~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Au lycée, j'étais cette fille un peu bizarre à la limite émo-gothique. Je n'étais pas très ouverte, voir carrément dans mon coin à râler contre le monde entier. La rebelle dans l'âme. J'étais du genre à ne pas avoir ma langue dans ma poche et forcément des fois ça posait problème. Je me souviens de mon premier petit copain qui s'était fait un plaisir de me ridiculiser après notre première nuit ensemble. Heureusement j'ai eu la chance d'avoir un frère bien costaud pour remettre en place les losers du genre. Mais je ne me laissais pas faire, vraiment pas. Je n'ai pas un bon ou un mauvais souvenir de cette expérience. Je veux dire, le lycée c'est dur pour tout le monde.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Je suis en phase d'adaptation. Le retour à la vie civile n'est pas très simple. Tout ce confort, les starbucks coffee.. J'ai tendance à profiter de tout ça mais le front me manque parfois. C'était devenu une vocation pour moi, je me sentais utile alors qu'aujourd'hui... je me sens seule et sans but. Il faut que je me trouve un travail rapidement...

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Sans doute de retour aux Etats-Unis. Le Canada, ce n'est pas ma tasse de thé. Mais le futur reste incertain pour moi, je n'arrive pas à me projeter. Quand on est dans l'armée on ne pense plus au lendemain car l'important est de survivre aujourd'hui.

La petite Zélie, quatre ans et des poussières était recroquevillée en plein milieu des escaliers. Elle se bouchait les oreilles et fermait les yeux. Jared, sept ans, la serrait contre lui mais son visage d’enfant était crispé par la haine, la colère. Voilà près d’une heure qu’on entendait les cris des parents Buck. Zoey criait, pleurait, Jackson hurlait, rageait, donnait des coups de poing dans les murs et pas seulement dans les murs. Zoey était en sang. Jackson était du genre violent, colérique, intransigeant. Il sortait avec Zoey depuis le lycée, elle était tombée enceinte trop jeune mais n’avait jamais abandonnée. Elle avait épousé Jackson, qui était devenu un monstre. Lui n’avait pas supporté cette paternité qu’on lui avait imposée trop tôt. Il passait ses nerfs sur tout le monde. Zoey, Jared, Zélie.. Tout le monde. Mais ce soir, s’en était trop. Zoey n’arrivait presque plus à parler. Par terre elle se protégeait la tête sous les coups incessants de son mari. Jackson se leva d’un bond. Zélie à sa suite. « Non, non ! N’y va pas ! » S’écria-t-elle en pleurant. Mais le garçon ne voulait rien entendre. Il se mit devant sa mère et cria : « ARRÊTE DE LUI FAIRE MAL ! » BAM ! Il se prit la droite du siècle, ce qui l’assoma. Le garçon gisait, inconscient. Zoey se mit à crier comme si on venait de lui arracher le cœur à main nue. Elle secoua son fils pendant de longues minutes, pensant au pire. Jackson était sous le choc, c’était la première fois qu’il tapait si fort son enfant. Quand Jared reprit conscience, ce fut le soulagement général. Mais profitant de l’état de choc de son mari. Zoey se leva en portant son fils, donna la main à Zélie et commença à faire les valises de tout le monde. « Non, ma chérie.. je suis désolé, me quitte pas. » Essaya de convaincre Jackson. « Les enfants, dites au revoir à votre père. C’est la dernière fois que vous le voyez. » Jackson resta contre sa mère. Zélie regarda son père, profondément. Jackson tremblait, pour la première fois effrayé de perdre sa famille. Etait-ce paradoxal d’être un tel monstre avec des personnes que vous aimez pourtant si fort ? Zélie fit un signe de la main, n’osant pas s’approcher non plus de lui. « Au revoir papa. » dit-elle d’une petite voix. Le soir même Zoey et ses enfants quittèrent Boston. Et en effet, ce fut la dernière fois qu’ils virent Jackson. Ils posèrent leurs valises à New-York.

