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 il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi)

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Message(#) Sujet: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 3:00




isidore belvedere
fracasse moi, prends tout de moi.
PRÉNOM(S) ET NOM: Isidore ; le souffle entre deux lèvres closes, le prénom d'un ancêtre, grand, peut-être faible qui sait, mort depuis bien longtemps. isidore, l'homme qui dort. isidore, l'homme qui n'est qu'un souffle, qu'un acte quelconque. isidore belvedere, un tracé sans surprise, une fuite sans rires. isidore belvedere, il est si loin maintenant, bien loin derrière. SURNOMS: isi, tout bonnement, toujours et à jamais. isi, tout simplement, car c'est ainsi. isi, le petit esprit. isi, celui qui fuit, isi, le souffle du vent, là, toujours entre vos doigts, celui qui passe et qui ne revient pas. isi, le sourire sur vos lèvres, le soleil contre vos prunelles. isi, c'est quelque chose qui a déjà été ici.  ÂGE: vingt-trois ans, peut-être, qui sait. vingt-trois ans, et déjà grand. vingt-trois ans, et on meurt, en dedans. isi sourit, lorsque l'on demande son âge, et répond vaguement. quelques couchers de soleil. quelques coups de crayons. il montre les marques de ses mains,  ses tendres mains râpeuses, et murmure tout bas ; compte les lignes. dessine les traits.  NATIONALITÉ: américaine, mais il dit humaine. c'est bien rare, maintenant, d'appartenir à cette espèce, à cette nation. humaine ; c'est quelque chose de si simple, de si léger, et pourtant, de tant recherché. ORIENTATION SEXUELLE: au ciel, à la terre, à la mer. il y a tant de choses, ici, tellement de choses à aimer. si peu de temps, au final, pour s'éprendre de tout, et avoir le coeur brisé. isi aime tout, fort, trop fort.  STATUT CIVIL: deux coeur, contre le sien. deux corps, chaleur inlassable. un sourire, une grimace, un rire. six jambes, là, sous les draps. 30 doigts, là, pour tracer les coeurs. trois cris, fort, durant les tempêtes. EMPLOI/ÉTUDES: à une autre époque, deux années se sont accumulées. deux années en droit, peut-être, qui sait, deux années à voir la crasse de la société, avant de s'éloigner. maintenant, il n'est qu'un oublié. qu'un visage, là, sur une pinte de lait. qu'un souvenir triste dans les pensées de sa mère, un déception dans le coeur de son père. sinon, peinture, écrivain, dessinateur. artiste et amant de la nature. SITUATION FINANCIÈRE: vides, vides sont les poches. et pourtant, plein, plein est le coeur. où est l'importance, hein, quand celui-ci est plein ? où sont donc vos valeurs.  AVATAR: shiloh fernandez, le beau ici. CRÉDIT: weheartit

   ~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
un sourire incertain, là, sur mes lèvres. des crayons mal taillées, au bout de mes doigts. les mots, toujours, petits et frétillants, essayant tant bien que mal de s'évader de mes doigts. emilie et ses dessins, là, au milieu des cours d'histoire. mes sourcils froncés, les pensées tourmentées, alors que j'essayais tant bien que mal de suivre les cours. les boules de papier, lancées, me touchant en plein coeur. le sourire d'emilie, mes grognements mécontents. la joie, au fond, qu'on me sorte de ma concentration. les commentaires désobligeants de papa, face à mes notes juste ; acceptables. maman qui sourit, tout bas, m'encourageant dans quelque chose que je n'aimais pas. emilie, toujours là, m’entraînant parfois vers quelque chose d'illégal. et puis moi, con, docile au milieu de tout cela, suivant le chemin déjà tracé des aînées.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
du gras, là, partout, sur mes doigts, contre ma joue. une vieille voiture sur le bord de la maison, abandonnée depuis des années que je tente de réparer. fin sourire, sur mes lèvres ; le passé est loin maintenant, bien loin derrière. les visages sont ombres, les souvenirs un peu amers, un peu doux. le passé s'est effacé comme emilie, mais c'est sans soucis. qu'importe au final, tant que lyo et lys sont là, près de moi. tant qu'il y a un souffle frais, entre mes lèvres. le temps, au travers de tout ça, importe bien peu.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
qui sait, pour demain ? je ne sais même pas ce qui aurait lu, dans la minute qui suit, alors dix ans...dix ans. j'espère, du moins, être toujours vivant. avoir recontacté mes parents, peut-être, même si je n'ai plus réellement l'impression qu'ils sont ma famille. tant qu'il y a le monde, là, au bout de mes doigts, et les mots, contre ma gorge. tant qu'il y a leurs corps, contre le mien, ou d'autres peut-être, plus petits et enfantins. tant qu'il y a ce bonheur, à mon âme, le reste m'importe bien peu.
Pour la répartition des groupes

