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 le cœur des hommes. (arseniy)

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Message(#) Sujet: le cœur des hommes. (arseniy) le cœur des hommes. (arseniy) EmptyMer 28 Aoû - 19:23

Tu peux me rejoindre au lac vers dix huit heures ?
J'ai besoin de toi.


Besoin. Les doigts prennent de la difficulté à écrire ce simple mot sur l'écran lumineux. Ils tremblent, comme mon cœur, comme mon âme. Les mots de ma mère résonnent encore dans ma tête, comparable à des coups de poings lancés à plusieurs reprises, pour être persuadé d'achever sa victime. La respiration légèrement coupée, le message est déjà envoyé, perdu dans le monde de la technologie, à la recherche de son destinataire : Arseniy. Un faible sourire prend place sur mes lèvres à l'idée de le voir trahir l'horizon de sa douce silhouette. Cela doit faire des heures que je suis assis sur ce banc à fixer le vide, comme si un miracle devait tomber du ciel. Tout remettre en ordre dans mes pensées.
Comme si.
Cette fois, l'argent ne suffira pas à tout remettre en ordre. La vie de mon père ne reviendra pas grâce à quelques billets.

Ce connard, mort.

Sa violence, envolée vers les cieux, certainement en train de brûler en enfer, en même temps que tous les litres d'alcool ingérés dans sa vie. Cela suffirait à faire brûler la terre entière. Mon visage fatigué par le choc se perd entre mes mains crasseuses. Ma peau rugueuse suffit à dessiner une grimace sur mes lèvres asséchées. Vêtu de simples vêtements de sport, cela fait des années que je ne me suis plus aussi mal porté. La perfection de l'homme en costard est enfermé dans un placard. À force de prendre soin à rejeter le monde entier je me retrouve, ici, seul, comme un pauvre con. Les larmes aux yeux, douloureuses, que je m'efforce encore de retenir de mes paupières gonflées. J'ai préféré fuir l'appartement et Lupka, me retourner sur les conseils de Victor.
Il avait raison, après tout. Pourquoi se prendre la tête ? L'espace d'une seconde, j'ai l'impression d'entendre le son de sa voix, mélangée à des milliers d'autres. Mais la sienne est plus forte, plus audible, plus grave. Presque agréable.

Le père Novotny était un connard. Il n'a eu que ce qu'il méritait. C'est ce que certains ont du se dire à l'écoute de cette mort. Comme un espèce de grand soulagement, le même que j'ai pu entendre dans la voix de ma mère. Si j'avais pu être à côté d'elle, si j'avais pu lui enfoncer un couteau dans le cœur pour la punir de cette presque joie dans sa bouche. Rien n'a su quitter mes lèvres à cette annonce. Absolument rien ne s'est échappé de mon âme. Pas la moindre émotion. Un putain de mur de briques préférant baiser qu'avouer son désespoir grandissant.

C'est un peu à cause de tout ça, toute cette accumulation de conneries que je me suis retrouvé sur ce banc à envoyer un message désespéré à Arseniy. Parce qu'au final, il est le seul, je crois, encore capable de me donner la foi de continuer, encore un peu. Et aujourd'hui, plus que jamais, mon cœur bat de panique à l'idée de le perdre pour de bon. À la possibilité de ne pas avoir le temps de lui dire au revoir correctement. J'ai la trouille d'un gamin envoyé à l'orphelinat, séparé de tout le monde. Les paumes de mes mains se collent nerveusement l'une contre l'autre. Mon corps fait rage pour ne pas laisser le masque s'effriter. J'ai l'air de rien dans ce jogging trop grand, perdu sous ce t shirt trop sale.

