le sentir. Obligé. Tremblant toujours un peu, tes grands yeux clairs se perdent de nouveau dans les siens. Tu avales difficilement ta salive. La pensée que ce soit ton corps qui l’intéresse te parcourt l’esprit mais disparait une demi-seconde plus tard. Victor est tout sauf gay. Doucement, tu finis par souffler, un peu à l’ouest « …Tu…Tu veux quoi alors … ? » T’as l’air d’un petit animal égaré. Probablement ce que tu es à ses yeux. « Tu m'as manqué, petit malfrat. » Ton cœur rate un battement tandis que tu observes son léger sourire. Tu clignes des yeux avant de parvenir à lâcher « …Qu… Quoi … ? » Il t’a jeté Arse. Il te prend pour un con. Te laisse pas avoir. Pourtant, t’es là, à te dire que tout n’est peut-être pas à jeter chez lui. Comme toujours. T’es toujours le pauvre con qui pense que tout le monde a du bon. Pourtant, y’a toujours cette petite voix. Qui te murmure d’arrêter de toujours te faire avoir. De réfléchir un peu. Alors tu fronces les sourcils, toujours tremblant. « … je t’ai…manqué… ? » Finalement un petit rire nerveux s’échappe de tes lèvres. Tu comprends pas. T’es encore plus perdu qu’avant. Pourtant, t’es là, à le fixer avec ton putain de regard trop innocent pour tout ce qu’il a vu. T’as envie d’y croire. Parce que c’est facile. Parce que ça voudrait dire que tu comptes. Que t’es pas simplement un mec parmi tant d’autre qu’on peut jeter comme un mouchoir usagé. Et c’est tellement ce que tu ressens depuis toujours. Sans ouvrir la bouche, tu le fixes. Tu te perds dans son regard. Puis, dans un souffle, tu murmures, comme une évidence. « … Tu veux me faire mal. » Pourtant, c’est presque une question. Tu sais pas vraiment. Et t’as peur de savoir. T’es si fragile en ce moment. Si fragile. Il suffirait d’un rien pour te faire tomber. Et ce rien pourrait être lui. C’est effrayant. Terrorisant. Parce que c'est d'une simplicité déconcertante. |
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Mar 6 Aoû - 1:27 | |
| « …Qu… Quoi … ? » Oui, Quoi. Moi aussi, je ne comprends pas. Je ne comprends rien à tout ça, mais nous sommes là. Je suis là, la main contre toi, posé sur toi, sur ton coeur, et je ne sais pas. Je ne sais rien ; c'est ainsi, avec toi. Ça a toujours été ainsi, je crois bien, avec tous les gens. Je ne sais rien. Mon coeur bat-il ? Je ne sais pas. Suis-je pris d'affection pour toi ? Je ne sais pas. Vais-je te possédé ? Putain, oui. Complètement. Littéralement. De la tête aux pieds, et même jusqu'aux sanglots. Tu es mien ; ne l'oublie pas, je l'ai écrit à même ta peau, de mon regard trop dur, en observant trop longuement ta nuque. Tu es à moi. C'est écrit là, sous tes cheveux. Ne me regarde pas comme ça, Arse. C'est une chose que tu devrais déjà savoir ; c'est la seule chose, au final, que tu devrais savoir. Car le reste importe si peu, n'est-ce pas ? Car moi, je suis tout, et toi, tu n'es rien. Car toi, tu es tout, et moi, je ne suis rien ? Car la vie est ainsi, et que je suis là, encore, de nouveau, face à toi. Ne cours pas, Arse ; je te retrouverais toujours. Je suis là, après tout. Ne l'oublie pas. Il y a un nous ; il y a aucun « et » entre, toi et moi. C'est comme ça. « … je t’ai…manqué… ? » Et pourtant, tu sembles bien ne pas le savoir. L'avoir oublier ; tu ris, tout bas, et je sens ton souffle, contre mon cou, sur le bas de mes traits. Je penche un peu la tête, pour mieux me perdre dans tes yeux. J'essaie de voir où tu sais, au travers de quel sentier tu as bien pu te perdre, pour ne pas voir mon obsession, pour ne pas voir la franchise crade qui se colle à mes pensées et à mes traits. Mais toi, tu es perdu ; la porte est fermée, au travers de tes prunelles azurs, et je ne suis pas de ceux qui cognent pour avoir de l'attention.
J'attends, alors, sagement.
Et nous voilà perdus, maintenant, cette fois-ci à deux ; tu n'observes avec cette innocence si particulièrement qu me brûle la peau. Qui fait crier mon âme, si elle existe, du moins. Tu m'observes dans un silence des plus loquaces, et j'entends les cris des plus agonisants, tout autour de nous. La noirceur se crée, lentement, et je sens l'agonie; vois-tu ? Vois-tu, Arse, au fond de moi ? Y a-t-il quelque chose, tout bonnement, au creux de mon être ? J'ai froid ; c'est le vide, tout autour de moi, et les vents glaciaux qui frappent. Ils me griffent la peau, et ricanent tout bas. Ne t'y égare pas, toi aussi. Ne plonges pas là ; ce n'est pas fait pour toi. Je ricane, à mon tour. Si bas que je ne m'entends pas. Je suis pathétique ; après tout- ne suis-je pas en train de agripper de toutes mes forces, pour que tu puisses me rejoindre tout en bas ? Ne suis-je pas en train d'aspirer l'un de tes souffles, pour vivre un peu plus ? Donnes moi ta vie, Arse ; la mienne est presque éteinte, je n'ai plus de réserve.
Ou alors, consumons-nous à deux.
Doux ; doux murmure dans les airs. La voilà enfin, ta main, au travers de la noirceur si caractérielle des sentiers. Les voilà enfin, tes doigts si tremblants. Laisse moi les agripper, et ne t'évades pas. « … Tu veux me faire mal. » Non. Non, je ne le veux pas. Je ne veux rien pas, Arse. Comment ose-tu dire quelque chose comme ça ? Comment ose-tu croire que je pourrais faire du mal à ma propre âme ? Je n'en veux pas, de ça. Je n'en veux pas, de ta douleur.
Je te souris, encore. Mes doigts se détachent de ton chandail, et ma main monte lentement pour se glisser contre tes doigts. Ils sont tremblants. Le sens-tu, cette fois, à défaut de le voir ? Ils tremblent, là, contre ta joue. Ne le dis à personne ; j'ai peur, peut-être. J'ai peur, qui sait. De tout ce que je pourrais te faire, ne serais-ce que pour t'avoir, là, entre mes mains, à jamais. « Non, je ne veux pas te faire du mal... » Petite voix ; elle est faible et basse, aussi légère qu'un secret. C'est une lamentation, peut-être, un déboire qui ne veut pas se faire voir. « ... Mais je vais le faire, tu le sais parfaitement. On le sait parfaitement. Parce que je suis comme ça. » Mais elle sera là, tout de même, ta douleur. On n'y peut rien ; je n'y peux rien. C'est ainsi, tout bonnement, que les choses sont faites. Tu souffriras, et moi, je ne verrais rien. Parce que je suis comme ça. Car tes cris, tes sanglots, au final, ne feront que couvrir les miens. Et à ce moment, enfin, je me sentirais un peu mieux, à croire que je ne souffre plus. Que les cris se sont éteints, là, dans ma tête. J'y croirais, et toi, tu seras là, en train de pleurer. Et je n'y verrais rien, car tu seras à moi, et tout me semblera bien, alors, comme ça. C'est ainsi.