Ce questionnaire servira à déterminer à quel groupe vous appartiendrez. Vos réponses aux questions à développement influenceront également la décision, mais si vous croyez que le groupe choisi ne correspond pas à votre personnage, n'hésitez pas à le signaler au staff, il est possible de revoir cette décision ensemble. Pour indiquez votre réponse, il suffit de la mettre en italique ou de barrer celles qui ne correspondent pas.
Spoiler:



PRÉNOM ET/OU PSEUDO: neo ( mel )ÂGE: un billet de vingt PAYS: québec PRÉSENCE: fréquente, mon chat COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? mon amour <3  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? inventé bébé AUTRE CHOSE À AJOUTER? :omg1: 


Dernière édition par Isidore Belvedere le Jeu 22 Aoû - 23:00, édité 12 fois
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 3:00


quelque part
souffle la vie, repousse l'ennuie.



février 2010
Huntsville ; Université Alabama





Le bruit est insupportable ;  c'est la mort qui hurle son bonheur, l'écho de la douleur qui s'échoue contre les murs pour mieux nous frapper. Les choses vont trop vite, tout autour de nous, et mon regard n'est que liquide, envahi par les larmes et la douleur psychologique du moment ; je suis incapable de faire quoique ce soit, sauf trembler et rester là, sous cette stupide table, alors que des cris résonnent tout près. L'écho des pas précipités contre le sol me malmène les oreilles, l'âme toute entière, et les sanglots, trop forts et vifs, me donnent envie de gerber. Amy Bishop porte des talons hauts, aujourd'hui ; tu en as fait le commentaire, tôt ce matin, alors que tu l'as vu rentrer dans le bâtiment où nous étions. Tu as dit en aimer la couleur, Emilie, parce que tu es comme ça, tout bonnement. Tu lui as d'ailleurs dit, mais elle a continué sa route sans t'accorder la moindre attention, et nous avons passé à autre chose, après un haussement d'épaule. Elle devait être préoccupée, qu'on s'est dit. Qui aurait cru que c'était ça, hein, qu'elle avait en tête ?

Personne. Personne aurait pu croire une chose pareille.

Et pourtant, l'écho de ses talons est là, si près de nous, à nous glacer le sang. Les talons haut de Miss Bishop sont tachés de sang, car elle s'est approchée de l'un des étudiants, alors l'avoir fusillé, et qu'il les a tâché. On l'a entendu jurer, avant de s'éloigner. On aurait pu en rire, mais on est resté comme ça, figés, incapable de faire quoique ce soit. Parce que Miss Bishop a un fusil, un revolver entre les doigts, et que ceux-ci sont nerveux, tirant sur quoique ce soit.

Tes doigts me font mal, Emile, ou alors est-ce moi qui y suis accroché trop durement. Je ne sais pas. On est juste là, au final, incapable du moindre mouvement, figés au travers du temps comme si, ainsi, on pouvait devenir transparent, ne plus être visible, à ses yeux. Aux yeux injectés de sang d'Amy Bishop.

Le pire, dans tout ça, c'est certainement le rêve porno que j'ai fait à son sujet, la semaine dernière. Comme si la vie me - nous - jouait une blague, subitement. Mais non Isidore, tu la baiseras pas ; c'est elle, là, qui est en train de tous vous baiser.