Théodore était un homme génial. Doux, attentionné et fou amoureux de Zoey. Ils s’étaient marié très vite et avait fondé leur famille, impatient de vivre leur vie ensemble. Ainsi naquit la petite Charleen. Elle avait l’air d’un ange, paisible, pure. Tandis que Zélie et Jared faisaient leur possible pour oublier les images violentes qu’ils avaient en tête et faire taire ces cauchemars sanglants, Charleen quant à elle était un petit bout de paradis. Théodore en était fou et s’en occupait avec amour. Zoey revivait enfin, laissant derrière elle son passé douloureux. Zélie et Jared s’accrochaient donc l’un à l’autre. Ils étaient inséparables. « Zel, Jared, vous jouez avec moi ? » Proposa la petite tête blonde. Charleen n’avait alors que trois ans et tenait dans ses bras sa poupée préférée. Zélie et Jared, respectivement huit et onze ans, jouaient quant à eux au gendarme et au voleur dans leur chambre. « Non, Charleen, c’est nul les barbies. » « Ouais trop ! Mais tu peux faire la mamie à qui Jared vole son sac si tu veux. » Charleen fit une moue déçue. Ce jeu ne lui disait rien qui vaille. Elle avait toujours des rôles limites quand elle jouait avec eux. La semaine passée, elle avait eu le rôle d’un assistant muet du commissariat. Cette dynamique des relations continua. Jared et Zélie ne se quittaient pas, laissant Charleen de côté.

« Putain de merde, fais chier ! Quel connard ! » Jura Zélie en envoyant son téléphone sur son lit. Jared passa sa tête dans l’encadrement de la porte, un sourcil d’arqué pour demander ce qui se passait. Zélie, quinze ans à peine se laissa tomber sur le lit, les deux mais sur son front. « Ben est un trou du c’ voilà ce qui se passe. » Elle était devenue rude, vulgaire, insoumise. Zélie avait une crise d’adolescence à en faire trembler les murs. Mais au moins, elle savait se faire respecter. Ledit trou du c’ c’était son ex copain, avec qui elle avait bêtement accepté d’aller plus loin. Cet abruti ce foutait bien d’elle maintenant. Mais plus pour longtemps. Le lendemain, au lycée, Jared Quaterback vedette, attrapa Ben dans les couloirs et le plaqua contre les casiers. « Ca t’éclate de parler du cul de ma sœur ? » Ben essaya de se défendre avec son air méprisant de petit con. Il eut ce qu’il méritait, un coup de poing dans la mâchoire. « La prochaine fois que tu parles de ma sœur, que tu la regardes ou même si tu ne fais que penser à elle… » « Quoi, tu vas me cogner à nouveau ? » Jared plissa les yeux, en colère. Et puis il se mit à rire, mauvais. « Non, c’est elle qui te bottera le cul. » Il le lâcha violemment, de quoi le déséquilibrer et le faire tomber par terre. En repartant il croisa Zélie, qui lui adressa un petit sourire. Ils se checkèrent, complice. Ben ne fit plus jamais de vague, allez savoir pourquoi, l’idée que son ex-copine ne lui fasse passer un mauvais quart d’heure semblait l’avoir réellement effrayé. Il faut dire qu’à l’époque, Zélie prenait des cours de Taekwondo et était membre active de groupe de criminologie au lycée. Elle savait déjà ce qu’elle voulait. Être flic et arrêter les pauvres types comme l’avait été son père.  