Je soupire, toujours aussi bas. Je n'ai pas envie de fracas, cette fois. Ne cogne pas, s'il te plait. Comprends. Je ne t'observe pas ; je n'ai pas envie de voir ce que tu crois voir, toi, en moi. Ma tête se pose une seconde, une éternité sur ton épaule, et puis, doucement, mes doigts glissent contre ta nuque, effleure ton oreille, avant que je ne recule d'un pas. Mes prunelles croisent les tiennes ; douleur, souffrance, solitude. Mal de mer. J'ai le tournis.
Mes pas m'accompagnent jusqu'au mur, tout juste en face. Nous voilà comme toi ; toi contre un mur, et puis moi contre l'autre. On ne s'observe pas. Nous n'y arrivons pas. « C'est tout ou rien, avec moi, et encore une fois, tu le sais parfaitement. » Enfuis toi, ou alors laisse moi te détruire complètement. Laisse moi te conquérir. J'ai besoin de ce champ de bataille déjà livide, déjà si vide.
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Mer 7 Aoû - 1:09 | |
| Toute cette situation te désarçonne totalement. Tu pensais qu’il viendrait pour te réduire un bouilli. Te punir pour l'avoir humilier. Tu pensais qu’il enverrait quelqu’un pour te tuer. Te massacrer. Te torturer. Mais il est là. Lui. Juste devant toi. Il est là avec ses sourires qui lui ressemblent si peu. Avec ses mots bizarres et sa façon si particulière de souffler ton prénom. C’est troublant. Doucement, sa main vient parcourir ta peau. Et toi, tu retiens ton souffle. Tu essaies de lire dans ses pupilles tout ce qu’il ne dit pas. « Non, je ne veux pas te faire du mal... » T’as tellement envie d’y croire. Tellement. Croire que tu es différent. Que tu es spécial. Mais tu as tant souffert à chaque fois que tu t’es réveillé après y avoir cru qu’aujourd’hui, tu as juste peur. Tu panses encore maladroitement les blessures que Julian t’a infligées. Tu te remets encore difficilement de la dernière fois où tu t’es cru différent. Ou tu t’es dit qu’il ne pouvait pas agir avec toi comme avec tous les autres. Mais encore une fois, la vérité s’est imposée. Tu n’es pas différent. Tu n’es pas mieux. Ni même moins bien. Tu es juste comme tous les autres. Victor t’a traité différemment. Un temps. Puis, le retour à la réalité a été brutal. Douloureux. Tu veux pas revivre ça. Pas encore. T’es fatigué de tout ça. Pourtant, il y a toujours cette part de toi qui s’accroche à ces promesses. Il y a cette sincérité dans sa voix qui te fait croire qu’il y a peut-être une chance. Infime. Une chance pour toi d’être spécial. « ... Mais je vais le faire, tu le sais parfaitement. On le sait parfaitement. Parce que je suis comme ça. » Tu fronces un peu les sourcils. Pourquoi te dit-il tout ça ? Pourquoi égare-t-il ainsi ton âme déjà si perdue ? Tu veux pas avoir mal. Tu souffres déjà assez sans avoir besoin d’en rajouter encore. Et puis, tu n’arrives pas à comprendre vraiment ce qu’il souhaite de toi. C’est flou. Indécis. C’est pas clair. Tu sens son souffle s’égarer au creux de ton cou avant qu’il ne vienne y poser son front. Et tu sens ton cœur se tordre. Tu découvres en lui une fragilité que tu n’avais jamais remarquée. Elle te touche. Te bouleverse. Tu t’sens con en réalisant qu’il n’est pas aussi dénué de cœur que tu pouvais l’imaginer. Sa main vient remonter vers ta nuque, s’égarant un instant dans tes cheveux. Tu sens un frisson te parcourir. Tu commences un peu à comprendre. Vos yeux se croisent un instant et tu réalises. Il te veut. Vraiment. Tu ouvres la bouche avec l’optique de parler, mais seul le silence demeure. Tu sais pas quoi dire. T’es trop perdu. Comprendre ça t’égare juste un peu plus. Alors tu le regardes s’éloigner. Tu le regarder s’adosser au mur en face. Puis tu détournes le regard. T’as peur de le regarder. De voir cet homme que tu croyais connaitre et qui se dévoile à toi. Si différent. « C'est tout ou rien, avec moi, et encore une fois, tu le sais parfaitement. » Tu as peur de te tromper. De mal comprendre ses paroles. Peut-être qu’il ne veut que ton corps. Comme Julian. Peut-être qu’il fera comme lui, te baisant comme une pute avant de t’abandonner sans un regard. Tu veux pas. Tu veux pas putain. Le silence se fait pesant. Tu penses. Tu réfléchis. A ce qu’il veut vraiment. Tu as peur que ça ne soit qu’une stratégie pour te briser. Il doit bien le savoir que l’affection et la tendresse sont les deux moyens les plus efficaces pour te détruire. Et puis, t’as l’impression qu’il te veut toi, comme la réponse du payement que tu lui dois. D’un geste maladroit, tu te redresses, finissant par poser ton regard sur lui. Et doucement, tu t’approches, la gorge serrée. « … Tu… Tu me veux comme remboursement … ? » Ta voix est faible. Puis, finalement, tu ajoutes plus fermement « J’suis pas une pute … ». Réalisant la dureté de ton intonation, tu finis par ajouter d’une voix douce « Je … Je sais pas ce que tu…ce que tu veux de moi … Je comprends pas … Je suis pas … un jouet. J’veux pas être ton jouet … » Tu le regardes un instant avant de reculer vers la porte que tu pousses, avant de te retourner, près à fuir son regard troublant faisant battre ton cœur trop fort. |
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Mer 7 Aoû - 2:27 | |
| Non. Non, ne fais pas ça. NON. Ne te retourne pas. Regarde moi, Arse, et ne te défile pas. Regarde moi ; tu y verras tout ce que tu voudras. Regarde moi ; je suis l'ombre derrière chacun de tes pas. Je suis le malfrat, le scélérat. Je suis le voleur, le violeur. Le vilain cambrioleur ; laisse moi te prendre, tout te prendre. Laisse moi goûter chacune de tes larmes, au point de m'y noyer. Laisse moi naviguer au coeur de cette mer, au moins de ne plus savoir où se trouve la terre. Laisse moi me perdre dans tes yeux ; tes merveilleux yeux bleus. Laisse moi sourire, encore, de nouveau, sans connaitre la douleur, un simple instant. Laisse moi, s'il te plait, être cet homme que tu sembles être capable de faire, de moi. Ne prends pas tout, Arse. Ne me vole pas tout de nouveau. Il ne me reste que des miettes, que des miettes de mon être, des fragments perdus entre tes mains, et tu détiens tout. Tu as absolument tout, entre tes mains. Ne me fracasse pas ; pitié, ne me brise pas. Parce que tu sais, on le sait parfaitement ; avec mon dernier souffle, aussi douloureux pourra-t-il être, je te détruirais aussi. Je prendrais tout de toi, pour que tu sois comme moi. Je tremble ; ne le vois-tu pas ? Mes doigts sont gelés par le froid du couloir, et mon t-shirt me colle à la peau, pourtant. Un filament de sueur froide s'égare, contre ma nuque, mon dos. J'ai la tête qui tourne. Je te déteste, pour tout cela. Pour détruire mes plans d'un simple regard perdu; de me détruire, en étant simplement...complètement toi. Je te hais ; je te briserais.
Aller, avance. Avance, que je goûte à ton sang.