Le Destin est une salope, tout bonnement.  C'est fou à quel point on pense à des choses bien profondes, lorsqu'on est si près de la Mort. Lorsqu'elle danse autour de nous de son pas léger, effacée par le bruit des pas de Miss Bishop, et qu'on tremble comme des rats.

J'ai oublié de nourrir les chats, ce matin, je crois. J'espère que maman y pensera.

On croirait presque entendre le silence, là, tout autour de nous, tant on retient notre respiration. Tous autant que nous sommes, incapable de faire le moindre mouvement, figés contre le sol, comme si on avait déjà été fauché contre la mort. Comme ci, innocemment, on essayait de lui faire croire que l'on était déjà mort. Depuis le fond du couloir, les talons de Miss Bishop résonnent avec force, au travers d'un bruit étouffé. Elle est loin, et pourtant, chacun éclat de balle nous traverse l'âme entièrement, comme si elle nous atteignait sans la moindre gêne. Je pleure comme un enfant ; comment faire autrement ? Je n'ai même pas la force de le cacher ; je reste juste là, comme ça, allongé tout près de toi, Emilie. Je crois que c'est moi, entre nous deux, qui serre le plus fort. Parce que tu es courageuse, toi. Parce que je peux voir, au fond de tes prunelles, que tu pense à la chance que tu pourrais avoir, là maintenant, en fuyant. Tu tires sur mes doigts; je secoue la tête vivement. Non ; non, on ne peut pas, Emilie. Tu ne m'écoutes pas ; tu tires encore, et mes doigts se font morts, au creux des tiens. Tu les abandonnes sur le bord du chemin, avant de t'éloigner lentement, trop brusquement. « Emi... no -- » L'écho des pas couvre ma voix  ; tu ne m'entends pas. Elle se rapproche, Miss Bishop, et des murmures de protestations se font entendre, bas, tout autour. C'est la cours des lamentations. On pleure déjà ta mort, ton départ.

La balle n'a même pas encore fendue ta peau que, au fond de nos corps, nous le savons déjà. Toi aussi, peut-être, mais tu te redresse pourtant. Tu rampes le long de la table, jetant un regard à l'autre bout du couloir, avant de t'élancer d'un mouvement.

Tu es folle, Emilie. Tu l'as toujours été, je crois. Avec tes idées de grandeur, cette liberté que tu t'accordais si facilement sans te soucier du reste. Tu as toujours été, à mes yeux, l'oiseau n'ayant jamais appris à poser pieds sur terre. Et là, brusquement, sous nos prunelles affolées, te voilà en train de t'échouer. Le cri des balles semble être l'écho de mon âme, lorsque je vois ton corps, si fragile, s’effondrer contre le carrelage perfide. Une part de moi attend de te voir te redresser, lui faire un doigt d'honneur, et foutre le camp sans la moindre de gêne. L'autre part, quant à elle, continue de pleurer comme un bambin, incapable de faire le moindre mouvement, alors  que tu es en train d'agoniser, là, contre le sol, quelques pas plus loin. Piètre compagnie de vie, ami de l'infini, incapable de venir te rejoindre alors que tu vis tes derniers instants.

Un autre étudiant, pensant certainement que j'aurais l'idée stupide de venir te voir, pose sa main sur mon bras, tremblant, pour m'empêcher de faire quoique ce soit. Je me contente de baisser les yeux, noyé dans mes propres larmes. Je suis lamentable. Tu me l'as souvent dit, après tout, non ?