Zélie était dans le métro, direction la fac. Elle venait de terminer le lycée, la nouvelle année scolaire commençait et elle devait aller s’inscrire à ses cours. Son portable se mit à sonner. Elle sourit. C’était Jared, qui l’appelait, encore. Depuis qu’il en stage dans cette grosse agence il l’appelait bien souvent à des heures matinales, soit pour la réveiller avec le bruit du taille-crayon ou bien simplement pour raconter ses mésaventures en apportant le café. « Quoi cette fois ? » demanda-t-elle, se passant de courtoisie. « J’me suis planqué dans un placard, la vieille bique me cherche ! » Elle se mit à rire. « Putain Jared, qu’est-ce que t’es con ! » Se rendant contre qu’elle n’aurait bientôt plus de réseau elle mit fin à cet entretien. Elle arriva aux alentours de 8h15 à la fac, patienta et puis la dame de l’accueil lui donna quelques papelards à signer. Elle alla s’asseoir dans un coin et puis réfléchi une seconde avant de se pencher vers sa voisine de place : « Excuse, on est le combien aujourd’hui ? » les vacances lui avait manifestement fait perdre la notion des jours. La fille sourit. « Le 11, on est le 11 septembre. » Zélie acquiesça et nota sur sa feuille. Elle s’inscrivit en droit, criminologie et psychologie. Devenir flic était toujours dans un coin de sa tête, pourquoi pas Profiler ? Mais elle ne serait rien de tout cela. Car nous étions en 2001, à New-York. Tout le monde sursauta en entendant un grand bruit. Beaucoup se levèrent et sortir jeter un œil dehors. Un nuage de poussière flottait au-dessus du quartier des affaires, à quelques blocs d’ici. « Oh putain, oh putain de merde ! » S’écria Zélie, laissant son sac sur place. Elle commença à marcher rapidement puis à trottiner vers la poussière et la fumée. Et plus elle s’approchait, plus elle entendait les gens crier. L’atmosphère était de plus en plus sombre. Mais bientôt, devant elle, elle vit le désastre. Ce tableau apocalyptique des deux tours jumelles en feu. Son cœur s’arrêta tandis qu’un pompier lui disait de reculer. « Madame, vous m’entendez ? Madame je vous demande de vous éloigner… » Elle était complètement sous le choc. Elle fixait les flammes, la fumée. Elle vit un homme sauter d’une fenêtre pour échapper à l’enfer que ça devait être. « Jared. » laissa-t-elle s’échapper. « Mon frère… Il est là-dedans… » Oui, car son stage se déroulait dans les Twin Towers, ces mêmes tours qui venaient d’être percutée par deux avions. Le calme olympien laissa place à de la panique pure et dure. Zélie voulu courir vers les tours mais le pompier l’agrippa fermement. « Non vous ne pouvez pas y aller ! » « Lâchez moi ! FAUT QUE J’Y AILLE ! MON FRERE EST LA DEDANS ! » Et soudain, un bruit sourd. Pendant une seconde Zélie tout comme le pompier s’arrêtèrent de parler. La deuxième tour était en train de s’effondrer. Zélie se mit à crier, le pompier la porta et s’enfuit avant de se cacher derrière une voiture, se recroqueviller, Zélie contre lui, mettant ses bras autour de sa tête pour la protéger. Ce fut le noir complet, l’enfer. Tout le quartier fut plongé dans le chaos.

Zélie regarda le discours de Bush après ça. Elle avait le visage fermé par la douleur mais surtout par la colère. Attentat terroriste. Jared était mort à cause de la violence de certains hommes. Hommes.. Pouvait-on parler d’homme quand on massacre des milliers de personnes comme ça ? La colère ne la lâchait pas, jamais. Elle quitta sa chambre et alla dans la cuisine. On était en pleine veillée mortuaire. Zoey essayait d’aligner les petits fours sur le plateau mais sa main tremblait tant qu’elle n’y parvenait pas. Charleen, 12 ans à cette époque, était sur le canapé et Teddy était en train d’accueillir les gens venu rendre hommage à Jared. Zélie poussa doucement sa mère et se mit à aligner les petits fours. « Au fait, je me suis engagée dans l’armée. » Déclara très simplement Zélie. Sa mère ouvrit grand la bouche et la regarda comme si elle venait de tuer un chaton. « Tu plaisantes ? » Zélie secoua la tête négativement. C’était là-bas qu’elle se sentirait le plus utile. Là-bas qu’elle pourrait faire quelque chose qui compte. Là-bas qu’elle pourrait venger son frère. Dans l’armée à renforcer la sécurité d’un pays qui avait laissé entrer dans son ciel des grands oiseaux de la mort. La pilule eut du mal à passer pour la famille. Théodore essayait de la raisonner, Zoey pleurait davantage et Charleen ne voulait plus sortir de sa chambre. Mais rien à faire. Zélie devint un soldat. Le soldat Buck.
Elle était appliquée, disciplinée et efficace. C’était tout ce qu’on pouvait dire d’elle. Un vrai soldat qui ne discute pas. Elle s’entrainait plus que quiconque peut-être. Elle sut dès le premier jour monter et démonter son arme les yeux fermés. Une droguée aux entrainements, aux simulations. Et quand on entendit parler du projet de guerre en Irak, sa motivation ne fit que redoubler. Et tout ceci attira le regard de son commandant. Entre la quarantaine et la cinquantaine, un homme un peu trop rude sans doute, qui ne vivait que pour son job. Il donnait des ordres et ça s’arrêtait là mais il avait un passé de véritable tueur, un soldat de choc. Un jour il convoqua Zélie dans son bureau. Et quand elle se mit au garde à vous, il la regarda avec un sourire pervers en coin. Sa douleur le touchait, sa déterminé aussi. Ils firent l’amour sur le bureau. De là commença une histoire d’amour un peu malsaine. Mais Zélie aimait cette relation. Elle restait professionnelle toute la journée jusqu’à s’accorder un cinq à sept torride. Le commandant Jones, c’était son nom, était directif et gardait sa position de leader. Trop peut-être. Il n’était pas toujours tendre. Mais ça ne dérangeait pas Zélie, loin de là. Mais évidemment, ça ne dura pas. Un jour, un officier les surpris dans une position bien peut orthodoxe. Histoire de se préserver et de ne pas finir sa carrière sur une erreur, le commandant Jones fit croire à Zélie lui tournait autour et était tombée folle amoureuse de lui et ne le lâchait plus. L’armée étouffa l’affaire et muta Zélie sur un autre pôle. Elle eut le cœur brisé. Encore plus qu’il ne l’était déjà.

