c'est tellement bien de se voir quand même. (pv Enaël)

Les tacos, c'est bon, c'est la vie, mais bon une fois vingt-trois heures passées, plus personne en veut, les films au cinéma ont commencé, et c'est la fin de mon superbe vendredi soir de commerçant de rue. Bref le stand replié sur lui-même, je partis en direction de mon appartement, ou plutôt devrai-je dire ex-appartement comme je venais de me faire lâchement virer. Passons je rejoignais donc mon palais d'une démarche nonchalante mêlée d'une fainéantise intense comme à mon habitude. Ce soir j'allais sortir, fallait bien dépenser le -trop- peu d'argent que je gagnais, quand même. Passons ensuite le reste des préparations, je mangeais comme  à mon habitude mon assiette de spaghettis -carbonara wesh-, parce que bon entre-nous quelle idée de sortir boire, sans avoir mangé ? J'suis peut être pas le plus intelligent, mais bon je suis pas inconscient non plus.
Un bermuda plus tard, les clés et le téléphone dans la poche me voilà en route pour sortir. Bon il est vrai que j'aurais pu prévenir quelques potes histoire de pas avoir l'air tout seul quand je rentre mais bon, j'me fais confiance je trouverais bien quelqu'un à faire chier avec mon sourire niais. « the aurora » était le meilleur club de la ville -bon c'est aussi le seul mais bon, on s'en tape-, il est toujours bien fréquenté, et on est toujours sûr de passer une bonne soirée. Igor le videur, était imposant, n'avait pas l'air commode, et on avait l'impression qu'il avait toujours trop mangé le midi, mais bon il laissait pas rentrer tout et n'importe quoi, alors ce type on se devait le droit de le respecter. Hochement de tête, vanne pourrie, et Igor me laissa rentrer -mais il a pas lâché un sourire, même pas l'ombre d'une dent- ! J'avançai ensuite vers l'endroit que je préférais dans la discothèque, endroit qui m'avait connu bien sagement assis sur un tabouret, ou allongé par terre tel un comateux -mais ne ressassons pas les souvenirs, surtout ceux-là-. Il s'agit bien entendu du bar, celui du « aurora » est sans doute le plus vivant de WOS, avec ces serveuses écervelées qui ne comprennent rien.  « Allez Newton prend toi une bière et après t'aviseras » pensai-je ce que je fis avant de m'asseoir, et de faire un tour d'horizon. Putain, mais qu'est-ce qu'ils foutaient tous ce soir, pas une âme connue dans le collimateur. Je commençais à râler tel un paysan, lorsque j'aperçu une petite brune au loin, et comme à mon habitude, dans une grande discrétion, je me rapprochai et dit de ma ô splendide voix.  « Alors qu'est-ce que fait la plus belle de toute ici ?, avec un peu de chance je lui aurais foutu la honte, sinon tant pis, mais bon c'est mon rôle quand même, le meilleur ami chiant devait bien se montrer.

Qu'est-ce que ça peut être bien parfois la vie, on est tout seul dans une boîte de nuits, personne aux alentours et en quelques secondes à peine on se retrouve avec une jolie petite brune dans les bras, on peut pas se plaindre quand même ! J'attrapai la bière d'une main -bah ouais fallait pas me le dire deux fois-, bu une gorgée et dit en rigolant :  « j'ai vendu quatre-cents cinquante huit tacos, j'ai changé d'appartement, et surtout tu m'as manqué! » J'omis la partie où je m'étais fait en fait jeté de mon appartement, ça servait à rien de ruiner ce moment et à l'embêter avec mes histoires pas intéressantes, en plus elle risquait de s'inquiéter, et puis y a pas mort d'hommes ! En quelques secondes nous nous étions retrouvé à parler, le groupe de personne avec qui était Enaël  auparavant c'était éloigné, tant pis pour eux ! J'attrapai ma meilleure amie par l'avant bras et l'emmenais vers le bar avant de demander : « Et toi quoi de neuf ? A part le fait que tu rêves d'un autre verre? ». Avant même que la jeune femme me réponde, je fis une magnifique démonstration du sport où j'excellai, voir même dirais-je où j'étais le meilleur : le « hêlage » de serveuse à un bras ! Ou plus communément appelé : le je-secoue-le-bras-avec-un-grand-sourire-pour-que-la-serveuse-n'est-pas-d'autre-choix-que-de-me-répondre. Et nous revoilà avec la blonde qui ne comprend rien, avec mon plus grand sourire je réussi quand même à extirper deux verres. L'un contenant un liquide plutôt rosé, et l'autre bleu vif : ne me demandez pas ce que c'est j'en ai aucune idée, mais bon, au Aurora on était jamais déçus de ce qu'on obtenait, fin j'espère.
L'ambiance de la discothèque devenait de plus en plus électrique, des jeunes se déhanchaient, d'autres étaient déjà étalés par terre, et une était même assise pleurant et hurlant en même temps, une soirée normale en fin de compte. C'est pourquoi notre chemin jusqu'à une table vide fût des plus difficiles : ne pas perdre la jolie brune, et ne pas renverser les verres, une mission bien compliquée pour une heure si tardive !  « Et on a réussi !  » criai-je pour me faire entendre, en levant mon bras en guise de victoire.