deux semaines plus tôt

Je me souviens, oui, je me souviens comme si c'était hier ; moi, idiot, juste là, les prunelles au fond de mon livre. Moi, incapable de sortir de là, pendu à même les cours, incapable de penser. Et puis tes doigts, longs, finement manucurés, arrachant le livre de mes mains. « hé ! » Il était envahi d'une grande lassitude, ce cri, certainement car, au final, ce n'était pas la première fois que tu faisais cela. Tu m'as observé, les sourcils bien froncés, alors que les autres riaient, derrière. « Isi, on est là pour faire un bowling, tu te rappelles ? » J'ai grimacé. Ta langue a claqué. « je sais mais... » Un grognement est sorti de ta gorge  ; tu n'as jamais aimé les mais, après tout, Emilie. « Je m'en fous ! Tu comprends ?! Oublie un peu tes livres, oublie un peu tes cours, arrête de t'en faire pour l'école, bon sang ! » C'était toi ça, littéralement toi. Après tout, tu n'as jamais été des plus fanatiques des cours, mais tu étais à l'université, comme moi, malgré tout. On était semblable, sur ce point. Sauf que moi, j'avais suivi le chemin de mon père, alors que toi, tu t'étais orienté vers l'art. Je te détestais, pour cela. Pour manier les couleurs comme je souhaitais manier les mots, et non les foutus lois civiles.

J'ai tendu les doigts, naïvement, pour tenter de reprendre mon cahier. Tes prunelles se sont transformées en éclair et mes doigts ont été frappé. J'ai juré. « Emilie ! J'dois étudié pour remonter mes notes, putain » Mais tu savais, n'est-ce pas, Emilie ? Tu savais, juste en observant mes yeux, que je n'en voulais pas, de tout ça. Que je n'en voulais pas, de meilleures notes ou de carrière en droit. C'est surement pour cela que le cahier a rendu l'âme dans les poubelles, sans mon avis. « Si tu veux vraiment étudier, tu iras le chercher. » Il dégoulinait de sauce hot-dog, de coke et de salades. « Sinon, et bien, tu te rendras compte que la merveilleuse Emilie a toujours raison, et tu feras quelque chose que tu aimes, pour une fois. Sans l'avis de tes parents. » J'ai voulu répliquer. Après tout, le droit de réplique donne toujours le plaisir, l'illusion d'avoir raison. Mais tu as tendu le droit vers moi, le regard noir, avant de mettre une boule de bowling dans mes bras. « C'est à ton tour, imbécile. » Et je t'ai écouté, comme toujours.

Ce que tu n'as jamais vu, certainement, c'est que je l'ai récupéré, ce livre. Par crainte que mes parents soient au courant, ou alors que je rate l'examen. Je l'ai caché sous ma veste - celle que tu avais acheté, bon sang - et elle était bonne pour les poubelles, ensuite. Tout ça pour un putain de livre que je n'aimais pas.

Deux semaines plus tard, il est retourné dans les poubelles, accompagné de ses confrères, cette fois.

juillet 2010
quelque part



Tu serais tombée amoureuse de ses traits, je crois, Emilie. Non pas part sa beauté, non, elle n'était pas des plus spectaculaires, mais par l'histoire qui s'y dessinait et qu'on pouvait lire, dans ses yeux, sans le moindre mot. Tu aurais senti ton coeur fondre, comme moi, et les larmes te monter aux yeux. Il était vieux, certes, affaibli par les années de douleur, de temps qu'on ne peut effacer, mais il était entier. Il y avait une âme, là, quelque part derrière ces rides, et puis ces cheveux gras. Ses yeux m'ont semblé blancs, presque dénués de vie, lorsqu'il les a levé vers moi. « Où vas-tu, mon garçon ? » C'est surement ce qu'elle s'est dit, ma mère, lorsque j'ai fermé la porte derrière moi et puis que j'ai pris la voiture. Je me demande s'ils l'ont retrouvés, celle-là, vide de son nectar, assoiffée sur le bord de la route, bien loin de la maison. La police l'a certainement retrouvé, oui. Et ils me cherchent, encore, le tourmenté, le grand enfant troublé par le décès de sa meilleure amie. Pensent-ils que je me suis retiré la vie ? C'est peut-être bien le cas... « Quelque part. » Il a hoché de la tête, lentement. Comme s'il comprenait, comme si, lui aussi, autrefois, il l'avait chercher, ce quelque part. Peut-être que le sien est sur ce banc, là, au milieu de cette gare. Je ne sais pas réellement. « Et ton quelque part, il ressemble à quelque chose? » Mais oui, il ressemble à quoi, Emilie, notre quelque part ? L'as-tu déjà rêvé, en as-tu déjà parler ? Il m'avait troublé cet homme, sur le coup, avec sa question. Et pourtant, la réponse m'est venue toute naturellement. « Quelque part où il fait froid. Très froid, pour calmer la douleur, et puis glacer mon coeur. » Il s'est contenté d'hocher de la tête, encore, comme si la chose était logique. Comme s'il connaissait l'histoire, et qu'il approuvait mes pas, le moindre, et que mon parcours était des plus justes.