Une nouvelle fois, mes yeux se lèvent, caressent l'eau du lac et aperçoivent enfin la silhouette de l'être tant attendu. Mes muscles se crispent, me brûlent. J'ai le cœur qui veut se faire la malle, comme à chaque fois que je croise Arseniy. Mais aujourd'hui, la cage est fermée, elle le retient, là, ce lâche. Le bruit de ses pas fait trembler d'avantage mon âme. C'est à peine si j'ose encore bouger, de peur de faire basculer les choses. De tomber dans une autre dimension. Bien plus pire que celle la encore. Mon corps crispé parvient tout de même à se lever, mes jambes me retiennent encore droit. Un faible sourire se dessine sur mon visage en guise de bonjour. « J'pensais que tu viendrais pas. » Le soulagement est palpable dans ma voix anormalement tremblante. Et le silence ne perd pas son temps avant de s'imposer entre nous. J'ai tellement déconné c derniers temps que je suis incapable à présent de prendre le dessus sur l'ampleur des dégâts. Mes pupilles brillantes quittent les siennes pour fixer le sol dans un rire nerveux. « Tu vas bien, quand même ? » La question est bête. Presque aussi bête que cette situation. Je lui ai demandé de venir et maintenant, je suis incapable de quoi que ce soit. Incapable de lui dire pour la mort de mon père. Incapable de m'excuser. Juste de le fixer de mon regard perdu et mon visage pâle. Mes mains, quant à elles, se réfugient dans mes poches larges, comme pour fuir cette effroyable situation.
Si tu savais Arse, comme j'ai besoin de toi. Comme j'sais plus quoi faire pour nous sortir de là.
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Message(#) Sujet: Re: le cœur des hommes. (arseniy) le cœur des hommes. (arseniy) EmptyJeu 29 Aoû - 19:56

Il t’a encore fait mal. Il est doué à ça de toute façon. Te faire mal. A croire qu’il est fait pour ça. Peut-être qu’il y prend gout. Toi tu n’aimes pas. Votre complicité te manque. Tu voudrais le retrouver. Sentir sa chaleur. Tu voudrais revoir son sourire charmeur et ses petites manies. Entendre son rire lorsqu’il est défoncé et la chaleur de sa voix au creux de ton oreille. Tu as compris maintenant. Que tu ne serais qu’un ami pour lui. Ça t’embête pas. Enfin, ça t’embête, mais peu importe. Tant que tu peux rester près de lui. Tu veux juste le retrouver. Oublier que tu l’aimes et agir comme tu pouvais le faire quand tu laissais ces sentiments dérangeants de côté.
 
Allongé sur ton lit, tu fais glisser ton crayon sur une feuille de papier. Tu penses à lui. A la façon dont il a quitté l’appartement. Tu n’as pas bien compris la raison de sa colère. Probablement parce que Malik l’intéressait. Il l’a dit lui-même. Qu’il voulait se le faire. Il n’a surement pas apprécié que ce soit toi qui couche avec lui en premier. Et comme d’habitude, il a réagi de façon violente. Te jetant des mots dégueulasses à la gueule. Tu ne l’as pas rattrapé. Il t’aurait envoyé chier de toute façon. Pour changer. Tu t’en serais pris encore plus à la gueule. Alors tu l’as laissé partir. Et pendant toute la journée tu as attendu un sms. Un appel. N’importe quoi. Mais rien. C’est la sonnerie de ton téléphone qui finit par te sortir de tes pensées. Un sms. Maladroitement, tu récupères ton portable jeté sur ton lit. Ton cœur rate un battement en lisant le prénom de Julian et un sourire s’affiche sur ton visage. Presque deux jours que tu l’attends ce putain de message. Souriant, tu lis le message.  Tu peux me rejoindre au lac vers dix-huit heures ?J'ai besoin de toi. J’ai besoin de toi … Tu fronces légèrement les sourcils avant de te lever, délaissant portable et crayon pour te diriger vers la douche.
 
J’ai besoin de toi. Julian ne dit jamais ça. Il ne dit jamais qu’il a besoin de quelque chose. Ni de personne. De personne surtout. Alors ça t’inquiète. Un peu. Donc tu te dépêches. Tu te laves rapidement. Et une fois propre, tu te hâtes à t’habiller, enfilant un tee-shirt large et un boxer rouge et un short troué. Il est bientôt l’heure. Tu sais pas vraiment pourquoi, mais ton cœur bat fort. T’as peur. T’as peur qu’il t’annonce qu’il ne veut plus te voir. Ou alors qu’il lui ai arrivé quelque chose. Tu sais même pas si tu as plus peur de l’un que de l’autre. Alors, le cœur battant, tu prends rapidement ton portable, ton argent et tes clefs et tu quittes ton appartement minable pour retrouver ce meilleur ami qui fait tourner le monde. Qui fait tourner ton monde.
 
