~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Ce ne sont pas vraiment mes meilleurs souvenirs. De toute façon, rien ne vaut les années de fac, enfin c'est mon avis personnel. Au lycée, je n'étais pas populaire sans être exclue de la société, je faisais mon petit bout de chemin avec toujours la même bande d'amis. J'avais de bons résultats scolaires, je bossais beaucoup chez moi et j'angoissais toujours à l'approche des examens. Je n'étais pas trop sûre de moi, sans être d'une timidité maladive je préférais laisser les autres me parler en premier. Je pense n'être pas trop à plaindre parce qu'il y avait quand même plusieurs mecs qui s'intéressaient à moi, ils me trouvaient jolie et sympa.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Je sais que je ne suis pas malheureuse, mais ça pourrait aller mieux. Si je n'avais pas ces foutus problèmes d'argent, si ma mère était encore de ce monde, si mon père ne m'avait pas abandonné, si j'étais en couple ou tout du moins amoureuse, alors ce serait le bonheur, mais ça fait beaucoup de si. Enfin, je relativise, je me dis que ma vie n'est pas trop mal non plus, j'ai quand même un boulot qui me plaît, des amis que j'apprécie, et objectivement je ne suis pas trop moche. Franchement, ça pourrait être pire, dans la vie faut être positif, c'est ce que je me dis tout le temps.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
J'y ai pensé quelque fois, à ce que serait ma vie dans le futur. J'espère que j'aurais traversé mes soucis financiers sans avoir été obligée de vendre ma maison. Je m'imagine toujours dans celle-ci, avec mon mari et mes enfants, je ne pense pas que c'est un projet trop ambitieux. Après tout, j'aurais quand même trente quatre ans. Niveau travail, je me vois bien avoir mon propre cabinet, être indépendante c'est important. Puis pourquoi pas avoir visité plusieurs pays, c'est vrai que j'adorerais voir le monde, surtout l'Europe et l'Australie, c'est un peu un rêve de gamine. Oh, et d'ici là ce serait cool que j'ai enfin un chien, depuis le temps que j'en parle.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Alexane, et Holly Blue sinon. ÂGE: 16 ans. PAYS: France, j'habite dans le sud plus précisément. PRÉSENCE: 7 jours sur 7 normalement, sauf exception. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? J'étais inscrite dessus avant, mais j'ai eu un problème de chargeur, et je suis partie juste après en vacances deux mois donc je n'ai pas pu avertir de mon absence. Maintenant que tout est réglé, je reviens avec un nouveau perso.  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? Personnage inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? Si quelqu'un veut un lien avec moi avant que je commence ma fiche, ce serait super.  

Je ne sais pas par où commencer. Le commencement, me direz-vous. Le commencement dans une vie, c'est la naissance, n'est-ce pas ? La mienne n'a rien d'extraordinaire ni d'intéressant.  Je vis le jour le douze janvier 1989 à l'hôpital de White Oak Station, mon père vint soutenir ma mère pendant son accouchement et put couper le cordon ombilical. Milena Thompson, ce fut le nom que donna mon père quand il alla me reconnaître à la mairie. N'ayant aucun problèmes particuliers, je ne restai pas longtemps à l'hôpital, faisant vite connaissance avec mon futur environnement. Sur les vidéos que je visionnai bien plus tard, j'avais l'air heureuse avec mes parents, une enfant en pleine forme.