La bêtise est humaine, non ? Alors, suis-je l'homme le plus humain qui sait ? Le mal ne vient pas du démon, mais du coeur depuis si longtemps empoissonné par la cupidité humaine. Je suis la pomme, le fruit tentateur, la pourriture qui se glisse au creux de tes veines, tendrement, le soir. Je suis la lueur d'espoir qui s'éteint, là, brusquement, lorsque tu y parviens enfin. Je suis le démon, dans le noir. Je suis le cri, au travers de la peur. Je suis le loup, là, assoiffé, qui ne demande qu'à t'égorger pour ne plus trembler. Qui ne demande qu'à te briser, pour être de nouveau libéré. Tu as mis des chaines à mes pieds, Arse ; je trouverais la clé, peu importe que ce soit de force. Je prendrais la clé, et puis tout ce qui va avec.
Tu t'avances, là, doucement, d'une valse tremblante. Tout se détruit, autour de toi. Mais pas moi ; moi, je souris délicatement. La tempête s'est calmée, brusquement. Les fenêtres se sont fermées, et plus rien ne peut pénétrer. Le coeur est serré, broyé, brisé. Il ne demande qu'à faire saigner. La folie est là, tendre caresse contre mon être. Elle me berce dans ses bras. Tu ne voudras pas. Tu as déjà dit non ; tu ne veux rien de moi, car je n'ai rien voulu de toi. Peu importe; je ne suis pas de ceux qui disent désolé. ou pardon. Je prends sans façons. Je prends tout, et tellement plus, encore. Brise toi le cou, mon amour. « … Tu… Tu me veux comme remboursement … ? » Je ricane, tout bas. N'entends-tu pas que c'est un rire de mauvaise fois ? Qu'il est brisé, damné. Tu as été la dernière lumière, Arse, en détournant tes prunelles. Je ne vois que le noir, tout autour, et la lune, grande et pleine. Tu as fait de moi un animal ; je vais manger ton âme. La bête est là, face à toi. « J’suis pas une pute … » Lueur amusée, au creux de mes prunelles. Oh oui, tu es une pute ; tu te montres, là, le coeur grand, et puis sauvagement, tu fermes les bras comme tu fermes les cuisses. Tu demandes tout, et tu ne prends rien. Tu demandes une caresse, pour mieux fendre un coeur. Qui est le monstre, là, entre toi et moi ? Qui est la bête, en cet instant, au travers du noir ? Aller, Arse. Réponds moi. Qui est le monstre, là, entre toi et moi ? « Je … Je sais pas ce que tu…ce que tu veux de moi … Je comprends pas … Je suis pas … un jouet. J’veux pas être ton jouet … » Tu me les brises; tu me détruis, là, avec cette innocence trop apparente.
Pardon ; le coup a du faire mal. Le mur froid, là, contre ton dos, alors que je t'y colle de toutes mes forces. Tes poignets me semblent si fragiles, entre mes doigts. Tu trembles de tout part. Tu as froid ? Ne t'inquiètes pas ; je suis là, je te réchaufferais. Je te tiendrais au chaud, moi, malgré le fait que l'on soit cassé. « Et moi, hein ? et MOI ?! » Crachat, contre ta joue ; désolé, mon amour, je ne veux pas. Donnes moi un peu de ta lueur, je trouverais de nouveau mon sourire, et mon calme. Je tremble, encore, contre toi. Mon coeur est un fléau, un monstre qui se brise contre toi, t'écrasant. « Et moi, je suis quoi, hein ? Tu me prends pour un jouet, toi, à jouer comme ça ? À faire ta salope, là, avec tes yeux larmoyants, et à m'accuser de merdes, alors que tout c'que j'veux, c'est d'te revoir ? ÇA T'AMUSE, PEUT-ÊTRE ? » La sueur dégouline, là, lentement, contre mes joues. Ou alors, est-ce des larmes ? Il vaut mieux ne pas savoir; l'ignorance est une chose si tendre, n'est-ce pas, Arse ? « Ça t'amuse, hein, de jouer comme ça ? » Murmure, contre ta joue. Je ne te serre plus les bras, je ne tiens plus rien. Mes doigts sont juste là, abandonnés contre ton toucher. Je ne parviens plus à rien ; je ne souhaite que te détruire, et pourtant, c'est moi qui se brise.
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Mer 7 Aoû - 11:59 | |
| Un gémissement de douleur s’échappe de tes lèvres lorsque ta tête vient cogner brusquement le mur froid désormais plaqué contre ton dos. Tu te tortilles un peu, secouant tes poignets prisonniers de ses mains. Il te fait mal. Tu grimaces, tremblant entièrement sous la peur qu’il provoque en toi. « Et moi, hein ? et MOI ?! » Tu détournes la tête, fermant fortement tes yeux humides. Il te terrorise lorsqu’il est comme ça. Tu n’as qu’une envie, c’est de ramper jusqu’à ne plus sentir ses doigts sur toi. Lui qui faisait battre de cœur de façon un peu désordonné l’affole désormais complètement. Dans un petit gémissement apeuré, tu souffles doucement son prénom. Comme pour le supplier d’arrêter « …V…Vic… ». Et dire que tu avais pensé à te laisser aller entre ses bras rassurants. Tu regrettes tes pensées. « Et moi, je suis quoi, hein ? Tu me prends pour un jouet, toi, à jouer comme ça ? À faire ta salope, là, avec tes yeux larmoyants, et à m'accuser de merdes, alors que tout c'que j'veux, c'est d'te revoir ? ÇA T'AMUSE, PEUT-ÊTRE ? » Non. Non ça t’amuse pas. T’as pas le cœur à t’amuser. Il voulait juste de revoir. Putain, mais comment ça peut être possible ? Comment un homme comme lui peut-il seulement vouloir te revoir ? Toi ? Tremblant toujours autant, tu finis pas rouvrir les yeux que tu fermais avec tant de conviction. Et ton regard se pose sur son visage. Sur son visage dévasté par une peine bien visible. Et tu détestes ça. Tu détestes tellement ça. La peine. La douleur. T’as envie de l’apaiser. Malgré tous les sentiments qu’il a provoqués en toi. Malgré la peur. « … N…Non…Je… Je savais pas … Tu… » Tu te tortilles encore un peu. Il sert trop tes poignets. Beaucoup trop. La douleur est présente. Bien trop présente. « … Tu…Tu me fais…mal… » Il est là. Juste contre toi. Soufflant d’une voix déformée par une douleur intérieure « Ça t'amuse, hein, de jouer comme ça ? » Et finalement, la pression sur tes poignets disparait, te rendant un semblant de liberté. Un semblant. Parce que maintenant, c’est mentalement que tu es retenu. T’es là, le regard plongé dans le sien. Deux âmes égarées. Bordel … Reniflant légèrement, tu passes le dos de ta main sur tes yeux humides. « Ca… Ça m’amuse pas … Je suis juste … perdu … » Tu relèves de nouveau les yeux vers lui avant de poser doucement la main sur son torse. « Tu me fais … tellement peur Victor. Je… Je sais jamais ce que tu veux … » Hésitant, tu peines à rajouter cette question qui te brule les lèvres. Est-ce qu’il t’aime ? Est-ce que c’est pour ça qu’il agit comme ça avec toi ? Puis finalement, détournant les yeux, tu lâches dans un souffle fragile « J..veux pas avoir mal … J’veux pas… » Et tu t’accroche à lui. Tu sers son tee-shirt entre tes poings. Il est ta bouée de sauvetage dans la tempête que Julian a provoqué en toi. Comme il l’avait pu l’être deux ans auparavant. Pourtant, il est un ouragan à lui-même. Tu te perds simplement dans une autre tempête. Peut-être même plus destructrice. Doucement, c’est à ton tour de poser ton front sur son torse quelques instant. Tu laisses échapper un petit sanglot, réprimant tes larmes difficilement. Une nouvelle fois, le manque exacerbe tes sentiments. Des sentiments que tu peines à comprendre. Tu es amoureux de Julian. Tu l’as compris maintenant. Pourtant, Victor arrive sans peine à t’égarer dans la profondeur de tes propres sentiments. Il provoque en toi ce petit quelque chose. Cette étincelle. C’est probablement pas de l’amour. Surement pas même. Mais tu ressens le besoin intense de l’avoir contre toi. De le garder. Tu ressens le besoin de sa protection. De son attention. De sa tendresse. Peut-être tout ce que Julian ne peut pas t’offrir. Alors, doucement, tu viens te blottir contre lui. Presque naturellement. Tu viens passer tes mains dans son dos pour serrer son corps musclé contre toi. Tu te laisses aller entre ses bras. Dans un murmure, tu souffles tout de même « … Joue pas… Joue pas avec moi … » |