Le lac … C’est joli. Tu as toujours aimé cet endroit. Tu es souvent venu ici pour dessiner. A l’abri de la ville. Du bruit. De l’agitation permanente. Ici, c’est calme. Serein. Tout ce que Julian n’est pas. Et ça aussi ça t’inquiète. En temps normal, il t’aurait donné rendez-vous dans un bar. Ou une boite de nuit une fois le soir venu. Mais le lac … ?
Tu t’avances. Toujours un peu plus vite. T’as envie d’arriver. De savoir ce que veut dire tout ça. Le lac apparait rapidement devant toi. Beau. Si beau. Le soleil se reflète dans l’eau calme, y dispersant une lumière magnifique. Et là, en contrejour, tu l’aperçois. Julian. Assis sur un banc près de l’eau. Ton cœur s’accélère un peu. Tu voudrais apprendre à te contrôler. Mais c’est encore difficile. Vraiment difficile.
 
« J'pensais que tu viendrais pas. » Tu le regardes un instant et lui adresse un petit sourire. Il a l’air … si triste. « J’pensais que tu voulais plus de moi. » Son regard se plonge dans le tient. Et tu frissonnes. Ses yeux brillent. Ils brillent de tristesse et de douleur. Et toi t’es comme un con. Parce qu’il n’est jamais comment ça. Il n’est jamais celui qu’il faut consoler. Ça c’est toi. Et le voir là. Comme ça. T’as l’impression que ton cœur se tord dans tous les sens. T’es si désemparé. Si désemparé … « Tu vas bien, quand même ? » Tu hoches doucement la tête avant de s’assoir à côté de lui. « mmh … moui … » Et tendrement, tu viens te coller à lui, posant doucement ta tête sur son épaule. D’un geste naturelle, tu glisses ta main dans sa poche afin de mêler vos doigts. Tu ne sais pas quoi dire. Alors tu ne dis rien. Tu te fraies simplement un chemin jusqu’à son cœur. Tout en douceur. Tu lui montres que tu es là. Peu importe ce qu’il a fait. Ce qu’il a dit. Tu es là parce qu’il est la personne la plus importante au monde.
 
Ton regard se pose sur l’horizon. Tu n’as pas bougé. Tu sens simplement sa chaleur contre son corps. Esquissant un sourire et sans détourner les yeux, tu souffles doucement. « C’est tellement joli ici … ». Tu as envie de lui dire que tu es là. Comme pour l’inciter à parler. A te raconter. Pour qu’il laisse enfin sortir tout ce  qu’il pense. Mais tes actions parlent pour toi. Les mots sont inutiles pour vous. Il te comprend. Tu le sais ça. Il comprend que tu es là.
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Message(#) Sujet: Re: le cœur des hommes. (arseniy) le cœur des hommes. (arseniy) EmptySam 31 Aoû - 20:49

Il faut toujours qu'il y ai une douleur quelque part. Une hématome qui prend forme, là, sur la peau, ou bien sur le cœur, contre les entrailles. Une souffrance qui nous empêche de respirer correctement. Ça c'est toujours passé comme ça avec Arseniy. Même notre rencontre s'est faite dans le désespoir. Lui, couché par terre, le visage fissuré par les coups, l'entre jambe mouillée. L'atmosphère était lourde, la gêne encore plus. C'était un peu comme si la vie nous prévenait à l'avance, de par un mauvais signal lancé à la va vite 'vous allez souffrir, tous les deux.' Et c'est le cas. On souffre, à chaque lever de soleil. De par le cancer, de par ma connerie. On se brise, sans trop comprendre pourquoi, après toutes ces années à se tenir la main. Mon regard rencontre le sien, je ne fais pas un pas en avant, comme j'aurais pu le faire autrefois. Parce qu'au final, je ne sais pas s'il m'en veut. Tout est encore flou. Notre dernière entrevue résonne encore dans mes pensées. J'ai pourtant envie de prendre Arseniy dans les bras. Ça me bouffe, de le voir si proche sans pouvoir le toucher, l'embrasser. Le manque se creuse en moi, à ne pas pouvoir sentir nos souffles se mélanger. Et mon âme qui veut encore une fois lui sauter dessus. Il m'a donné le feu, j'ai lancé l'essence et nous nous sommes embrasés, comme ça. Tout part en fumée il ne nous reste que quelques cendres qui me font tousser, recracher mes poumons.