A l'aube de mes quatre ans pourtant, mon père partit de la maison, abandonnant sa femme et sa fille pour une amante enceinte de lui. Il trompait ma mère depuis des années, peut-être même avant ma naissance. Je ne me souviens pas bien de cette époque, mais je sais que je pleurais beaucoup, je pensais  qu'il ne m'aimait plus, voir qu'il ne m'avait jamais aimé, j'étais sûre que tout ça c'était de ma faute. Ma mère aussi n'allait pas bien, elle se sentait trahie, elle avait des soupçons mais n'avait imaginé que ça puisse en arriver là un jour, se retrouver divorcée et seule avec sa gamine de quatre ans. Pour garder la maison, elle dût racheter les parts de son ancien mari. Heureusement, il s'était engagé devant le tribunal à lui verser une somme d'argent chaque mois pour s'occuper de moi. Les deux premières années furent difficiles. J'espérais à chaque fois le voir passer la porte d'entrée pour me dire qu'il n'aurait pas du me laisser et que j'étais sa Milena chérie, mais il ne vint jamais. Il m'envoyait une carte pour mon anniversaire et pour Noël, les deux dans la même enveloppe puisque les dates étaient proches. J'allai chez un psychologue, une femme dans la quarantaine qui me donnait un bonbon à chaque fin de séance. Je commençai peu à peu à comprendre qu'il ne reviendrait plus, et je vivais les fêtes des pères très difficilement. Il finit par ne plus m'envoyer de lettres, et je devins Mila Rhodes. Le seul avantage à tout ça, c'est que me rapprochai beaucoup de ma mère. Elle était douce, avec comme de la mélancolie dans chaque geste qu'elle faisait, autant touchée que moi par ce qui s'était passé. Je pense qu'elle m'aida plus à avancer que toutes les séances de thérapie auxquelles j'assistais.
Plus tard, j'arrêtai de voir le psychologue, à douze ans je m'estimais assez grande pour décider et je voulais être une fille comme les autres. Ironiquement, c'est à cette période que je devins végétarienne, ne supportant plus ni l'odeur ni le goût de la viande et du poisson. Le collège et le lycée passèrent assez vite, j'étais une bosseuse et je récoltais de bon résultats, j'avais la fibre scientifique, ce qui ne m'empêchait pas d'aimer également certaines matières littéraires. Le seul point noir dans ma scolarité, c'était mon anxiété à l'approche des examens, qui me faisait trembler. J'étais parfois même proche de la crise de panique, ce qui me gênait. Je décrochai tout de même mon diplôme.
Le choix de ma fac fut assez difficile. Je désirais poursuivre mes études en dehors de White Oak, mais je devais quitter ma mère et malgré mon désir d'indépendance, j'hésitai. Ce fut finalement elle qui me poussa à partir de la maison, et j'entrepris des études d'orthophonie à Vancouver, un peu hasard au début. Je fis un bon choix, j'adorai ce que je faisais, et je débutai le yoga pour canaliser mes anxiétés. Je finis le cursus, et je trouvai assez vite un emploi à l'hôpital de Vancouver. Je travaillais là-bas depuis un peu plus d'un an quand j'appris le décès de ma mère dans un accident de voiture. Autant dire que je m'effondrais. Je décidai de quitter mon poste, puis je revins à White Oak Station, où j'enterrais ma mère. Je reçus en héritage la maison familiale et un peu d'argent, et ne voulant pas vendre le pavillon, je restais y habiter. C'est à ce moment que j'essayai de reprendre contact avec mon père. Je cherchai dans l'annuaire son numéro, trouvant quatre Bryan Thompson et ne sachant pas où il habitait, je comptai sur la chance. Je tombai sur lui au deuxième coup. Après avoir expliqué qui j'étais, il me raccrocha au nez sans dire un mot. Moi qui pensais pouvoir tout arranger, je me sentais tellement bête et naïve. La semaine d'après, alors que je travaillais au centre médical, mon nouveau boulot, je reçus un appel d'une jeune femme qui prétendait  être ma demi-soeur. Elle me dit qu'elle avait entendu mon appel grâce au deuxième combiné téléphonique et qu'elle avait demandé des explications à son père, à notre père, puisqu'elle ne savait pas que j'existais. C'est à partir de là qu'on commença à correspondre par lettres et par mails.
Finalement, je me plaît à White Oak, il y a juste une ombre au tableau, j'ai des soucis financiers, mais ça c'est une autre histoire.