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Mer 7 Aoû - 20:22 | |
| C'est une danse à laquelle l'on ne peut s'évader ; une tempête inlassable, trop forte pour que l'on puisse survivre tous les deux. Nos bras sont finement liés, mais nos coeurs se meurent, trop imbibés d'eau. Nous coulons, lentement, et cela sans pouvoir faire quoique ce soit. Nous coulons, l'âme brisée en mille morceaux, moi essayant de voler le peu de vie que tu sembles pouvoir m'offrir, et toi restant là, pleurant, lamentable, et pourtant tant de choses, à la fois. Tellement de choses que je ne fais que me briser encore plus, à chacun de nos touchés. Tu es mon dernier souffle, ainsi que mon agonie. Cette mer, elle n'est que l'étendu de tes larmes, et peut-être des miennes aussi. C'est le martyr de notre vie, l'écho de notre douleur ; la caresse de notre malheur. La destruction de notre âme. Calme la tempête, Arse. Elle ne vient que de toi ; c'est toi, seulement qui fait tout ce fracas. Ne vois-tu pas, mon petit, que tu détruis tout autour de toi ? Tu es une tempête silencieuse, une caresse contre la joue, avant de se frapper violemment. Tu détruis tout, seulement avec le bleu de tes yeux. Tu détruis tout, et tellement plus encore. Ne vois-tu pas, Arse, que tu détruis tout de moi ? Oh, ne pleure pas, mon amour. Ne pleure pas, Arse, car tes larmes nous feront sombrer. Elles nous emporteront loin sous la mer, n'apportant que l'agonie, au fond de notre être. Tu nous tue, Arse ; tu me tue.
Oh, ne m'observes pas comme ça, Arse. Ne te perds pas ; nous serons perdus à deux. Deux âmes égarés, là, sur le point de se damner. Nous mourrons, lentement, surement, les mains emplis de notre propre sang. Nous nous tuons, pauvre cons que nous sommes, car c'est la seule chose que nous voulons, pouvons. La guerre est présente, au sein de nos coeurs, et lentement, surement, nous mourrons. Nous saignons. Essuie tes larmes, mon petit. Sinon, je les bourrais en entier, jusqu'à te vider complètement, finissons avec son propre sang, ton nectar de démon. « Ca… Ça m’amuse pas … Je suis juste … perdu … » Perdus, tu veux dire, mon tendre petit ? Perdu ? Mais qui ne l'est pas, là, présentement, dans cette mer de déboire qui nous avale, lentement, pour ne recracher que les miettes de nos êtres. Perdu ? Veux-tu rire de moi, Arse ? Crois-tu être le seul dans cette merde, incapable de faire quoique ce soit ? Oh, ne t'inquiètes pas. Prends mes doigts, prends ma main, je t'emmènerais loin. Là où il fait noir, certes, mais il y a toi et moi, et rien d'autres, aucune mauvaise foi.
Ils sont froids, je peux les sentir, tes doigts. Aussi froid que mes prunelles, certainement. Il y a un mur, là, entre toi et moi, une colère sans nom que je ne peux faire disparaître. Elle est piégée, et elle m'a capturé par la même occasion. Nous sommes pris au piège, incapable de faire le moindre mouvement. Et toi, pourtant, tu te rapproches, tes prunelles aux fond des miennes, et ta main contre mon torse. Je te capture, lentement, sans que tu puisses t'en rendre compte. « Tu me fais … tellement peur Victor. Je… Je sais jamais ce que tu veux … » Et moi, mon amour ? Je n'en sais pas plus que toi ; je ne sais pas, non, ce que tu attends de moi. Je ne sais rien de tout cela.Je te vois juste là, les yeux noyés par la peur et la douleur. Je te vois juste là, face à moi, incapable de prendre une décision sur quoique ce soit. Je te vois juste là, petit et con, en train de faire ce que tu veux de moi. Jouant avec mon être, me torturant lentement. Faisant de moi un démon.
Alors, continue, Arse. Continue à hésiter, et puis à me torturer. Brise nous encore plus fort, brise moi de toutes tes forces, que je te massacre sournoisement dans le noir, lorsque tu ne t'y attendras pas. Laisse moi te toucher, pour mieux te caresser, et te torturer. « J..veux pas avoir mal … J’veux pas… » J'ai envie de rigoler, tout bas, mais je ne le fais pas. Je ne le fais pas, car tu t'accroches à moi. Tu es là, si petit contre moi, meurtri, et tu t'accroches de toutes tes forces, de tes petits poings sans la moindre force. Je ne sais que faire. J'ai envie de poser mes mains sur les tiennes, et puis de serrer de toutes mes forces, pour que tu ne puisses plus jamais t'évader. J'ai envie de te serrer fort, si fort que tu puisses en crever. J'ai envie de te conserver, à jamais, pour toujours, comme ça, contre moi. « Alors pourquoi tu t'accroches à moi .. ? » Petit murmure ; je ne sais pas s'il est pour toi. Peut-être, au final, est-il pour moi-même. Je ne sais pas. Il me semble que je ne sais plus rien, lorsque tu te trouves près de moi. J'oublie tout, sauf la sensation de tes mains, contre moi.
Oh non, mon petit, ne pleures pas de nouveau. Ne pleure pas, veux-tu. Tes bras sont là, se glissant contre mon corps. Tu m'encercles de tes petits bras, et moi, je ne parviens plus à respirer. Je ne sais plus le faire. Tes cheveux caressent mes narines; l'odeur me porte loin, et pourtant, nulle part à la fois. Je ne sais pas quoi faire. J'ai cette envie, au fond de mes tripes, de te serrer dans mes bras de toutes mes forces, et à la fois, j'ai cette idée, dans la tête, de glisser mes doigts contre ta gorge. Ne vois-tu pas le contraste que tu fais naître en moi ? Ne vois-tu pas la tempête que tu engendre ? Démon ; tu es un démon, le pire de tous, certainement. Tu te joues de moi, avec tes caresses et tes larmes. Tu me bernes, avec tes yeux clairs et ton coeur, si petit, qui bat. « … Joue pas… Joue pas avec moi … » J'ai envie de ricaner tout bas, ou alors très fort. De te dire, et de te maudire, car c'est toi qui joue avec moi. Tu le fais comme un enfant inconscient, les cordes de mon pantin, de mon âme, entre tes doigts. J'ai envie de te cracher à la tête, de te dire tous ces mots qui hantent mes pensées.