« J’pensais que tu voulais plus de moi. » Je lui réponds par un simple silence, même pas foutu de le rassurer sur la situation. J'ai juste besoin de lui aujourd'hui, alors, comme un foutu égoïste, je lui demande de me rejoindre, sans songer une seule seconde à la rancœur. J'ai l'impression que ma tête est sur le point d'exploser, à voir cette distance entre nous. C'est nouveau tout ça, tout part en vrille. Je n'ai plus le contrôle sur moi. Sur nous. Notre lien s'effrite, me rends fébrile. J'ai les yeux qui brûlent, de haine, d'incompréhension et de désespoir, aussi. Je trouve même pas la force de le regarder de haut, comme à mon habitude, non, je fixe le sol, mes chaussures sales, abîmées. Puis enfin, son corps s'approche du mien. J'hésite à faire un pas en arrière mais mon âme tout entière réclame sa douce présence. Le simple contact de sa peau contre la mienne suffit à calmer mes émotions pour en faire naître d'autres, toutes aussi violentes. L'une de mes mains quittent mes poches pour se perdre dans sa chevelure. Mes yeux se ferment, sentent son odeur, captent son souffle dans mon cou. « C’est tellement joli ici … » Un faible sourire prend place sur mes lèvres. Les mots s'embourbent sur mes lèvres, cherchent un échappatoire. C'est tellement difficile de briser un tel moment.

Et pourtant, le souffle court, j'accepte, enfin, de me laisser aller contre lui. Quitte à le regretter, quitte à tout foutre totalement en l'air avec Arseniy. Mes lèvres se posent sur sa joue, rencontrent son oreille. Attaché à son petit corps, comme un naufragé à un radeau, je nous guide jusqu'au banc pour nous y asseoir dans un silence presque morbide. Le genre de silence qui me détruit au fil des secondes, il englobe tout, ne laisse rien de côté. C'est un démon, qui, fier de sa puissance, ne laisse personne indifférent, avide de douleur. « J'ai reçu un appel, hier. » Ma voix est basse, anormalement tremblante, dégueulasse d'un sanglot retenu. Mes yeux fixent le lac, voudraient s'y perdre mais mon être est trop faible pour l'atteindre. Il pleure au monde. « Et … c'est mon père il est, tu sais, mort. » Le dernier mot fait grincer mes dents, il m'écorche la langue, fait naître un nouveau mouvement à l'intérieur de mon âme. « J'savais pas quoi faire alors j'ai pensé à toi. Je sais que j'ai pas été correct ces derniers temps et que j'ai pas d'excuses. » Si ce n'est la connerie à laquelle je dois faire face chaque jour. Je meurs, Arse, en même temps que toi. Et ma vie se brise, en mille petits morceaux, même l'argent ne peut plus masquer les imperfections. « Je voulais juste te voir, parce que. » Ma voix s'éteint, soudainement ne lâche pas le lac. Je suis encore incapable de le regarder droit dans les yeux.

Ma main se perd dans son dos, le caresse doucement, tout en le serrant contre moi. « J'ai pas envie de rater je ne sais quoi avec toi et c'est exactement ce qu'on est en train de faire, prendre de la distance. Mais c'est pas c'que je veux. Non. » C'est donc ça, vider son sac. C'est donc ça. « J'sais plus quoi faire, j'ai pas envie de te perdre. » Ces dernières paroles ne sont qu'un murmure, peut-être sont-elles arrivées jusqu'à ses oreilles. Peut-être que non. J'assume pas, j'assume plus d'avoir la trouille. J'assume pas de sentir les larmes couler dans mon cœur et caresser mes paupières. J'hésite à lui demander de ne pas me laisser tomber mais c'en est trop. Mes lèvres sont scellées, réduisent mon âme au silence. J'ai pas la force de tout lui avouer, d'un coup, comme ça. Le démon interne dévore mes sentiments, il les vomira plus tard, quand je serais seul, à l'abri des regards.
De son regard.
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Message(#) Sujet: Re: le cœur des hommes. (arseniy) le cœur des hommes. (arseniy) EmptyMar 3 Sep - 16:33