Lorsque j'ai quitté la gare, quelques minutes plus tard, je me suis rendu compte que je ne lui avais même pas demandé son nom.

décembre 2011
Saskatchewan ; Cypress Hills

Il n'y a pas qu'à toi, tu sais, que mes mots s'adressent. La folie s'évade lentement de mes doigts je crois, Emilie. Il y a quelqu'un d'autre. Un autre être, là, sur cette terre qui a attiré mes mots. Sans le moindre accord, ils se sont précipités dans ma gorge pour caresser ses traits, se perdent au creux de ses pensées. Ils n'ont pu s'évader, pourtant, tu sais. Ma gorge était trop nouée, ma voix trop cassée par le silence des années. Qu'une grimace, là, laide, sur mes traits, alors que je l'ai croisé dans le couloir minable d'un motel tout aussi minable. Ses prunelles ne se sont pas posées sur moi. Il n'a rien vu de moi. Fantôme; je marche au travers des vivants sans le moindre bruit. Certaines fois, tu sais, j'en viens à penser que je suis mort avec toi. Crois-tu que mes parents m'ont enterré, Emilie ? Crois-tu qu'il y a une tombe vide avec mon nom, dessus ? Je ne le sais pas. Et pourtant, pourtant, j'écris. Mes mots se jettent, là, violemment contre le papier, tâchant le bout de mes doigts d'encre, fuyant ma gorge pour caresser ses lèvres, doucement, alors qu'il les prononce tout bas. Crois-tu qu'il lit les lettres, Emilie ? Crois-tu qu'il suit le sentier ? Ce sentier, qui, toujours, ne cesse de s'allonger. Ce sentier si grand, et pourtant si petit, que je ne cesse de  tracer, de vivre. Ses prunelles sombres ne noient-elles au travers de mes mots, Emilie ? Ou alors, abandonnées par la vie, noyées sous la pluie et mangées par l'hiver, mes lettres sont-elles pour toujours, à jamais, à l'écart de la moindre oreille pour les entendre, des moindres lèvres pour les susurrer, là, tout bas, à la lueur d'un feu agonisant.

Es-tu là, toi, petit homme, à lire mes mots ? À entendre ma voix ?

18 février 2013
Whirlpool Lake

Le feu tente tant bien que mal de caresser mes traits, de réchauffer mon coeur alors que, immobile au travers d'un drap délaissé par la vie, troué par la tristesse, je me meurs de froid. Mon coeur n'est toujours pas de glace, et j'en viens à croire, avec le temps, qu'il ne pourra jamais l'être. Une chose, là, contre moi, un corps trop chétif et svelte se colle à ma peau, au travers des couvertures. On dirait un enfant, tu sais, Emilie. Nous sommes tous des enfants, au final. Des enfants de la terre, trop stupide pour se rendre compte de notre bêtise. Pour voir que nos cassons tout, sur notre passage, et que maman se meurt, là, à nous tenir bien fort dans ses bras, et à essayer de nous maintenir en vie. Nous tuons notre mère, inconscient, pour avoir plus, toujours plus. 

J'ai envie de le prendre dans mes bras, et de le serrer de toutes mes forces, pour qu'il cesse enfin de grelotter. Il s'appelle Lyssandre. Son prénom roule contre ma langue, échauffe mon souffle, alors qu'il s'évade. J'ai envie de le serrer dans mes bras, fort, pour le protéger de la tempête qui fait rage, là, dehors. Il n'y a pas âme qui vivent, ici. Surprenant d'être tombé sur lui alors que, depuis des jours déjà, je me trouvais dans cette maison abandonnée au milieu des sentiers, des arbres torturés. J'étais en train de congeler, tu sais. Je ne sentais plus le bout de mes doigts, et les feuilles étaient abandonnées, là, tout autour de moi, alors que j'étais assis, immobile, sur un vieux fauteuil plus proche de la mort que de la vie. Et puis, d'un léger grincement, la porte condamnée s'est ouverte, et sa chaleur, furtif, a caressé mon coeur. Mes paupières ont bougés, et j'ai respiré. Lui, Lyssandre, mon tendre Lyssandre, s'est contenté de crier. De crier, et presque, peut-être, de pleurer. 