Pourtant, je ne le fais pas. Je ne le fais pas, car si j'ose, par la suite, je ne pourrais plus rien faire de toi. C'est à mon tour, maintenant de jouer. Laisse moi me remettre sur mes pieds; je suis partant, prêt à participer. Mes doigts se glissent dans ta crinière indisciplinée, se posent contre sa nuque, la caressant tendrement. Ma tête, ou mon menton du moins, s'appuie sur la sienne. « Je ne joue pas. Je ne veux pas jouer avec toi, Arse. J'en ai assez de tout cela. » Allez, laisse toi berner. Crois-moi, que je puisse t’entraîner tout en bas, là où tu as fait un débris, un cadavre de moi. Laisse moi te détruire,et puis te reconstruire. Pauvre petite poupée démantibulé. Laisse moi être la vague, contre ton rocher, qui essaie de te casser. De t'achever. Laisse moi au moins tenter. Mes doigts, là, contre tes traits, épousant lentement tes joues. J'y sens tes larmes ; je t'éloigne tendrement de moi, pour voir la tempête, la mer déchaînée, sauvage, au fond de tes yeux. Un sourire, léger, se glisse sur mes lèvres. Peut-être est-il sincère, moi-même, je ne le sais pas. Mes doigts, rudes par les douleurs passées, caressent pourtant tes joues, essayant d'en effacer les larmes. « Je ne joue pas avec toi... j'ai besoin de toi. Tu comprends ? J'ai fait une erreur, il y a quelques temps. Et j'en ferais d'autres, certainement. » Il se ternit un peu, mon sourire, avant de pourrir. Il pourrit, là, doucement, et moi, je me détache doucement de toi. Mes mains glissent jusqu'à les tiennes, contre mon dos, et je les éloigne, doucement, en faisant de même de mon côté. Je recule d'un pas, comme si je pouvais te blesser, par un simple touché.
Aller, Arse. Approche toi, que je fasse ce que je veux, de toi. Que tu sois de nouveau, entièrement , totalement, tout à moi.
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Ven 9 Aoû - 1:55 | |
| « Alors pourquoi tu t'accroches à moi .. ? » C’est vrai ça. Pourquoi tu t’accroches à lui Arse ? Lui qui est l’une des personnes les plus à même de te faire du mal. Tu sais pas. Non, tu sais pas. Pourtant, tu ne t’arrêtes pas. Tu restes là, agrippé à lui. Putain de maso. T’es vraiment con Arse. Naïf à en crever. Tu cherches la merde en fait. Julian. Victor. T’as la fâcheuse manie de chercher l’attention et la tendresse chez ceux qui n’en ont aucune à offrir. Mais t’arrives quand même à croire que c’est possible. T’es tellement optimiste que s’en est pitoyable. La voix tremblante, tu le supplies de pas jouer avec toi. Implicitement, tu lui demandes de t’aimer. Juste un peu. De pas te jeter encore. C’est trop douloureux de se faire jeter à chaque fois. Et c’est tellement injuste. Tu ne demandes pas grand-chose après tout. Un peu d’attention. Un peu d’amour. Avant de crever comme un con. Avant de mourir tout seul. Tu veux pas. Tu veux pas mourir seul. Tu veux pas mourir sans avoir sentir la douce chaleur de la sensation d’être aimé. Ça serait cruel. Si cruel. Pourtant, c’est tellement évident que tu la recherches au mauvais endroit. Comme si Victor pouvait te l’apporter. « Je ne joue pas. Je ne veux pas jouer avec toi, Arse. J'en ai assez de tout cela. » Alors que tes joues sont toujours humides, un petit sourire s’affiche sur ton visage. Tu commences à y croire. Il est sincère. Ton cœur bat un peu plus vite. Un peu plus fort. Ses doigts essuient presque délicatement le sillon que tes larmes ont formé. La peur est toujours là, ancré, pourtant, son sourire t’apaise un peu. Doucement, tu souffles « … moi aussi …». Toi aussi tu en as assez de tout ça. « Je ne joue pas avec toi... j'ai besoin de toi. Tu comprends ? » Il a besoin de toi. Besoin. Pour la première fois de ta vie, une autre personne que ta famille te souffle avec besoin de toi. Putain. Un frisson te parcourt entièrement alors que tu mordilles ta lèvre inférieure, esquissant un léger sourire. Doucement, tu hoches la tête. Tu comprends. « J'ai fait une erreur, il y a quelques temps. Et j'en ferais d'autres, certainement. » Il a fait une erreur. C’est tellement bon de l’entendre te dire ça. Tellement bon de savoir qu’il a regretté de t’avoir ainsi jeté. Pourtant, sa phrase suivante vient assombrir ton plaisir de te savoir regretté. J’en referais d’autre … Comme s’il les prévoyait. Comme s’il prévoyait ses putains d’erreurs. Sans ouvrir les lèvres, tu le regardes se détacher de toi. Tu le regardes se reculer. Putain. Il fout encore un bordel monstre dans ta tête de junkie en manque. Pourquoi se reculer après toutes ses promesses ? Toutes ses paroles ? Cherche-t-il à te tester ? Tu clignes un instant des yeux, le regardant. Ton regard l’interroge. Pourquoi ? Pourquoi fais-tu ça Victor ? Alors, doucement, tu souffles en t’approchant un peu de lui « … J’ai fait quelque chose de mal … ? » Un peu perdu, tu glisses la main dans tes cheveux en bataille. La tête penchée, tu le questionnes avant de commencer un mouvement vers son torse. Mouvement que tu stoppes avant d’arriver à destination, de peur de le froisser par un contact qu’il ne désirerait plus. Ta main se forme en poing avant de se retirer. Puis tu sens son regard. Son regard rivé sur tes lèvres. Ça te fait rougir comme un gosse. Pourtant, c’est pas comme si tu n’avais jamais embrassé un garçon. C’est juste que. C’est lui. C’est Victor. C’est ce mec qui a terrorisé tes nuits depuis deux ans. C’est une situation tellement étrange … Pourtant, timidement et sous le coup d’une pulsion incontrôlée, tu te mets sur la pointe des pieds pour le smacker doucement. Et tu t’éloignes. Tu te remets à ta place. Comme si rien ne s’était passé. Tu attends sa réaction. Tu l’attends sagement. |
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Ven 9 Aoû - 3:37 | |
| Il fait froid, brusquement. Peut-être est-ce à cause de la porte d'entrée du logement, là, celle qui mêle vers la nuit et qui est encore ouverte, après tout ce temps. La caresse de la nuit me semble tout proche, soudainement, et elle danse, contre ma peau, se glissant au travers de mes vêtements pour épouser ma chair, volant le peu de vie qui peut bien se trouver là, en moi. Elle me vole tout ce que je peux bien avoir de ta chaleur, en moi, sans gêne. Je ne ramène pas mes bras contre moi ; quitte à mourir de froid, autant le faire avec un minimum de dignité. Je ne suis pas de ceux qui cherchent la chaleur, qui montrent leur manque de douceur. Alors, je me contente d'être là. Je me contente d'être là, contre le mur froid, piégée au coeur de cette caresse bien trop vive, mordante. J'endure ce que la vie veut bien faire de moi, en t'observant. La vérité est trop sanguinaire ; j'ai froid, loin de toi. Tu as tout pris de moi, le sais-tu, ça ? Tu as tout pris de moi, de mon affection jusqu'à ma chaleur. Elle est rare, le sais-tu, mon affection ? Si rare et petite, et pourtant, si destructrice. Du moins, je crois. Ou alors, c'est pour toi, uniquement pour toi qu'elle est devenue comme ça. Une araignée, là, tissant sa toile et s'enroulant lentement, sournoisement autour de toi, et te gardant là, toujours en vie dans sa toile. Pourris, si tu veux, meurs, si tu le souhaites, cela n'importe peu, tant que tu restes près de moi et que je puisse goûter, encore, toujours, au peu de chaleur que je peux encore voler de toi.