Le contact de sa peau te rassure. Comme toujours. Tu ne sais pas bien pourquoi ce sentiment de sécurité est si présent lorsque tu es avec lui. Julian n’est pas réellement une personne sécurisante. C’est même plutôt le contraire. Il est de ceux qui attirent les problèmes. Qui les crée plutôt que de les résoudre. Pourtant, tu t’es toujours senti bien. Là. Juste là. Dans ses bras. Protégé du monde extérieur dans la chaleur de son corps.
Doucement, ses lèvres viennent se poser sur ta joue, y déposant un tendre baiser. Toi tu frissonnes. Tu frissonnes et tu souris. C’est presque comme si tu voyais les liens brisés de votre amitié se tisser de nouveau. Lentement. Et comme avant, il égare un instant ses lèvres près de ton oreille, provoquant une vague de chaleur dans ton petit corps de gamin. Tu souris. Parce que tu le retrouves. C’est bête. Mais ce sont ces petits gestes. Ces petits gestes qui t’avaient un jour agacés avant de devenir une habitude.
 
Sans un mot, tu le suis jusqu’au petit banc, t’y asseyant près de lui. Et le silence s’installe. Tu n’as pas envie de le briser. C’est joli le silence. C’est doux. Tu aimes ça toi. Pas de bruit insupportable ou de paroles mal placée. Juste le silence. Si fragile. Si précieux. Il finit toujours par être brisé. Et aujourd’hui, c’est la voix de Julian qui résonne. « J'ai reçu un appel, hier. » Ton regard se pose sur lui. Interrogatif. C’est cet appel qui le rend si triste. Clairement. Pourtant, tu ne dis rien. Tu attends sagement la suite. « Et … c'est mon père il est, tu sais, mort. » Oh. Tu le regardes encore quelques secondes. Tu cherches tes mots. Tu ne sais pas comment réagir. Tu n’as jamais eu de père toi. Et tu sais que la relation de Julian avec ses parents n’a jamais été extraordinaire. Surtout avec son père. Pourtant, il y a dans son regard. Ce quelque chose. Ce sentiment. Ces larmes prêtes à s’écouler sur ses joues mal rasées. La mort de son père le bouleverse. Au plus profond de son âme. Et toi t’es là. Comme un con. « oh … » Doucement, tu viens caresser doucement sa main. « Tu vas… Tu vas retourner à Toronto … ? » Tu t’sens vraiment idiot avec ta question. Tu devrais le consoler plutôt. Lui dire que tout ira bien. Ou des conneries comme ça. Pourtant, tu lui demandes juste s’il va retourner à Toronto. Tu t’foutrais des claques parfois. Franchement. « J'savais pas quoi faire alors j'ai pensé à toi. Je sais que j'ai pas été correct ces derniers temps et que j'ai pas d'excuses. » Tu lui souris un peu. T’es un peu bête de toute façon. Un peu naïf aussi. Et finalement, t’as mis ça de côté. La douleur qu’il t’a infligée. T’as fait comme si elle n’existait pas. Comme s’il ne t’avait pas brisé le cœur sans aucun regret. Parce que, finalement, tu tiens peut-être plus à votre amitié qu’à ton propre cœur. T’es trop con putain. « Je voulais juste te voir, parce que … J'ai pas envie de rater je ne sais quoi avec toi et c'est exactement ce qu'on est en train de faire, prendre de la distance. Mais c'est pas c'que je veux. Non. » Sa voix est toute faible. Presque brisée. Elle est douce sa voix. Comme ses caresses. Là, juste là contre ton dos. Et comme ses mots aussi. Ils sont doux ses mots. Comme tu les aimes. Alors tu souris. Tu veux pas prendre de la distance non plus. Et qu’il te le dise. Lui. Lui qui ne dit jamais rien. Ca fait battre ton cœur plus fort. « J'sais plus quoi faire, j'ai pas envie de te perdre. » Tu fermes les yeux un petit instant, enregistrant mentalement ce moment dans ton petit cerveau. Il est beau ce moment. Si beau. Alors, tout aussi faiblement que lui, tu lui réponds. Tu lui réponds enfin.  « … moi non plus Julian… » Délicatement, tu viens te blottir entre ses bras musclés. Tu respires son odeur. Et tu t’enivres. « j’rais toujours là pour toi … J’te laisserais jamais … ». Tu ne sais pas bien s’il réalise. Tout ce que tu donnes pour lui. Tu te donnes. Toi. En entier. Tout ton petit cœur fragile entre ses doigts. Doucement, tu viens caler ton nez dans son cou. Juste un instant. Tu fermes les yeux. Et doucement, tu viens déposer un baiser dans son cou. Un de ces baisers tout tendre dont tu as le secret. Tu restes un instant comme ça. Dans ses bras. Bien à l’abri du monde extérieur. Puis, finalement, tu te détaches un peu. Tu sais pas pourquoi tu dis ça. Peut-être pour qu’il ne se sente pas coupable. Une nouvelle fois, tu penses plus à lui qu’à toi. Tu lui souris un peu avant de souffler « ...tu sais...c'est pas grave si tu m'aimes pas...j'étais...j'étais pas dans un état normal...puis j'aurais dû savoir...fin...tu sais...que ça serait pas différent pour moi. je sais que…t'as pas besoin de mon autorisation mais...tu peux coucher avec des garçons... » Tu souris. Tu dissimules. Encore. Tu sais que t’auras mal. Quand tu le verras avec un autre garçon. Mais tu préfères qu’il oublie cette histoire. Tu te dis qu’il a d’autres soucis à penser. Alors tant pis pour toi. De toute façon, c’est lui le plus important. On s’en fou un peu de toi. Tu mourras bientôt dans tous les cas.
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Message(#) Sujet: Re: le cœur des hommes. (arseniy) le cœur des hommes. (arseniy) EmptyMer 4 Sep - 19:37

