Parfois ce sont les gens qui vous trouvent, et on a beau les repousser ils entrent malgré tout dans votre vie. Et un jour vous vous apercevez que vous avez réellement besoin d'eux. Ce qui compte vraiment dans la vie c'est d'être entouré de gens que vous aimez, et qui vous aime aussi. Le reste n'a pas la moindre importance.

coffee time

Un café? Oui pourquoi pas. Par contre, avant même que je n'ai le temps de répondre à son invitation, il me raccrocha la ligne au nez! Méchante manière! Une chance que je l'aimais bien, parce que sinon, j'aurais pu lui faire payer très cher ce petit manque de savoir-vivre. Enfin, ce n'était certainement pas voulu et de toute manière, je lui faisais toujours la même chose. Je l'appelais, lui disait deux trois mots et sans même lui dire aurevoir, je raccrochais, pour le rappeler 30 secondes plus tard, lui redire deux trois mots et raccrocher ensuite. Une vraie partie de plaisir! Et ainsi de suite pendant des heures, jusqu'à ce que la fatigue me gagne, ce qui pouvait durer toute une après-midi. Et lorsque je commençais à me fatiguer, je sortais de la boutique, traversait de l'autre côté et m'amusais à déplacer ses choses, lui cachant souvent de petits trucs à des endroits inappropriés. Ou encore, comme la fois où j'avais vendu un vieux livre à une dame d'une trentaine d'années, me faisant passer pour l'antiquaire. Quel valeur j'avais attribué au livre? Aucune, je lui en avais fait cadeau! D'accord, au départ, c'était méchant de ma part, mais j'avais fini par rembourser Timothy. Comme toujours...

Sans même attendre une réponse de sa part, je suis entré dans la boutique d'antiquité à côté du commerce de mon grand-père. Lentement, j'ai retourné la pancarte ''Open'' de manière à ce qu'il soit inscrit ''Close'' et verrouilla la porte, sans faire de bruit. Ce n'est pas que je ne voulais pas être dérangé pendant un certain temps, au contraire, mais si je ne pouvais pas faire de vente de mon côté, il n'était pas question que Timothy puisse en faire du sien. P a s q u e s t i o n... Il voulait probablement prendre un café dans son commerce uniquement pour cette raison aussi. Comme ça, je n'avais aucune chance de mon côté, pendant que lui, pouvait discuter, décompresser et, en même temps, continuer à vendre ses meubles et autres choses remplies de poussières insignifiantes. Pas que je trouvais tout ce qui touchait l'antiquité insignifiant, loin de là, mais uniquement le fait de penser que certaines choses pouvaient avoir appartenu à quelqu'un d'autre, me donnait froid dans le dos. Et si jamais je me retrouvais avec un joli canapé, mais que son ancien propriétaire était mort, directement assis dessus? Juste le fait d'y penser, me faisait frissonner. Et puis, je n'étais pas certain que tout ceci pourrait faire plaisir à Emily, à la longue. Trop de vieilles choses, trop de souvenirs qui ne nous appartiennent pas, trop imprégné de la vie des autres. Finalement, tout ceci, ce n'était pas vraiment fait pour moi. Je me plaignais souvent de mon boulot, que j'aurais préféré faire autre chose, tout, sauf l'emploi d'antiquaire. Je me suis dirigé vers le comptoir caisse avant de poser mon regard vers une petite sonnette, sur le comptoir. La joie pour un enfant comme moi. J'ai alors commencé à taper sur la clochette, espérant que mon ami puisse prendre tout son temps. J'avais tellement de choses à regarder un peu partout, en même temps. Comme cette jolie lampe... Un vrai petit bijou... Mais elle serait tellement plus jolie sur le bureau d'en face. Laissant la sonnette quelques instants pour m'emparer de la lampe, j'ai commencé à replacer certaines choses dans le magasin, tout en faisant vite. Je savais bien que Timothy n'allait pas m'en vouloir, puisque c'était devenu une sorte d'habitude entre lui et moi, soit de se faire certaines petites vacheries, sans toute fois être déplacé entre nous. De retour devant la caisse, j'ai recommencé à m'en prendre à la pauvre clochette restée immobile.