Laisse moi au moins cela, si tu viens à t'éloigner encore une fois.
Il y a un océan, là, au fond de tes prunelles. Il y en a toujours eu un, je crois. Une mer qui danse, qui fracasse tout sur son passage, et qui parfois, trop pleine, trop vive, déborde le long de tes joues d'enfants. Combien de fois ai-je essuyer ces joues, hein, Arse ? Combien de goutte de sang ai-je fait couler, pour ses connards qui étaient avec nous, lorsque tu étais l'ombre même de mes moindres pas ? Ne l'as-tu jamais vu, Arse, le monstre que tu fais de moi ? La bête qui s'éveille, si différente de l'habituel, alors que tu es presque au creux de mes bras. Le sais-tu, simplement, que tu es le responsable de bien des dégâts ? Que tu pleures pour tes propres fracas, le résultat de ta propre bêtise ? Que ta douleur n'est que l'écho de tes propres malheurs ? Je ne suis que la bête, trop sauvage, que tu as façonné dans l'ombre. Qu'un monstre trop dépendant, qu'une bête qui s'est construite, en niant. Le résultat bien trop flagrant d'un être niant, repoussant. Ignorant de tout ce qui puisse être tendre. Je ne sais pas caresser, Arse ; laisse moi donc te dévorer. Je ne sais pas murmurer, Arse ; laisse moi te faire frémir, pour compenser.
Tu fais un pas, vers moi. Mes prunelles vont vers la porte, une seconde. La caresse du froid doit être toute contre toi, cette fois. J'ai envie de te prendre contre moi, pour qu'elle ne te touche pas. Il n'y a que moi, que moi pour te donner froid. Elle n'a pas ce droit. Tu es à moi, c'est comme ça. Elle n'en a pas le droit. Pourtant, je ne fais que tourner de nouveau mes prunelles vers les tiennes, me noyant encore. « … J’ai fait quelque chose de mal … ? » Tu trembles. Je n'ai pas besoin de le sentir, pour le savoir. Est-ce le froid ? Est-ce la douleur ? Dis-moi, Arse, pourquoi crois-tu avoir fait quelque chose de mal ? L'entends-tu, en toi, cette bête qui a fait de moi ce que je suis ? Non ; elle n,existe pas. Tout ne vient pas de toi, au final. Ce n'est que moi. Qu'un toi plus moi qui s'est mal fait ; l'ingrédient que je suis était déjà pourri. C'est ainsi.
Je ne réponds pas. Je ne saurais que dire, en fait. Alors, le silence reste là. Toi, tu serres ton poing. Es-tu en colère, Arse ? Je n'ai pas le temps de m'attarder un peu plus sur la question. Tu n'es pas de ceux à rester le calme des autres ; tes lèvres s'avancent, vite, doucement pourtant, et effleurent les miennes d'une caresse minime. C'est un feu puissant, trop, au fond de moi. Je t'observe, sans mouvement, alors que l'incendie est déclarée, au fond de moi. Un instant passe, et puis, le tout s’effondre. Le monstre s'éveille brusquement; il ne fallait pas le réveiller, Arse.
Adieu le froid ; me voilà te retour tout contre toi. C'est un fracas brusque, ton dos contre le mur. Il y avait pourtant quelques pas ; désolé, c'est ce feu, en moi, tu vois. « Tu n'aurais pas du. » Mon souffle est court, je parle contre tes cheveux, trop prêt de toi. Mes doigts nerveux, vifs, se glissent contre ton menton. Je le relève d'un mouvement délicat, et pourtant, sec. Tes prunelles au fond des miennes. « Tu n'aurais pas du, Arse. Tu le sais, n'est-ce pas ? Tu le sais, non ? » Elle est rauque, ma voix, enchaînée de nouveau à toi, déchaînée pourtant, et découragée, peut-être, aussi. J'ai besoin de toi. Je veux tout prendre, de toi. N'éveille pas la bête d'une caresse, Arse ; elle voudra tout le bras, et le reste, ensuite. Mes prunelles observent chacun de tes traits, agités, avant de se perdre, souvent, contre tes lèvres. « Tu finiras par avoir mal. » Mal de moi, mal de nous. Mal de tout ça, car je ne suis beau qu'à cela. Car je ne pense pas, là, contre toi. Je ne pense pas, lorsque cela te concerne. Je ne pense plus, lorsque mes doigts sont là, figés, contre tes bras, d'autres contre ton visage et lorsque, enfin, mes lèvres se posent sur les tiennes, non pas pour les caresser, par pour les violenter, tout prendre d'elles, sauvagement. Pour les mordre, brusquement, et les lécher, délicatement, allant chercher ta langue, ton souffle, tout de toi, dans cette danse.
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Mer 28 Aoû - 3:07 | |
| Tu sais pas vraiment pourquoi t’as fait ça. Pourquoi tu l’as embrassé. T’avais envie. Diablement envie. Ses lèvres t’appelaient en silence comme le démon murmure aux oreilles des malheureux. C’était juste irrépressible. Une putain d’envie. Impossible à contenir. Ton regard sur ses lèvres et cette petite voix te soufflant de craquer. Insinuant en toi ce désir de les gouter. T’avais juste envie. C’est tout. C’est simple. Il t’observe. Un instant. Juste un instant. Pourtant, tu sens ses prunelles transpercer ton âme meurtrie. T’as l’impression qu’il lit en toi comme dans un livre ouvert. C’est déroutant. Terriblement troublant. Tu n’aimes pas cette façon qu’il a de te fixer. Enfin si. Tu aimes. Tu t’sens important. Mais ça fait peur aussi. Tu t’sens important quand Julian te regarde aussi. Et pourtant. C’est presque pire. Ça fait des illusions. Et les illusions font mal. La douleur est plus violente. Violente comme la façon dont Victor te plaque contre le mur. C’est brusque aussi. Un gémissement s’échappe de tes lèvres roses. De surprise surtout. Et un peu de douleur. C’est comme un écho en toi. Une vibration qui te parcourt entièrement. L’effet du choc. « Tu n'aurais pas du. » Non. Tu le sais ça que tu n’aurais pas dû. Tu as regretté à l’instant même où ta bouche a touché la sienne. Bordel. T’es trop con Arseniy. T’es incapable de réfléchir avant d’agir. T’es toujours là, à tout faire sur un coup de tête. Pauvre con. Tu sens son souffle. Là. Juste contre toi. Ça t’fait frissonner. Et lorsqu’il relève ton menton pour plonger son regard dans le tient, c’est encore pire. « Tu n'aurais pas dû, Arse. Tu le sais, n'est-ce pas ? Tu le sais, non ? » Tu hoches faiblement la tête. Et tu murmures tout doucement « ou…oui » a quelques millimètre de ses lèvres. Et il t’embrasse. C’est encore une caresse. C’est doux. Tu sais que t’aurais pas dû. Mais t’aimes bien