Je sais que je suis en train de le perdre, c'est inévitable, quoi qu'il puisse dire, quoi qu'il puisse faire. Ça fait combien de temps que je n'ai plus passé une seule nuit avec lui ? Combien de temps que je ne me suis pas réveillé dans ses draps, en le serrant fermement contre moi ? Ça ressemble soudainement à une éternité. Je ne peux même pas parler en semaine ou en mois, la date est trop loin, trop floue, trop grise. Je déteste cette idée de ne plus pouvoir me rappeler de notre dernier bon moment. Tout est sale, tout n'est que souffrance. Et j'ai envie de me fondre, là, sur ce fichu banc. De lui laisser le champs libre pour qu'il puisse vivre heureux, enfin, pour le peu de temps qu'il lui reste. Ah oui, on en parle de ce temps, qu'il lui reste à vivre ? Ouais, bien sûr que non. C'est tellement plus simple de dissimuler et oublier. La politique de l'autruche, ne jamais sortir la tête du sable pour ne pas s'évanouir sous le choc de la vérité. Je ne sais même pas ce qu'il faut lui faire, à Arseniy, s'il reste encore un espoir de le sauver ou pas. Si c'est le cas, j'ai pas envie de rester là à me tourner les pouces. J'ai pas envie de me dire, s'il arrive quelque chose, que je n'ai rien fait pour lui. Je serais capable de tout pour lui. Du meilleur, mais surtout du pire et ça, il le sait. Lui donner un rein, mes poumons, mon cœur. Ce qu'il veut, ma vie, même pourquoi pas. Qu'est-ce que j'ai à perdre moi ? Rien. Il ne me reste que de la merde. Et je baigne dedans.
Alors oui, je lui accorderais ma vie, si cela peut sauver une âme plus pure, plus délicate.
Le monde est déjà assez dégueulasse comme ça.
Aux chiottes les connards superficiels.
Aux chiottes les fiertés démesurées.
Libérons-nous des crasses.

Ses doigts contre ma main parviennent à réduire la cadence de mon cœur. « Tu vas… Tu vas retourner à Toronto … ? » Un faible sourire se dessine sur mes lèvres, accompagné par un soupir désespéré. « Ma mère a besoin d'aide pour l'enterrement et tout ça. C'est qu'il y en a de la paperasse, à faire. Elle sait rien faire de plus que se plaindre et prier.» Ma voix basse se retrouve finalement possédée par un goût amer. Ma mère, cette conne. Le simple fait de penser à elle parvient à me détruire à petit feu. Elle est aussi méprisable que l'était mon paternel. Si ce n'est plus. Et là, la mort de mon père me fait réaliser un peu plus comme sa vision de voir le monde est trop naïve. Mon bras se resserre contre Arseniy lorsque celui-ci blottit son corps au mien. Je reste silencieux, sans oser quoi que ce soit de plus. Pour ne pas faire ressortir cet élan de haine démesuré que je ressens face au monde entier. « j’rais toujours là pour toi … J’te laisserais jamais … » Mes yeux se ferment à ses paroles, comme pour ne laisser s'échapper aucuns de ses mots. Je les attrape, comme ça, mentalement et les enferme dans une boîte, pour surtout ne jamais les laisser me quitter. Les belles paroles d'Arseniy, il ne faut surtout pas les perdre. Elles sont précieuses, tout aussi précieuses que lui. Ses lèvres accompagnent même le silence, elles se posent dans mon cou, y font naître une chaleur insupportable. Un je ne sais quoi de dérangeant, incontrôlable. Un quelque chose qui ne me ressemble pas, qui ne m'a jamais ressemblé. Il finira cramé, à son tour, de toute façon.