Ce n'est plus que toi et moi, tu sais, maintenant, Emilie ? Tu t'envoles doucement de nouveau ; tes ailes ont guéries, depuis tout ce temps. Trois ans maintenant ; trois ans dans les bois, trois ans dans les rues à chercher quelque chose, n'importe quoi, pour réparer ce qui restait de tes ailes broyées. Qui aurait cru, au final, que c'était moi. Que c'était tout simplement moi qu'il fallait réparer pour qu'il se doit pour que tu te détaches enfin de moi et que de nouveau, pour la première fois depuis longtemps, tu ailles retrouver ce grand ciel qui est tien. 

Il est temps, je crois. Tu sais, Emilie, le chemin a été long. Le chemin est toujours long, en ta compagnie. Mais le sentier se termine, là. J'ai les pieds près de la fin, et un autre chemin se dessine sous mes yeux. Il n'y a pas de place pour toi, je crois. Ta place, maintenant, réside au fond de mon coeur. Mais mes mots...et bien mes mots, je crois que je dois les tourner vers quelqu'un d'autre. Vers deux autres personnes, en fait. Tu sais, Emilie, j'ai décidé de cessé les lettres. Les tiennes, comme ceux de ce garçon, là. Je l'attendrais, sagement, au profond lieu de rendez-vous. Peut-être, qui sait, qu'il ne viendra jamais. C'est un risque à prendre. Lyssandre viendra, avec moi. Il ne l'a pas dit clairement, mais j'ai pu le voir, au creux de ses yeux. J'ai pu le lire, allez savoir pourquoi. 

Lorsque la tempête se calmera, nous partirons rejoindre l'inconnu des lettres. 
J'ai peur au fond, tu sais, mais qui sait ? Peut-être que ça serait bien.
Dans le pire des cas, ça sera une jolie histoire à raconter. 


21 août 2013
white oak station ; primrose lake

Et brusquement, là, sous nos pas, la route a cessé d'être. Une maison abîmée s'est dressée, et puis le soleil, délicat, s'est reflété sur les fenêtres brisées, et contre le lac. Nos prunelles, ouvertes depuis si peu de temps maintenant, se sont émerveillées de cette vision. Un regard, simple, a suffit pour que l'on se comprenne, et pour que nos sacs, usés par le temps, se posent contre le sol sableux. Le temps semble s'être arrêté, depuis. Un enfant, l'esprit innocent, a soufflé au travers d'un cercle, et une multitude de bulles sont née, l'une d'elle nous happant à son passage, nous capturant dans un monde où, il n'y a pas de cris. Où les pleurs sont minimes, et les couleurs, encore plus belles. Un monde où, le matin, trois coeurs valsent sur la même danse, et où le soir, une voix, la mienne, douce, murmure des mots, légers, pour bercer leur sommeil tourmenté. C'est léger, certes, trop fragile pour être intact et à l'abris de quoique ce soit. Mais c'est nous. Cela n'appartient qu'à nous, qu'à nous trois, et aussi simplet que cela puisse être, ça me suffit amplement.