cette caresse. Ça fait battre ton cœur plus fort. « Tu finiras par avoir mal. » Tu fermes les yeux. Tu veux pas. Tu veux pas avoir mal. T’en as marre d’avoir mal. Tu secoues un peu la tête cette fois ci. Et lorsque ses lèvres viennent regagner les tiennes, ce n’est plus une simple caresse. C’est sauvage. Bestial. Tu sens ses dents mordiller tes lèvres. Sa langue se mêler à la tienne. Tu t’laisses faire. T’y mets même du tient. Ta main vient se glisser sur sa nuque et tu te cambres légèrement contre lui. Tes pensées sont anarchiques. Tu goutes simplement à ses lèvres. C’est tellement bon putain. T’aimes sa façon de t’embrasser. T’as l’impression de bruler sous ses lèvres. T’as l’impression qu’il te désir comme personne ne t’a jamais désiré. C’est tellement bandant. De se sentir désiré comme ça. Mais tu t’aveugles. Comme d’habitude. Vos soufflent finissent par se séparer et tu plonges ton regard dans le siens. Tu t’égares. Merde. Tu les connais les mecs comme ça. Comme Julian. Putain. T’accumules les conneries. Sans arrêt. A croire que t’es accro. Putain de masochiste. La respiration haletante, tu le repousses un peu, fronçant les sourcils. « Je … N…nan… C’était … Heu … C’était une connerie … » Tu secoues légèrement la tête, troublé. T’aurais pas dû putain. Ça va mal finir. Encore mal finir. « J’aurais pas dû…On…C’est pas une bonne idée…J’veux pas qu’tu m’fasses mal… » Laisse-moi tranquille Victor. Laisse-moi tranquille. De nouveau, tu le repousses un peu plus pour ne plus sentir la chaleur de son corps contre le tient. C’est trop troublant. Déconcertant. Tu passes ta main sur ton visage, écrasant un peu tes yeux de drogué. T’as toujours envie d’une dose. Toujours. Un petit soupire s’échappe de tes lèvres avant que tu ne finisses par lâcher tes pensées. « J’connais les mecs comme toi … Comme Julian. Vous êtes vides. Et moi j’veux pas combler ça. J’veux pas être celui qu’on défonce une nuit pour oublier que vous êtes seul avec un cœur mort. » T’as détourné les yeux. T’oses plus vraiment le regarder. T’as peur de sa réaction. Parce qu’ils sont violents des mots. Violents de vérité. Mais y’a rien de pire que la vérité. Aiguisée comme un couteau. Plus coupante que n’importe quoi. Alors tu l’regardes pas. Tu voudrais rentrer. T’en a marre de changer d’avis. Bien sûr, il t’attire. Mais tu sais bien ce qu’il va se passer. Et tu veux pas te sentir aussi minable qu’après ta nuit avec Julian. |
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Dim 1 Sep - 4:07 | |
| Appelez les pompiers, il y a un feu qui ne veut pas cesser d'exister. Il nous consomme, là, tous, tous autant que nous sommes. C'est la mort, sur le bon de nos langues, alors qu'elles dansent l'une contre l'autre. C'est la vie, cette salope, qui s'évade de nos doigts, alors que je presse ton corps, si petit, si fin, contre le mien. J'ai l'impression que mes mains pourraient te casser en deux, Arse. J'ai l'impression que tu pourrais cesser d'exister, si j'en venais à serrer plus fort, toujours plus fort. Au final, peut-être est-ce cela que je désire. Voir ta fin. Respirer de nouveau, enfin. Ou alors, prendre tout de toi, pour ne laisser rien derrière. Retrouver cette mer de laquelle je me suis éloigné, celle qui n'est que confort. Retrouver tes sourires, là, si éblouissants, et tes prunelles bleus, vives, qui ne brillent que pour moi. Je veux être ton monde, que tu ne dépende que de moi. Je veux, aussi égoïste que cela puisse être, dicter le moindre battement de ton coeur. Je veux prendre, tout prendre. Ne comprends-tu pas, Arse ? Prends la vie, ou alors la mort. Éloignes toi, ou alors pars. Baise mes lèvres, laisse moi prendre ton âme, là, de par ce baiser enflammé, mais ne demande pas à vivre. Ne vois-tu pas, là, que je ne fais que tout prendre de toi. Que je baise ton âme, et non tes lèvres, en cet instant. Que tu n,es, au fond, qu'un jouet entre mes mains. Je les brise, Arse, les jouets. Éloigne toi. Ne reste surtout pas là. Et pourtant, malgré la force de mes pensées, malgré ces mots silencieux hurlés, je ne les prononce pas. Je reste là, contre toi, prenant tout de toi. J'avale tes gémissements, j'aspire ta vie, là, au travers de tes envies.
Ne le cherche pas, Arse, le gentil garçon. Il ne te fait la tendresse, en cet instant. Il te fait la guerre, et toi, tu lui ouvres tes bras. Tu le laisses faire.
Mais l’imbécillité, elle te quitte soudainement. Tu entends les cris de mon être, peut-être les vois-tu au fond de mes yeux, alors que nos lèvres se quittent. Mon corps est tendu, attentif à la suite. Il demande plus ; éloigne toi, il prendra tout. Je prendrais tout, et il n'y aura plus rien pour toi, que des larmes à fracas. Ne reste pas là. Les plaintes, j'imagine, parviennent jusqu'à toi. Peut-être est-ce une chose que je souhaitais, ou non, qu'importe, mais quoique qu'il en soit, c'est un frisson, un tremblement qui prend mon corps, alors que tu me repousse légèrement. Il y a cette envie, au fond de mon âme, d'agripper tes poignets, de te ramener et de t'empêcher d'aller plus loin. C'est la guerre, dans ma tête. « Je … N…nan… C’était … Heu … C’était une connerie … » Mes sourcils se froncent, la tempête fait rage. Éloigne toi. Fuis au travers du vent. L'explosion est tout près, trop près, Arse. C'est toi et moi, ou alors aucun de nous d'eux. J'aurais tout, mon pauvre petit, et tu n'auras pas ton mot à dire. J'aurais tout, ce confort d'avant, celui d'un autre temps. Je le prendrais, même si c'est contre ta carcasse que je devrais me coller, pour me réchauffer. Éloigne toi, la bête grogne fort, elle veut tout, trop. « J’aurais pas dû…On…C’est pas une bonne idée…J’veux pas qu’tu m’fasses mal… » Mais je ne suis bon qu'à cela, Arse. Je comprends tout, ou alors rien de tout. Je ne le connais pas, le juste milieu. Je n'en veux pas, du juste milieu. Il est bon pour les justes, pour les bons et les honnêtes, et je ne suis rien de tout cela. Tu le sais, n'est-ce pas ? Que je ne suis qu'un malfrat, qu'un scélérat. Qu'un monstre, juste là, qui t'effleure du bout de ses doigts.