« ...tu sais...c'est pas grave si tu m'aimes pas...j'étais...j'étais pas dans un état normal...puis j'aurais dû savoir...fin...tu sais...que ça serait pas différent pour moi. je sais que…t'as pas besoin de mon autorisation mais...tu peux coucher avec des garçons... » Sa voix est basse, trop basse. Le bout de mes doigts s'attachent à son menton. Je déteste l'entendre dire de telles choses. Je déteste le savoir si vulnérable. Je déteste ma façon de le regarder à cet instant, un peu trop dure mais éperdument sincère. Ça fait si longtemps, au fond, que je n'ai plus accepté que la vérité ne quitte mes lèvres. Mais c'est fatiguant, à force, de jouer un double jeu. On ne peut pas se protéger toute la vie contre les mêmes démons. Il faut savoir, parfois, les laisser nous atteindre. Parce qu'il n'y a aucune honte, peut-être, à échouer. Il faudrait se laisser emporter dans le courant de la vie, essayer ne pas mourir d'hypothermie mais s'y jeter, tout de même. Prendre le risque, pour une fois. « Arrête de dire des conneries. On a pas fait ça au bon moment, dans le bon endroit, dans le bon état, oui, mais j'me souviens de ce soir. Arse, c'était différent. Je t'aime depuis que je t'ai trouvé dans cette rue, je gueule, j'suis con mais ça changera jamais, ça. » C'est pour lui, après tout, que j'ai laissé tomber Waël, parce qu'il était cette beauté que je n'avais vu nulle part ailleurs avant lui. « Je sais juste pas faire comme les autres. Tu sais, dans la simplicité, t'aimer comme il le faudrait. » Non, non recule ce putain de visage de celui d'Arseniy. Recule et ne cherche pas encore à lui voler un bout de son âme. Mais c'est trop tard, parce que mes lèvres, elles sont déjà doucement plaquées contre les siennes pour y déposer un baiser plus léger qu'une plume encore. Un effleurement de bouches. « On tire un trait sur ce passage et on recommence, en mieux. D'accord ? Mais avant j'veux que tu me promettes, Arse. Que tu me fasses la promesse de te soigner. » Sourire, là, au milieu de ce visage fatigué. Je t'en supplie.
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Message(#) Sujet: Re: le cœur des hommes. (arseniy) le cœur des hommes. (arseniy) EmptyVen 13 Sep - 1:26