C'est là qu'elle rencontra Tadeck, Wesley et tous les autres. L'équipe de choc, les premiers à remplir leur demande pour aller en Irak. Ils voulaient tous y aller, ils voulaient y aller si fort. C'était viscéral. Encore plus pour Zélie qui voyait enfin son désir de vengeance s'approcher. Elle se souvenait d'une simulation qu'ils avaient fait. Wesley jouait le taliban, les soldats devaient les prendre à contre pied mais les talibans tendaient une embuscade. Finalement la simulation fut un succès. Zélie réussit à attraper Wesley, elle se jeta sur lui, sa kalachnikov dans les bras. Et elle criait, se croyant en face d'un vrai taliban. Tadeck la fit reculer, lui précisant que le jeu de rôle était terminé et qu'elle devait se calmer. Elle soupira un grand coup et puis rejoignit la base sans parler à personne. Et enfin, le moment que tout le monde attendait : le départ pour l'Irak. Ce fut dur, évidemment, les conditions de vies là-bas était rudes mais Zélie se sentait enfin là où elle devait être. Elle sentait le regard de Jared sur elle, elle savait qu'elle faisait ce qu'il fallait. Elle se sentait bien, et ne voulait pas quitter cet endroit. Jamais. Tadeck, Wesley.. Ils devirent tous ses amis, ses frères d'armes. Bien qu'elle ne voulait surtout pas reproduire les erreurs du passé en devant trop proche de quelqu'un ici. Mais il faut dire qu'avec eux, c'était de bon souvenir. Enfin, excepté quand Tadeck se la jouait grand seigneur et voulait à tout prix ménager Zélie. Une fois, alors qu'ils roulaient dans la jeep pour la patrouille, ils parlaient de la mission de la nuit. On avait pu remonter jusqu'à la base d'un trafic d'armes par des talibans. Tadeck disait combien il avait hâte d'intervenir, et alors que Zélie, enthousiaste aussi s'empressait de parler de combien elle allait pourrir ces terroriste, Tadeck précisa qu'elle devrait rester prudente, car c'était une mission à haut risque. Elle sortit son flingue et le pointa sur Tadeck, riant :  « J't'emmerde Nosborn ! » Wesley demanda à ce qu'elle range son arme, elle soupira et s'exécuta. « Vous n'êtes que des enfoirés sexistes les mecs !»