Ne vois-tu pas, Arse, que je m'approche doucement de toi. Que mon souffle, chaud, venimeux, essaie de nouveau de se joindre au tien. Le vois-tu, Arse, mon plan malin, mes intentions malsaines ? Oui, bien évidemment que tu vois. Tu n'es pas aussi con que ça, au final. Ces trois années t'ont changé peut-être, au final. Ta connerie est moins grande. Tes doigts se posent sur moi, brièvement, et tu m'éloignes de toi. Ma raison prend de nouveau place, un peu du moins, au travers du bordel, dans ma tête. « J’connais les mecs comme toi … Comme Julian. Vous êtes vides. Et moi j’veux pas combler ça. J’veux pas être celui qu’on défonce une nuit pour oublier que vous êtes seul avec un cœur mort. » La colère, elle est là, Arse. La vois-tu, au fond de mes prunelles ? Ne t'approche pas, ne m'observe pas de trop près, elle te consumera. Elle prendra tout de toi. Tu n'est rien, Arse, ou alors, tu es tout. Un pauvre pantin qui semble devenir humain. Le remake malsain de Pinocchio. Mes mains n'ont plus le contrôle, sur ton être. Les cordes ont beau être au bout de mes doigts, elles ne sont plus sur toi. D'un pas qui tremblent, cassé avec les années, particulier, tu t'éloignes de moi. Est-ce bien ou mal ? Je ne sais pas. Je ne sais même pas, au fond, l'effet que cela puisse avoir sur moi. Il n'y a aucun battement, au creux de mon torse, pour réagir à la chose. Qu'un vide, calme, froid surtout et le bruit du vent, sifflant et étourdissant.
Un rire me prend ; il est pourri, il sent la mort. Mon souffle est lourd et puant. Il sent l'alcool, peut-être. J'ai bu, oui, peut-être, avant de venir te voir ici. Je ne sais plus, en fait. Il y a trop de choses en même temps, dans ma tête. « Oh, ne sois pas stupide » Je t'observe, là, au milieu de tes questions. « Je n'en ai rien à faire, de ton cul, Arse. Tu sais pourquoi ? Parce que j'ai déjà tout, tout de toi. J'ai tout, et ça ne me suffit pas. » Mes mots claquent, brisent, brûlent. « Parce que tu n'es pas ce qu'il me faut, tout comme je ne suis pas ce qu'il te faut. » Ma tête se penche sur le côté Peut-être, oui, au fond de mes prunelles, y a-t-il une lueur presque tendre. Peut -être que ma voix est devenue plus douche, au fil des mots. Mon regard se fait vague, alors qu'un maigre sourire prend place, là, sur mes lèvres. « Peut-être que tu prends la bonne décision, oui » Mes mains s'enfuient dans mes poches. Le venin a été craché, la tempête est passée. Tout va bien, tout d'un coup. Mon souffle est normal, au bout d'une éternité, il me semble. Je recule d'un pas, léger, allant vers la sortie pour de bon, cette fois, le regard toujours sur toi. « Et si on allait le boire pour de vrai, ce verre ? » J'ai beau être un connard, un non reste un non .
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) Mer 2 Oct - 0:17 | |
| Tu sens son regard. Tu sens la colère. Elle fait trembler ton corps la colère. Alors tu recules. Tu recules un peu. Comme pour échapper à l’onde de choc. Tu crois pourquoi t’y soustraire. Mais tu es naïf. Comme d’habitude. T’arrives pas à le quitter des yeux. T’avais envie de lui putain. C’est peut-être ça qui te tue le plus. C’est que tu en avais envie. Tu sais pas pourquoi. Pourquoi est-ce que, à ce moment précis, Victor t’a tant attiré ? Un petit frisson te parcourt alors que son rire résonne dans l’entrée de ton appartement. « Oh, ne sois pas stupide. Je n'en ai rien à faire, de ton cul, Arse. Tu sais pourquoi ? Parce que j'ai déjà tout, tout de toi. J'ai tout, et ça ne me suffit pas. » J’ai déjà tout de toi … T’aimes pas cette phrase. Tu l’aimes vraiment pas. Il a pas tout de toi. Il a rien. Rien du tout. Et t’aimes pas qu’il puisse penser qu’il te possède. Une grimace s’affiche sur ton visage. T’as envie de lui dire d’aller se faire foutre. Il t’a pas. C’est tout. « Parce que tu n'es pas ce qu'il me faut, tout comme je ne suis pas ce qu'il te faut. » Sur ce point, tu ne peux pas le contredire. Il n’est pas ce qu’il te faut. Loin de là même. Tu sais bien ce dont tu as besoin. T’as besoin qu’on t’aime. T’as besoin que quelqu’un prenne le temps de prendre soin de toi. De ton petit cœur tout fragile. Et ça, ce n’est pas Victor. Ce n’est pas Julian non plus d’ailleurs. T’as beau l’aimer comme un fou ton meilleur ami, il n’est pas non plus ce qu’il te faut. Trop con. Trop égoïste. De toute façon, à ce rythme-là, t’auras jamais ce qu’il te faut. Tu crèveras bien avant. Le froid te prend les tripes. C’est comme si la chaleur du corps de Victor t’avait empêché de le sentir. Ou te l’avait fait oublier. Peu importe. Mais là. Maintenant qu’il n’est plus là, contre toi, tu le sens. Tu le sens pénétrer ton épiderme. Profondément. Et tous tes poils se dressent sur ta peau trop pale. Tu frissonnes tandis que ton regard se pose de nouveau sur le brun. Tu le sens presque soulagé. Soulagé que tu l’ais repoussé. Comme si, par ton action, tu avais empêché une connerie immense. Comme s’il le réalisait lui aussi. Un sourire s’affiche sur son visage. Tout léger. Tout doux. Ça fait bizarre. Mais t’aimes bien. T’as l’impression qu’il efface tout ce qu’il vient de se passer. T’as l’impression que, à ce moment très précis, vous êtes revenu à cette relation que vous entreteniez il y a très longtemps. Pas de sexe. Pas de violence. Juste ce sentiment profond d’une amitié un peu spéciale. « Peut-être que tu prends la bonne décision, oui » Tu hausses doucement les épaules. Oui. Peut-être bien. C’est comme si ce moment d’égarement avait effacé ces deux années d’absence. Comme s’il avait placé les barrières de ce que vous étiez et ce que vous ne serez jamais. Victor. Arseniy. Ça a l’air compliqué. Ça a l’air incompatible aussi. Mais c’est simple finalement. Victor a longtemps été un modèle pour toi. Un modèle un peu spécial. Mais un modèle quand même. Et juste ça. Il est ton grand frère adoptif. Celui qui te protège. Pas celui qui te baise. Ça parait si évident maintenant. Tu sais même pas comment tu as pu imaginer autre chose. C’était stupide. Tellement stupide. « Et si on allait le boire pour de vrai, ce verre ? » Tu lui souris tendrement. Il a l’air changé. Il a l’air … d’être lui. Le vrai lui. Pas cette image violente et hypocrite qu’il renvoi parfois. Il a l’air doux et apaisé. Peut-être que c’est ce qu’il fallait. Tout ça. Ces deux ans étranges et ses retrouvailles glauques. Peut-être que c’est ce qu’il vous fallait pour retrouver cette relation qui n’aurait jamais dû changer. Un petit sourire aux lèvres, tu finis par avancer de nouveau vers lui. Vers la sortie. Tu n’aurais même pas la bouche pour dire oui. Tu le suis c’est tout. Et alors, vous avancez dans le froid de la nuit canadienne. Ce n’est qu’après quelques minutes que tu laisses échapper le petit « J’ai froid … » qui te brulait la langue depuis un moment. Et il rigole. « S’pèce de tapette va ». Il sourit et vient passer son bras autour de ton cou, te procurant cette chaleur qui te manquait. Alors tu souris toi aussi. C’est pas si mal finalement. Vraiment. C’est pas si mal. Tu l’as retrouvé. Juste grâce à cette putain de phrase. En le repoussant, tu l’as retrouvé. C’est paradoxal. Comme d’habitude. De toute façon, c’est toute ta fucking life qui est paradoxale. |
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| (#) Sujet: Re: elle rougit. je souris. et toi, tu rugis. (arse) | |
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