Doucement, sa main glisse sous ton menton pour redresser ton visage. Un petit frisson te parcourt alors que tes yeux plongent dans l’océan infini de son regard. Ce regard à la fois dur et tendre qu’il semble n’adresser qu’à toi. Tu lui souris légèrement. Tu aimes lorsqu’il agit différemment avec toi. Tu te sens important. Important pour lui. « Arrête de dire des conneries. On a pas fait ça au bon moment, dans le bon endroit, dans le bon état, oui, mais j'me souviens de ce soir. Arse, c'était différent. Je t'aime depuis que je t'ai trouvé dans cette rue, je gueule, j'suis con mais ça changera jamais, ça. » Je t’aime. T’as beau savoir que ce mot n’a pas la même signification pour toi que pour lui, il provoque malgré tout un battement de cœur incontrôlé. C’était différent. Doucement, tu hoches tête. Tu le sais ça. Que cet amour particulier qu’il te porte ne changera jamais. Tu le sais et tu l’as toujours su. Mais t’as eu peur. Alors tu l’as effacé. Comme pour te protéger. Tu t’es caché derrière un mensonge. Tu t’es dit que tout ça n’était qu’un jeu pour lui. Tu t’es persuadé que tu valais moins que les autres. Une façon étrange de te protéger. Une façon étrange de l’éloigner car il te fera toujours mal. Mais t’y arrives pas. T’y arrives pas. T’arrives pas sans lui. Tant pis. Il t’aimera toujours comme un petit frère. Un meilleur ami. Tant pis. Tu souffriras. Il a besoin de toi. Et son bonheur importe trop. Peu importe qu’il soit dans les cuisses écartées de minets en chaleur. « Je sais juste pas faire comme les autres. Tu sais, dans la simplicité, t'aimer comme il le faudrait. » Un petit rire s’échappe de tes lèvres. Tes lèvres si proches des siennes. Et doucement, tu souffles « … Je sais ... » Et ton cœur bat fort. Tellement fort tandis que ses lèvres se rapprochent des tiennes. Tu fermes les yeux. Juste un instant. Juste quand tu sens sa bouche frôler la tienne dans un doux baiser. Bordel. Comment fait-il pour te mettre dans cet état par un simple baiser ? Mais ce n’est rien. Ce n’est rien pour lui. Putain Julian, je te déteste pour me faire ressentir tous ces putains de sentiments … Ce n’est rien d’autre qu’un signe d’amitié. Comme pour te le persuader, tu répètes de nouveau faiblement « … Je sais … ». Oui. Tu sais qu’il ne t’aime pas comme il le faudrait. Enfin non. C’est pas vraiment ça. C’est plutôt toi qui ne l’aimes pas comme il le faudrait. Oui, tu te voiles la face en reportant la faute sur lui. C’est pas lui qui est en tort. C’est toi. C’est toi qui es tombé amoureux comme un con. Il t’aime comme il faut. C’est toi qui déconne. « On tire un trait sur ce passage et on recommence, en mieux. D'accord ? Mais avant j'veux que tu me promettes, Arse. Que tu me fasses la promesse de te soigner. » On recommence. Doucement, tu te mords la lèvre, retenant ta question. On recommence quoi ? Cette foutu première fois ratée ? Et voilà. Tu t’fais encore des idées. Bien sûr que non idiot. Vous recommencez votre amitié. Juste votre amitié. Vous recommencez comme s’il ne s’était rien passé. « … Mmh ... Moui. »

Tu détournes un peu le regard à sa demande. La demande de te soigner. Tu veux pas. Tu veux bien faire la radiothérapie. Prendre des médicaments s’il faut. Peu importe ça. Mais tu veux pas de chimio. Tu veux pas perdre tes cheveux et crever comme un con à l’hôpital alors que tu pourrais vivre libre. Quand tu relèves les yeux vers Julian, tu secoues légèrement la tête. « … Nan… Je… J’veux pas… J’veux pas mourir à l’hôpital … J’veux pas de chimio … Je… J’préfère vivre vraiment. » Doucement, tu te forces à lui faire un petit sourire. Pour ne pas l’inquiéter. Sauf que. Evidement qu’il s’inquiète. T’es en train de lui dire que tu veux pas te faire soigner. Que tu préfères mourir plutôt que de faire une chimiothérapie. « Puis … Je fais une radiothérapie quand même … ». Une légèrement moue s’affiche sur ton visage. Ton médecin t’a bien précisé qu’elle ne suffisait pas. Qu’il fallait faire la chimio. Mais ça te fou tellement la trouille. Tu veux pas qu’ils te voient comme ça. Les autres. Tu veux pas qu’ils te voient autant affaibli. T’en as marre d’être le petit enfant fragile. T’en as marre d’être toujours celui dont il faut s’occuper. Et avec ce putain de traitement, ça leur paraitra normal. Tu veux pas. C’est tout. Un petit rire s’échappe de ta bouche. Un petit rire nerveux. « C’est rien hein. J’suis toujours vivant ! » Tu lui souris, un peu mal à l’aise. T’es encore là. Un an. Deux ans. Trois ans. Guère plus.

Doucement, ta main passe dans tes cheveux. Tu penses à ce que tu voudrais faire avant de crever. T’aimerais qu’on tombe amoureux de toi. Vraiment. T’aimerais bien avoir un bébé aussi. Mais ça serait triste. De l’abandonner comme ça. A bien y réfléchir, tu veux pas faire comme ton père à toi. Tu veux pas le laisser tout seul. Pas de bébé alors. A vrai dire. Tu sais pas vraiment. T’y as pas réfléchi. Tu vas faire une liste. Ouais, une liste. De tous ce que tu veux faire avant de mourir. Ça serait sympa.
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