Mais la mission du lendemain se révéla effectivement être une mission à haut risque. Planqué depuis des heures, attendant les premiers rayons de soleil pour lancer l'assaut, l'unité avait le moral dans les chaussettes. Le commandant, enfin, déclara qu'une petite surprise ne ferait pas de mal. Grenade, et ce fut à Tadeck de la lancer. Il semblait mal assuré pour une fois, hésitant. Et à l'armée, on n'hésite pas ! Il du la lancer, à contre-coeur. Mais il se rendit rapidement compte qu'une enfant était dans la maison visée. Il se leva, Josh se mit à crier. Zélie se leva. « PUTAIN MAIS REVIENS SALE ENFOIRE DE MERDE !!» Wesley la tira par le bras pour la faire taire et qu'elle revienne se planquer, mais rien à faire elle se détacha de son emprise. « TADECK ! TADEEEECK ! » Tout le monde hurlait qu'elle se taise, le commandant plus fort que les autres mais elle commença à paniquer, à crier, et même à pleurer. Quand la grenade explosa elle fit projetée à terre sans pour autant avoir quoi que se soit si ce n'est un sifflement dans les oreilles qui ne voulait pas s'arrêter. Elle n'entendait plus rien mais elle courut vers le corps inconscient de Tadeck. Elle hurlait sans s'entendre « UN HOMME A TERRE ! » Elle s'accrochait à lui en le secouant pour qu'il se réveille. Il fut emmené à la base et soigné. Zélie quant à elle était trainé par Wesley dans une tente vide. Il la tenait fermement et ne la lâcha que lorsqu'ils furent seul. « C'était quoi ce bordel Buck ?» Zélie détacha son chignon, laissant retomber ses cheveux, sales et mal peigné. « J't'emmerde. » Wesley la prit par les bras et la força à le regarder. « Non mais t'es tarée toi ! Tu vas te faire déglinguer par le commandant. On est en planque, un des soldats fait de la merde et toi tu trouves rien de mieux à faire que de gueuler et de te lever, et si je t'avais pas retenu hein ? » Zélie poussa très fortement Wes pour qu'il la lâche. « T'es pas mon père ! » « Et Tij c'est pas ton mec, ok ? » Il avait répondu au tac au tac, sans vraiment réfléchir mais une chose est sûr il ne s'attendait pas à une telle réaction de la part de Zélie. Elle le regarda, comme s'il venait de révéler un secret bien gardé. Honteuse et triste à la fois. Wesley ouvrit la bouche. « Oh putain... t'es amoureuse de Tadeck ? » Zélie serra la mâchoire. « tu la fermes Wesley ! » Intima-t-elle avant de partir.

Elle essaya de continuer, la guerre, l'Irak. Mais Tadeck avait été renvoyé chez lui et plus rien n'était pareil. Elle s'inquiétait à en crever, paumé à trou-duc-city sans pouvoir avoir de nouvelles. Elle envoyait des lettres, pleins de lettre. Parfois elle tentait d'appelre avec les téléphones internationaux. Elle appelait les hôpitaux, mais à New-York , là d'où il venait également, les hôpitaux y en a des tonnes. Et elle n'avait pas d'information sur lui, n'osait même pas en demander de peur que comme Wesley, on découvre son secret. Elle l'aimait, bizarrement elle l'aimait. Elle aimait son engagement, sa détermination, son patriotisme. Elle aimait sa force, son intelligence, son humour de soldat. Elle aimait son corps en uniforme tout autant que son corps dénudé quand il enlevait son t-shirt pour vérifier une plaie qu'il s'était fait. Fais chier putain, elle l'aimait. Et continuer sans lui n'était pas possible, plus possible. Elle demanda à ce qu'on la ramène aux Etats-Unis. Et étant donné tout le travail qu'elle avait déjà fait ainsi que le nombre vraiment dérisoire de permissions qu'elle avait pris, on lui accorda. Elle revint à New-York, à l'état de civil. Tout était différent maintenant. Elle se perdait dans ces rues. Elle ne s'était pas promener à New York depuis des lustres. Quand elle arriva chez elle, elle dit à peine bonjour à sa mère son beau-père et sa sœur. Elle partit directement à la recherche de Tadeck. Comme si son esprit était resté en mode armée et qu'elle ne pouvait pas réfléchir autrement. Elle découvrit rapidement qu'il était partit au Canada. Putain, le Canada ? Mais pourquoi ? Cependant elle ne réfléchit pas plus d'un quart de seconde, elle fit également ses bagages pour le retrouver. Sans s'occuper de sa famille qu'elle abandonnait une fois encore.