goraszewska.

Il est arrivé dans sa vie un jour où elle était particulièrement triste. Et qu'est-ce qu'elle avait cette fois ? Rien, tout. Ça la rendait malheureuse, parfois, de ne pas saisir l'origine du mal. Et lui, il l'a faite sourire pour la première fois depuis quatre jours. Pourquoi tu te marres toi là-bas ? T'es cap de pas sourire pendant quatre jours ? T'es pas cap, hein ? Forcément, au bout d'un moment, tu finis par sourire. D'amusement, de tendresse, de moquerie, de bonheur, de sadisme, d'un rien. Mais là, pendant quatre jours, les muscles du bas de son visage sont restés sans bouger. Pas parlé non plus. Elle parlait jamais, Camille. Et alors ? Elle était au milieu d'une foule. Oh, mentalement, elle était certainement dans le ciel, avec les mouettes, au dessus de la mer ; ou en Antarctique avec les palmipèdes et les igloos. Camille, elle est jamais là. Elle préfère s'en aller. Physiquement, avec Ollie. Puis mentalement, ailleurs, avec la musique, avec des artistes dont elle oublie les noms mais apprécie le travail. Camille, elle fuit. Le demi-frère, ce joli vivant d'Isaias, il lui dit régulièrement, par dessus sa brosse à dent : - Pourquoi tu pars ailleurs, dans ta tête, ou dehors, avec ton animal ? Tu veux pas rester avec nous ? Elle baisse les yeux et s'en va. La fuyarde. Mais physiquement. Physiquement, elle était dans la foule. Pourquoi ? Comment ? Elle était noyée dans les gens; les bureaucrates, les mères au foyer, les lycéens. Pourtant il l'a vue, notre Camille. Et le vent s'est posé sous ses ailes, l'a poussé, poussé jusqu'à elle. À ce moment-là, il était le plus rapide de tous les lépidoptères. Mais c'est tout doucement qu'il s'est posé sur le bout de son nez, pour pas l'effrayer. Elle a louché vers lui. - Oh, un papillon. Un avocat very busy qui passait par là a élevé les sourcils avec dédain. Et, d'elle au papillon : - Tu t'appelles Ollie. Et là, she swears to God, il a hoché sa tête comme pour dire, d'accord. Moi Ollie, toi Camille.




« C'était la huitième fois qu'on se voyait, Camille et moi. Jour 8 dans le calendrier de Camille et Camille. Ça fait deux semaines qu'il a m'a dit "je t'aime" dans le creux du cou, en me déposant chez moi. Depuis, on forme un tout, une unité; en terme barbare, on est en couple. Ça fait deux semaines qu'il essaie de trouver un joli endroit, un joli moment pour m'embrasser pour la première fois. Fais pas cette tête Isaias. Je sais que les premiers baisers ça a plus aucune valeur. Pourtant c'est tellement précieux tu sais. On devrait plus méditer dessus. Tu te souviens du tien ? non ... Je parie qu'il était bâclé. Moi j'ai eu la chance de tomber sur Camille. Ça lui a pris deux semaines et ça valait le coup. C'était pas très élaboré finalement, c'était pas un baiser de film, pourtant c'était parfait. Je parlais. De l'automne. Il m'a coupé la parole d'un baiser. Voilà, c'était fait. J'étais surprise, il a dit : oh, non, c'est pas que je voulais que tu te taises ! On a ri, le soir, j'avais les lèvres gercées - mais pas d'avoir ri. »




Ils faisaient la course - Ollie versus Camille -, et pour le moment ils étaient à égalité. Camille avait rejoint Ollie dans le monde des papillons; elle parlait leur lange, et surtout, elle volait. Avec ses propres ailes, des ailes transparentes, un peu brisées, mais performantes. C'est son demi-frère qui l'a vue d'abord. La voiture. Du jardin, il regardait sa sœur et son fidèle papillon dévaler les rues. Et il a crié silencieusement le nom de Camille, mais silencieusement, car elle était déjà à terre. Les cheveux ensanglantés. Le temps qu'il la rejoindre, elle était entourée de tous ses voisins, avec le papillon qui volait furieusement autour d'eux. Il s'est perdu dans la foule, comme elle le jour de la rencontre avec Ollie. Poussez-vous, je suis son frère. Une larme, au coin de l’œil gauche de Camille, stagnait. Prête à tomber, mais pas tout à fait encore, effrayée par le vide sous elle. Et puis au bout de deux éternités, elle s'est jetée sur la joue de Camille. Elle l'a dévalée, lentement. À la fin du voyage, l'ambulance arrivait.




04.08
tu es morte de la tête. tu es morte du corps. donc tu es morte. tout court. mais la vie, autour de toi, elle continue. ne vois-tu donc pas la bête qui papillonne sans cesse autour de toi, affolé ? ne sens-tu pas la présence de camille dans ta chambre tous les soirs pendant deux heures ? ne vois-tu pas tout ce qu'il t'apporte ? des fleurs, des livres, des plumes d'oiseaux, des disques, des lunettes de soleil, des pulls, des lettres, des listes de chansons, des petits carnets pour écrire, des coquillages pleins de sable, des pierres et des galets, des dvds. je te vois dans ta machine sur roues, aller de ta chambre à la salle de bain, de la salle de bain à ta chambre. tu ne me vois pas, tu ne m'as jamais vu. je
(le dernier mot est écrasé par une larme.)

Hassan Al-Katib a écrit:

BRYNJA AUNOMIMPRONONÇABLE  Bienvenue ici ma belle et bonne chance pour ta fiche !  Si tu as la moindre question le staff est là pour toi  

Lyokha Gandhi a écrit:

oh la jolie.  
contente de te voir ici  

Hassan Al-Katib a écrit:

haha moi aussi  et ne t'inquiètes pas pour l'avatar, il t'es automatiquement réservé pour une semaine  

Isidore Belvedere a écrit:

oh élodie  contente de te voir ici  

Aubree S. Kershaw a écrit:

Brihn-nya Yeown-byar-nar-doh-tihr , et tous les A sont prononcé comme en français ;) (merci The Fashion Model Spot haha)

Bienvenue mademoiselle, bonne chance pour ta fiche. Brynja est magnifique, au passage, après avoir vu quelques photos! (a)