Dernière édition par Isidore Belvedere le Jeu 22 Aoû - 19:04, édité 15 fois
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Abigail Woods

Abigail Woods
down by the river

inscription : 22/01/2012
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 3:09

rebienvenue. :heart2: j'ai bien hâte de voir ton nouveau personnage et votre super trio. :angel:
bon courage pour ta fiche!
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 3:09

enfin :heart: 
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 11:14

mais arrêtez de faire des perles comme ça bordelou. :faint: t'écris trop bien toi aussi, c'est abusé :eyes: je sens que je vais adorer votre petit trio, j'ai hâte de voir ton perso, et votre trio :heart: puis ton pseudo, et ce bg que t'as en avatar :shock:
bref, j'arrête de bader :arrow: rebienvenue avec ce perso, et bon courage pour ta fiche. :cute:
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 11:30

Rebienvenue, et bon courage pour ta fichette. :heart3: 
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 11:44

Comment me donner envie de céder à la tentation une nouvelle fois en créant un perso avec Shiloh, aka le fantasme sur pattes. :arrow: :faint: :roll: 
Bref, j'adore tout, ton avatar, ton pseudo, ta façon d'écrire... Bref, c'est juste parfait :pray: 
En plus je suis fan des liens à trois, enfin je vais voir le votre et j'ai trop hâte d'ailleurs :omg1: :omg2: Et puis bonne chance pour ta fiche btw :love: 
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 15:42

merci les gens, vous êtes adorables :omg1:
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 21:50

Reee. T'es sexy y'know.
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 21:59

oh je sais ma belle :siffle:

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:mdr: :arrow:
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 22:03

c'est trop approprié :mdr:
ça va nous prendre un lien super torride comme aubree a été lâchement abandonnée.
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 22:05

isi est déjà doublement pris, mais on peut se trouver un truc trop bien quand même :hehe2:
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 22:06

Ouais, pas grave, je vais retourner faire du harcèlement sexuel à Heath alors. :siffle: 
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Azel Novak

Azel Novak
lost souls in revelry

inscription : 24/06/2013
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avatar : cora keegan.
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 22:11

Aubree S. Kershaw a écrit:
c'est trop approprié :mdr:
ça va nous prendre un lien super torride comme aubree a été lâchement abandonnée.
geeeenre, c'est juste que Tobias est volage. sinon il est méga in love de sa collègue :eyes2: le pauvre, ça lui était jamais arrivé.

*repars comme je suis arrivée*
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 22:13

Tobias c'est une salope. Voilà ce que j'en pense, tssk.
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Azel Novak

Azel Novak
lost souls in revelry

inscription : 24/06/2013
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pseudo : vercors. (chloé)
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statut civil : célibataire, mais son cœur bat de plus en plus fort pour son premier amour.
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 22:17

ah ouais. voilà ce qu'elle te dit la salope :fuck:
*sors pour de bon, sans un regard en arrière*
(faut faire genre je suis sous le compte de tobias, sinon ça marche pas)
(désolée isi pour le squattage :angel:)
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyMer 21 Aoû - 22:21

bande de :fuck: :mdr:
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyJeu 22 Aoû - 13:18

Au risque de me répêter... Je suis fan, votre lien déchire, l'histoire est parfaite ** Et pour le début de l'histoire j'ai étrangement eu la vision de Haley Webb :arrow: (tw addict). Bref j'adore ! :heart:
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyJeu 22 Aoû - 20:16

ah bah merci haha :arrow:
en fait, l'incident de la première partie a déjà eu lieu, j'ai repris une vraie fusillade et le vrai nom de la fille :mdr: :arrow:
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyJeu 22 Aoû - 20:46

Le nom me disait bien quelque chose... mais ça n'a peut être aucun rapport je voyais plus ça en perso de série xD
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyVen 23 Aoû - 11:29

Félicitations, tu es officiellement validé(e)!
Tu sais déjà ce que je pense de ton histoire. :heart: Sinon tu es bien entendu validé, bon jeu parmi nous avec ce nouveau personnage ! :omg1: 

Selon le questionnaire, tu te retrouves dans le groupe Seize the day.
Tu peux désormais te rendre dans la catégorie Gestion du personnage, où tu pourras faire toutes les demandes nécessaires et créer ta fiche de liens. Ensuite, tu peux aussi aller créer un ou plusieurs scénarios ici.

Bref, tout le staff te souhaite la bienvenue sur Feels Like Tonight!
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Message(#) Sujet: Re: il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) il y a le plaisir dans les bois sans chemins (isi) EmptyVen 23 Aoû - 14:59

merci :omg1: 
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